CHAPITRE XIX
Point de vue , Externe
Zayn était toujours devant la porte de la petite maison de ville verte et blanche. Il essayait de se calmer, de respirer correctement. Ou peut-être qu'il essayait seulement de trouver le courage de lever son poing et de frapper quelques malheureux coups à cette porte qui s'ouvrirait devant lui, pour sans doute se refermer aussitôt. Zayn regarda le ciel et laissa quelques gouttes tomber sur son visage déjà humide. Puis il respira une dernière fois avant de frapper et d'attendre. Il entendit des pas de l'autre côté de la porte, des chaussons qui traînent et qui s'arrêtent. Pendant ces quelques minutes, le métis avait réussi à stopper les larmes qui ruisselaient sur ses joues mais quand la porte s'ouvrit sur la blonde, les cheveux en bataille et entrain de bailler, ses yeux se voilèrent de nouveau. La blonde paru d'abord surprise et finit par devenir méfiante. Zayn savait très bien qu'à ce moment, toutes les questions possible lui passait par la tête. Et puis elle le regarda de nouveau : la pluie qui tombait sur sa capuche et ses cheveux en bataille collés sur son front, des gouttes sur les joues et puis ses larmes. Ses larmes qui coulaient en silence comme si elles attendaient ça depuis toujours, il ne disait rien et se contentait d'avoir la tête baissée.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Elle avait posé sa question comme si elle ne pouvait pas y croire. Elle l'avait sortit dans un souffle, comme si elle allait se réveiller et réaliser que c'était bidon de croire qu'il était devant chez elle. Après tout ce qu'il avait fait pour qu'elle le déteste. Et il avait réussi. Au son de la voix de la blonde, il releva la tête et la regarda dans les yeux avant de murmurer,
- Je... Je ne savais pas où aller. Mais... je vais...
Ne voulant pas l'entendre dire ça, elle se décala de la porte et remit ses cheveux un peu mieux dans son dos.
- Entre.
Et il le fit. Il entra pour la première fois chez elle et découvrit une maison chaleureuse, dans les tons beige et taupe. Une maison d'apparence urbaine et très campagne de l'intérieur. Il regarda autour de lui un peu perdu, posté sur le tapis de l'entrée, attendant que la blonde lui parle. Parce que pour la première fois, Zayn se laisser voir faible devant quelqu'un d'autre que Liam, et surtout devant quelqu'un qu'il n'aurait jamais imaginé.
- Tu peux retirer tes chaussures et ta veste. Laisse-la dans l'entrée, je ne tiens pas à ce que toute la maison soit mouillée...
Il retira maladroitement ses vans et sa veste qu'il accrocha sur le porte-manteau. La blonde le regarda faire, suivant ses moindres faits et gestes, puis elle commença à monter les escaliers. Elle l'entendit toussoter légèrement et se retourna.
- Tu viens ?
Elle avait chuchoté suffisamment fort pour qu'il l'entende et commence à avancer vers elle. Il la suivit dans les escaliers puis le long du couloir, jusqu'à arriver dans une chambre blanche et grise. Il resta quelques minutes à la porte pour regarder la pièce. Un lit, des guirlandes colorées, une commode et une armoire, une bibliothèque et un bureau près de la fenêtre. Il avança et resta debout au milieu de la pièce. La blonde se retourna et regarda les cheveux collés sur son visage.
- Tu m'attends. Je reviens.
Habituellement il trouverait ça stupide que l'on s'adresse à lui comme un enfant. Mais ce soir il était vraiment au plus bas, il était faible et vulnérable et ouais, c'était un gamin un peu perdu. La blonde venait de s'éclipser en dehors de la chambre et revint quelques minutes après avec une serviette dans les mains. Elle la lui tendit et il la prit doucement pour la passer dans ses cheveux et sur son visage. La jeune fille retourna s'asseoir à son bureau et le regarda du coin de l'oeil mettre la serviette dans la bannette à linge sale. Le métis regarda autour de lui et prit finalement la décision de s'asseoir sur le lit. Il échangea quelques regards avec la blonde assise à son bureau, des livres ouverts autour d'elle, avec seulement la lumière de la lampe de bureau pour l'éclairer. Ils ne parlaient pas. Après tout, ils ne se connaissaient pas. Elle ne savait rien de lui et lui ne savait rien d'elle. Il ne l'avait pas voulu quand il en avait eu l'occasion. Il s'installa en tailleur sur le lit et souffla, ne se rendant pas compte de ce qu'il disait.
- C'est à cause de Liam.
Alfa posa son stylo et se tourna vers le métis, la tête baissée. Elle s'installa en tailleur sur sa chaise et le fixa un moment la tête penchée sur le côté. Il releva la tête vers elle et ils se regardèrent un moment, comme si c'était la première fois qu'ils se voyaient. Et leurs regards leur permettaient de se découvrir silencieusement.
- J'ai rencontré Liam cet été dans le café de la ville. Il ne me connaissait pas mais il est venu vers moi. Mon père me bat. Il pense que c'est de ma faute si ma mère est parti avec ma soeur à l'autre bout du pays. Je sais qu'il continuera de me frapper mais je ne peux pas m'empêcher d'y aller pour l'aider et me donner bonne conscience. Liam m'a retrouvé plusieurs fois dans un sale état et il a toujours été là. Il reste des nuits éveillé pour être sûr que je vais bien et que j'arrête de pleurer. Il n'y a que lui qui m'aime. Je le sais. Ça se voit même si il ne le dit pas clairement. Il représente tout pour moi. Il a fait tellement de choses, il passe son temps à veiller sur moi qu'il en oublie sa propre vie. Ses parents s'en foutent de lui, ils ne s'en occupent pas. Ils pensent qu'à leur argent. Liam fait tout pour se faire remarquer. Je n'ai pas vu qu'il avait des problèmes à ce point. J'ai été égoïste. J'aurais du voir qu'il allait mal, qu'il avait trop de pression sur les épaules. J'aurais dû remarquer plutôt la lueur de ses yeux. Je voyais bien qu'il avait l'air fatigué, je pensais que c'était parce qu'il ne dormait pas assez. Mais non. Il prend de la drogue. De la cocaïne. J'ai trouvé le sachet dans son jean. Mais j'ai préféré rien dire et ce soir quand il est arrivé, je l'attendais avec dans le salon. Il a regardé le sachet, puis moi. Je crois que sur le coup il a pensé que c'était le mien et... il m'a giflé. Liam. Liam m'a giflé. Je ne sais même pas ce que je dois faire. Je ne sais même pas si je dois être blessé ou si je dois accepter. Je crois que j'ai peur, et j'ai mal aussi. Me faire frapper je crois que c'est devenu quelque chose de normal pour moi...
Zayn reprit son souffle et laissa la blonde encaisser ce qu'il venait de déballer. Il se sentit soulagé de voir qu'elle l'avait écouté sans l'interrompre. Et aussi parce qu'il avait l'impression d'avoir un poids en moins. Evidemment il n'aurait jamais osé se confier à l'un des garçons. Alfa réfléchit et finit par ouvrir la bouche pour dire le fond de sa pensée.
- Ce mec est totalement perturbé. C'est un connard.
Elle se mordit ensuite la lèvre quand elle vit que le regard du métis ne mit pas longtemps à s'assombrir.
- Je t'interdis de parler de lui comme ça. Tu ne le connais pas. Liam est quelqu'un de formidable. C'est la meilleure chose qui me soit arrivée et c'est la seule personne qui s'est intéressée à moi !
La blonde se laissa emporter.
- En même temps tu ne fais rien pour qu'on s'intéresse à toi. T'es un sale type avec tout le monde.
- Tu devrais vraiment éviter de me provoquer.
- C'est toi qui est venu. D'ailleurs je ne sais même pas comment t'as eu les couilles de venir jusqu'ici. Et je me demande vraiment ce qui m'a prit de te laisser entrer alors que tu me fous la trouille.
Zayn fit la sourde oreille aux paroles de la blonde et lâcha une dernière phrase pour l'agacer.
- Je crois qu'entre nous, ton copain Louis est le plus perturbé.
Alfa leva les yeux vers lui et pour la première fois elle eut envie de le gifler.
- Ah. Et la faute à qui ?
Le métis la regarda. Il n'en revenait pas qu'elle ose lui répondre de la sorte. Habituellement il aurait répondu, mais là il se contenta de froncer les sourcils et de s'allonger dos à elle. La blonde trouva d'abord sa réaction puérile, c'était un vrai gamin. Il n'assumait même pas ses actes, quel lâche. Il l'avait sans doute mérité sa gifle. Elle secoua la tête et regretta ses pensées. Non. Personne ne méritait d'être giflé ou frappé sans raison, même par réflexe. Alors même si c'était Zayn Malik, ça ne faisait pas de lui un monstre pour autant. Enfin aux yeux de certaines personnes. Elle fit demi-tour sur sa chaise et continua de rédiger sa dissertation de littérature.
☽
Zayn ouvrit les yeux difficilement, aveuglé par les quelques rayons du soleil qui se levait. Il regarda autour de lui et ne mit pas longtemps à comprendre qu'il n'était pas chez lui, les événements de la veille lui revenant en pleine face. Liam. La gifle. Le fleuve. La pluie. Ses larmes. Et elle. Il regarda autour de lui et aperçu la blonde endormie sur son bureau, la tête sur les bras, un stylo dans une main. Le métis eut envie de sourire mais il fut pris de panique quand il se rappela qu'aujourd'hui c'était lundi. Le réveil qu'il trouva posé sur la table de nuit indiquait 7h30. Ça lui laissait le temps de partir avant que la blonde ne se réveille et l'envoie bouler. Il se leva et remit son sweat et ses cheveux en place. Il regarda par la fenêtre, la voiture toujours garée dans l'allée indiquait que les parents de la jeune fille n'étaient pas levés et ne savaient donc pas qu'il était là. Il approcha du bureau et regarda les quelques feuilles qui traînaient sur la surface. Une en particulier attira son attention et il la prit doucement avant de la plier et la prendre avec lui. Il descendit les escaliers en silence, enfila ses chaussures et sortit en prenant sa veste. Zayn repartit en direction de la ville pour retourner à son appartement, espérant que le châtain serait partit. Il n'avait pas l'intention d'aller en cours aujourd'hui. Il avait plutôt envie de rester au fond de son lit à se morfondre et à se demander ce que faisait et où était Liam en ce moment. Est-ce qu'il regrettait son geste ? Est-ce qu'il lui en voulait ? Il secoua la tête et marcha en silence.
☽
8h30. Alfa émergea doucement et soupira quand elle se rendit compte qu'elle s'était endormie sur son bureau et son devoir de littérature. Elle repensa à la nuit qu'elle avait passé et se tourna précipitamment vers son lit froissé. Il était partit. Evidemment. Elle s'en doutait au fond. Zayn Malik n'allait pas rester ici jusqu'à ce qu'elle se réveille et encore moins faire ami-ami. Non. Il regrettait sans doute déjà d'être venu hier soir et d'avoir déballé toute sa vie comme ça. Elle ne voulait pas le voir au lycée aujourd'hui, ce serait difficile de sentir à nouveau son regard pesant sur elle. Elle l'ignorerait et puis voilà. Après tout, c'est ce qu'il y avait de mieux à faire pour éviter les ennuis. Alfa finit par se lever de sa chaise et se dirigea vers son armoire pour y prendre un jean noir et un gros pull en laine. Elle prit une douche rapide, attacha ses cheveux en un chignon mal fait et se brossa les dents. Elle retourna dans sa chambre pour faire son sac avant de descendre les escaliers et d'enfiler ses bottines. La blonde sortit et hésita un instant à rester chez elle pour éviter tout contact avec le métis, mais elle avait besoin de prendre l'air après avoir passé son dimanche à travailler sa dissertation.
☽
9h04. Le châtain ouvrit les yeux. Une masse inconnue sur le ventre. Il baissa les yeux vers le bas de son corps et souffla d'agacement avant de se mettre à maugréer.
- Hé ! Vient dégager ton sac de poils de mon ventre.
La brune passa la tête hors de la cuisine et se dirigea vers le canapé en souriant.
- Il t'aime bien.
- Ouais bah vire-le de moi. Il fait trois tonnes.
Dan se pencha et attrapa son chat noir et blanc pour le poser par terre.
- Il n'est pas gros, c'est le stress.
- N'importe quoi.
Elle repartit vers la cuisine et revint un plateau dans les mains. Le châtain eut juste le temps de retirer ses jambes allongées pour éviter que la brune ne s'assoit dessus. Liam grogna.
- Tu fais quoi là ?
- Bah je déjeune. Passe-moi la télécommande.
Le châtain regarda derrière lui et lui lança la télécommande sur les genoux. Dan alluma la télé et mit une série ridicule qui la faisait mourir de rire. Peu importe que Liam soit là, elle n'allait pas se priver de ses petites habitudes. Elle se tourna vers lui et croqua dans sa tartine de confiture.
- Tu veux des tartines ?
Le garçon se tourna vers elle et la regarda de manière à lui faire comprendre qu'elle le faisait chier.
- Ok... T'es pas du matin toi.
Il ne répondit rien et se remit à fixer son téléphone pour envoyer des sms à Zayn, sans aucune réponse.
à Zayn - zayn.
à Zayn - s'il te plait réponds-moi.
à Zayn - je suis désolé bébé.
à Zayn - je sais que tu m'en veux.
à Zayn - je peux t'expliquer...
à Zayn - je sais que tu lis mes messages.
à Zayn - fais pas de conneries zayn.
à Zayn - ok...
Liam souffla bruyamment et la brune se tourna vers lui la bouche pleine de céréales.
- Ça sert à rien de le fixer comme ça. Il est peut-être en cours ton gars.
- Je ne t'ai rien demandé. Mange en silence.
Le châtain réfléchit. Après tout, ce qu'elle venait de dire n'était pas stupide. Zayn était sûrement en cours et la meilleure solution était de se renseigner.
à Harry - zayn est en cours ?
de Harry - non.
à Harry - fais chier.
de Harry - t'es où toi ?
à Harry - j'ai un problème à régler.
de Harry - tu t'es encore foutu dans la merde ?
à Harry - je passerai dans la soirée. passe voir zayn.
de Harry - ok.
Liam jeta le téléphone sur la couverture et passa une main sur son visage avant d'enfouir sa tête dans l'oreiller. La brune finit son verre de jus de fruits et décida de parler de son idée.
- Tu veux partir quand ?
Le châtain releva la tête et la regarda sans comprendre, ce qui amusa la jeune fille.
- Il faut que t'ailles voir (elle hésita un moment) un spécialiste à l'hôpital.
Il fronça les sourcils et la regarda de travers.
- Je vais y aller tout seul.
Dan lâcha un rire nerveux.
- Ah non, depuis hier soir on est ensemble là-dedans.
- Je n'ai pas le choix ?
- Non.
- Ok.
La brune se leva et partit se préparer dans la salle de bain. Elle enfila un slim délavé, un t-shirt gris et un gros gilet en laine avant de rejoindre le châtain toujours assit dans le salon.
- Je suis prête.
- Génial.
Liam se leva et enfila son sweat avant de prendre ses clés de voiture et mettre ses chaussures. Il sortit de l'appartement, suivit par Dan qui finissait d'attacher ses Dr Martens. Quand elle arriva devant l'immeuble elle chercha le châtain du regard et le vit installé au volant de son 4x4. Elle se dirigea vers lui et monta côté passager. Sa ceinture attachée, elle le regarda passer la vitesse pour quitter le parking. Dan était assez anxieuse d'être en compagnie du châtain, elle avait eu raison de ne pas se fier à son air perdu quand il a déboulé hier soir. Il était bien redevenu un idiot. Le trajet commença en silence et au feu rouge, Liam souffla.
- J'ai giflé Zayn.
La brune qui regardait par la vitre se retourna brusquement vers lui. Il venait de dire qu'il avait giflé Zayn alors qu'hier encore, Niall lui disait qu'il comptait plus que tout pour lui.
- Me regarde pas comme ça. Je sais très bien que j'ai merdé.
- Et pas qu'un peu.
- J'ai mal réagi. Il a découvert un sachet de coke dans mon jean. Quand je l'ai vu sur la table j'ai bêtement pensé que c'était le sien. Je ne sais même pas pourquoi et comment j'ai pu croire ça. Zayn est complètement anti-drogue. Je suis vraiment con.
- Vous ne vous êtes pas expliqué ?
- Il est parti. Il a dit qu'il l'avait trouvé dans mon jean et il est parti tout seul. Je ne sais où. Et il ne répond pas à mes messages.
Dan voyait bien que le châtain avait besoin de parler, mais elle n'allait pas non plus lui lancer une vanne ou un pic pour qu'il se renferme aussitôt.
- Je ne sais pas vraiment quoi dire...
- Bah ne dit rien. On est arrivés de toute façon.
Liam coupa le contact et se détacha avant de descendre de la voiture. Dan sur ses talons ils se dirigèrent vers l'entrée du bâtiment. Le châtain hésita avant de monter la dernière marche, la main de la brune dans son dos pour l'inciter à avancer. Elle fit une légère pression dans le bas de son dos et entra avant lui. Elle se dirigea vers l'accueil, une vieille dame leva les yeux vers elle.
- Je peux vous aider ?
La brune tourna la tête vers le châtain derrière elle et refit face à la secrétaire.
- Bonjour, on voudrait voir un... addictologue.
- Votre nom ?
- Payne.
Dan sursauta légèrement à l'entente de la voix du châtain. Il s'était rapproché sans qu'elle ne s'en rende compte.
- On viendra vous chercher dans une vingtaine de minutes. Vous pouvez prendre place dans la salle d'attente à droite.
Ils hochèrent la tête et se dirigèrent vers la salle d'attente où ils étaient juste tous les deux. Liam s'assit sur une chaise, la brune à côté. Il sortit son téléphone de sa poche. Toujours rien. Il réfléchit un instant et regarda sa montre. Déjà une dizaine de minutes qu'ils attendaient là. La brune regardait les affiches accrochées au mur et le châtain bougeait la jambe nerveusement.
- Je veux partir. Je me débrouillerai tout seul.
- Non.
Liam se leva et remit son téléphone dans sa poche. Dan fit de même et lui attrapa le bras. Le garçon se tourna vers elle et étant donné qu'elle était plus petite, il baissa les yeux pour la regarder.
- Tu ne peux pas me forcer.
- T'as un problème de drogue Liam ! Tu ne peux pas t'en sortir tout seul.
- Je ne suis pas dépendant.
- Peut-être mais tu dois quand même aller voir un médecin !
Le châtain allait lui répondre mais la porte de la salle d'attente s'ouvrit sur un homme grisonnant en blouse blanche avec des lunettes noires. Il regarda un instant les deux personnes et prit la parole.
- Monsieur Payne ?
- Oui.
- Si vous voulez bien me suivre.
Les deux jeunes suivirent le docteur jusque dans un bureau. Le médecin s'assit derrière et fit signe à Dan et Liam de s'asseoir sur les fauteuils en cuir. L'homme sentit la gêne de Liam et comprit tout de suite que c'était lui qui avait un problème. Après tout, une personne qui se drogue et qui se retrouve dans un bureau pour être soigné, ça se remarque.
- Expliquez moi le problème.
Dan prit la parole.
- Liam se drogue.
- Je ne suis pas un drogué !
- On va vite le savoir monsieur Payne.
Le châtain ne mit pas longtemps à se braquer.
- Vous allez faire quoi ? M'enfermer dans une pièce et attendre que je demande à sniffer ?
- Calme-toi.
L'homme en blouse blanche regarda la brune.
- Vous êtes son amie ?
Ils répondirent tous les deux en même temps.
- Oui.
- Non.
Le médecin les regarda bizarrement et sortit de la pièce. La brune souffla et se tourna vers le châtain.
- Fais un effort Liam.
- On n'est pas ami.
- Tu préfères mentir ou perdre Zayn ?
Liam souffla et se sentit con.
- Ok ça va. Mais juste ami.
- Abruti.
L'addictologue revint quelques minutes plus tard et sortit une fiche, une fois assit derrière son bureau. Il nota le nom de Liam et releva la tête vers Dan.
- Je vais vous poser quelques questions, vous pouvez sortir mademoiselle.
La jeune fille s'apprêtait à se lever mais la poigne de Liam l'en dissuada. Après tout, elle l'avait dit elle-même. Maintenant, ils étaient là-dedans ensemble.
- Elle reste.
Le médecin hocha la tête et commença son interrogatoire.
- Vous consommez quoi ?
- Cocaïne.
- De la pure ?
- Je n'en sais rien. Mais j'y mets le prix si vous voulez savoir.
Il griffonna quelques trucs sur sa feuille.
- Très bien, depuis quand vous consommez ?
- Je ne sais pas exactement. Un ou deux mois peut-être.
- Pourquoi ?
- Trop de pression.
- Vous en prenez tous les jours ? Combien de quantité ?
- Ça dépend. Mais au moins trois ou quatre fois par semaine, deux rails par jour.
Dan gardait la tête baissée et trouvait ses mains soudainement très intéressante. Elle était mal à l'aise d'entendre Liam dévoiler tout ça avec une voix tremblante.
- C'est beaucoup, ça fait huit rails par semaine maximum. Vous ressentez un manque quand vous n'en prenez pas ?
- Non. J'ai pas l'impression. Quand je n'en prends pas c'est parce que je suis occupé.
Le médecin écrivit une dernière chose et releva la tête en souriant.
- Bon. Monsieur Payne je peux déjà vous dire que vous n'êtes pas un toxicomane, vous n'êtes pas dépendant. Du moins pour l'instant et parce que votre amie a eu le bon réflexe de vous amener à temps. Cependant il se peut que l'arrêt définitif soit difficile et que pendant cette période le manque apparaisse. Vous n'aurez pas de traitement, tout simplement parce qu'il n'y en a pas. Vous n'êtes pas non plus obligé de faire une cure de désintox. En revanche il va vous falloir de la volonté et de la motivation. Sachez que la drogue n'efface pas vos problèmes, vous avez pensé à un psy ?
- Non.
- Vous pouvez toujours essayé. Sinon l'idée vous convient ? La volonté vous l'avez ?
Liam tourna la tête vers Dan et comprit qu'elle aussi pensait à Zayn. Alors oui, il l'avait la volonté. Si c'était la solution pour garder Zayn, il ferait tout ce qui est possible.
- Oui.
- Vous avez une petite amie ? Un petit ami ?
- Non.
- Votre famille est là pour vous aider ?
- Non. Sinon je n'aurais pas commencé.
Le médecin se raidit légèrement.
- D'accord. Ce que je vous propose pour commencer c'est de réduire la consommation petit à petit. Ça peut paraître bizarre mais je ne peux pas vous dire d'arrêter d'un coup. Je ne vous connais pas, je ne sais pas comment vous réagiriez.
- Réduire c'est à dire ?
- On va commencer par réduire vos jours de consommation. Essayez de passer de quatre jours à deux, toujours vos deux rails ou alors quatre jours et un seul rail. À vous de voir.
- D'accord.
- Ensuite on se reverra pour faire le point selon le procédé choisit. Si vous choisissez deux jours et deux rails vous réduirez ensuite la quantité de poudre puis vous passerez à un rail en deux jours. Si ça marche, vous finirez à un rail par semaine en faible quantité puis vous n'en ressentirez plus le besoin.
- Et si je prends l'autre idée ?
- Quatre jours, un rail. Puis réduire la quantité, puis les jours, au final le résultat est le même.
- Et si je... suis en manque ?
- En manque, vos problèmes reviendront. Dès que vous sentez que ça arrive, parlez.
- À qui ?
- Un psy ou un ami.
- Un ami ?
- Vous appelez quelqu'un. Par exemple votre amie.
Le médecin accompagna sa phrase d'un geste en direction de Dan qui releva la tête.
- Dan ?
- Oui, vous l'appelez et vous parlez. Soit vous la laissez répondre, soit vous raccrocher selon l'envie. Parler vous fera penser à autre chose, donc pas à votre envie de cocaïne. Vous parlerez de vos problèmes. Comme une double thérapie, vous voyez ?
- Oui je crois.
- Je pense qu'on a tout dit. Vous commencez quand vous êtes prêt et on se revoit dans une ou deux semaines pour faire le point.
Liam acquiesça et se leva pour serrer la main du médecin avant de sortir du bureau suivit par Dan. Arrivé dehors, Liam resta en haut des marches et souffla. La brune déjà en bas, releva la tête vers lui et remonta à son niveau. Elle tenta de passer une main dans son dos mais le châtain se décala.
- Désolé.
- Je me sens minable...
- Quoi ?
Il parla plus fort.
- Je me sens minable d'être là pour un problème de drogue... Et... je trouve ça minable que tu me vois comme ça.
La brune sourit doucement.
- Je ne te trouve pas minable. Je trouve ça courageux d'accepter de te soigner. Beaucoup de gens refusent et ne voient pas que ça les détruit.
Liam haussa les épaules.
- Tu sais, si tu préfères voir un psy ou devoir appeler un de tes amis aucun problème.
- Non. C'est toi que j'appellerai. Je ne veux pas mêler Zayn ou l'un des gars.
- D'accord.
Dan s'apprêtait à faire demi-tour mais Liam reprit la parole.
- Pourquoi tu fais ça ? Je suis un con depuis le début.
- On est comme ça les filles bizarres.
- Comment ça ?
- Bah tu sais... À fond dans le social.
Elle lui fit un clin d'oeil et se mit à rire en partant vers la voiture. Liam sourit un instant et la suivit.
☽
Harry entra dans l'appartement sans frapper et se dirigea immédiatement vers la chambre du métis. Il n'avait pas demandé plus d'explications à Liam sur sa demande, mais il n'en avait pas besoin. Arrivé dans la chambre, il vit la masse de Zayn sous la couette.
- Qu'est-ce que tu fous ?
- Je dors.
- Tu vas bien ?
- Si t'es là c'est que tu as la réponse.
- Il s'est passé quoi avec Liam ?
- Rien !
Le bouclé leva les yeux et s'adossa contre l'embrasure de la porte.
- Bon... Tu n'as répondu à ses messages ?
- Non.
- Tu as l'intention de faire la tête de con toute la journée ?
- Ouais. Retourne en cours et laisse-moi tranquille.
- T'es vraiment borné, je ne sais pas comment vous faîtes pour vous supporter avec Payno.
- Ferme-la Harry. Tu me donnes mal à la tête.
- Je vais te laisser, je voulais juste m'assurer que t'avais pas fait de conneries.
- Je suis en vie, maintenant au revoir.
- T'hésites pas si t'as besoin.
- Ouais ouais. La porte est au bout du couloir.
Harry sentit la voix tremblante de Zayn et décida de ne pas rester plus longtemps. Il se contenta de ramasser les canettes vides et de sortir pour retourner en cours, envoyant un sms au châtain sur le chemin.
à Liam - ton gars on dirait un cadavre. mais il est en vie. t'as intérêt à avoir des explications payno.
Liam sourit en lisant le message et reposa son téléphone pour croquer à nouveau dans son burger. Il s'était garé sur un parking à la sortie de la ville après être passé au fast-food pour prendre un truc à manger. La nourriture étalée sur le tableau de bord, Dan avec les frites entre ses jambes, son burger dans les mains, ils mangeaient en silence.
- T'as du ketchup sur le menton idiote.
- Je m'en fous.
- Ouais bah évite de me pourrir les sièges.
- Olalah c'est bon. Ça t'arrive d'être détendu des fois ?
- Oui.
La brune regarda sa montre.
- Je vais devoir retourner travailler.
- Je te dépose ?
- Si tu as le temps, ça évitera que je prenne le bus au milieu des gens qui puent.
Le châtain secoua la tête et après avoir ramassé les emballages, il redémarra et roula jusqu'à la ville. Devant le café, Dan griffonna un numéro sur son gobelet de Fanta et le tendit à son chauffeur.
- Mon numéro. Tu sais... au cas où tu...
Le garçon attrapa le gobelet pour le mettre à l'emplacement fait pour ça à côté du sien.
- Ouais je vois.
La brune s'engouffra dans le petit café et le châtain quitta la ville pour aller chez Harry. Sur la route il se sentit stupide et une fois garé devant chez le bouclé, il sortit son téléphone.
à Idiote - merci idiote.
Harry qui arrivait au bout du quartier vit la Volvo du châtain garée devant son allée. Il s'approcha et frappa à la vitre.
- T'as des choses à me dire abruti.
Liam tourna la tête et sourit en descendant de la voiture. Il suivit le bouclé jusque dans la maison et s'arrêta dans l'entrée.
- Raconte.
Il aller lui raconter la vérité. De toute façon, Harry saurait très bien si il mentait. Alors autant être honnête.
- Je me drogue.
Le bouclé se stoppa et se retourna vers Liam.
- Non sérieux Payno. T'as eu une dispute de couple avec Zayn ?
Le garçon baissa la tête et passa une main sur sa nuque.
- Je plaisante pas Harry. Je me drogue. Je sniffe. De la cocaïne.
Sans qu'il ne puisse le voir venir, Liam sentit la main du bouclé sur sa joue. Il venait de le gifler.
- Mais ça va pas ou quoi !
- C'est pour ne pas m'en avoir parlé plutôt.
- Je ne pouvais pas.
- Quand on prend de la drogue c'est rarement pour le plaisir. C'est parce qu'on a des problèmes.
- Je sais.
- Ensuite c'est pour donner un genre à la scène tu vois.
Le châtain passa une main sur sa joue.
- Ouais bah tu m'a démonté la mâchoire.
- Et avec Zayn ?
- Il l'a découvert et je... l'ai giflé.
Il n'eut pas le temps d'avancer qu'il se reçu une deuxième gifle.
- Et celle-là c'est pour quoi ?
- Pour que tu vois ce qu'il a ressenti. Mais imagine-le en pire, vu que je ne tiens pas à toi autant que Zayn.
- Je sais que j'ai merdé.
- C'est aussi pour te faire comprendre que t'es con. Merde Liam. Son père le bat, tu fais ton justicier à chaque fois et là tu le gifles. Tu vois pas la connerie ? Tu veux qu'il ait peur de toi autant que de son père ou quoi ?
Le châtain se prit le visage entre les mains.
- Je... J'avais pas vu ça comme ça putain...
- T'as intérêt à te bouger le cul.
- Je vais me soigner.
- Encore heureux.
- Je suis désolé...
Harry s'approcha de Liam et le prit rapidement dans ses bras.
- Ça va aller bro.
- Je me sens trop con.
Le bouclé aller lui proposer de rester chez lui pour la soirée mais son téléphone vibra et son humeur changea du tout au tout quand il vit le message.
de Tomlinson - j'ai un dm de philo. viens.
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