Passé (Elle)
Suite à la faillite de leur entreprise, une ancienne famille riche décida de déménager dans une petite ville loin de tout, afin de se faire discret, le temps que le scandale à leur propos ne soit entassé. Que ce scandale restera un mauvais souvenir, un mirage qui n'aurait jamais du exister.
~***~
À travers la vitre de la voiture, la petite fille de quatre ans regardait le paysage défiler. La veille, elle fut réveillée en sursaut par sa mère, lui expliquant vaguement qu'il fallait partir et c'est tout. D'ailleurs, comment pourrait-elle comprendre les évènements ? Ce n'était qu'une enfant qui ne savait rien de la vie.
On lui a toujours tout offert et tout le monde était à ses pieds. Que ce soit un ordre ou un geste, les domestiques s'en chargeaient. Ils avaient eu l'ordre formel de se plier devant cette héritière à l'avenir brillant. On attendait beaucoup d'elle. On parlait beaucoup d'elle. Tout son avenir était déjà tracé d'avance. Seulement, ces gens qui croyaient décider pour les autres, pensaient-ils vraiment à l'avenir de la jeune fille ? Le faisaient-ils en ayant bon fond ou juste par intérêt personnel ? La vérité fut découverte trop tard.
En effet, suite aux magouilles du supposé "bras droit", l'entreprise a fait faillite avec accusation de détournement de fonds. Toute preuve semblait le justifier. Évidemment, ce n'était qu'une mise en scène pour éjecter un concurrent fort du monde du business.
Voulant oublier l'humiliation, le père de la jeune fille -l'ex-président-, fui avec sa famille avec le peu d'argent qu'il a mis de côté. La famille se dirigeait vers la petite ville, ville natale du père qui avait un chalet, un peu dans un endroit reculé. Il se trouvait un peu en hauteur et juste derrière, il y avait un chemin menant vers la forêt.
C'était un chalet comme tous les autres : une maison de campagne, une maison de plaisance. Il n'était pas très grand et avait seulement un étage, trois chambres et une salle de bain. L'eau et l'électricité étaient courantes mais il n'y avait pas autant d'appareils électroniques. Il n'y avait que le strict minimum. Bien sûr, tout était poussiéreux.
Alors que les parents se démènent pour faire un certain grand ménage de printemps, -chose qu'il n'ont jamais fait depuis-, la jeune fille resta près d'une fenêtre, scrutant la forêt à l'horizon. Elle n'était pas très bavarde. Elle était plutôt calme, posée mais surtout solitaire. Se mêler avec les autres, elle n'a jamais aimé. Serrant son ours en peluche contre elle, elle essaya de se faire à ce nouvel environnement. Par contre, pleins de questions lui vinrent en tête : Où sont passés tous les domestiques ? Pourquoi fallait-il partir ? Où est-ce qu'il ont atterri ? Jusqu'à quand allaient-ils rester ?
Elle commençait à en avoir marre. Malgré son jeune âge, elle prit conscience qu'on ne lui dit jamais rien, qu'on ne lui demande même pas son avis. Une fois, sa mère l'emmena à sa séance shopping et lui demanda de choisir une robe : une bleue ou une blanche ? Même si elle avait dit bleue, sa mère ne l'écouta pas et prit la blanche, celle qu'elle porte en ce moment même. Une petite robe blanche à manches courtes dont le jupe était sous forme de cloche avec des roses sur le torse. Personne ne fait attention à elle mais elle ne s'en plaint pas car c'est mieux comme ça. Elle préférerait être non-désirée plutôt que de susciter une quelconque attention, seulement quand on a besoin d'elle. Elle n'est pas une poupée que l'on peut manipuler.
Se lassant du grabuge que ses parents faisaient, elle sortit, emmenant sa peluche préférée et se dirigea vers la forêt, s'y engouffrant tout au fond. Des panneaux lui montraient le chemin et elle les suivis, sans penser aux dangers qui se cachent derrière une aussi vaste forêt.
Plus elle avançait, plus la forêt paraissait sombre mais elle n'eut nullement peur. Elle continua d'avancer, là où sa curiosité l'emmènerait. Puis finalement quand elle arriva au lac, elle se trouva nez à nez avec un petit garçon aux cheveux châtains, yeux marrons "chocolat au lait", qui portait un polo rouge et un short laissant apparaître diverses égratignures sur ses jambes. Il s'accrochait à un bout de bois comme si sa vie en dépendait. Mais à la simple vue de la fille, il écarquilla les yeux. Il fut d'abord surpris à un premier temps puis déçu. Il souffla, relâchant toute sa pression.
La jeune fille trouvait qu'il s'agissait d'un curieux personnage. Qu'est-ce que quelqu'un ferait tout seul ici ? En plus, elle remarqua ses yeux rouges et gonflés. Elle en déduit qu'il venait de pleurer. L'après-midi touchait presque à sa fin et elle savait que rester seul dans la forêt est une mauvaise idée. Alors sans y penser à deux fois...
"Tu veux venir chez moi ?"
Elle ne le connaissait pas mais elle savait que ce garçon n'allait pas bien. Elle non plus, elle ne va pas bien. Alors autant ne pas aller bien à deux, si ? Avait-elle pensé.
Elle lui tend sa main. Il semblait méfiant de prime abord mais se détendit assez rapidement. Ainsi, les deux enfants retournèrent au chalet, main dans la main, sans ne rien savoir de l'autre. D'ailleurs, il n'en était nullement nécessaire. C'est comme s'ils se connaissaient depuis toujours car dans la main de l'autre, chacun trouvait un certain réconfort qui leur avait manqué dans leur courte vie. Pas un regard, pas un mot, juste la chaleur transmise par leurs mains.
Rentrant par là où elle était sortie, la jeune fille attira le jeune garçon au premier étage. La maison a mieux été nettoyée qu'à son départ. Quand ils arrivèrent au seuil de l'escalier, elle se fait interpeller par sa mère.
"Camille, où étais-tu passée jeune fille ? Oh, Et qui est ce garçon ?"
Silence.
Est-ce une bonne idée de répondre "Je ne sais pas" ? Évidemment que non. Elle ne veut pas causer de problème à ce garçon. Plutôt, elle ne voulait pas l'entraîner dans les siens. C'était une certitude.
"Mon ami."
Sa désinvolture n'en a pas étonné qu'un. Même le garçon fut surpris. Elle ne laissa même pas le temps à sa mère pour répondre qu'elle s'enfuit dans sa chambre, la main toujours accrochée à celle de son "ami". Elle ferma la porte derrière elle et fond sur place.
"Ça va ?"
Elle hocha juste la tête, ajouté d'un léger sourire. Le garçon lui tend la main. Cette fois-ci, c'est elle qui ne comprend pas.
"Je suis Mark Robinson et toi ?"
"Ca-Camille Dawn."
Il lui fit son plus beau sourire et elle ne put s'empêcher de rougir. Son cœur battait la chamade. Par ce simple sourire, toutes ses peurs, ses ennuis, ses peines, ses angoisses, se sont volatilisés. Pour une fois, elle se dit que sa solitude ne la dérangerait plus tant que ça dorénavant.
Elle voyait quelque chose en Mark. Quelque chose qui, peut-être, lui permettrait de ne plus voir en noir ou en gris. Ce dernier aussi savait qu'avec Camille, il ne ressentirait pas à nouveau le sentiment de rejet. Ils s'étaient trouvés.
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Comment trouvez-vous l'histoire ? Est-ce qu'elle tient debout ? Je n'écris que ce qui me vient en tête alors je n'ai pas de plan précis ^^ J'espère du moins que ça vous plaise :) J'attends vos avis 😊😘
Rendez-vous au prochain chapitre.
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