CHAPITRE XLIII
Louis William Tomlinson
Quatre jours. Ça va faire quatre jours que je n'ai aucune nouvelle d'Harry. Quatre jours que je suis d'une humeur massacrante et quatre jours que je ressemble à un con qui passe son temps à regarder son téléphone et à pas sortir de chez lui au cas où il reviendrait. Je suppose que je devrais me rendre à l'évidence et être réaliste en me disant que c'est Harry Styles et qu'il est sûrement pas en mal de moi. Parce que ouais, clairement, moi je suis en mal de lui. J'ai envie qu'il arrive par la salle de bain avec ses cheveux en désordre, son sourire de petit con collé sur le visage et qu'il m'embrasse de cette manière intense que lui seul maîtrise. 13h00. C'est déjà dimanche après-midi, ce qui veut dire une semaine de vacances terminée et j'ai vraiment rien foutu du tout. À part espérer voir Styles mettre sa fierté de côté. J'ai toujours la philo à faire, je crois même que j'avais un livre à lire et un questionnaire dessus. M'enfin, là je vais plutôt faire une sieste parce que j'ai l'impression d'être encore plus K.O que pendant les cours et comme mon père est parti en intervention depuis hier soir, j'ai rien d'autre à faire.
Point de vue , Externe
Louis s'allongea sur son lit, la tête face au mur et ferma les yeux. Il somnola un moment, valsant entre l'inconscience et la réalité, jusqu'à ce qu'il sente le matelas s'enfoncer derrière lui, des bras lui entourer la taille et des lèvres lui effleurer l'oreille.
- Connard.
- J'ai besoin de toi.
Le plus petit essaya de le repousser mais le plus grand enlaça ses mains aux siennes et lui embrassa le cou.
- Ça doit te faire chier de mettre ta fierté de côté et de revenir non ?
Le bouclé sourit dans ses moustaches.
- T'imagines pas à quel point.
- Tu devrais me frapper pour te venger.
Harry se tendit légèrement et retourna Louis face à lui.
- Jamais de la vie je ne lèverai la main sur toi.
- Laisse-moi deviner. C'est une promesse ?
- Oui.
- Génial, je vais devoir finir par faire une liste pour ne pas les oublier.
- J'y peux rien si j'ai certaines choses à rattraper.
- Encore une idée de liste.
Le bouclé se redressa sur son coude droit.
- Tu fais beaucoup de listes ?
Louis se mit à rire et Harry l'embrassa rapidement.
- Tout le temps.
- Tu me les montres ?
- Non, hors de questions.
- Alors dis-moi de quel genre de listes il s'agit ?
- De tout et n'importe quoi. Des listes de rêves, de trucs à faire, de trucs à acheter, des pour et contre le suicide, pour et contre de partir loin d'ici, des choses que j'aime, mes films préférés, mes chansons préférées, des tas de conneries dans le genre.
Le bouclé le regarda intensément.
- Quoi ?
- Tu me fascines Louis.
Louis se mit à rougir.
- Je te trouve aussi fascinant que les étoiles. Et Dieu sait à quel point j'admire les étoiles.
- Parler de Dieu quand on incarne le mal, c'est malsain non ?
- Aussi malsain que l'envie de t'embrasser qui m'empare quand je te regarde.
- Embrasse-moi alors.
- Louis.
- Tout l'après-midi.
Il regarda le bouclé.
- Tu m'as laissé tout seul, sans nouvelles pendant quatre jours alors j'estime que tu dois te rattraper. Donc reste-là, jusqu'à ce soir si il faut, mais tu restes et tu m'embrasses.
- C'est la meilleure punition qu'on m'ait jamais donné bordel.
Et il se jeta sur les lèvres du châtain. Louis se laissa faire et sourit au bouclé lorsque celui-ci recula pour reprendre sa respiration.
- J'imagine plus ma vie sans ça.
- Tu parles trop.
Pour le faire taire il l'attrapa par la nuque et l'attira vers lui. Le coude d'Harry flancha et l'obligea à se mettre en appui au-dessus de Louis. Le châtain passa une main dans ses cheveux et l'entraîna dans un baiser un peu plus approfondi que le premier. Tout un après-midi...
☽
- Zayn !
Le métis leva la tête de son bouquin à l'entente de son nom et fronça les sourcils.
- Quoi encore ?
- Tu m'écoutes pas !
- Normal, je lis.
- Ton livre va pas s'envoler, tu le liras demain. Et puis d'abord, c'est encore un de tes trucs de philosophie grave louche.
Il regarda la couverture.
- Pas du tout, c'est un livre vraiment cool, avec une histoire bien tenue.
Le châtain attrapa le livre des mains de Zayn.
- Ne t'en va pas ? C'est un livre de gonzesse ça.
- Je t'emmerde, moi au moins je galère pas sur ma philo.
- Tu pourrais m'aider !
- Je fais une filière scientifique monsieur.
- J'm'en bats les couilles et ça c'est pas scientifique.
Le métis reprit son bouquin et s'assit en tailleur sur son lit. Il regarda un moment la silhouette de Liam, dos à lui. Ils n'avaient pas reparlé de la soirée d'Harry, ni de ce qu'il leur avait dit. Zayn mourrait littéralement d'envie de lui balancer certaines vérités en face, mais Liam risquerait de le prendre vraiment mal. Surtout maintenant. Alors il allait se contenter d'attendre encore un peu avant de remettre ça sur le tapis, et il essaierait d'en parler d'abord avec Harry. Parce que lui, au moins il avait osé parler sans le lâcher des yeux. Il secoua la tête pour reprendre ses esprits et se concentrer sur le châtain.
- Bon vas-y, balance ta question.
- Ma question ?
- Bah ton sujet de philo, t'es con ou quoi ?
Liam se tourna vers lui.
- Hé oh ! Reste poli, je suis concentré c'est tout.
- Alors ?
- Avons-nous besoin des autres pour être heureux ?
Le brun se figea un instant et leurs regards restèrent un moment ancrés l'un dans l'autre mais Zayn finit par baisser la tête.
- Mmh. T'as mit quoi ?
- Pour l'instant rien du tout. Je sais pas vraiment comment comprendre la question. J'ai l'impression qu'il y a un double sens.
- Pas faux. Peut-être que tu devrais d'abord donner une définition aux termes "heureux" et "besoin".
- Et des autres.
- Pourquoi ? Tu sais qui c'est les autres.
- Oui et non, ça dépend des gens.
- Comment ça ?
- J'en sais rien, j'ai pas l'impression que les autres me rendent heureux parce que j'ai pas besoin d'eux. Juste...
Il s'arrêta au milieu de sa phrase et vu le regard perdu qu'il lançait au sol, Zayn sentit qu'il était temps de reprendre la parole.
- Liam. Je sais pas trop quoi te dire, parce que la philo ça me blase un peu. Mais je pense que même si dans la question il y a les autres, ça n'est pas forcément le monde entier. Ça dépend seulement des gens. Pour certains ça peut-être leurs parents, leurs amis, leurs familles, l'un de leur professeur ou même leurs idoles. N'importe qui peut te rendre heureux sans que pour autant les autres ne le comprennent. Donc théoriquement, t'as besoin des autres pour être heureux sans que pour autant les autres signifient tout le monde. Tu vois ? Ça peut être juste... une personne en particulier et le reste tu t'en fous. Mais dans ce cas-là c'est quand même un 'autre' qui te rend heureux.
Liam releva la tête et regarda son crayon.
- Tu parles comme Harry.
- Ouais je viens de remarquer ça.
Le métis lâcha un rire nerveux.
- Donc, d'après toi je dois définir les termes de la question avant de faire mon développement ?
- Ouais enfin, c'est ce que je ferais. Après, je suis un scientifique, la philo c'est pas vraiment ma priorité.
- Zayn ?
- Oui ?
- D'après le théorème de Geronimo et la racine carrée de 72 par le diamètre de Pluton, je m'en bats x par y les couilles. Tu ne m'aides pas. Merci.
Zayn pouffa de rire et reprit son livre en marmonnant.
- Ça existe même pas le théorème de Geronimo. C'est un indien.
- Zayn !
- Oui ça va. C'est bon j'ai rien dit. C'est très bien Geronimo. Vraiment. Parfait.
- Merci.
Le châtain reprit son crayon et continua de faire son brouillon de dissertation pendant que le métis se replongeait dans son bouquin.
☽
- Deux heures et demi.
- Pardon ?
Louis montra son téléphone.
- C'est le temps depuis lequel on s'embrasse.
- Intéressant, c'est aussi le temps de ma meilleure performance...
- Ne va pas au bout de ta phrase.
- Comme tu veux petit Louis.
Le bouclé attrapa le téléphone du châtain et fouilla dans son répertoire.
- Tu fais quoi ? Rends-le moi !
Harry se leva du lit, suivit par Louis.
- Bah attrape-le !
Il leva les mains en l'air et se mit à rire.
- Mmh trop petit visiblement.
- C'est pas drôle !
Harry allait répondre mais il fronça les sourcils en regardant l'écran.
- Un problème ?
- Tu m'as effacé de ton répertoire ? Crétin ! J'avais juste demandé que tu changes mon nom.
Louis souffla.
- J'ai pas effacé ton numéro idiot. Pas la peine de stresser.
- Je suis ni à 'Harry', ni à 'Styles'. Et même pas à 'connard'.
- Cherche encore.
Le bouclé parcourra encore le répertoire du châtain et finit par laisser échapper un son de surprise.
- Oh. Pourquoi une étincelle ?
- C'est pas une étincelle.
Louis regarda Harry, il fit tout son possible pour ne pas baisser les yeux et il prit une grande inspiration.
- C'est une lueur.
Les yeux verts du bouclé passèrent de ceux de Louis à l'écran plusieurs fois. Il chercha ses mots, visiblement déstabilisé par la réponse du châtain.
- Oh... Je... Oh Louis t'es adorable.
- T'as l'air vraiment niais d'un coup.
- Je sais pas quoi te dire.
- Pd.
Harry fronça les sourcils.
- Quoi ?
- Tu me dis toujours ça quand t'es perturbé. Pd.
- Je ne suis pas perturbé pd. Encore moins par toi.
Louis ricana.
- Tu vois. Tu viens de le faire.
- Arrête !
- J'ai rien fait.
- Si. T'as fait la pire chose du monde.
- Ah vraiment ? Et j'ai fait quoi cette fois ?
- Tu viens de me donner une réponse au sujet de philo.
Le châtain s'arrêta immédiatement de rire et reprit son sérieux.
- Hein ?
- Fais pas comme si t'avais pas compris.
- Je pensais pas que tu faisais le devoir.
- J'ai pas vraiment envie de me taper un zéro. Surtout qu'après deux semaines, trouver une excuse valable, ça ne serait pas simple.
- Toi. Harry Styles tu n'as pas d'excuses.
- Si, je pourrais en avoir une. Mais elle serait vraiment pas crédible.
- Laquelle ?
Il réfléchit un moment.
- J'ai passé deux semaines à nourrir le monstre qui sommeil en moi d'une obsession beaucoup trop dangereuse.
- Tu sais que des fois quand tu parles, ta voix devient très... rauque ?
- Ah. Intéressant. Je devrais m'enregistrer.
- Ton sarcasme est agaçant.
- Je sais.
Louis remit légèrement ses cheveux en place et retourna s'allonger sur son lit.
- Tu viens ?
Harry hocha la tête et s'allongea à côté de lui. Il ne dit rien pendant un moment et fixa le plafond. Les traits tendus que laissait voir son visage firent réagir le châtain.
- Ça ne va pas ?
Le bouclé cligna des yeux et tourna la tête vers le plus petit.
- Mmh. J'en sais rien.
- Je ne veux pas te faire chier encore avec ça mais... tu comptes pas me parler ?
- Louis...
- Désolé. Oublie.
- Non. Non. Attends.
Louis releva la tête pour le regarder. Le torse du bouclé se gonflait un peu plus rapidement que la normale.
- Tu dois m'écouter Louis. C'est pas que je ne veux pas te parler de moi et que je veux juste te manipuler ou j'en sais rien. Mais tu dois me laisser le temps. Tu détesterais ce que j'ai à dire. Et je crois que moi-même j'ai pas le courage de le dire à voix haute tellement ça me bouffe. J'ai pas grand-chose à dire mais ça remettrait tout en question. Je sais déjà que le jour où je te parlerai de moi, ce sera trop tard. Je ne pourrai pas revenir en arrière et j'ai beau t'avoir détesté de tout mon être, tu ne mérites pas de connaître ça. J'en fais des cauchemars tous les jours. T'es pas assez fort mentalement pour que je te parle. J'ai honte Louis. T'imagines pas à quel point j'ai honte et peur de tout ce qu'il y autour de moi. Alors patiente. S'il te plait.
- Combien de temps ?
- Mmh ?
- Combien de temps tu vas me faire attendre comme ça ? Je sais plus quoi penser à force. Je veux dire, c'est pas contre toi mais j'ai pas envie de te parler de moi si en échange j'ai rien. Qui me dit que tu te fous pas de moi et que t'attends pas juste un détail pour me foutre en l'air ?
- Louis. Ne pense pas ça.
Il prit son visage entre ses mains.
- Calme-toi. Regarde-moi. Je te jure que je ne me fous pas de toi. Je peux te parler d'astronomie, de philo, de musique et de cinéma si tu veux. C'est juste le reste dont je ne peux pas te parler. Tu n'es pas obligé de tout me dire non-plus, et je sais que tu le fais pas. Je te demande juste de retenir une chose, c'est que le jour où j'arriverai à te parler, tu auras définitivement toutes les cartes en mains pour décider de ce qui adviendra de notre relation.
- C'est effrayant.
- Tu n'imagines pas à quel point.
Louis regarda Harry baisser la tête, il avait vraiment l'air vulnérable.
- Harry ?
- Oui ?
Le châtain vint se blottir dans les bras du plus grand. Il posa d'abord sa tête contre son torse et entendit les battements irréguliers de son coeur, tendit que le corps d'Harry se raidissait à son contact. Il remonta un peu jusqu'à hauteur de son cou.
- J'ai besoin de toi.
Harry sourit légèrement et serra le corps de Louis contre lui.
- Moi aussi j'ai besoin de toi petit Louis. Un peu plus chaque jour.
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