CHAPITRE XI


Louis William Tomlinson

Mercredi. On est déjà mercredi. Et je le vis mal. J'ai fait une connerie. Je suis nerveux. Et si c'était vraiment un psychopathe ? Mon père rentre tard en plus. Il est quatorze heures. Je fais les cent pas dans ma chambre, dans la maison. J'essaie de penser à autre chose mais j'y arrive pas. Il est dans ma tête. J'ai peur. J'ai la trouille. Je dois garder à l'idée que je ne dois pas évoquer mes problèmes. Après tout, ça va peut-être bien se passer. Non Louis. Ça ne se passe jamais bien avec toi. Je vais aller dormir. Et attendre. Parce que je sais très bien que si je reste éveillé le stress va me donner envie de me pincer ou de me griffer. Je veux oublier mes problème, juste aujourd'hui. Même si ils me reviendront en pleine gueule le lendemain. Je veux un moment sans y penser. Je le veux avec Timy.


Point de vue , Externe

- Tu comptes squatter mon lit toute l'après-midi ?

- Oh bébé.

- Liam.

- Tire pas une gueule comme ça, je déconne.

- T'es vraiment lunatique en ce moment.

- Je sais.

Liam poussa son ordinateur et attrapa Zayn par la taille pour le faire tomber sur le lit.

- Je suis désolé bébé.

- Arrête.

- Oui bébé.

- Putain Liam. Je travaille.

- Toi tu travailles ?

- Je cherche un truc pour Harry.

- Tu veux pas qu'on fasse un truc tous le deux ?

- Déjà tu m'appelles bébé et maintenant tu me fais des avances ? Trouve-toi une fille.

Liam se mit à rire.

- Mais j'ai rien avancé. Je parlais de jouer à la console ou mater un film. Et j'ai pas envie de meuf, je t'ai déjà toi.

- Tu sous-entends que je vaux une meuf là ?

- Peut-être.

Zayn mit un coup dans les cotes de Liam avant de se relever pour retourner à son bureau.

- Abruti.

Le métis se remit devant son ordinateur et continua à taper tranquillement sur son clavier. Il tomba sur un site d'archive de l'école primaire principale de la ville et alla dans la catégorie photo. Tomlinson était sûrement passé par celle-là. Après tout, c'était la mieux réputée ici. Il parcouru les années qui lui semblaient correspondre et ouvrit une première photo. Puis une deuxième, une troisième. Et là il aurait préféré ne pas être aussi sûr de ce qu'il voyait. Ce n'était pas possible. Il n'aurait pas pu cacher ça comme ça. Pas pendant aussi longtemps. C'était vraiment bizarre. Zayn passa une main dans ses cheveux et ferma son ordinateur avant de se tourner vers le châtain.

- Je veux bien.

- De ? Baiser ?

- Rooh Liam...

- Détends-toi et rigole.

- Ouais.

Voyant le métis se lever et retirer son t-shirt pour aller à la salle de bain, Liam fit alla s'adosser à la porte pour le regarder.

- T'avais raison. Je suis jaloux de ton corps. Il est pas à moi et ça me rend dingue.

Le châtain se mit à rire en voyant l'expression blasée de Zayn qui n'hésita pas à le pousser hors de la salle de bain pour lui fermer la porte au nez. Liam se dirigea vers le salon où il alluma la télé et s'installa dans le canapé.

Les pas traînants de Zayn se firent entendre quelques minutes plus tard. Le châtain lui tendit une manette.

- Une partie ? De jeu vidéo hein. Pas de jambes en l'air. Je précise au cas ou.

Zayn secoua la tête en levant les yeux au ciel. Il avait changé son t-shirt gris pour une chemise rouge et noir, ouverte et laissant son torse visible. Il prit la manette et sauta par-dessus le canapé pour s'asseoir.

- Ouais bébé.

Liam se tourna vers Zayn en souriant. Le métis haussa les épaules.

- Quoi ? Tu veux jouer, on va jouer.

- Mmh.

- La ferme.

- Ok bébé.

- Arrête de me déconcentrer.

C'était leur relation. Ils avaient l'impression de tout vivre ensemble, des hauts, des bas. Le seul problème, c'est qu'ils ne connaissaient pas leurs limites.

Harry était assit en tailleur sur son lit, un livre à la main. Il lisait en attendant le moment d'aller voir Tomlinson. Il se sentait sûr de lui, mais aussi intrigué. Il ne savait pas vraiment ce qu'il ressentait. Mais il était impatient à l'idée de voir la réaction de Tomlinson. Sa tête serait mémorable et il comprendrait qu'il s'était fait avoir depuis le début. Puis Harry en profiterait pour lui rappeler la vérité : qu'il n'est rien. Il regarda l'heure sur son réveil, quinze heures trente. Trop tôt pour l'instant. Il attendrait dix-neuf heures.

- Liam...

Le châtain bougea à peine la tête et lâcha un grognement pour que le métis arrête de lui chuchoter dans l'oreille.

- Mmh...

- Réveille-toi.

- Mmh...

- Ton père a laissé quatre messages. Et ça fait une heure et demie que tu dors sur moi.

- Mmh bébé chut...

- Je sens plus mes jambes.

Zayn souffla et regarda le châtain allongé sur lui. Pour une fois que c'était lui qui pouvait le regarder dormir, il en profitait. Liam avait des cernes et les yeux rougis depuis lundi. Il avait passé son week-end à veiller sur Zayn et à ne pas dormir pour s'assurer qu'il allait bien. Le garçon en était conscient et il s'en voulait un peu de devoir lui faire ça. Il l'empêchait de vivre sa vie. Mais au fond, il aimait bien que Liam passe du temps ici, même si il lui donnait des surnoms débiles pour l'énerver, il était toujours là.

- Bon Liam t'es mignon mais là t'as ta tête sur ma bite et c'est vraiment trop bizarre.

Liam sourit et remonta sa tête sur le ventre de Zayn. Il avait toujours sa chemise ouverte et le souffle de Liam sur son nombril le fit frissonner.

- Non Liam sérieux, s'il te plait. Lève-toi.

Le châtain grogna et ouvrit les yeux.

- T'es vraiment chiant.

- T'avais ta tête sur ma bite.

- Et alors ? T'as un caleçon, un jean.

Zayn prit soin de détacher et d'insister sur chacun des mots.

- Ta. Tête. Sur. Ma. Bite.

- Tu peux arrêter avec ce mot ?

Avec élégance il passa une main dans son jean.

- T'aurais pu me broyer les couilles.

- Je m'excuse. Si tes parties intimes sont plus importantes que mon sommeil faut le dire.

- Non mais je suis engourdi.

Liam ne put s'empêcher de pouffer de rire.

- Tu dois être le seul mec à qui ça fait ça et qui utilise le mot 'engourdi'.

Ils se relevèrent et Liam se dirigea vers la porte après avoir récupéré son téléphone sur la table basse. Il sortit sur le palier et se tourna vers Zayn.

- Si ça va pas tu m'appelles ok ?

- Oui.

- J'rigole pas Zayn.

- Je sais Liam. Mais je peux encore survivre tout seul.

- Tu restes chez toi ce soir, tu regardes un film et tu te couches.

Zayn baissa la tête mal à l'aise.

- J'ai un truc à faire.

Liam fronça les sourcils.

- Je ne vais pas voir mon père.

- J'espère.

- Bonne soirée Liam.

Ce dernier lui fit un signe de tête avant de partir vers les escaliers et sortir dans la rue. Il sortit son téléphone portable et appela sa messagerie vocale. Quatre messages de son père. Toujours le même refrain : il doit rentrer, il va se faire tard, ils vont passer à table, sa mère est soi-disant inquiète. D'habitude Liam serait rentré, mais pas aujourd'hui. Il avait envie de faire autre chose. De réfléchir. De faire le point. Et il savait où allait.

Zayn était retourné s'asseoir à son bureau et avait de nouveau ouvert son ordinateur. Il avait essayé de se dire que ces photos étaient truquées, que ce n'était pas possible. Mais il fallait se rendre à l'évidence, il s'était fait mener en bateau et il était sur le cul. Il cliqua sur l'icône et imprima quatre photos. Pendant l'impression il remit un t-shirt et un sweat puis mit son portable dans la poche arrière de son jean. Zayn ferma son ordinateur et attrapa les feuilles qu'il plia en deux. Il sortit de chez lui, ferma la porte à clé et prit le premier bus qu'il trouva. En descendant il commençait à faire nuit. Il était dans le bon quartier. Il avança sur une centaine de mètres et s'arrêta devant une maison. Il monta les marches du perron et frappa. La porte s'ouvrit sur le blond qui, visiblement, venait de se réveiller. Il remarqua les traits tendus de Zayn et se demanda si il y avait un problème. Il ne voyait pas du tout ce que Zayn venait faire là jusqu'à ce que le métis lui tende les photos.

- Je crois qu'il faut qu'on parle Niall.

Niall fit un aller-retour entre les photos et le visage de Zayn. Il se sentit mal. Ses jambes se mirent à trembler. Il se décala pour laisser entrer le métis. Après avoir refermé la porte, ils montèrent les escaliers jusque dans la chambre du blond. Niall n'avait pas dit un mot. Il avait peur. Zayn avait tout découvert. Il n'était pas débile. Il avait compris et il le mettait devant le fait accompli.

- Niall.

- Je suis désolé Zayn. Je ne pouvais pas vous le dire. Imagine la réaction qu'aurait eu Harry si je lui avais dit. Je ne pouvais pas Zayn.

- Calme-toi. Je ne vais pas te frapper. Assis-toi et explique moi. Vous étiez amis ? Je croyais que tu avais été dans une école privée.

- On a grandit ensemble. C'était mon meilleur ami. J'ai menti pour éviter que vous fassiez un quelconque rapprochement.

- Niall.

- Je sais très bien ce que tu penses. Je suis un salopard de ne rien faire quand vous vous en prenez à lui. Mais je ne peux rien faire. Il a déménagé quand on est entré en cinquième. Il est parti en Australie. Je ne pensais pas qu'il reviendrait un jour. Je l'ai même pas reconnu au début. Et puis je vous ai vous. On a un pacte. Quand j'ai vu qu'Harry l'avait choisit, j'ai rien dit. J'ai voulu le faire, mais j'ai bien vu la haine dans son regard. J'avais peur. J'étais mort de trouille. J'ai préféré laisser passer. Mais c'est mon voisin tu comprends. Je ne peux pas faire comme si de rien n'était...

- C'est pour ça que tu le frappes pas. Et que tu dis jamais rien quand on s'en prend à lui.

- Je suis désolé.

Niall se leva et partit vers son armoire. Il en sortit la boîte en carton qu'il avait renversé la dernière fois et revint s'asseoir près de Zayn toujours sous le choc, fixant les photos de classe imprimées où Niall et Tomlinson étaient assis à côté. Il ne voulait pas engueuler Niall, parce qu'au final, il n'y était pour rien. Niall regarda Zayn, ouvrit la boîte et en sortit des photos qu'il lui tendit.

- Je suis désolé Niall.

- Il me manque.

- J'en doute pas... Mais tu sais... (Zayn remit les photos dans la boîte).

- Oui Zayn, je sais. Et j'ai pas l'intention de laisser tomber Harry. J'attendrai la fin de l'année.

- Je suis désolé.

- Tu ne penses pas qu'il pourrait changer d'avis ?

- Harry n'a pas de coeur. Que ce soit pour Tomlinson ou une autre personne.

- Tu ne vas rien lui dire hein ?

- Niall...

- Zayn, s'il te plait. Pas maintenant.

- Ok...

Il mentait.

- Tu restes manger ?

- Ouais pourquoi pas.

Niall sourit légèrement.

- Super.

Zayn regarda une dernière fois les photos des deux garçons posées dans le carton. Ils souriaient. Niall souriait tout le temps. Tomlinson il ne l'avait jamais vu sourire. C'était de leur faute. Il le savait. Mais il s'en moquait. Il devait s'en moquer. Il regarda Niall ranger la boîte dans le placard et ils descendirent au salon.


Louis William Tomlinson

J'attends. Dix-huit heures quarante-cinq. Il n'est toujours pas là. Je tourne en rond en me pinçant les bras par-dessus mon sweat. J'ai mis un sweat parce que je suis sûr qu'il ne verra rien. Il ne m'a pas renvoyé de mail. Ni donné d'horaire. Je pense qu'il sait où j'habite. Mais il commence à se faire tard. Mon père ne va pas tarder à rentrer.

Il ne viendra pas. Il n'était sans doute pas prêt. Tant pis. Ce n'est peut-être pas plus mal. J'allais remonter les escaliers quand j'entends trois coups à la porte. Je me stoppe net dans mon élan. Je suis paralysé parce que, putain, il est venu. Il est là, derrière la porte. Et moi je suis là à fixer la porte comme si il allait passer à travers. Je respire et tire les manches de mon sweat jusqu'à mes doigts comme si ça allait faire disparaître mes cicatrices puis je me dirige vers la porte. Je respire un grand coup avant d'ouvrir et là, j'ai cru qu'on me faisait une blague.

- Qu'est-ce que tu fous là ?

Il est debout devant la porte, les mains dans les poches de son slim noir. Il me fixe de ses yeux verts et il sourit comme si il venait de remporter la guerre. Je fronce les sourcils et il continue de me fixer avec son air qui veut dire « t'es naïf à ce point ? ». Ça tourne en boucle dans ma tête. Je réfléchis, pas longtemps, mais ça me suffit pour comprendre que je viens de me faire prendre pour un con depuis presque un mois. Je le regarde, son sourire est encore plus satisfait qu'avant. Lui aussi il vient de comprendre que j'ai compris. Timy c'était Styles. Styles c'était Timy. Trois semaines et demie que je raconte ma vie à ce connard. Trois semaines et demie que j'insulte sa bande de tous les noms à personne d'autre que lui. Et je sens que je vais le payer. Trois semaines et demie que je me sens important pour encore une fois me prendre un mur dans la gueule. Trois semaines et demie que je me fais berner par Styles. Et comme un con j'ai foncé tête baissée dans la gueule du loup. Lui, il a joué. Pour lui ça voulait rien dire. Sur le coup j'ai envie de pleurer. Je veux pleurer parce que je suis énervé et déçu qu'il m'ait manipulé avec tant de facilité et que moi, j'ai marché comme un chien. J'ai envie de lui claquer la porte au nez et de monter m'enfermer dans ma chambre pour me pincer jusqu'à faire éclater mes veines et utiliser des lames pour oublier. Je recule d'un pas, il avance.

- Surprise Tomlinson.

Et là son petit sourire hypocrite me met clairement hors de moi. Pour la première fois depuis cinq mois j'ose lever la main sur Styles. J'ai gentiment voulu lui mettre mon poing gauche dans sa sale gueule mais il m'a arrêté dans mon élan, à quelques centimètres de son visage. Je sais déjà que je vais le regretter. Il secoue la tête de droite à gauche et serre un peu plus sa main autour de mon poignet. Je retiens un cri. Je sais qu'il a vu mon visage se crisper quand il m'a tordu le poignet vers la droite et que je n'ai pas pu m'empêcher de gémir. Il sourit et resserre encore sa poigne, ses doigts appuyant sur mes cicatrices.

- Aïe mes... mon...

J'ouvre les yeux et je me mords la lèvre en me maudissant intérieurement de ce que je viens de faire. Putain.

- Tes quoi ?

Je laisse échapper un coup d'oeil vers mon poignet et il suit mon regard. Il fixe mon poignet avant de me regarder en souriant. Et ses yeux m'ont clairement fait comprendre que j'étais encore plus dans la merde. Il se concentre de nouveau sur mon poignet, desserre ses doigts et relève brutalement ma manche. Je me sens tellement pathétique sur le coup que j'aurais voulu disparaître. Il est resté un moment à fixer mes cicatrices puis il s'est mit à rire. Et ça m'a blessé.


Harry Edward Styles

Il a les yeux humides. Il a envie de pleurer le pauvre. C'est vraiment drôle à voir. Je me sens fier de mon coup. Il a marché jusqu'au bout. Il a plongé. Il s'est trahit tout seul avec son gémissement de douleur. Il cachait un truc. Il a regardé son poignet. Celui que je tenais avec ma main gauche. Je l'ai regardé et j'ai vu qu'il avait peur. Jamais il n'avait eu ce regard auparavant. Même la fois où on l'a traîné dans la boue à côté du terrain de foot et où on lui a pissé dessus. Jamais je n'avais vu ça dans ses yeux alors j'ai soulevé sa manche et là j'ai vu des cicatrices. Pas deux ou trois. Des dizaines. Une cinquantaine peut-être. Des vieilles et des nouvelles à en voir la rougeur. Et ça m'a fait chier. Ça m'a fait chier de devoir voir ça parce que putain je peux pas. J'ai l'impression qu'il voulait que je les vois, pour que je culpabilise ou un truc du genre. Mais en voyant son regard vers son poignet je comprends que non, ça n'a aucun rapport avec moi. C'est entre lui et son poignet. Il a honte de lui. Je le sens. Il est tellement faible, plus que je ne l'aurais pensé. Je relève les yeux et je souris.

- Je te savais faible Tomlinson, mais ça, c'est vraiment pathétique.


Louis William Tomlinson

Il me dit ça tellement sincèrement que ça fait presque mal. Pas parce que ça vient de lui. Mais parce que c'est la vérité. Je suis pathétique. Au moment où je m'apprête à lui répondre, la porte s'est ouverte derrière nous. J'ai juste le temps de baisser ma manche avant de faire face à mon père. Mon père, Styles et moi dans la même pièce. Je crois que mon père hallucine en le voyant dans l'entrée. Il cligne des yeux plusieurs fois avant de faire des aller-retours entre Styles et moi. Après un instant j'ai l'impression de devenir dingue quand cet abruti lui serre la main.

- Bonsoir, Harry Styles.

- Enchanté, Mark. Tu es un ami de Louis ?

Là je suis sur le point d'exploser. Je me canalise mais j'interviens quand même parce que sinon je risque de faire un carnage. L'autre abruti il sourit de toutes ses dents là, il est sponsorisé par Colgate ou quoi ? J'ai vraiment envie de les lui briser une par une. Et mon père qui le regarde comme la huitième merveille du monde là, stop.

- Non ! On est juste dans la même classe.

Visiblement mon intervention ne sert à rien vu comment mon père m'ignore.

- Tu restes manger ?

Ah non, là c'est trop. C'est la goutte de jus qui fait déborder la carafe. Mon père doit voir ça comme un miracle que quelqu'un de mon âge soit dans notre maison autre qu'Alfa alors tout de suite il s'emballe. Beaucoup trop. On voit qu'il ne sait pas qui est devant lui. Encore une fois j'interviens mais cette fois je pousse Styles vers la porte. C'est la première fois que je le touche mais j'essaie de ne pas montrer mon malaise.

- Non il est trop occupé.

Et là je ne sais pas ce qui m'a le plus énervé. Que Styles trouve ça très amusant ou que mon père en rajoute une bonne couche.

- Une prochaine fois alors, pour une fois que tu as un ami Louis.

Le petit sourire de cet abruti me confirme que je vais être encore dans la merde.

- Oui une prochaine fois. Bonne soirée, à demain Louis.

Encore une fois je ne sais pas déterminer ce qui est le pire de cet échange qui a duré une éternité. Le fait que Styles ait l'intention de revenir ou qu'il m'ait appelé par mon prénom pour la première fois depuis qu'il s'en prend à moi. Bien sûr il le faisait par mail, mais c'était différent. Je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel.

- C'est ça.

Et je lui referme la porte au nez avant de me tourner furieux vers mon père. Je crois que je ne l'ai jamais autant détesté de ma vie, il vient de me pousser dans la gueule du loup.

- Non mais ça va pas !

Son regard surprit m'agace encore plus.

- Quoi ?

- Pourquoi tu l'as invité ?

- Louis ne sois pas insolent. Pour une fois que tu invites un camarade autre qu'Alfa.

- Tu fous vraiment la merde.

Puis je pars parce que sinon ça aurait dégénéré et j'en avais vraiment pas envie. Je crois que tout ça s'est déroulé en à peine cinquante minutes et pourtant ma vie est devenue pire que ce qu'elle était et honnêtement je croyais que c'était impossible. J'ai fais confiance à une personne qui, au final, s'est révélée être Styles qui s'est bien foutu de ma gueule encore une fois. Mon père qui lui donne clairement la permission de venir déambuler chez nous et puis cet abruti qui montre son côté gentil alors qu'on sait tous que Satan n'a rien de gentil.

Je monte dans ma chambre et je hurle dans mon oreiller. J'aurais voulu pleurer mais ce n'est pas sortit. Je crois que la rage en moi refuse de descendre et de me laisser craquer. Puis je me suis dit que le seul moyen de me calmer c'était de réagir. Alors je m'installe à mon bureau et ouvre ma boîte mail.

- Connard.

La réponse ne sait pas fait attendre. Il est déjà rentré. Et il ne perd pas une minute pour me provoquer à nouveau.

- Je te manques déjà ?

- Ta gueule Styles.

- J'ai hâte de revenir.

- Qu'est-ce que tu cherches ?

- M'amuser.

- Crève.

- Me provoque pas Tomlinson.

Même si j'arrête de répondre pour ne pas empirer mon cas davantage, j'ai trouvé ça défoulant de lui tenir tête. Je crois qu'un truc en moi a changé. Je suis toujours faible. Mais j'ai envie de pousser Styles à bout. Il veut jouer. On va jouer. Je vais changer. Je vais mettre mon côté faible de côté, au moins devant lui. Et on va voir qui tombera en premier.

Liam était assit à la table du fond devant son café caramel qui devait maintenant être froid. Il avait besoin de réfléchir et de parler mais Zayn était trop préoccupé pour le moment. Il souffla quand il vit un panier de chips et un autre café caramel chaud se poser devant lui. Il releva les yeux et secoua la tête.

- Tu laisses jamais tomber.

- Tu me faisais pitié. Alors je t'ai amené des chips et un autre café.

- C'est gentil. Enfin je crois.

La brune s'assit en face du châtain et ils commencèrent à manger des chips. Sans parler.

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