Day 3 : Monochromatic
Le monde de Dazai était noir et blanc. Parfois, des variances de gris venaient teindre sa vision des choses quand il se trouvait en présence d'Odasaku, mais pourtant, tout finissait par être noir et blanc.
C'était son monde, sa vision des choses, sa personnalité, sa réalité. Personne ne pouvait être autre chose que blanc ou noir.
Mori-sensei et Élise : noir.
Hirotsu : noir.
Kouyou : noir.
L'ancien boss : noir.
Ango : gris.
Odasaku : gris.
Les frères et sœurs Akutagawa : blanc devenus noir par sa faute.
Les gamins qu'Oda avaient recueilli : blanc.
Lui-même : noir.
Il ne faisait que broyer du noir. Certes, il n'était pas dans la mafia pour rien, sa vision se devait d'être obscure envers le genre humain. Pourtant des anomalies comme Ango, qui était un espion sans pour autant tuer, et Odasaku, qui avait décidé d'arrêter d'assassiner sans pour autant partir de la mafia, existaient. Mais tout restait noir ou blanc.
En réalité, il existait une exception à cette vie monochromatique. Le rouge.
Le rouge de l'écharpe de Mori-sensei et de la robe d'Elise.
Le rouge qui ornait par de délicates fioritures la robe de Ane-san et ses ongles.
Le rouge des camélias du Japon.
Le rouge du soleil couchant ou levant.
Le rouge des torii sur le chemin qui menaient aux temples tout aussi rouges.
Le rouge des chaises en cuir associés aux tables en bois sombre du Lupin.
Le rouge de ces néons et de ces pubs qui lui faisaient mal aux yeux dans la rue.
Le rouge des lèvres des geishas qui faisaient les trottoirs et avec lesquels il passait bon nombre de ses nuits.
Le rouge carmin du sang. Le sang d'autrui ne l'affectait pas, mais voir son sang sortir de ses veines était à la fois fascinant, écœurant et angoissant.
Il existait aussi une autre sorte de rouge, le rouge de Ses cheveux, aussi brillants que le soleil. Un rouge glorieux, parfois teinté dans le carmin du sang, parfois éclairé par le soleil nocturne. Mais le rouge aussi de Ses tatouages maudits qui Le mettait dans une transe mortelle et suicidaire, rajoutant le rouge du sang sur Lui, mourant à petit feu par ce pouvoir divin, l'affectant autant que s'il saignait lui-même.
Chuuya était une autre de ces exceptions. Parfois noir, parfois blanc, jamais gris mais toujours rouge. Il vivait à 1000 % et passait d'une émotion à une autre aussi vite que Elise changeait d'avis. Dazai ne comprenait pas comment Chuuya pouvait exister : trop juste pour appartenir à la mafia mais trop violent et brisé pour appartenir au monde normal. Il détestait tuer mais détestait encore plus quand on tuait à sa place. Il n'aimait pas quand on lui montrait du respect mais n'hésitait pas à tabasser toutes personnes manquant de respect à des hauts-gradés ou à Dazai. Il n'aimait pas montrer ses émotions mais le rouge de la colère ou de la gêne montaient facilement à ses joues. Le brun aimait bien ce rouge : il était pur et causé par ses mots uniquement. Il aimait bien aussi le rouge qui colorait son visage et ses épaules quand il le complimentait en chuchotant d'une voix suave à son oreille et en l'embrassant comme si sa vie en dépendait.
Oui, dans ce monde monochrome, Dazai appréciait le rouge, mais adorait quand ce rouge venait de Chuuya, excepté le rouge de la mort qui l'ensanglante beaucoup trop au goût d'Osamu.
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