CHAPITRE XV
Point de vue , Externe
Louis chercha son réveil de la main pour le faire arrêter de sonner et finit par le faire tomber.
- Merde.
Il laissa pendre son bras en dehors de la couette et enfouit sa tête dans son oreiller. Il grogna et s'étira le dos avant de tourner la tête vers l'objet. Il cligna plusieurs fois des yeux pour être sûr d'être bien réveillé. 9h45. Louis vérifia son téléphone. Il jura une deuxième fois. Il fallait être réaliste, il était en retard et vu l'heure il avait déjà dû éteindre son réveil plus d'une fois. Il se mît sur le dos et fixa son plafond blanc. Il était en retard de toute façon, les cours étaient commencés alors autant rester ici, au chaud, et y aller cet après-midi. Il s'enroula dans sa couette et passa ses mains autour de l'oreiller. Louis sentit la couverture en cuir de son journal et l'attrapa pour le sortir. Il tenait un journal depuis le début de l'année, pensant que c'était un bon point de départ après son retour d'Australie. Louis détacha la ficelle et l'ouvrit à la première page. Il souffla, sachant très bien que ce qu'il allait lire, ou plutôt relire, lui ferait mal.
« Je ne sais pas vraiment comment je dois commencer ce journal. Je ne sais même pas si j'écrirai tout les jours. Je suis assez bordélique, surtout dans ma vie. Ouais. Ma vie est un bordel. Je suis de retour dans ma ville d'enfance avec mon père. Ma mère n'est pas là, encore. Il me reste quelques cartons à déballer et je dois acheter mes fournitures. La rentrée est dans deux jours. J'ai hâte d'aller au lycée. C'est ma dernière année, j'espère avoir mon diplôme et m'intégrer un peu mieux qu'en Australie.. Je continue toujours de me faire des marques sur les poignets, j'essayes d'arrêter mais j'ai l'impression que ça me manque alors je craque. Je n'ai pas vraiment envie d'aller au lycée mais si j'ai hâte c'est pour revoir Niall. Ça doit faire presque cinq ans. On ne s'est pas donné de nouvelles alors bon. Je n'ai pas l'impression d'avoir changé. On verra bien. En attendant je vais aller ranger mes dvd dans le salon. À bientôt ? »
« Journal ? C'était ma rentrée aujourd'hui. Je suis plutôt mitigé. Non. Honnêtement c'était un désastre. Je me suis perdu en arrivant, la cpe était désagréable, et tous ces élèves c'est trop. Je déteste la foule, surtout que je suis l'invisible de service et qu'on ne fait pas attention à moi. On m'a bousculé plus d'une fois. Je vais sûrement avoir des bleus. Ma classe ne m'a pas accueillit a bras ouverts, on m'a dévisagé comme si j'étais venu d'ailleurs. Je me suis assit tout seul. Le midi je me suis assit au self, seul évidemment. Et j'ai vu Niall arriver. J'ai reconnu son rire, il n'a pas tellement changé. Il a grandit mais c'est toujours le même. Il ne m'a pas reconnu.. Ça m'a un peu blessé. J'ai regardé les élèves et je m'attendais à ce que les footballeurs soient les rois du lycée mais non. Ce n'était pas eux, je l'ai su quand Niall et ses copains sont entrés et que tout le monde s'est tut. Je n'ai pas compris au début. Niall je l'ai toujours connu très réservé et timide. Jamais j'aurai pensé qu'il ferait partit de ce genre de clan. Mais il avait fière allure aux côtés des trois garçons. Un bouclé. Un métis. Et un châtain aux allures de badboy. Sûr d'eux et visiblement respectés. J'ai mangé une part de quiche et un yaourt. En rentrant à la maison j'ai vu Niall rentrer chez lui. On est de nouveau voisins. Comme avant. Même si tout a changé. »
« Putain. Il aura fallu seulement deux putains de jours pour que ça recommence. Je pensais qu'en quittant l'Australie j'arriverai à m'adapter, surtout que je connais l'endroit. Et Niall quel enfoiré. Putain. Comment j'ai pu croire qu'il ne m'avait pas oublié. Balivernes. Et ses connards de potes putain. Tout ça parce que j'ai bousculé le badboy sans faire exprès. Ils m'ont bousculé aussi, en plein couloir. J'ai terriblement mal au dos. J'ai cru qu'ils allaient me frapper. Encore heureux j'ai envie de dire. Je suis écoeuré. J'ai envie de pleurer et je sais comment va se finir cette soirée.. Je ne te dis pas au revoir. »
« Je veux disparaître de cette putain de terre. J'en peux plus. En une semaine ils m'ont mit à terre. Et ce n'est pas une image. Ils m'ont fait bouffer le sol. Ils m'ont traîné derrière le lycée, dans un terrain vague et ils m'ont poussé dans une flaque de boue. Ils ont ouvert mon sac et ils ont pissé dedans avant de me le jeter sur la gueule. Je crois même que j'ai une côte fêlée. Et cet enculé de Niall Horan. Il m'a reconnu, je le sais, j'ai vu son regard. Et pourtant il n'a rien fait. Rien du tout. Il s'est contenté d'être spectateur. Connard. J'ai envie de tous leur cracher à la gueule. C'est terminé. Je ne fais plus aucun effort. Je vais me contenter d'attendre. Attendre que ça se termine. Je vais en terminer, ça sera plus rapide parce que merde, j'en peux plus.
ps : Quand je suis rentré chez moi, une fille m'a suivit. Elle a dit qu'elle savait ce qu'ils m'avaient fait et que je devais être prudent et me défendre. C'est la seule qui est venue vers moi. »
Louis s'endormit sans vraiment s'en rendre compte et se réveilla une heure plus tard en sursaut et en sueur à cause de son cauchemar. Il s'assit dans son lit et passa une main sur son visage. Il regarda autour de lui et arrêta son regard sur le journal ouvert à côté de lui. Il souffla et le referma à l'aide du lacet avant de le replacer sous son oreiller. Il regarda son téléphone. 13h30. Il reprenait à dans moins d'une heure et si il ne voulait pas être en retard il devait faire vite.
Il sortit de son lit et partit vers la salle de bain pour prendre une douche et s'habiller en jean, baskets. Il fourra un paquet de feuilles dans son sac avec sa trousse et partit vers les escaliers. Il ferma la porte derrière lui et partit dans un mini footing jusqu'au lycée.
☽
Malgré toute sa bonne volonté, il arriva quand même sept minutes en retard. Il s'apprêtait à se diriger vers le bâtiment principal pour aller au bureau de vie scolaire mais deux bras l'attrapèrent en chemin. Louis avait beau se débattre et insister pour qu'on le lâche, la prise se resserrait.
- Lâchez-moi !
- Ta gueule Tomlinson.
- Ça te dit une leçon de natation ?
Louis ouvrit les yeux et aperçut l'endroit où il se trouvait malgré le soleil qui l'éblouissait. Le métis était posté à quelques mètres devant lui et regardait les alentours. Le châtain redressa Louis pour qu'il soit à la même hauteur. Le châtain regarda autour de lui et pu voir qu'ils l'avaient amené près du lac derrière le lycée. Le même endroit où ils l'avaient frappé la première fois. Il priait intérieurement pour qu'ils le frappent et l'abandonnent ici. Louis grelottait bien assez sans avoir besoin de se faire noyer dans un lac crasseux et boueux.
- Frappez-moi.
- Avec plaisir.
- Mais avant, tu vas te laver.
Le métis attrapa Louis par le col de son t-shirt et l'entraîna au bord du lac.
- Tu nous fait une démonstration ?
Et avant que Louis ait le temps de prendre sa respiration, le métis le poussait violemment dans l'eau. Louis sentit son coeur s'emballer et ses muscles se tendre par la température glaciale de l'eau. Il voulut sortir la tête mais au moment de retrouver l'air, une main vint lui attraper la nuque pour lui replonger la tête dans l'eau pendant une trentaine de secondes. Louis se débattait de toutes ses forces, mais le châtain était bien plus fort que lui. Quand il eut fini de lui faire boire la tasse, il le sortit de l'eau et le lâcha sur le bord du lac, dans l'herbe humide et boueuse. Le métis s'approcha en souriant, il regarda Louis tousser à s'en décrocher les poumons, avant de rire.
- Tomlinson, laisse-moi te dégager les poumons.
Louis sentit la nausée lui monter quand le pied du métis vint rencontrer son torse. Il lâcha un cri étouffé. D'autres coups vinrent suivre le premier : dans son estomac, ses jambes, un, peut-être deux coups de poings dans le visage. Louis n'avait pas le temps de distinguer de qui il venait mais la souffrance était bien là.
- C'est bon Liam on se tire.
- Ouais. Harry doit nous attendre avec Niall.
- On ne te raccompagne pas Tomlinson.
Louis tenait son ventre, il eut à peine le temps d'apercevoir les deux silhouettes s'éloigner que tout devint noir dans son esprit. Trou noir. Le néant. Le vide total. Il venait de s'évanouir au milieu de nulle part, huit degrés pas plus, trempé jusqu'aux os.
De l'autre côté, Zayn et Liam venaient de regagner la cour du lycée où la cloche sonnait pour annoncer la fin d'un cours. La pluie commençait à tomber et ils ne perdirent pas de temps pour rentrer dans le bâtiment et se perdre au milieu des autres élèves qui s'attroupaient près de leur casier. Liam chercha Harry dans la foule et l'aperçu près de la bibliothèque. Il attrapa Zayn, qui regardait ailleurs, par le bras et le traîna dans la direction du bouclé.
- Putain il y a une manifestation là ou quoi ?
- Personne ne veut sortir avec ce temps de merde.
- En même temps on est en janvier.
- Vous étiez barrés où encore ?
- Nulle part. On fumait une clope.
Le bouclé plissa les yeux.
- Te fous pas de ma gueule Payno. Aucun de vous deux ne fume et en plus vous sentez pas la clope.
- Elémentaire mon cher Watson.
- Tu devrais vraiment songer à la fermer parfois Zayn.
- Quoi c'est cool Sherlock Holmes.
- Ouais mais ça me répond pas.
- On était tous les deux ça te va ? Puis qu'est-ce que t'en as à foutre ?
- Descends d'un ton Liam.
- Ouais. Il est où Niall ?
- Avec vous.
- Tu vois bien que non. Il nous a dit qu'il était avec toi.
Harry fronça les sourcils.
- Quoi ? Non. Je ne l'ai pas vu depuis ce midi. Merde. J'aime pas quand ça ne va pas comme je veux putain.
- Il ne doit pas être loin, peut-être aux chiottes.
- Sûrement.
- Bon on va être en retard.
Harry n'insista pas au sujet de Niall ou de ce que Zayn et Liam avaient fait et les suivit jusqu'à la salle de biologie.
Louis William Tomlinon
Outch. Ma tête me fait un mal de chien. Je dois avoir la migraine. J'ai vraiment du mal à ouvrir les yeux. J'ai l'impression d'avoir dormi deux heures. Mon front est froid mais mon corps est chaud. Je n'ai pas l'impression d'être dehors, pourtant mon dernier souvenir c'est le coup de Payne dans mon dos et moi allongé sur l'herbe près du lac. Sauf que ce que je sens sous mes mains ce n'est pas de l'herbe. J'essaie de bouger mais mon dos me fait atrocement mal. J'arrive quand même à distinguer une silhouette floue.
- Alfa ?
J'essaie encore de me relever mais une main me pousse doucement sur le lit pour m'inciter à rester allonger.
- Ne bouge pas Louis.
Hein ? Attendez. Je suis sûrement en train de somnoler. Ça ne peut pas être lui. Il doit sentir que je me tortille car il reprend la parole.
- Je vais te chercher un verre d'eau et un Doliprane. Tu as le droit au Doliprane non ?
Je hoche la tête et me frotte les yeux tant bien que mal pour voir Niall partir dans la salle de bain et revenir avec une boîte et mon gobelet.
- Tiens, fait attention, ta gorge est enflée.
J'attrape le verre et le médicament coupé en deux. J'avale difficilement, il a raison, ma gorge me brûle. Je crois que ma grimace l'amuse.
- Tu dois encore te reposer. Tu risques d'être malade.
- Pourquoi ?
Il me regarde sans vraiment comprendre. En même temps, j'ai du mal à articuler.
- Je suis désolé Louis.
Il se lève mais non, je ne veux pas qu'il parte. Je veux qu'il m'explique ce qu'il fait là. Comment et pourquoi il m'a ramené. Comment il a su où j'étais et pourquoi il a agi tout seul alors que c'est risqué pour lui.
- Attends.
Il se retourne avant de sortir et me regarde tristement.
- Je suis désolé de ce qu'ils te font. Je sais que tu m'en veux. Je vous ai suivi dans la forêt, j'ai vu ce qu'ils t'ont fait. Quand tu t'es évanoui, je suis venu te chercher. J'espère que ça te montre que j'essaie de me racheter...
- Merci ?
- Pas la peine Louis. De toute façon, quand Harry apprendra ce qu'ils ont fait, ils se feront engueuler.
Je veux lui demander pourquoi il dit ça mais il s'éclipse avant, sûrement parce qu'il se doutait de ce que j'allais dire. Mais sans lui je serais sûrement encore sur le bord du lac à mourir de froid alors au fond, même si il était encore spectateur de ce carnage, il a finit par agir. Et même si ça me fait chier qu'il ait attendu cinq mois, je ne vais pas lui cracher dessus. La porte d'entrée vient de claquer. Il est partit. Je vais dormir encore un peu le temps que le Doliprane fasse effet.
☽
Quand je me réveille il doit être un peu plus de dix-neuf heures parce qu'il fait nuit dehors. Mon père est rentré, je l'entends en bas. Il a du voir que je dormais alors il n'a pas insisté. En revanche mon ordinateur n'arrête pas de sonner. Sans doute Alfa. Je vais aller vérifier et la rassurer sinon elle risque de venir à la maison et inquiéter mon père pour rien. Je dois reconnaître que mon déplacement jusqu'au bureau n'a pas été sans mal. Niall a raison, je dois éviter de bouger si je veux pouvoir aller en cours demain.
Une fois dans mon fauteuil, j'ouvre ma boîte mail et visiblement, mon harceleur n'a pas le sexe que j'imaginais.
- Tomlinson ?
- Pourquoi t'es pas venu ?
- T'avais peur ?
- Réponds putain.
- Oh pd !
- Tu fais chier.
- Bon Louis si tu réponds pas je vais être obligé de venir.
- Non ! Ne viens pas. Je suis malade.
Et c'est tout ce que j'ai répondu. Il a du comprendre que je voulais qu'il me laisse tranquille cet abruti. Je sais qu'il a ouvert le mail, c'est indiqué. Il n'est peut-être pas trop stupide. Je me demande si les deux cons ou même Niall lui ont dit. Honnêtement j'en doute.
Après avoir refermé le pc, je retourne m'asseoir sur mon lit et je tente tant bien que mal de me mettre de la crème anti-douleur dans le dos avant de me rallonger pour dormir.
Point de vue , Externe
Liam venait de déposer Zayn en bas de son immeuble avant de rentrer chez lui et s'installer dans son canapé devant la télé. Il zappa pendant une dizaine de minutes et sortit un sachet de sa poche en soufflant. Il l'agita devant lui pour tasser le contenu avant d'en aligner une quantité suffisante sur la table. Il hésita avant de pencher la tête en avant. Craquer pour se détendre, pour évacuer. Un rail, ce n'était pas grand-chose.
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