Day 2 | BAD LIAR |

Je vous avais promis du Fluff ? En voici en voila !

Aujourd'hui on se plonge dans la houleuse relation du Double Black à ses débuts alors leur mode opératoire n'est pas encore tout à fait bien rôdé et que cela mène à quelques... Disons accrochages ~

feat un Mori au bout du rouleau (parce que personne ne peut me décrocher de l'idée que ces deux là ne lui ont pas fait vivre un Enfer pendant toute la durée de leur partenariat).

Ce texte a été rédigé entre trois et quatre heure du matin alors que je n'avais littéralement rien de mieux à faire pour passer le temps (et j'étais aussi à la bourre sur le programme mais chuut ça c'est la même rengaine à chaque Week), et malgré mes nombreuses relectures effectuées (pour certaines) à des heures plus raisonnables, cela ne m'étonnerait pas que vous trouviez de quoi vous faire mal au crâne. Signalez moi les fautes si elles vous font grincer des dents !

*.゜。:+.゜。*

— Comment va t-il ?

La question résonna dans l'immense bureau de Mori. Kouyou se tourna, cessant d'admirer la splendide vue sur les toits de la ville qu'offraient les immenses baies-vitrées, et inclina la tête sur le côté. Un délicat sourire vint courber ses lèvres minutieusement pigmentées alors qu'elle répondait :

— Parfaitement bien, c'est vous-même qui m'avez assuré qu'il n'aurait pas de séquelles et se réveillerait dans la soirée.

Le mafioso roula des yeux presque comiquement, et se leva, marchant vers l'épéiste les mains croisées derrière le dos, tout dans son attitude, de sa démarche ralentie à ses iris brillants, rappelant celle d'un prédateur tournant autour de sa proie.

Il se posta cependant lui aussi face aux vitres, mimant l'attitude la rousse, car elle n'était pas un de ces pions qu'il bougeait à son gré, à peine sa subordonnée, en bref certainement pas un gibier tremblant à portée de crocs, mais plutôt un autre félin prêt à défendre son territoire et sa meute toutes griffes dehors. Il ne voulait pas risquer de l'hérisser.

— Je ne parlais pas de Dazai, remarqua-il simplement, d'un ton neutre en apparence mais qui voulait tout dire alors qu'il se détournait pour fixer Kouyou dans le blanc des yeux.

Une onomatopée presque amusée jaillit du fond de la gorge de cette dernière alors qu'elle plissait paisiblement les yeux pour montrer qu'elle avait compris où il voulait la mener. Ses mains aux ongles délicatement peints s'appuyèrent sur le manche de son ombrelle alors qu'elle modifiait sa balance. Mori continua à fixer les nuages, sentant son impatience grandir alors que les secondes de silence s'éternisaient. Mais il ne dit pas un mot de plus, attendant simplement, car il savait qu'avec Kouyou il ne servait à rien de jouer du galon.

Elle finit en effet par ouvrir la bouche, voix douce mais dangereusement ferme jaillissant de ses lèvres tandis qu'à la lumière du soir le roux de sa chevelure semblait s'enflammer :

— Laissez-le voir Dazai quand il se réveillera, et demain ce sera comme si rien n'était arrivé, dit-elle doucement, absorbée dans la contemplation de Yokohama au bord de l'endormissement, ne laissant rien de plus transparaître au sujet de son si précieux disciple.

Mori se détourna des vitres avec un sourire en coin difficilement camouflé.

Comme toujours, elle lui donnait la solution quand il ne lui demandait que le problème.

(ಥ⌣ಥ)

Chuuya savait que c'était idiot, et que son comportement manquait de la classe que Kouyou essayait de lui enseigner depuis maintenant deux ans, mais faire les cent pas au plafond semblait la solution la plus efficace pour l'empêcher de faire une bêtise.

Ses nerfs en pelote le faisaient tressaillir d'une irritation mêlée d'anxiété à chaque fois que quelqu'un passait dans le couloir et sursautait violemment en le remarquant perché tout là-haut. L'adolescent se retenait avec peine de leur lancer son plus beau regard meurtrier et de faire fuir tout être vivant de ce fichu corridor.

Il se sentait inexplicablement agité. Enfin, non, il y avait bien une explication à cet état dans lequel il se retrouvait, mais cela impliquait qu'il ressentait de l'inquiétude (ou pire, de la culpabilité) à l'égard de son stupide coéquipier qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que de se prendre une balle dans l'épaule alors qu'ils atteignaient le point culminant de leur dispute, et quiconque l'avait regardé deux secondes interagir avec le brun pouvait en témoigner, la chose était impossible !

Dazai pouvait se montrer buté ou de mauvaise foi, et plutôt souvent pour ne pas dire en permanence, mais c'était là une toute nouvelle technique pour sortir vainqueur d'une querelle, et même pour lui ça volait bas.

Manquant de se cogner le pied contre le lustre, l'adolescent arrêta de tourner en rond, fulminant, comme il le faisait depuis... Un temps indéterminé, mais bien trop long à son goût. C'était vrai ça, ils étaient rentrés quoi ? Trois heures plus tôt ? Pourquoi Kouyou ne sortait-elle pas enfin du bureau du Boss pour lui assurer que ce crétin lui servant de partenaire allait bien et qu'il pouvait en bonne conscience aller se coucher sans penser à cet irritant tas de bandages avant le lendemain matin ?

Ou bien sûr, il avait toujours l'option d'entrer malgré l'interdiction formelle reçue dans l'infirmerie, exploser la porte et terrifier le personnel pour qu'ils ne disent rien, jeter un œil à Dazai pour s'assurer qu'il ne devait pas se trouver un nouveau partenaire pour cause de décès... Tout plutôt que de rester une minute de plus perché sur ce stupide plafond dans ce stupide couloir devant la stupide porte close de son stupide supérieur ! D'ailleurs il pouvait peut-être aussi tout simplement persuader les gardes de le laisser entrer à l'aide de cette bonne vieille gravité, oui ce serait plus efficace...

— Chuuya ? La prochaine fois enlève tes chaussures avant de marcher sur mon plafond, tu veux ? L'interpella une voix en provenance, justement, de cette porte tant haïe qu'il planifiait d'enfoncer, et en levant la tête vers le sol il s'aperçut que Mori en personne se tenait là, bras croisés et lui jetant un regard dangereusement aimable.

Le rouquin s'empressa de retrouver le plancher des vaches, et enleva son couvre-chef pour saluer l'homme plus par habitude que par réelle déférence. Il se sentait bien trop frénétique pour vraiment faire preuve de respect, tout ce qu'il voulait à ce moment était voir Dazai, et récupérer les heures de sommeil prises par la mission de deux jours dont ils rentraient tout juste.

Même l'attitude mi-condescendante mi-amusée du parrain de la Mafia Portuaire ne réussissait pas à l'alarmer, et il attendit simplement que l'adulte se décide à parler parce qu'il avait décidé qu'il n'allait pas ouvrir la bouche pour faire autre chose que bailler.

Mori soupira, tout son corps semblant se décharger d'un quelconque signe de tension alors que ses épaules se relaxaient et qu'il glissait ses mains dans ses poches. Il se faisait sûrement tard, il avait dirigé une opération chirurgicale inattendue dans la soirée, et Chuuya était mieux placé que la plupart pour savoir à quel point une conversation avec Kouyou quand elle était déterminée à ne pas faire de concessions pouvait drainer l'énergie. Lui aussi devait ressentir cette sorte de fatigue si pesante qu'elle rendait presque léthargique, et l'adolescent ressentit soudain un peu d'empathie pour le quarantenaire.

— Tu peux aller le voir, mais ne le réveille pas s'il dort encore, et je saurais si vous causez un quelconque accident, finit par dire ce dernier, visiblement un peu à contrecœur. Pas touche aux ustensiles, ajouta t-il ensuite précipitamment, mais Chuuya, suite à un rapide salut, avait déjà filé vers les sous-sols et l'infirmerie sans demander son reste.

Mori observa les traces de pas sur le plafond jusqu'alors parfaitement intact, et inspira profondément.

Le rouquin était un de ses meilleurs éléments, se força t-il à se souvenir.

(;¬_¬)

Comme attendu à cette heure là, quasiment toutes les lumières étaient éteintes et pas une âme qui vive dans les couloirs. Tous les rideaux autour des lits individuels de l'infirmerie étaient tirés, et si Chuuya n'avait pas été bien trop de fois dans cette partie du QG, il se serait probablement perdu car à un œil nouveau tout paraissait se ressembler.

Il se faufila vers le lit qui l'intéressait, écartant le voilage, divisé entre l'envie de le faire d'un coup sec pour réveiller celui qui se reposait bien tranquillement tandis qu'il avait passé les dernières heures à se faire un sang d'encre, et celle de n'émettre aucun bruit, pour ne pas causer plus de problèmes encore à Dazai. En soi, c'était en partie de sa faute s'il se retrouvait blessé. Sans la dispute ils auraient tous deux vu le revolver et neutralisé l'homme qui osait le pointer vers eux.

Seulement, il y avait une raison pour laquelle Mori hésitait toujours à les envoyer sur le terrain : quand ils se coordonnaient rien ne pouvait les arrêter, mais quand ils laissaient leurs tempéraments douloureusement opposés prendre le dessus sur leur raison, on pouvait être sûrs que l'échec serait cuisant et total. Encore une fois, le parrain de la Mafia Portuaire semblait justifié dans son hésitation à les utiliser comme plus qu'outil de dissuasion et de dernier recours.

Chuuya laissa échapper un soupir agacé en prenant place sur la chaise en plastique inconfortable près du lit médicalisé où son partenaire reposait. Il n'avait prévu que de jeter un rapide coup d'œil à l'état du brun, puis de partir aussitôt pour retrouver son canapé tant chéri, mais le voir ainsi sans défense le poussait à rester.
Ce devait être la fatigue, ou un agaçant sentiment de culpabilité. Pas un instinct de protection, ou de la pitié quant à la solitude et l'hostilité de ce bout de pièce délimité par quatre rideaux, évidemment.

Dazai avait l'air parfaitement en bonne santé, malgré les lumières artificielles qui tendaient à lui blêmir le teint. Ce n'était évidemment qu'une balle dans l'épaule, il s'en remettrait vite, mais Chuuya s'était attendu à autre chose venant de la drama-queen qui lui servait de coéquipier. Plus de sang peut-être, ou un testament signé sur la table de chevet.

Tout sauf cette étouffante atmosphère et cette austère ambiance. Le visage endormi du brun, inhabituellement détendu, paraissait à la fois familier et étranger. Sans cette lueur malicieuse dans l'œil et ce sourire annonciateur d'emmerdes, le rouquin peinait presque à se sentir à l'aise, comme posant les yeux sur une facette de Dazai qu'il n'aurait jamais dû entrevoir.

Le silence, sûrement, devait lui faire cet effet. Sans s'en apercevoir, trop exténué par l'agitation des derniers jours et l'inquiétude des dernières heures, il commença doucement à dodeliner de la tête sur son siège, se laissant progressivement emporter par le sommeil après quelques tentatives vaines de résistance.

Quand il rouvrit les yeux, ce fut au son irritant d'une chansonnette aux paroles plus que morbides, et il oscilla entre le violent regret d'être resté car il avait signé pour cette torture en faisant ce choix, et le soulagement de se réveiller dans un décor normal.

Chuuya se redressa, plein de courbatures, pour croiser le regard pétillant de Dazai qui lui lança avec un abominable sourire en coin :

— Alors comme ça on se soucie de moi, finalement ? Fredonna t-il, faisant écho à leur dispute de la veille où le rouquin lui avait lancé qu'il n'avait qu'à suivre son plan tout seul et qu'il se fichait bien de ce qui pouvait lui arriver.

L'adolescent serra les dents et détourna le regard.

— Toujours pas, mais bien essayé, marmonna t-il en lui adressant un splendide doigt d'honneur -et au diable la classe, Kouyou ne le voyait pas de toute manière.

Chuuya avait toujours été un très mauvais menteur, et ses joues brûlantes ne faisaient que le trahir encore plus, cependant il ne put s'empêcher de sourire un peu, quelques secondes à peine avant de retourner à leur habituelle chamaillerie.

Il préférait mille fois être taquiné de toutes parts que d'avoir à encore supporter ce visage trop serein, et il se jura que désormais, il ferait toujours confiance aux plans de Dazai.

Au moins, si quelque chose se passait mal, il serait lui aussi dans un de ces lits plutôt que forcé de supporter le silence angoissant sur ces chaises atrocement dures.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top