CHAPITRE XLV


Point de vue , Externe

Louis était assis à son bureau quand la porte de sa chambre s'ouvrit lentement. Il n'eut pas besoin de relever la tête pour savoir qui se tenait dans l'entrebâillement de la porte.

- Hi...

- Je croyais que t'avais laissé tomber la porte d'entrée.

- Je sais mais ton père m'a surpris en train de rôder dans le jardin.

- Oh je vois. Et donc ?

- Donc je viens de me faire inviter à manger.

- Et à dormir.

Le bouclé sourit et entra dans la pièce. Il referma la porte derrière lui et alla s'asseoir sur le lit. Louis termina son exercice et pivota son fauteuil pour aller s'asseoir en tailleur en face d'Harry.

- Tu parais tout petit vu d'ici.

- Pour pas changer.

- Je te trouve très mignon.

Le châtain baissa la tête en rougissant.

- Viens.

Louis s'avança légèrement et posa son menton sur les genoux d'Harry. Ils restèrent un moment à se regarder avant que le bouclé se penche pour lui embrasser le nez et coller son front au sien.

- Tu m'as manqué.

- Tu ne m'as pas calculé ce matin, ni depuis quelques jours.

- Je sais, j'ai eu quelques imprévus et je devais terminer ma dissertation.

- Tu l'as réussi ?

- J'en sais trop rien. C'est l'un des plus mauvais devoir que j'ai rendu. Et toi ?

- Je l'ai fait hier soir en catastrophe.

Harry ne demanda rien de plus concernant la réponse qu'avait pu donner Louis dans sa copie. Il se contenta de presser légèrement ses lèvres contre celles du châtain.

- Tu m'as manqué aussi.

Louis attrapa la main du bouclé et le tira doucement pour qu'il vienne le rejoindre au sol. Il se pencha ensuite pour atteindre l'interrupteur et éteindre la lumière. Louis se remit face à Harry et regarda son visage à la lueur de la lampe de chevet. Il prit plusieurs minutes à détailler chaque trait de son visage avant d'y passer le bout de ses doigts. Le bouclé se crispa légèrement au contact des mains du plus petit sur sa peau, laissant sa respiration s'accélérer légèrement.

- Désolé (il retira précipitamment ses mains).

- Non c'est bon. Ça va.

Le châtain se risqua de nouveau à prendre le visage pâle d'Harry entre ses mains et cette fois ce fut différent, le bouclé émit une légère pression avec sa joue contre la paume de Louis. L'apprivoiser. Voilà ce qu'il faisait, si Harry ne parlait pas, Louis devait le découvrir autrement. Et depuis le temps qu'il rêvait de passer ses mains sur le visage du bouclé, voir si ses joues étaient aussi lisses qu'elles le paraissaient. Peut-être un peu plus rudes au niveau de sa mâchoire. Le vert de ses yeux était beaucoup plus intense vu de près, ou peut-être que c'était seulement le fait qu'il ait Louis en face de lui. Et ses lèvres, elles étaient beaucoup plus attirantes de près. Elles étaient différentes des lèvres parfaites de son ancienne petite amie, différentes parce qu'elles étaient légèrement gercées et Louis aimait beaucoup la sensation que ça lui procurait quand ils étaient en contact. Il passa ses pouces dessus et passa des yeux aux lèvres d'Harry en rougissant.

- Louis ?

- Oui ?

Et il n'eut pas besoin de répondre pour comprendre ce qu'il voulait, alors il l'embrassa longtemps. Doucement. Passionnément. Et ça le surprit. Il fut surprit de ressentir autant de passion dans un simple baiser qu'il avait lui-même donné. Harry profita de la durée du moment pour laisser ses mains caresser les bras mat du châtain et lier ses doigts aux siens.

- C'est nouveau ton t-shirt non ?

Louis enfouit sa tête dans le cou du plus grand et hocha la tête.

- Oui, je l'ai acheté ce matin avec Niall.

Harry parut surpris.

- Avec Niall ? Qu'est-ce que tu faisais avec Niall ?

- On n'avait pas cours et je sais pas, j'avais besoin de parler avec lui.

Louis recula sa tête après lui avoir claqué un bisou.

- Louis ?

- Harry ?

- Je leur ai dit.

- Je sais.

- Tu m'en veux ?

- Pourquoi je t'en voudrais ? Je pensais que tu n'assumerais jamais.

- Je pense qu'on est allé trop loin pour que je me voile la face. Et de toute façon, Niall s'en doutait.

- Ils l'ont mal prit.

- Pas Zayn.

- Payne.

Louis ferma les yeux un instant et essaya tant bien que mal de ravaler la boule qui se formait dans sa gorge.

- Louis...

- Il me fait peur.

- Ils ne te toucheront plus.

- Harry ?

Le bouclé plongea son regard dans le sien.

- Tu me laisseras plus en plan comme cette semaine ?

- Je ne peux pas te promettre ça.

- Je te demande pas une promesse, juste, je sais pas. Même un sms ça me convient.

- D'accord.

Et il l'embrassa une nouvelle fois, rapidement interrompu par Mark qui les appelait pour manger. Le repas fut légèrement silencieux malgré le fait que le père de Louis soit un peu trop curieux au sujet d'Harry. Son fils se sentit quelques fois gêné mais soulagé au moment de terminer le dessert. Le bouclé dit au revoir à Mark et quitta la maison avant de faire le tour du jardin et de monter jusqu'à la salle de bain où Louis finissait de se brosser les dents. Il lui embrassa la nuque et attrapa une brosse à dent neuve que le châtain avait sorti pour lui.

- Je pue de la gueule ?

- J'ai pas envie d'avoir l'impression d'embrasser un flan.

- T'es vraiment tordu parfois Louis.

- Et toi t'es bouclé, chacun son truc.

Harry rit légèrement.

- Ça n'a aucun rapport.

- Je sais, mais j'avais rien d'autre à répondre.

Il haussa les épaules et quitta la pièce pour rejoindre son lit. Il se mit du côté du mur, sachant très bien que le bouclé se mettrait à râler.

- Tu me fais une place ?

Il s'installa contre lui en souriant mais Louis le sentit se tendre.

- Il y a un truc qui va pas ?

- T'es en caleçon.

- T'es un pervers.

- Non. Mais Louis. Tu peux pas mettre un short ? S'il te plait.

Le châtain baissa la tête pour se regarder et regarder le bouclé.

- Oh, ça te gène vraiment ?

- Oui, un peu.

Le garçon souffla et passa par dessus Harry pour quitter le lit.

- T'étais vraiment obligé de me passer par-dessus comme ça ?

- Oui. Et ne prends pas la place près du mur !

- Mets un short Louis.

Le plus petit enfila rapidement un vieux short de son équipe de foot favorite et retourna près du lit.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ?

- Je fais ce que je veux.

- Je t'interdis de te laisser tomber sur moi.

Louis fit un sourire de vainqueur et alla s'écraser tout droit sur le corps du bouclé par-dessus la couette.

- Bordel.

- Harry ?

- Quoi ?

- T'es beau quand je t'énerve.

Harry croisa ses bras derrière sa tête.

- Je suis magnifique alors.

Le châtain fronça les sourcils et se recroquevilla sous la couette près du mur.

- Petit Louis ?

Le silence du plus petit fit légèrement rire Harry qui ne put s'empêcher de l'attraper par la taille et de rapprocher son petit corps contre le sien. Louis lâcha un grognement de contestation.

- Tu ne comptes plus me répondre ?

Rien.

- Donc je peux faire ce que je veux ?

Et il prit le silence du châtain pour argent comptant. Ses lèvres effleurèrent son lobe d'oreille puis descendirent jusqu'à sa nuque pour l'embrasser. Louis frissonna et sentit une vive douleur à l'estomac.

- Harry.

Le garçon s'arrêta et regarda le châtain faire demi-tour pour lui faire face. Il se blottit un peu plus contre lui et serra son t-shirt.

- T'es formidable.

Et même si ce n'était qu'un murmure, Harry n'avait pas besoin qu'il le crie sur tous les toits, non, parce que ces mots étaient seulement pour lui. Il baissa la tête pour regarder Louis somnoler. Il avait définitivement son univers au creux des bras.

Le bruit du métal résonna dans le vestiaire quand Louis referma son casier. Cela faisait près de vingt minutes qu'il attendait de pouvoir être seul pour se changer. Il retira son t-shirt et en mit un propre avant d'enfiler son gilet. Il s'apprêtait à retirer son jogging quand il entendit à nouveau le bruit des casiers. Le toussotement qui lui parvint aux oreilles le fit frissonner.

- Alors Tomlinson ?

Louis ne répondit rien.

- Pourquoi t'as arrêté de te changer ? Ça a pas l'air de te déranger pourtant de te mettre à poil devant des mecs.

- Je ne suis pas gay.

Le châtain se décolla du casier et avança jusque derrière Louis. Il se pencha jusqu'à son oreille.

- Pardon ? J'ai pas bien entendu.

- Laisse-moi.

Il lâcha un rire nerveux.

- Tu donnes des ordres toi maintenant ? C'est Harry qui te donne des cours ?

- Laisse-le aussi.

Liam le retourna brusquement et le plaqua contre son casier.

- Qu'est-ce que tu fous Tomlinson ? Tu cherches quoi avec Harry ? À le faire devenir comme toi ?

- Laisse-moi t'apprendre qu'il a déjà baisé avec des mecs, alors qu'on ne couche pas ensemble.

- Je vais t'éclater la gueule.

- Sans raison. Belle mentalité.

Le plus grand l'attrapa par le col et le souleva légèrement.

- Écoute-moi bien Tomlinson, arrête immédiatement de tourner autour de Harry et de lui faire croire des conneries. N'essaie pas de ruiner sa réputation, ni lui faire perdre l'importance qu'il a dans ce putain de bahut. Tu ne ruineras pas tout ce qu'il a construit, tous les efforts qu'il a fait et tout ce qu'il a mis de côté pour en arriver là. Je t'interdis de lui retourner la tête. Je sais pas ce que t'as fait mais je t'avertis, je ne te laisserai pas l'entraîner dans tes conneries de dépressif suicidaire ok ? J'en ai rien à branler de ta vie pathétique, mais il est hors de question que t'essaies d'avoir la pitié d'Harry. Reste dans ta merde et laisse-le tranquille.

Louis commença à tousser et sentit les larmes lui monter aux yeux.

- Tu me fais mal.

La réflexion de ce dernier incita le châtain à resserrer sa poigne.

- Liam. Lâche-le.

La voix qui arriva de derrière laissa Liam dans ses pensées. Louis ne parvint pas à apercevoir la silhouette qui se trouvait près d'eux, mais le grain de voix rocailleux du métis ne lui était évidemment pas inconnu. Le châtain fit en sorte que le plus petit le regarde dans les yeux avant d'ajouter,

- J'espère que t'as bien compris Tomlinson.

Et il le lâcha brusquement, le regardant glisser jusqu'au sol. Louis toussa en se touchant le cou et laissa quelques larmes lui échapper. Liam Payne le regarda avec dégoût et lui cracha dessus.

- Vraiment pathétique.

Puis il tourna les talons et partit en direction du basané, adossé près de la porte. Louis leva légèrement ses yeux larmoyants pour les regarder partir. Et si il n'avait pas vu flou à cause des larmes, il aurait pu jurer qu'il avait vu Zayn le regarder avec compassion. La porte se referma et laissa entendre un écho. Le châtain se recroquevilla sur lui-même et resta au sol un moment. Sûrement un trop long moment vu que les lumières venaient de s'éteindre au moment où il finissait de se rincer le visage avant de rentrer chez lui pour s'enfermer dans sa chambre.

Le lendemain et le surlendemain, Louis n'était pas aller en cours de la journée. Il avait préféré rester chez lui, dormir, parce que clairement, il ressemblait plus à un cadavre qu'à un coureur olympique. En réalité, Louis n'avait pas dormi. Il avait fait des cauchemars chaque nuit et chaque fois qu'il fermait les yeux. Il avait ignoré les messages d'Alfa, de Niall et même ceux d'Harry en sachant qu'il allait l'énerver. Il avait ignoré son père. Il s'était coupé du monde.

Ce jeudi matin, Niall en avait eu marre de voir Harry sur les nerfs à tourner en rond et l'avait poussé à y aller. Ce qu'il avait décidé de faire. Sans penser à l'état dans lequel il trouverait le châtain. 18h. Le bouclé se gara devant la maison des Tomlinson et descendit pour aller frapper. Personne ne lui ouvrit alors il tourna la poignée et fut surpris de voir la porte ouverte. Il entra en appelant le garçon,

- Louis ?

N'ayant pas de réponse, il prit l'initiative de monter l'escalier jusqu'à la chambre du châtain dans laquelle il entra doucement.

- Louis ?

Harry entra et perçut des cris étouffés dans le lit de Louis. Il s'approcha et regarda le châtain se débattre avec ses draps. Le bouclé s'accroupit et le tourna vers lui en tentant de le stabiliser.

- Louis réveille-toi. Calme-toi. Ouvre les yeux Louis.

Le garçon ouvrit brusquement les yeux et se recroquevilla sur lui-même avant de se mettre à pleurer de plus belle en apercevant la personne en face de lui.

- Hey, Louis. Qu'est-ce qui se passe ? Regarde-moi.

Il attrapa son visage et l'obligea à le regarder.

- Je suis là. Respire.

Le fait de voir Louis rester silencieux inquiéta un peu plus Harry. Il retira son pull et ses chaussures et souleva la couette pour le rejoindre. Il le prit dans ses bras et le serra assez fort en enfouissant sa tête dans son cou pour calmer sa respiration.

- Louis. Écoute-moi. Arrête de pleurer. Regarde-moi.

Le châtain releva légèrement la tête.

- Les étoiles ne pleurent pas. Elles scintillent, Louis.

Le garçon essuya ses yeux dans le t-shirt d'Harry et s'approcha de son visage pour l'embrasser.

- Je déteste le goût de tes larmes. Et...

Le bouclé s'arrêta dans sa phrase et regarda le cou violacé de Louis. Il passa ses doigts sur les marques.

- C'est quoi ça ?

Le ton sérieux qu'il venait d'employer surprit le plus petit qui tenta de se cacher sous la couette.

- Louis je suis très sérieux. Fait pas l'enfant. Assis-toi.

- Harry...

Il se releva et se mit en tailleur face au bouclé.

- Ça va s'effacer.

Harry repassa ses mains dessus.

- C'est quoi ?

- Des traces.

- C'est pour ça que t'es pas venu depuis hier ?

Machinalement le garçon regarda ses avants-bras.

- Tu m'en caches d'autres des trucs comme ça ? Et tes cauchemars c'est quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe?

- Harry...

Le brun serra les poings avant de prendre le visage de Louis dans ses mains.

- Je t'avais dit qu'il me faisait peur...

Le regard émeraude d'Harry s'assombrit et fit peur à Louis.

- Dis-moi que c'est une blague. Liam t'as fait ça ?

- C'est pas grave.

- Pas grave ? Tu te fous de ma gueule ? Il t'a presque étranglé et toi tu dis que c'est pas grave ?

Il se leva brusquement du lit et quitta la pièce malgré les appels sanglotants du châtain.

Vingt minutes. C'était le temps que s'était absenté le brun. Mais Louis l'avait attendu dans la même position. Quand Harry était revenu, il s'était allongé près de lui et avait attendu qu'il fasse de même pour le serrer contre lui.

- Raconte-moi.

- C'était dans les vestiaires. Je me changeais et je l'ai pas entendu arriver. Il m'a fait mal, il m'a attrapé par le col et pour me soulever il a dû serrer au niveau du cou.

Louis chuchota pendant ses explications, comme s'il avait peur qu'on l'entende. Comme si il avait peur d'être jugé.

- Pourquoi il est venu te voir ?

- Pour pas que je te rende gay.

- Pardon ?

- C'est ce qu'il a dit, il a dit qu'à cause de moi, tu n'étais plus le même. Que je te montais la tête, que j'allais ruiner les efforts que t'avais fait pour avoir ta réputation. C'était méchant. On m'aurait dit ça dans la rue, je m'en serais foutu. Mais venant de lui c'était méchant, vexant. Et il m'a craché dessus. Je suis resté trois heures sous la douche à me brûler la peau pour effacer ses traces. Mais ça n'a pas marché. Dès que je ferme les yeux il est là, et c'est de pire en pire. Ça fait deux jours que je vis à travers ça. Je suis désolé Harry. Je ne veux pas ruiner ta réputation alors qu'on est même pas ensemble et que je ne suis pas gay. Je ne veux pas t'attirer des ennuis...

Et contre toute attente le bouclé se mit à rire légèrement, ce qui, sur le coup, vexa le châtain.

- Pourquoi tu ris ?

- Parce que Liam est ridicule. Je m'en contre fous de ma réputation. Elle est faîte et elle restera comme ça. Tout le bahut sait que je me tape n'importe qui et de n'importe quel sexe. Toute la ville le sait aussi. Alors j'ai rien à perdre.

Louis baissa la tête.

- Regarde-moi Louis. Il ne sait rien sur nous. Personne ne sait rien. Ça ne les regarde pas. Ce qui compte c'est que nous on le sait et que c'est clair entre nous. Je vais m'occuper de Liam. T'en fais pas pour ça. Je te jure qu'il va regretter de t'avoir fait peur à ce point. Je ne l'avais pas vu comme ça quand tu en as parlé. Il te touchera plus. Ni lui, ni Zayn, ni personne d'autre.

Le garçon l'embrassa légèrement avant de le prendre dans ses bras.

- Personne Louis. Tu comprends ?

Le châtain hocha la tête.

- Juste toi et moi. Pas les autres. Plus personne ne te touchera, c'est une promesse.

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