CHAPITRE II


Louis William Tomlinson

Je viens enfin de finir mes maths et au moment où je vais réviser mon Histoire pour l'interrogation de demain, ça me revient en pleine face : l'exposé. J'ai pas vraiment envie de me retrouver avec un con, je suis sûr que l'on serait capable de me mettre avec Styles. Si c'est ça, je serais capable de me pendre. Je ne supporterais pas. Devoir aller chez lui ou que lui vienne chez moi. Impossible. Il ne peut pas venir ici. Pas chez moi, pas ma chambre, pas ma vie. Si jamais il devait venir alors ce serait la fin. Il saurait tout sur moi, sur mes faiblesses... Il est sans doute préférable que j'arrête de penser à ça : la porte d'en bas vient de claquer. Mon père doit être rentré. L'odeur de pizza qui remonte rapidement jusqu'ici me fait comprendre qu'il est temps de descendre.

— Bonsoir Louis.

— Salut papa.

— Comment s'est passé ta journée ?

— Banale.

Mon père a le droit à la même réponse tous les soirs. Je vois bien qu'il n'est pas convaincu, il sait très bien que je ne suis pas content que l'on ait dû déménager encore une fois. Mais maintenant il ne cherche plus à savoir les fins fonds de l'histoire. Et c'est bien mieux comme ça.

— Pizzas quatre fromages et bolognaise. Tu veux laquelle ?

Je regarde les deux boites qu'il tient dans chacune de ses mains avant de me diriger vers celle de droite.

— Bolognaise.

On part s'asseoir tous les deux dans le canapé pour se mettre devant le match de football. C'est le seul moment que je peux passer avec mon père parce qu'il a un emploi du temps chargé à cause de son boulot et quand je suis avec lui, j'oublie un peu le reste de mes problèmes. Je sens évidemment son regard sur moi de temps à autre pendant que l'on mange en silence. Il a envie de parler, mais il n'ose pas.

— Louis.

— Oui ?

— Tu as... enfin tu... comment ça...

Voyant qu'il cherche ses mots et comprenant de quoi il veut parler, je ne fais pas durer le silence plus longtemps et réponds normalement.

— Oui, ça va. Enfin ça avait l'air.

— J'irai avant de me coucher.

— Ce serait bien.

— Heureusement que tu es là, Louis. Sans toi, je ne m'en sortirais pas.

— Je sais papa.

Il me prit rapidement dans ses bras et m'embrassa au niveau du crâne en me chuchotant un merci à l'oreille.

Mon père est courageux de supporter tout ça, en plus de son boulot. Je sais ce qu'il endure. Alors non, je ne lui parlerai de rien. Ni de mes problèmes avec Styles et sa bande, ni de mes... problèmes personnels. En regardant ma boîte de pizza, je remarque que c'est la première fois que j'en mange plus de la moitié et mon père a aussi l'air de l'avoir remarqué.

— Et bah... Tu avais faim pour une fois.

— Oui, un peu plus que d'habitude.

Je lui souris. Le match vient de se finir et je prends l'initiative de ramasser les cartons pour aller les jeter à la poubelle avant de monter dans ma chambre.

— Louis ?

— Oui ?

— Bonne nuit.

— Toi aussi papa.

Le sourire qu'il me lance est sincère et pour la première fois depuis le début de la journée, je souris aussi. Un sourire qui retombe vite quand je suis de nouveau seul dans ma chambre. Une chambre toute blanche et pourtant si sombre...


Point de vue , Externe

Le châtain allongé sur son lit essayait de penser à quelque chose de positif. Mais que lui restait-il de positif dans sa vie ? Depuis cinq mois, plus rien n'avait de sens pour lui. Les problèmes familiaux, personnels, Styles, sa bande, le lycée. Tout était négatif. Même Alfa ne le faisait plus sourire autant qu'avant. À force de lui poser toujours les mêmes questions, vouloir le forcer à parler à quelqu'un, il ne la supportait plus. Mais il n'oubliait pas qu'elle était toujours là, depuis le début, et elle le serait encore probablement longtemps. Il tenait à elle malgré tout.

Il attrapa son journal intime qu'il avait caché quelques heures plus tôt sous son oreiller et commença à le feuilleter. Dans son journal, Louis parlait de ses journées, sur chaque page il y avait une trace écrite des crasses de Styles, chaque mot qu'il lui avait prononcé, lui ou sa bande. Chaque bout de papier avec des insultes griffonnées dessus. Une boule commençait à se former dans sa gorge. Louis voulait oublier tout ça mais il ne pouvait s'empêcher de lire encore et encore son foutu journal. Quitte à se faire encore plus de mal, il faisait des listes aussi. Ce dont il rêvait, pourquoi il restait en vie, pourquoi il détestait Styles, pourquoi il appréciait Alfa, les chansons qu'il préférait... Il tomba finalement sur l'une des phrases que lui avait prononcé Styles. Il y en avait tellement, mais celle-ci était sûrement la pire de toutes pour Louis. Il la relu plusieurs fois, la voix de Styles en tête,

« — Pourquoi tu t'obstines Tomlinson ? T'as pas encore compris que ta présence gênait le monde ? Tes parents ont pas honte de toi ? »

De l'autre côté du quartier, le bouclé était en train de jouer à la Playstation. Un jeu de guerre. Pour se changer les idées. C'était sadique, mais quelquefois, il imaginait Tomlinson à la place de ces gars. Il ne savait pas pourquoi il s'en prenait à lui. Pourquoi Tomlinson ? Et même pourquoi son amie ? Il savait juste qu'il avait besoin de ça, de se sentir aimé, adulé par les autres. Se mettre en avant par tous les moyens possibles et pas seulement en étant capitaine de l'équipe de football ou une autre connerie dans le genre. La popularité, il en avait besoin, sans savoir pourquoi, ça lui comblait un vide. Mais quoi ? Il n'en savait rien. Il ne voulait pas le savoir. Sa manette posée sur la table, il partit s'allonger sur son lit.

Louis était accroupi dans sa salle de bains, quelques larmes sur ses joues. Non de tristesse mais de douleur. Encore une fois il avait craqué, il s'était lui-même fait quelques coupures sur les avant-bras. Le sang coulait, mais Louis pensait juste au bien que ça lui faisait. C'était peu, mais c'était suffisant. Il ne faisait pas ça depuis très longtemps, quelques mois seulement. Depuis cette fameuse phrase de Styles. Il faisait tout pour que ça aille au mieux dans sa famille, alors le fait qu'on lui balance ça, l'avait profondément blessé. Surtout venant de Styles. Lui qui ne connaissait rien de lui et sa vie. Alors oui, chaque trace sur le corps de Louis était pour lui, indirectement. Il finit par se désinfecter et retourna dans son lit. Demain serait un autre jour.

— Louis.

Encore sous la couette, le jeune mécheux refusait d'immerger quand son père vint le réveiller. Mais au fond il le savait. Il allait devoir se réveiller, s'habiller et prendre la route pour aller au lycée. Louis préférait le mercredi, justement car il avait seulement trois heures de cours. Seulement la matinée à supporter les remarques de Styles. Son père le secoua encore un peu et Louis finit par émerger doucement.

— Mmh...

— Tu dois te lever, il est bientôt 9h et tu as cours.

— Oui, j'arrive.

— Je dois filer au travail. J'ai déjà été...

Il laissa sa phrase en suspend et regarda son fils un instant.

— Enfin tu as compris.

— D'accord.

— Si tu veux passer ce midi pour manger, je suis libre. Sinon tu peux inviter ta copine à venir manger ici. Il y a de quoi faire dans le frigo.

Louis sortit une main de sous la couette et fit un signe à son père. Celui-ci sourit faiblement et quitta la chambre. Il prit ses clés, sa veste et quitta le domicile.


Louis William Tomlinson

Je respire lentement et m'étire les bras avant de sortir doucement de mon lit pour me diriger vers mon armoire. Je prends de quoi m'habiller et une fois dans la salle de bain, je prends une douche froide. Les douches froides me vident la tête. Au moment où l'eau entre en contact avec ma peau, je ressens une sensation de brûlure sur mes avant-bras, je regarde les marques et soupire. Le contact de l'eau sur ma peau est transcendant. Je sors sans attendre, m'habille et me regarde dans le miroir en essayant d'arranger au mieux mes cheveux avant de prendre mon sac et sortir de ma chambre pour descendre les escaliers. Une briquette de jus de pomme plus tard, je sors de la maison et la vois assise sur les marches.

— Alfa ?

Elle sursaute en se retournant avant de se lever pour venir me faire face en souriant, un sachet dans les mains.

— Louis, on est mercredi tu sais.

— Oui, je sais.

Je ferme la porte à clé et on part. Tous les mercredis elle vient jusque chez moi, pour qu'on aille au lycée ensemble. Pour briser le silence, elle ouvre le sachet et me le tend.

— Pain au chocolat ou croissant.

— Croissant, merci.

Je pense que cette fille est dingue, déjà elle me supporte encore malgré tout et en plus elle a eu le temps de passer par la boulangerie avant de de venir.

— Tu as quoi comme cours ce matin ?

— J'ai deux heures de sport et une de sciences.

Elle fait une grimace en me répondant. Je la connais et je sais qu'elle n'aime pas le mercredi. Les deux matières qu'elle déteste sont ce jour-là. De temps en temps ça lui arrive de sécher, mais le proviseur n'en croit pas un mot quand elle dit qu'elle est malade.

— Et toi Louis ?

Sa question me coupe dans mon élan de manger mon croissant et je me raidis. Tout me revient en tête. Styles, le cours d'Histoire, l'exposé qu'on va devoir faire, les binômes...

— Je dois avoir anglais, sciences et Histoire.

Alfa n'insiste pas et on arrive au lycée en quelques minutes.

— Bon j'ai sport. On se voit à la fin de la matinée ?

— Ouais.

Je la regarde un moment quand elle s'éloigne. Mon père avait raison ce matin, je devrais l'inviter à manger. On le faisait souvent, avant.

— Hé Alfa !

Heureusement elle n'est pas trop loin pour m'entendre et elle se retourne directement.

— Oui ?

— Tu veux venir manger un truc ce midi ?

Je la vois sourire et acquiescer d'un signe de tête avant de repartir vers le gymnase. Je sais que ça lui fait plaisir et elle, de son côté, sait aussi que c'est difficile pour moi de l'inviter, ou même d'inviter qui que ce soit chez moi. La sonnerie me tire de ma rêverie et je pars vers mon casier. Le cours d'anglais ne commence que dans quinze minutes.

Quand j'ouvre mon casier, un torrent de mousse à raser dégouline à mes pieds. Ils me l'avaient jamais faîtes celle-là... Mes bouquins sont dégueulasses, mes fringues de sport aussi, et mes affaires personnelles de même. Génial. Sur le coup je n'ai qu'une envie c'est de les mettre au sol et leur faire bouffer leur putain de blague à la con ! Davantage quand je les entends pouffer sans même avoir besoin de les regarder. Les gens autour de moi rigolent aussi. Dans ma tête, le scénario était parfait. Je prenais une poignée de mousse et je leur jetais à la gueule. Mais encore une fois ça restera dans ma tête.

Je souffle et referme mon casier. En passant à côté d'eux, je vois le regard blasé de Niall qui se force à rire. Pas besoin de faire semblant, j'ai pas besoin de ta pitié.


Point de vue , Externe

Louis passa rapidement devant eux et donna involontairement un léger coup d'épaule au blond, ce qui n'échappa pas au métis.

— Hé Tomlinson ! Tu t'es pris pour qui ?

Louis ne pris pas la peine de se retourner et continua à marcher. Il avait envie de se rebeller mais il n'y arrivait pas. Ou peut-être qu'il ne le voulait pas...

— Répond pd !

— Laissez les gars, c'est rien.

— On te choppe. À la pause.

Il allait se faire frapper, encore. Il allait avoir une heure pour s'y préparer. Il partit vers sa salle et y entra pour aller s'installer au fond. L'avantage du cours d'anglais c'est qu'il se passait par groupe et que Louis était tombé dans celui où il n'y avait pas Styles. Un peu d'air libre.

La sonnerie de fin de cours retentit et Louis rassembla lentement ses affaires. Un garçon passa dans son dos et lui mit une tape amicale.

— Bonne chance Tomlinson.

— Tu vas encore t'en prendre plein la gueule...

Évidemment tout le monde était déjà au courant. Tomlinson se faisant taper par Zayn Malik. Ça allait être le divertissement de la pause auquel personne ne s'opposerait.

Il se dirigea vers la sortie pour aller rejoindre Alfa mais il aperçut la bande de Styles qui l'attendait au milieu de la cour, rassemblant autour d'eux, une foule d'élèves. Louis hésita à faire demi-tour mais il savait qu'il y passerait quoiqu'il arrive alors il commença à s'approcher, tête baissée. Un garçon fit un signe à Zayn qui se tourna, un sourire triomphant sur le visage. Une ronde commença à se former. Louis s'approcha lentement et écarta les bras pour laisser tomber son sac au sol. Ce geste n'avait rien de provocateur, un regard aurait pu le rendre ainsi, mais à ce moment précis, Louis montrait juste qu'il était faible encore une fois. Au moment où son sac tomba à terre, son regard s'arrêta sur la tête blonde d'Alfa en retrait derrière la masse de gens. Il lui lança un regard désolé, et sans avoir le temps de répondre quoique ce soit, le poing droit du métis vint atterrir contre sa joue gauche. Louis ne réagit pas. Il attendait. Il attendait que Zayn se soit assez défoulé. Sous le regard des élèves, sous le regard d'Alfa, Louis se laissait encore tomber au sol, il était à terre. Zayn continuait à le frapper, au ventre cette fois-ci, puis au tibia. Louis fermait les yeux, espérant que ça n'aille pas jusqu'à lui briser quelque chose. Déjà que ses boyaux étaient remontés dans sa gorge...

De son point de vue, Alfa sentait une boule dans sa gorge. L'année dernière c'était elle, à la place de Louis. Elle s'en voulait. Au fond elle se croyait responsable de tout ça. Elle était là, spectatrice de cet affreux spectacle, mettant en scène son meilleur ami et son ennemi. Zayn était un salaud, il n'hésitait pas une seconde à frapper. La blonde tourna son regard vers Styles. Il souriait en coin, attendant les bras croisés que son toutou finisse le boulot. Se salir les mains pour Tomlinson ? À quoi bon ? Se sentant fixé, il tourna la tête vers la jeune fille et lui lança un regard provocateur en haussant les épaules. Alfa était exaspérée de son comportement. Elle aurait tellement voulu s'interposer, mais face à Zayn, c'était peine perdue.

La sonnerie retentit. Zayn stoppa ses coups et suivit Styles qui venait de passer à côté de lui.

— Touche plus à Niall !

Juste après la remarque acerbe du métis, Alfa accourut au milieu de la foule qui se dirigeait maintenant vers le bâtiment. Elle s'agenouilla à la hauteur de Louis et sortit un mouchoir de sa poche.

— Il va vraiment falloir que tu m'expliques pourquoi tu te laisses faire comme ça.

— Oui, ça va merci.

— Désolé Louis... Mais tu sais ce que je penses.

Louis attrapa le mouchoir en papier et commença à s'essuyer l'arcade et la lèvre inférieure. Alfa lui tourna légèrement la tête vers la gauche.

— Tu vas te payer un sacré coquard.

— Pour changer...

La jeune fille l'aida à se relever difficilement. Louis ramassa son sac en se tenant les côtes.

— Tu devrais aller voir l'infirmière.

— Non je vais aller me rincer aux toilettes. J'ai cours.

— Si tu veux... Mais je te désinfecterai mieux ce midi.

Le garçon ne répondit rien et ils avancèrent vers le bâtiment en silence. Louis se dirigea vers les toilettes, entra et se posa devant le lavabo. Il se regarda dans le miroir. Pathétique. Un moins que rien, c'est ce qu'il pensait de lui. Il ouvrit le robinet et commença à se frotter les plaies. Une à l'arcade, une à la lèvre. Il souleva son t-shirt et passa de l'eau froide sur ses côtes. La douleur était bien présente, mais d'ici trois jours ça passerait. Louis remit son t-shirt correctement et prit son sac pour aller en classe.

L'heure de sciences était passée beaucoup trop vite au goût de Louis qui était maintenant en Histoire. Le professeur avait bien remarqué les traces de coups sur son visage, mais il n'avait posé aucune question car il savait que Louis serait mal à l'aise. Etant arrivé juste après la sonnerie, Louis n'avait pas eu d'autre choix que de s'asseoir à la seule table de libre, à savoir derrière Styles et Payne. L'heure défilait lentement. Trop lentement au goût de Louis.


Louis William Tomlinson

J'en ai marre. Du cours, du professeur, des autres élèves. Puis Styles et Payne qui n'arrêtent pas de parler de leur plan cul, qu'est-ce qu'on en a à foutre qu'ils se soient tapés deux ou cinq filles en une soirée. Même dans ce domaine ils sont prétentieux. Personnellement je ne vois pas ce qu'il y a d'intéressant dans le fait de jouer avec des filles pour les jeter ensuite.

Je sors de mes pensées et lance un regard furtif au tableau pour recopier le texte avant de croiser le regard du prof rivé sur moi tout en parlant de Churchill. Je baisse immédiatement le regard et recommence à dessiner. Le temps passe trop lentement, mais je sais que le moment de l'annonce des binômes ne va pas tarder. Depuis quelques minutes j'ai la sensation d'être fixé et je déteste ça. Je relève la tête pour tenter de voir d'où ça vient mais je n'ai pas besoin de chercher bien loin. Styles a les yeux rivés sur mon dessin ou plutôt ce que je griffonne. Au moment où il croise mon regard il détourne la tête sans attendre quoique ce soit. Qu'il finisse par se servir de mes dessins pour me faire des crasses ne m'étonnerait pas.


Point de vue , Externe

Le bouclé en avait marre d'être assis sur sa chaise. Il restait une dizaine de minutes et pourtant, le temps paraissait interminable. Il regarda autour de lui, son voisin prenait des notes, certains écoutez seulement, d'autres dormez et d'autres encore, parlez. Il se tourna discrètement vers Tomlinson et le vit dessiner sur son cahier. Il le regarda un temps, il voyait bien que Tomlinson faiblissait, et cette idée ne le faisait pas du tout culpabiliser, au contraire, cette pensée le faisait sourire... Il s'attarda plus longtemps sur son dessin, jusqu'à ce que le mécheux relève la tête vers lui. Le bouclé ne montrait rien, mais il savait que le professeur allait bientôt attaquer le sujet de l'exposé. Et malgré sa fierté et sa confiance en lui, il ressentait de l'appréhension. Il savait que le professeur ne le mettrait pas avec Liam, alors il imaginait sa réaction si il tombait avec Tomlinson, serait-ce un moyen de l'atteindre plus facilement ? Hors de l'enceinte du lycée ? Il pourrait s'en rapprocher, le déstabiliser et trouver ses points faibles. Mais il pouvait aussi se retrouver avec un autre élève, comme l'intello de service qui ferait tout le travail à sa place et cette idée lui plaisait bien. Ne rien faire et avoir une bonne note que demander de plus ? Le professeur le tira bien vite de sa rêverie en tapant dans ses mains, ce qui le fit légèrement sursauter et entraîna un rire intérieur chez Louis.

Le professeur se plaça devant son bureau et sortit un dossier de son classeur. Il regarda la classe furtivement et prit la parole.

— Bon, comme je vous l'ai dit hier, je vous ai préparé un exposé à faire. Par deux, un sujet pour chacun. Les binômes sont déjà fait et (regardant certains élèves) doutez vous bien qu'en tant qu'homme pour le partage de la communication et l'ouverture d'esprit, je vous ai mis avec des personnes avec qui vous n'avez pas l'habitude de travailler. Je sais très bien que ça ne vous conviendra pas, mais vous êtes assez matures pour faire des efforts. Les sujets seront en rapport avec la leçon, donc la seconde guerre mondiale.

— Vous êtes sûr qu'on peut pas choisir son partenaire ?

— Certain. Ce n'est pas la peine d'insister mademoiselle.

La fille en question souffla et croisa ses bras sur sa poitrine. Le reste de la classe se concentra de nouveau sur le professeur. Il commença à énumérer les binômes ainsi que les sujets. Louis ne prêtait pas attention aux noms jusqu'à ce que,

— Styles vous serez en binôme avec...

Louis avait le regard rivé sur le professeur attendant le deuxième nom, espérant de toutes ses forces que ce ne soit pas le sien qui résonne. Ça aurait été la goutte de trop. Son coeur battait fort.

— Mademoiselle Torino et l'URSS comme sujet.

Le châtain souffla et se laissa tomber au fond de son siège, ce n'était pas lui. Il se sentait rassuré, mais cette sensation ne dura qu'un court instant, car le professeur annonça le binôme suivant, et le coeur de Louis loupa un battement.

— Pour le sujet suivant, « Camps de concentration et extermination », Tomlinson et Payne.

Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne. Payne.

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