|DAY 2| WORSHIP
Worship : culte, adoration, souvent utilisé en rapport avec la religion
En voyant le thème je n'ai pas pu résister à écrire ça, parce qu'après tout même Dazai doit bien se rendre compte de la magnificience de notre adoré Chuuya... Même si il ne le dira jamais à voix haute ~
Encore une fois, n'hésitez pas à corriger les fautes qui traînent ! :3
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La semi pénombre apaisante de la pièce reposait les yeux, et le mince rayon de lumière dorée du lampadaire qui filtrait par l'interstice de la fenêtre ouverte donnait à l'endroit un cadre enchanteur.
On était pourtant en plein milieu de la nuit, bien au-delà des heures raisonnables pour rester éveillés, et l'immeuble entier avait fermé les yeux pour plonger dans un sommeil pesant et silencieux, sans une seule fenêtre encore allumée sur sa facade. Yokohama toujours active voyait encore quelques âmes noctambules traverser ses rues, mais les routes devenaient progressivement désertes sans circulation. Seuls les mafieux et les fous s'aventuraient à l'extérieur durant ce genre d'heures creuses où tout pouvait arriver, et généralement pas le meilleur.
L'appartement où Dazai se trouvait ne faisait pas exception à la règle informulée qui dictait que tout devait être silencieux. Un robinait gouttait dans la salle de bain, à moins que ce ne soit le pommeau de douche qui laissait échapper un filet d'eau discontinu, les gouttes frappant la céramique un peu plus bas dans un 《ploc》 régulier. Le bois du parquet craquait, et les poutres du plafond travaillaient aussi produisant quelques sons qui prenaient de l'ampleur dans la nuit noire. Mais sinon, à part les respirations douces et tranquilles des deux seuls occupants de l'endroit, on n'entendait pas même le bruit d'une mouche.
Le brun aux agaçantes tendances suicidaires profitait avec délice de cet instant de sérénité, mais surtout du rayon Ô combien bienvenu qui venait tâcher de lumière les draps et le corps partiellement nu y reposant.
Chuuya grogna dans son sommeil quand le lampadaire darda sa luminosité en plein sur son visage, lui donnant un certain air divin, auréolé de clarté. Ses paupières tressautèrent, et il se tourna, changeant de côté en utilisant le torse de Dazai en guise d'oreiller, empêchant ce dernier de bouger un petit orteil sous peine de le déranger.
Et Oda savait à quel point l'ancien disciple de Mori ne souhaitait pas troubler le repos de son partenaire ! Parce qu'un Chuuya mal réveillé, c'était la mort quasiment assurée.
Mais Dazai était vraiment très loin de s'en plaindre, malgré l'épée de Damoclès qui planait sur lui. Justement à cause de l'épée de Damoclès qui pesait sur lui, peut être. Au contraire, il passa le bras sur les épaules dénudées de son coéquipier pour lui caresser le biceps du pouce, tendrement, en observant avec adoration son visage endormi.
Les boucles rousses du manipulateur de gravité, en rebiquant comme d'ordinaire autour de son visage fin, envoyaient des reflets de feu jouer sur ses pommettes. Dazai aurait pu passer des heures à le contempler, et il se demandait d'ailleurs combien de temps s'était écoulé depuis que Chuuya avait fini par s'endormir, serré contre lui.
Le brun adorait tous les aspects de son coéquipier, ça en devenait presque inhumain.
Le mieux, c'était son torse.
Dazai vouait un véritable culte à ce torse, même si en général il vénérait Chuuya -et son magnifique corps- tout entier.
Il fallait dire que tant que l'on n'avait pas vu le capitaine le plus puissant de la Mafia Portuaire sans ses vêtements, difficile de comprendre la fascination de Dazai. Et étant donné que ce dernier était plus ou moins certainement l'un des seuls à avoir eu ce privilège, le pauvre brun se retrouvait seul, sans personne avec qui partager sa fascination. Triste existence !
Parce que bon sang, ce torse, c'était la perfection même. On pouvait lire la vie de Chuuya sur son corps, bien plus qu'en regardant ses yeux, ces derniers pourtant qualifiés -à tord selon Dazai- de "fenêtres de l'âme".
Le rouquin était finement musclé, et ses abdominaux fermement tracés constituaient un véritable cadeau pour les yeux. Mais ce qui causait la fascination et l'admiration profonde de Dazai, ainsi que ce culte secret qu'il vouait au corps de son magnifique coéquipier, c'étaient toutes les cicatrices qui serpentaient entre les muscles du réceptacle d'Arahabaki.
Tant de blessures dont Dazai connaissait le tracé par coeur. Il pouvait les localiser les yeux fermés, et passait sans cesse ses doigts dessus, pour s'imprégner de tout ce que Chuuya avait vécu et ressenti.
Parce que la plupart des plaies, et il n'avait pas fini de se blâmer pour ça, le manipulateur de gravité les avait reçues après son départ précipité de la Mafia.
Certaines, il les chérissait malgré lui. Comme cette épaisse cicatrice blanchâtre juste un peu au dessus de la ceinture du rouquin, vestige de la fois où celui qu'il croyait être son camarade, alors qu'il avait encore le statut de Roi des Brebis, s'était révélé traître en le poignardant avec une lame empoisonnée. Une très vieille blessure, qui n'avait jamais guérit et que Dazai avait rouvert en quittant son partenaire si brusquement. Mais le brun l'aimait, cette marque, car ce coup de poignard était celui qui avait fait céder Chuuya à l'époque. Cette blessure était responsable, du moins en partie, de l'intégration du réceptacle d'Arahabaki dans la Mafia.
Et peu importait à quel point l'ex-capitaine se sentait coupable en passant les mains dessus, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier ce contact, et cette vue sublime.
Il ne savait même plus quand il avait commencé à ne plus pouvoir se passer de cette vision enchanteresse que lui offrait ce rayon lumineux venant se poser sur Chuuya en plein milieu de la nuit. Dazai savait juste qu'il passait toujours des heures à contempler son partenaire, avec une adoration mêlée de douleur.
Chuuya n'était pourtant que très peu marqué par rapport aux autres mafieux, car il n'avait pas reçu d'initiation afin de réveiller son pouvoir, ce dernier se manifestant déjà dans toute sa redoutable puissance lors de son arrivée au sein de la Mafia Portuaire. Le rouquin avait très exactement douze cicatrices qui couturaient son corps si finemment sculpté, et le rendaient plus qu'irrésistiblement parfait aux yeux de Dazai.
D'une telle beauté qu'il en avait presque mal au coeur, car il avait beau trouver ces poignantes blessures magnifiques sur Chuuya, elles n'en restaient pas moins des blessures. Des coups, dont il n'avait pas pu le protéger, et qu'il avait presque indirectement infligés. Les avoir chaque nuit sous les yeux le lui rappelait avec une pénible justesse, mais il ne parvenait pas à cesser d'adorer les contempler.
Quand Chuuya ôtait sa chemise, ou l'enfilait. Quand les couvertures glissaient sur sa peau blanche. Quand les mains de Dazai venaient l'effleurer du bout des doigts, comme on touche les pages d'un précieux manuscrit qui à chaque instant risque de s'effriter.
Tous ces moments, le brun les chérissait. Car il savait que sur cette peau blessée s'étalaient des mots, que les cicatrices étaient simplement des phrases qu'il ne parvenait pas à lire.
Sur le torse de Chuuya était gravée leur histoire, et c'était ce que Dazai célébrait jour après jour, nuit après nuit, en embrassant avec douceur chaque parcelle de peau cicatrisée.
C'était à eux qu'il vouait un culte, en traçant les contours irréguliers des blessures, encore et encore.
Il aurait pu le faire jusqu'à ce que sa propre peau s'use à ce contact.
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