CHAPITRE LI
Point de vue , Externe
- Harry je...
Zayn n'eut pas le temps de finir sa phrase que le téléphone d'Harry résonna dans la pièce. Il le sortit de sa poche.
- C'est lui.
- Il veut peut-être s'excuser.
Le bouclé fronça les sourcils. Louis ne revenait jamais vers lui, et encore moins aussi rapidement. Il décrocha et approcha le téléphone de son oreille, sous le regard avisé de Zayn.
- Alors ça y est ? T'as décidé d'être mature ?
- Harry...
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La voix sanglotante du châtain se fit entendre à l'autre bout du fil. Elle était saccadée, essoufflée. L'expression d'Harry changea du tout au tout et il regretta presque sa provocation.
- Tu... Tu dois venir...
- Calme-toi.
- Il faut que... que tu... tu m'aides.
Il ne voulait plus l'entendre. Il ne voulait pas entendre la suite parce que le regard de Zayn sur lui l'agaçait autant qu'il l'apaisait.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Je suis désolé... Je... Mon dieu.. Il y en a partout...
Louis éclata en sanglot à l'autre bout du téléphone, paniquant un peu plus le bouclé. Quoi ? Qu'est-ce qu'il y avait partout ?
- Louis. Tu m'entends ?
- Je tremble... Je sens plus mon corps Harry... Pardon... Je...
- Louis ?
- Aide...
- Louis ?!
Puis plus de réponse. Il regarda son téléphone pour vérifier que le châtain n'avait pas raccroché.
- Réponds-moi Louis !
Il entendit un bruit sourd et laissa tomber son téléphone.
- Harry ?
Zayn le regarda fixer le sol, le regard perdu.
- Hé Harry !
Le garçon releva la tête, son regard laissant place à la panique. Il se baissa pour reprendre son téléphone.
- T'avais raison Zayn.
- Quoi ?
- Il était en pleure et il voulait de l'aide et...
- Et je ne sais pas ce que tu fous encore là !
Harry secoua la tête et attrapa sa veste pour partir vers les escaliers puis vers sa voiture, Zayn sur ses talons.
- Tu veux que je t'accompagne ?
- Non ! Louis m'en voudrait. C'est lui et moi.
Le basané le regarda monter dans sa voiture.
- Tiens-moi au courant !
Harry lui fit un signe de tête et démarra en trombe. Il n'avait jamais conduit aussi vite, ou du moins pas en étant sobre. Et puis il réfléchissait beaucoup trop, les deux feux rouges et le stop en étaient la preuve. Zayn ne pouvait pas avoir raison, Louis n'avait pas le droit de l'abandonner. Et pourtant...
Quand il arriva devant la maison de Louis, il avait l'impression que quelque chose n'était pas à sa place. Harry sortit de sa voiture et ne prit même pas le temps de la fermer qu'il était déjà en train d'entrer. Il monta les escaliers quatre à quatre et s'arrêta net à l'entrée de la chambre de Louis. Il sentit son coeur louper un battement et ses jambes flancher. Il regarda le corps du châtain, les yeux fermés mais les larmes toujours en train de couler sur ses joues. Et ses poignets, ses petits poignets marqués recouvert de rouge. Beaucoup trop de rouge. Et c'est ce qui frappa le bouclé. Tout ça ce n'était pas normal, jamais Louis ne l'appelait pour ça, cette fois était différente. Alors il marcha jusqu'à lui et s'accroupit. Il trouva le téléphone de Louis entre ses jambes, recouvert de sang. Son pouls était beaucoup trop irrégulier et parfois même absent.
- Louis. Ouvre les yeux.
Le châtain bougea légèrement les épaules et entrouvrit ses lèvres devenues violettes.
- Harry ?
- Je suis là.
- Je... Dé...
- Tais-toi Louis. Je vais dans ta salle de bain, je ne pars pas d'accord ?
Le garçon hocha brièvement la tête et referma les yeux. Harry fouilla de fond en comble la salle de bain pour au final trouver une boîte de secours dans l'un des placards. Il l'a prit et attrapa une serviette mouillée avant de retourner dans la chambre. Il s'assit auprès de Louis et essuya d'abord son poignet.
- J'y arrive pas Louis. Ça n'arrête pas de couler. Il faut que tu ailles à l'hôpital.
Sa voix se brisa légèrement, tandis que le châtain hocha la tête négativement malgré la sensation trouble qui le submergeait.
- Harry... Verte... Là...
Harry tourna la tête vers la boîte de secours et attrapa un sachet vert. Il en sortit un coton fibré et le posa sur la plaie encore ouverte. Le coton absorba le liquide pourpre sans en laisser couler à côté. Il banda le poignet de Louis et fit de même avec le deuxième, le châtain tentant tant bien que mal de regarder ses mains et celles d'Harry faire. Il le regarda et tenta de parler,
- Je suis un lâche. Je n'aurais pas dû t'appeler. J'aurais dû... J'aurais dû me laisser mourir. Mais non, j'ai été... faible. Encore. Je suis un lâche hein... Harry. Je me trahis moi-même...
Il secoua la tête.
- Ça ne devait pas... se passer comme ça. Tu n'avais pas le... droit d'arriver et me dire tout ça. Je suis un lâche avec moi-même parce que... parce que tu m'as redonné envie de vivre et... je te déteste. T'es qu'un connard.
Harry le regarda un moment en continuant d'enrouler la bande.
- Aide-moi...
Le bouclé finit son bandage et releva la tête vers lui pour l'embrasser doucement. Il recula et essuya les larmes qui restaient sur les joues du plus petit avant de lui répondre.
- Alors ne me laisse pas.
Louis souffla.
- Jamais.
C'était une promesse. Le bouclé essuya rapidement le sol et jeta la serviette et le reste dans le lavabo avant de retourner vers lui.
- Il faut que tu te reposes. Tu vas dormir d'accord ?
Il n'attendit pas de réponse, lui retira son t-shirt pour lui en mettre un propre avant de faire de-même avec son jogging. Il le souleva pour l'allonger dans son lit avant de se mettre derrière lui pour le prendre dans ses bras. Il lui embrassa la nuque.
- Louis... Je suis désolé. Pour tout ce que je t'ai fait. Pardon. Je...
Le plus petit se tourna vers lui, non sans avoir mal aux bras.
- Je sais Harry. Te force pas à le dire. Tes yeux parlent à ta place.
Harry le regarda rapidement avant de le rapprocher de lui.
- Dors.
- Tu ne partiras pas ?
- Plus maintenant, on va vivre Louis.
Surtout pas après avoir faillit le perdre et avoir vu le désespoir dans ses yeux. Pas après avoir vu la haine et la peur quand il le regardait. Louis s'endormit rapidement. Peut-être un peu trop serein. Harry le regarda dormir, sursautant à chaque fois qu'il avait l'impression de ne plus le sentir respirer. Apprécier quelqu'un c'était une sacrée responsabilité. Le bouclé sortit son téléphone pour envoyer un message à Zayn.
à Zayn - ça va zayn. il va bien. enfin je crois. merci.
de Zayn - ne me remercie pas harry, tu as juste prit conscience que tu n'étais pas le centre de ton monde et que tu devais le partager.
☽
Louis se réveilla quelques heures après, il ne savait pas très bien combien de temps il avait dormi, mais il savait qu'il avait mal à la tête. Très mal. Et puis ses avants-bras aussi. Il se tourna pour trouver le bouclé, mais il était seul. Non. Ce n'était pas possible. Il commença alors à paniquer et à regarder partout autour de lui avant de sursauter en entendant quelque chose tomber au sol. Louis se leva et se dirigea vers la salle de bain pour l'ouvrir et y voir Harry enfiler un t-shirt propre. Le garçon sursauta et se tourna vers lui.
- Tu pourrais frapper avant d'entrer.
Louis baissa la tête.
- Je croyais que tu étais parti.
Il sourit et s'approcha de lui pour lui ébouriffer les cheveux.
- Je t'ai dit que je serais là petit Louis.
Louis se sentit légèrement bête et retourna se coucher.
- Tu vas où ?
- Te chercher à manger. Après ce que tu as fait, tu ne peux pas rester comme ça... Je ne veux pas insister mais je continue de penser qu'il faudrait peut-être recoudre.
Harry baissa la tête et évita le regard bleu de Louis pour descendre jusqu'à la cuisine. Le châtain regarda ses bandages et sentit les larmes lui monter aux yeux. Alors il l'avait vraiment fait. Il avait vraiment été lâche en voulant se suicider. Stupide. Tellement... pathétique. Il eut à peine le temps de s'essuyer les yeux que le bouclé faisait de nouveau son apparition avec une assiette de tartines et un verre de lait. Il s'allongea à côté de Louis et le regarda manger en lui caressant légèrement le dos du bout des doigts. Quand le châtain eut fini, il posa la vaisselle à terre et se tourna vers le bouclé, les yeux fermés. Il le regarda un moment et lui effleura le bras jusqu'au bas de son t-shirt pour lui caresser la hanche. Mais Harry ouvrit les yeux et lui attrapa le bras, faisant tout de même gaffe à ne pas lui appuyer le poignet. Il se redressa et le fixa. Il avait ces yeux. Ces yeux que Louis ne pensait plus voir.
- Ne fais pas ça Louis.
Et il ne les verrait plus. Parce qu'Harry quitta la pièce sans un regard pour le garçon. Sans un mot de plus. Et tout était de nouveau vide.
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