Chapitre 14. Le garçon

Miles, n'ayant plus aucune option, se rendit en vitesse chez Aaron, dans le quartier de Soho. Il franchit la porte de l'entrepôt désaffecté, et fut percuté par un grand sac de voyage. La personne l'ayant bousculé s'excusa et se remit en mouvement. Le bâtiment n'avait jamais été aussi animé. Des dizaines d'habits trainaient au sol et les anciens habitants du village d'Arkandia arpentaient le lieu en le nettoyant de fond en comble. Un brouhaha constant occupait la grande pièce autrefois si silencieuse et morose. Quelques lits superposés subsistaient mais la majorité des matelas se trouvaient désormais à même le sol.

Aaron, au milieu de cette constante turbulence, repéra enfin le garçon qui venait de retirer son masque. Occupé entre trois tâches, il peina à se diriger vers Miles sans être interpellé par quelqu'un. Il avait de nouveau l'air d'un vrai chef.

"Miles tu es là... dit Aaron essoufflé, je t'attendais.

-Qu'est ce qu'il se passe ? demanda Miles en regardant autour de lui.

-On s'en va, répondit Aaron souriant. On s'en va enfin."

Le visage de Miles s'assombrit, il redoutait ce moment depuis deux ans. Il afficha tout de même un sourire, pour faire croire à Aaron qu'il était content qu'ils aient enfin pris cette décision.

"Tout le monde en avait assez de vivre ici, reprit Aaron en posant la main sur l'épaule de Vince qui passait avec un grand sac. On vit dans des conditions horribles depuis deux ans. J'ai des responsabilités tu comprends ? On ne peut plus vivre dans cet entrepôt.

-Alors vous retournez en France ?

-Oui, dans notre forêt.

-Mais... C'est pas dangereux avec les Aranéens ?

-On va faire plus attention. Tu sais, c'est toi qui m'a convaincu de partir.

-Moi ?

-Oui, c'est ton optimisme qui m'a poussé à prendre cette décision. On va repartir de zéro. Et je crois bien qu'il est temps que j'utilise ceci."

Aaron sortit de son sac trois capsules blanches. Miles les reconnut immédiatement. Il s'agissait des trois capsules de Tyrium, celles qu'Aaron avait gardé de sa fuite du siège d'Aran Corps. Celles pour lesquelles sa femme et ses deux enfants avaient été tués. Aaron contempla les trois capsules avec gravité, se remémorant ce douloureux souvenir mais voyant également en elles un nouvel espoir.

"Je crois qu'ils auraient voulu que je les utilise, dit enfin Aaron. Pour protéger tous ces gens. C'est leur héritage. C'est grâce à leur sacrifice que je peux offrir à mes amis un avenir. On va retourner en France et reconstruire notre village, pour de bon. J'y pense depuis longtemps. Et avec ce Tyrium, nous serons invisibles, intouchables. C'est ce que je peux faire de mieux. Tu comprends ?

-Oui, répondit tristement Miles. Je te reverrai plus alors ?

-Bien sûr que si enfin, tu n'auras qu'à venir nous voir en France. Quand tu seras en âge de voyager.

-D'accord.

-Nous partons dans deux jours. Passe nous dire au revoir.

-Oui, je viendrais."

Aaron sentait bien la tristesse de Miles.

"Et quand tu viendras nous voir en France, ajouta-t-il avec un sourire, j'espère que tu seras accompagné d'une fille.

-Oh, alors ça...

-Pas question que je te laisse entrer si c'est pas le cas, compris ?

-D'accord, répondit Miles avec un petit rire."

Shiva surgit de la foule et salua Miles avec sympathie.

"Aaron, dit-elle, il s'est passé quelque chose à la tour Kumo, deux explosions. Le petit y était.

-Quoi ? répondit Aaron avec de grands yeux. Miles tu étais venu me parler de quoi, au fait ?"

Aaron se tourna mais le garçon s'était volatilisé dans la foule.

"Miles ! appela-t-il. Merde !"

Miles remit son masque et prit de la hauteur, il essuya quelques larmes et sentit stupide de pleurer ainsi pour un rien. Aaron avait bien plus à faire que de s'occuper d'un gamin poursuivi par un tueur et le garçon en avait bien conscience. Tout de même, il aurait bien eu besoin d'aide. Il était perdu, noyé dans l'immensité de cette ville qui le haïssait de plus en plus. Pourquoi un tueur le poursuivait-il ? Il ne faisait pourtant rien de mal. Pourquoi n'avait-il pas droit à une vie normale ? Pourquoi ne pouvait-il pas avoir une copine ? Pourquoi tout cela lui arrivait-il, à lui ? Il n'aurait pas simplement pu continuer à s'amuser avec ses amis, avec Tommy, manger avec ses deux parents, vivre des aventures amoureuses trépidantes, aller en soirée avec Antoine Jensen ? Pourquoi avait-il fallu qu'il se fasse mordre par une araignée, lui donnant la capacité de sauver des vies ? Il pensait que cela lui donnerait une vie meilleure, mais c'était tout le contraire. Il était incroyablement seul et contraint par ses responsabilités à s'interdire les plaisirs d'être avec une fille qui, pour une fois, l'appréciait. Il était désormais sur le point de perdre une deuxième fois son père. Pourquoi ne pouvait-il pas continuer à s'amuser, simplement, dans le parc de sa résidence, à Buc, pour l'éternité ?

Son téléphone vibra, un nouveau message du tueur sans visage.

Si tu veux que tout se termine tout de suite, rends-toi au hangar entre Clinton et Waverly, Brooklyn.

Miles, les yeux enragés, ne mit pas plus de temps à tergiverser. Cet homme qui avait commis une tuerie dans son lycée, simplement pour le chasser, qui avait écouté sa conversation avec Eva et attaqué celle-ci avec un bazooka. Cet homme était à l'origine de tous ses problèmes, tout devait se terminer maintenant, et après cela le garçon pourrait enfin avoir une vie normale.

Il fila droit vers Brooklyn, sans prendre la peine de vérifier ses cartouches de toiles. La pluie se mit à tomber, et rapidement la ville fut en proie à un véritable torrent. Miles traversa le pont de Brooklyn, semant par la même occasion quelques journalistes contraints d'atterrir à cause de la pluie. Le garçon commençait à se frigorifier sous cette température d'automne en chute et ce costume trempé. Il parvint enfin au lieu indiqué par le message. Il s'agissait d'un grand hangar à marchandises. Mais quelque chose d'étrange émanait de ce lieu éloigné. Miles remarqua que plusieurs voitures étaient garées autour, mais toutes semblaient avoir été complètement brûlées et écrasées. Certaines sentaient le roussi et avaient perdu leur teinte d'origine. D'autres encore semblaient avoir été compressées par une machine jusqu'à ce que le pare brise les vitres et tous les joints éclatent.

Miles se faufila sur le toit du hangar en tôle, sur lequel des litres d'eau ruisselaient. Il repéra une fenêtre par laquelle enter, il l'ouvrit, laissant ainsi passer une unique source de lumière dans ce lieu peuplé de ténèbres.

Il sauta et referma la fenêtre avec une toile, telle une véritable araignée, il se laissa pendre, la tête en bas, à plusieurs mètres du sol, pour examiner chaque centimètres carrés du lieu. Mais il ne pouvait rien voir à plus de deux mètres. Miles se laissa alors tomber dans ce gouffre de ténèbres et ressenti tout à coup une étrange sensation. Comme si des milliers d'yeux sournois étaient en train de l'observer, partout autour de lui. Mais soudain une flash lumineux apparut, projeté par plusieurs projecteurs fixés aux quatre coins du hangar. Un bruit assourdissant était accompagné du flash. Un son d'une fréquence largement supérieure à vingt milles hertz et que donc seul un être aux sens surdéveloppés comme Miles pouvait entendre. Ce son, accompagné du brusque flash, paralysa complètement le garçon pendant une seconde. Puis, l'enchaînement repris de plus belle. Le son et le flash ne duraient qu'une fraction de seconde, mais il était répété toutes les secondes, ce qui sonnait complètement le garçon qui se mit à tituber dans tous les sens. Piégé dans cette pièce ténébreuse, son sixième sens l'alerta d'un danger à venir, ce qui développa encore plus son ouïe et sa vue. Son corps développait ses réflexes défensifs d'araignée, seulement, c'était un point faible dans une situation comme celle-ci où l'attaque consistait à endommager ses organes sensoriels. Miles eut souhaité être sourd et aveugle toute sa vie.

Soudain, et alors que les flash lumineux et sonores continuaient, le garçon reçu un fort coup au visage. Quelqu'un se trouvait bien là, et il était complètement insensible aux émetteurs sonores dispersés dans la pièce. Miles reçut un autre coup, et avant qu'il ait eu le temps de réfléchir, il en encaissa un autre. Plusieurs personnes se trouvaient autour de lui, ils lui tournaient autour en le frappant de tous les côtés. Le garçon ne pouvait rien faire, il était complètement sonné. Il tenta d'éviter les coups ou d'attraper l'un de ses ravisseurs mais rien à faire, chaque flash distrayait son cerveau. A force d'être frappé à maintes reprises, Miles s'écroula au sol. Il se recroquevilla, en hurlant aux ravisseurs d'arrêter. Mais rien à faire. Des battes de baseball, des pieds de biches, des coups de pieds et de poings s'abattaient sur lui de toutes parts. Il cracha du sang dans son masque, fermant les yeux et se bouchant les oreilles avec ses bras meurtris. Il sentait son dos se fracasser sous les coups d'une énorme chaussures, ses côtes être martelées par une batte en bois. Pourquoi lui ? Son cerveau hurlait de douleur lui aussi, et le monstre qui se cachait derrière ne tarda pas à se réveiller. Il lui criait d'horribles insultes, affaiblissant d'autant plus le garçon. Il n'avait nulle part où aller, aucune aide à appeler, il était tout seul, si seul.

Soudain, il saisit une occasion de s'en sortir, en attrapant au vol la batte de baseball qui lui fracassait les côtes. Le ravisseur tomba à la renverse et Miles se servit de sa nouvelle arme pour faire basculer les autres. Un à un reculèrent sous les coups de Miles qui se débattait de toutes ses forces. Il se releva enfin, et les flash cessèrent soudainement.

Les lumières s'allumèrent révélant autour de lui, six hommes qui le fixaient, un sourire au lèvres. Comment pouvaient-ils sourire après avoir battu un garçon à terre ? Miles hurla de rage et prit sa batte en main. Il se retourna vers l'un des hommes sur le point d'attaquer le garçon dans le dos et fracassa sa batte contre son crâne. L'homme s'effondra au sol et Miles lui asséna un deuxième coup dans les côtes, puis un troisième, lui brisant certaines par la même occasion. Son sixième sens l'avertit de l'arrivée d'un homme derrière lui, Spider-Man se tourna et éclata la mâchoire de l'homme qui s'envola dans la puissance du coup. Le garçon posa la batte et tisa une toile sur le visage de l'homme au pied de biche. Avec force, il attira l'homme vers lui et avec son autre poing lui asséna un coup en plein milieu du visage. Du sang se déposa sur son gant. Miles attrapa le pied de biche et le lança droit sur le quatrième homme qui, effrayé, se mit à courir dans la direction opposée. Mais l'arme l'atteint tout de même, se plantant dans son dos avec un bruit de chair transpercé. Le cinquième homme qui se trouvait derrière lui, saisit une occasion de s'enfuir mais Miles l'attrapa au vol en tissant une toile sur son dos. Il ramena le ravisseur vers lui, le plaqua au sol puis se déchaîna sur lui. Il le frappa, encore et encore, au visage, jusqu'à ce que la forme de son nez ne soit plus discernable. Miles hurla de rage, crachant du sang au visage méconnaissable de l'homme suppliant. Puis les yeux de Miles se mirent à changer de couleur virant aux jaune de la haine, il poussa un cris rauque provenant tout droit des enfer. Mais soudain, une forme dorée s'abattit sur son crâne et Miles s'écroula quelques centimètres à côté de l'homme agonisant.

Il ouvrit les yeux et vit le tueur au masque de fer, portant un attirail légèrement différent. Son masque n'était plus en métal mais en verre, un masque à gaz, et ses poings américains semblaient avoir été modifiés. Il comportait désormais quatres petites capsules dorées à chaque poings, et l'une d'elles était brisée. Miles se rendit alors compte que l'air autour de lui venait de changer et qu'il peinait à respirer. Il se trouvait dans un petit nuage de gaz vert, du gaz toxique qui entrait dans ses poumons. Il tenta de s'en extirper mais ses membres étaient bien trop faibles. Il se plaqua au sol, en cherchant de l'air, mais il n'y trouva que poison. Alors il leva un bras en l'air et tissa une longue toile vers le mur. Le garçon parvint alors à s'extirper de cet horrible nuage mais son bras semblait avoir été attaqué par le poison. Il était affaibli au point que ses muscles semblaient perdre de leur masse. Miles déchira sa manche et découvrit avec horreur son bras sur lequel des pustules vertes se formaient peu à peu. Il retira son masque pour respirer de l'air frais mais vit l'homme au masque foncer vers lui. Allongé contre le mur, il trouva la force de tisser une autre toile vers le coin sobre de la pièce. Il évita de justesse la charge de l'homme qui avait réglé son exosquelette pour être le plus rapide possible. Miles parvint difficilement à se relever.

"POURQUOI ! hurla-t-il en pleurant. POURQUOI TU VEUX ME TUER ?"

L'homme fonça de nouveau sur lui, armant sa prochaine capsule de gaz mais Miles esquiva son coup en sautant. Malheureusement, il avait grandement perdu en vitesse à cause du gaz, et l'homme parvint à de nouveau le frapper au ventre. Une nouvelle capsule éclata et le poison attaqua de nouveau le garçon, faisant frire la peau de son visage découverte. Devant cet horrible spectacle, l'homme se tenait debout, contemplant son œuvre. Dans un dernier effort, Miles saisit cette occasion pour attraper la tête de l'homme et violemment la fracasser au sol, brisant le verre de son casque. L'homme hurla au sol, les éclats de verre entaillant son visage. Ses hurlements étaient ceux d'un fou, tantôt aigus tantôt terriblement grave, comme le râle d'un monstre. Toujours au sol, l'homme au visage ensanglanté se précipita sur les jambes de Miles qui firent tomber le garçon. Et avec des mouvements frénétiques guidés par la folie pure, il immobilisa Miles au sol. Puis il enleva doucement son casque, décrochant par la même occasion des bouts de verres de son visage. Miles découvrit alors devant lui le visage de celui qui l'avait chassé durant ces dernières semaines, qui avait pénétré dans son lycée et fait un massacre, qui avait fait tomber Eva dans le vide sous ses yeux. Ce visage, il n'avait absolument aucun sens. Miles avait devant lui, un reflet de ses propres traits, seulement, ceux-ci étaient bien plus abîmés. L'homme devant lui portrait le visage d'un Miles Sora semble-t-il plus âgé. Ses traits plus lourds, portaient également la marque d'une brûlure irréversible. Ses sourcils et cils avaient été complètement calcinés, mais ses yeux étaient bien ceux de Miles.

Le garçon terrifié, hurla devant cette abomination, son propre visage, brûlé et plein de haine. Il recula en remarquant que l'homme avait desserré son étreinte sur lui et se débattit de toutes ses forces pour se lever. Le reflet de son visage se crispa devant lui en un horrible sourire sournois et l'homme éclata de rire en voyant la stupeur sur le visage de Miles. Le garçon tenta de s'enfuir en titubant et l'homme ne l'en empêcha pas. Il se contenta de rire inlassablement derrière lui. Miles brisa le toit du hangar et un torrent d'eau s'abattit sur lui. En gémissant, il parvint à s'extirper de la pièce sombre, derrière lui, il entendait toujours les rires de l'homme fou portant son visage. Le garçon atterrit sur un toit et se mit à marcher, fuyant le monstre derrière lui. Son visage et son bras lui faisaient atrocement mal. L'état de son membre s'était aggravé, il semblait être en pleine décomposition et sa peau suintait du liquide vert s'échappant d'énormes pustules de pu. Cette substance malodorante lui donna la nausée. La pluie se mêla à ses larmes sur son visage. Pourquoi devait-il affronter tout ça ? Il peina à sauter sur l'immeuble d'en face, il n'était même plus capable de courir. Ses côtes le faisaient atrocement souffrir à chacun de ses pas et à chaque respiration. Il tenait son masque avec sa main valide, le masque du justicier fier de New York. Miles regarda le symbole d'araignée qu'il avait lui-même cousu sur son costume, il ne représentait plus grand chose pour le garçon désormais. Il ne parvenait même pas à arrêter un tueur sans pouvoirs.

Je n'ai pas réussi à sauver Tommy, pensa-t-il. Je n'arriverais à sauver personne, je suis trop faible, trop bête, trop lâche. Eva a failli mourir à cause de moi. Peut-être que Spider-Man doit cesser d'exister, tout simplement. Le monde se porterait sûrement mieux sans moi.

Miles se laissa tomber du toit, trop faible pour faire quoi que ce soit. Il tomba lentement, vers le béton froid et dur, vers la mort. Et tel une goutte de pluie, il s'écrasa au sol sur son bras mort, atténuant la douleur. Il se trouvait désormais au fond d'une petite ruelle sombre Néanmoins, de fortes lumières venant de la rue perpendiculaire semblaient l'éclairer. Le garçon ouvrit doucement les yeux et fut immédiatement éblouit par plusieurs projecteurs dirigés vers lui. Il tenta alors de se relever et entendit plusieurs voix hurler.

"C'est lui ! C'est lui, filmez ! "

Miles puisa dans ses dernières forces pour remettre en vitesse son masque noir. Il aperçut à travers les verres brisés de ces lunettes d'aviateurs, une douzaine de journalistes accompagnés de voitures de police. Le stress et la peur d'être découvert montèrent en lui. Il ne lui restait plus aucune toile, et les murs autour de lui étaient semblables à des ruisseaux verticaux. Impossible de les escalader. Sa respiration s'accéléra et quelques pustules vertes formées sur son bras éclatèrent. Miles poussa alors un cri de douleur, le poison semblait sortir peu à peu de son corps, se mêlant aux gouttes de pluie ruisselant sur sa peau. Une douleur abominable lui rongea le bras et tout à coup, l'horrible voix de Némésis refit surface. Le monstre forçait les barrières de l'esprit de Miles.

"C'EST PAS LE MOMENT LAISSE MOI ! hurla le garçon dans son esprit". Il compressait avec force son bras rejetant un fluide rouge et vert par les plaies ouvertes laissées par les pustules. Son membre semblait faire moins de deux fois sa taille initiale.

"Faible, lâche ! criait Némésis. Il veut que tout ça se termine mais il fuit encore et encore et encore. Qui va payer cette fois gamin ? Qui va payer le prix, qui va-t'il falloir que tu perdes encore pour que tu te réveilles ? Stupide gamin ! Si tu veux que tout ça s'arrête, tu n'as qu'à me laisser sortir. Plus de bras mort, plus de douleurs, plus de supplications, et lui sera mort dans la seconde. N'est ce pas ce que tu veux ? Que tout s'arrête une bonne fois pour toute. Laisse-moi sortir. Laisse-moi les tuer tous."

Miles rampa au sol vers les lumières même si cela revenait à ce que tout le monde apprenne son identité, il devait sortir de là. Il devait aller mieux.

"Que crois tu qu'il se passera, reprit Némésis, quand tu entreras dans cette voiture, tu ne pourras plus jamais remettre ce masque de toute ta vie, ta mère ne retrouvera pas de travail, tout le monde sera dégoûté de toi. Même la fille, oui. Tu croyais que c'était la solution, qu'en mettant ton costume au placard, tu la retrouverais. Mais si elle l'apprend, avant que tu ne puisses démentir, elle t'en voudra oui, et elle ne t'adresseras plus jamais la parole. Ta vie sera un véritable enfer. Tu n'as qu'à me laisser sortir, et je m'envolerais loin, personne ne l'apprendras jamais, tu vivras ta vie.

Miles, en pleurs se rapprochait de plus en plus des policiers qui sortirent leurs armes.

« Les mains en l'air ! crièrent-il » Miles leva les yeux vers eux, pris en photo à chaque instant par les journalistes sous leurs parapluies. Tous diffusaient sur leurs chaînes d'infos respectives, les images du jeune héros de New York, mutilé, au sol. Les policiers s'approchèrent doucement du garçon au sol et le forcèrent à se lever. L'épaule de Miles faillit se disloquer quand l'un des agents lui tira avec force. « Enlevez-lui son masque !" hurlait en cœur les journalistes derrière. Aucune empathie ne se dégageait de leurs voix, ils voulaient simplement tous connaître son identité. Miles quant à lui, ne faisait même pas attention à ce qu'il se passait. Son esprit était en proie aux attaques de Némésis, il devait tout faire pour le retenir, même si cela signifiait devoir révéler son identité au monde. Mais les policiers ne retirèrent pas son masque, ils transportèrent le garçon vers leurs voitures. Les sévices du monstre étaient à deux doigts de faire céder Miles, quand celui-ci sentit quelque chose venir du ciel et plonger dans sa direction. Par réflexe, il leva les bras en l'air et fut attrapé au vol par une force invisible. Ses deux épaules basculèrent vers la droite et Miles fut attiré dans les airs. Il n'eut pas le temps de réfléchir qu'il était déjà à cinquante mètres du sol. Les sévices de Némésis cessèrent, il sentit la chaleur des bras forts qui le portaient : Shiva. La femme au costume d'aigle emporta le garçon blessé vers Manhattan. Au loin, il pouvait voir les journalistes et les policiers déconcertés. Spider-Man s'était volatilisé d'un coup. Arrivés au dessus du quartier de Soho, Shiva descendit en douceur le garçon vers l'entrepôt désaffecté où les attendaient, inquiets, Aaron et Vince. Ces derniers transportèrent le garçon endormi dans le bloc opératoire improvisé de l'entrepôt. 

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