Chapitre 9

Salut ! Désolée pour tout ce temps avant le nouveau chapitre, d'habitude je suis plus rapide mais là j'avoue que j'avais un peu la flemme d'écrire... Pleins d'idées mais en même temps je sais pas quoi écrire, bref ! Laissez moi vos avis et bonne lecture ! À bientôt (pour de vrai)

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Je réapparais au bas de l'escalier et lisse ma robe rouge. Lorsque Thomas me voit, il recrache sa gorgée de bière et me regarde la bouche entrouverte. Charmant. Tout le monde s'est changé pour l'occasion, sauf Charlie qui n'a pas encore eu le temps à cause de sa cuisine. Elizabeth a revêtu une jolie petite robe bleue marine et a tressé ses longs cheveux blonds qui lui retombent désormais sur l'épaule droite. Les garçons ont fait l'effort de porter une chemise, même si Thomas garde malgré tout un jean. Il siffle et se rapproche vers moi.

- On devrait fêter Noël ensembles plus souvent, si t'es canon comme ça à chaque fois... admet-il en passant un bras par-dessus mon épaule.

Je le repousse en rigolant.

- Je suis toujours canon.

Il lève son verre, un sourire aux lèvres et me fait un clin d'œil avant d'avaler une gorgée.

- Je te l'accorde.

Je secoue la tête en souriant. Visiblement, il a oublié le petit incident du téléphone portable. Cela me fait donc immédiatement penser à James que j'essaye de m'ôter de l'esprit depuis tout à l'heure. Je peux bien y arriver pour un soir, non ? Je crois que c'est peine perdue. Pendant que je pars sortir quelques mises en bouches, j'en profite pour dire à ma meilleure amie d'aller se changer. Après s'être essuyées les mains, celle-ci fonce directement à la salle de bain pour ne pas perdre de temps. Ensuite, munie de mon portable, je me rapproche de la sono et mets en marche une playlist de Noël. Quoi de mieux qu'une petite musique en fond sonore et une rangée de sapins blancs à l'extérieur ? J'ai hâte d'ouvrir mes cadeaux. Et de manger un tas de bonnes choses jusqu'à ce que mon ventre explose. Je sais, je suis une vraie enfant.

Charlie revient quelques minutes plus tard. Elle est resplendissante, comme toujours. Ses longues jambes sont dévoilées grâce au short noir qu'elle porte. Elle est habillée d'un haut fluide argenté et décolleté juste comme il le faut.

- Dommage qu'on ne sorte pas ce soir, tu aurais fait un malheur ! je m'exclame en lui donnant un petit coup dans le bras pour rigoler.

Charlie n'aurait pas été contre, effectivement. Si un mec qui lui plait se présente à elle, elle n'hésite pas. C'est dans sa nature, elle est sûre d'elle, et profite de la vie lorsqu'une occasion s'offre à elle. Elle remue des épaules, joueuse, avant de se déhancher.

- T'inquiète pas pour ça, va. La semaine ne fait que commencer. J'ai encore tout mon temps.

- C'est clair ! approuve Thomas en se frottant les mains.

Lui, nous savons qu'il joue carrément dans un autre domaine. Il enchaine coup d'un soir sur coup d'un soir. On ne le refait pas.

- Toi, va sortir les petits fours, au lieu de parler... riposte Charlie tandis qu'elle augmente le volume de la chanson.

Entrainée par l'air joyeux des chants de fin d'année, je commence à chantonner - faux, comme toujours - et les autres grognent de désespoir. Il ne fallait pas me lancer là dedans, c'est l'esprit de Noël qui m'envahit... Je ferme les yeux et claque des doigts, sur le rythme.

- Mais faites quelque chose... se plaint Matthieu en se bouchant les oreilles. C'est insupportable !

- T'as pas le droit de critiquer, je chante en lui tapant le bras. C'est Noëëël !

Nous finissons par passer à table. Dehors, il commence à neiger et on se croirait presque dans un téléfilm à deux balles qu'ils passent en fin d'année. Il ne manque plus que le Père Noël sur son traineau dans le ciel et le topos sera au complet. Confortablement installés, nous profitons de l'atmosphère qui se dégage et des uns et des autres. Thomas nous inonde de blagues plus lourdes les unes que les autres, Matthieu nous raconte différents projets qu'il a en tête et Liz l'écoute avec attention. Charlie part dans de grandes envolées lyriques en expliquant à nos amis parisiens toutes les aventures qui lui sont arrivées au cours des derniers mois. Moi, je mange les petits fours dont je me délecte et je rajoute des commentaires par-ci, par-là.

Lorsque Charlie pose les différents plats fumants qu'elle a concoctés, j'inspire avec délice les effluves qui s'en échappent. Elle y a vraiment mis tout son cœur. Elle a tellement eu peur que nous ne manquions de quelque chose que nous allons en avoir pour le reste de la semaine. Tandis que nous nous servons chacun notre tour, la conversation continue joyeusement. Je me rappelle que je n'ai toujours pas appelé ma famille et prends mentalement note de le faire en fin de soirée. Nous dégustons avec un certain émerveillement la cuisine de mon amie. Les saveurs me font oublier toutes mes chutes de la journée.

- Ca te dirait de venir voir ma grand-mère en lui préparant des petits plats pour lui remonter le moral ? demande Thomas à Charlie en ingurgitant une nouvelle bouchée. Elle est souffrante et je suis sûr que ça lui remonterait le moral de bien manger. Elle habite à Lyon si tu veux, je peux te donner l'adresse.

- Tu as une grand-mère en Normandie et l'autre vers Marseille. Ne me prends pas pour un lapin de Garenne, réplique Charlie en le fusillant du regard. N'abuse pas de mon altruisme pour que je te prépare à manger en utilisant ta grand-mère.

Elizabeth toussote. Elle se retient visiblement de rire et moi aussi.

- On dit un lapin de trois semaines, pas un lapin de Garenne... la corrige-t-elle.

- C'est du pareil au même... élude Charlie en haussant les épaules.

Pour l'occasion, nous avons sorti du champagne. J'adore. C'est presque aussi bon que le chocolat. L'alcool pétille le long de ma gorge. Je ferme les yeux et m'imprègne de la saveur. Lorsque je les rouvre, Thomas qui est en face de moi, fixe mes lèvres avec attention. Je me détourne, gênée.

- Quand ouvrirons-nous les cadeaux ? je m'informe en regardant toutes les personnes autour de la table.

Pour ma part, je préfère le matin, tout comme Matthieu et Liz. Charlie et Thomas, eux, sont trop impatients et veulent les ouvrir dès ce soir.

- Ah non... je proteste. Je préfère avoir la surprise en me réveillant.

- On a plus cinq ans, rétorque Thomas. Tu sais très bien que le Père Noël ne va pas passer sur la pointe des pieds dès que tu te seras assoupie. Autant les donner ce soir.

Matthieu, qui a toujours des remarques implacables, intervient :

- La majorité veut que ce soit demain, alors vous attendrez le réveil, tranche-t-il avec un petit sourire.

Il remonte ses lunettes sur le haut de sa tête et soupire.

- Je suis repu...

- Et si nous allions dans le jacuzzi pour digérer avant le dessert ? propose Elizabeth qui se redresse sur sa chaise, toute excitée.

Sa remarque est accueillie par une approbation enjouée de la part de la tablée. Nos assiettes sont toutes vides, preuve que personne ne souhaitait rien laisser tant c'était bon. Nous nous levons et les chaises raclent, tandis que nous nous dirigeons vers nos chambres respectives pour nous changer. Je grimace à cause de mes talons et me raccroche à la seule chose à porter de main pour ne pas m'étaler par terre : l'avant bras de Thomas.

- Bébé, je sais que tu tiens à moi, mais ce n'est pas une raison pour t'agripper à ma personne comme une forcenée. Je vais juste me changer, je reviens dans deux minutes... A moins que tu ne préfères m'accompagner pour m'aider à me déshabiller ? propose-t-il un sourire en coin.

- Ecoute, comme tu es un grand garçon, je crois que tu as passé le stade de « j'ai besoin de quelqu'un pour pouvoir mettre mes vêtements », je le contre en m'éloignant, boitillant comme un canard.

Les escaliers me font si peu envie que je retire mes chaussures en soupirant. Thomas me rattrape et toussote.

- Ah, je savais pas qu'on faisait raclette ce soir.

Je lève les yeux au ciel. Toujours aussi délicat. Je devrai l'agresser à coup d'enlevage de chaussures pour l'éloigner de moi plus souvent. Je pars m'enfermer dans ma chambre et me fige un instant. Saperlipopette, je n'ai pas prévu de maillot de bain ! Pour ma défense, on m'a dit qu'on allait au ski, pas à a plage ! Je grogne et fixe ma valise, d'un air interdit.

- Charliiiiie ! je crie pour que ma meilleure amie m'entende.

- Ouaaaaais ? hurle-t-elle de l'autre côté de la cloison.

- Tu as des maillots de bains en rab ?

Je l'entends rire dans sa chambre. Je ne sais même pas pourquoi je pose la question, puisqu'elle a ramené toute sa maison dans sa valise.

- Viens choisir ! Je fais vide dressing du réveillon, ce soir !

Je ressors et emprunte la direction de sa chambre. J'entre sans frapper. Après toutes ses années, ce n'est pas comme si il y avait encore la moindre pudeur entre nous, surtout avec elle. Elle me sourit, seulement vêtue de ses sous-vêtements, je me rapproche de sa valise.

- T'as de la chance, je n'ai pas encore fait mon choix, à toi de décider.

Elle extirpe quatre paires de bikinis de son bagage. J'écarquille les yeux.

- Mais pour quoi est-ce que tu en as pris autant ?

- Je sais pas... avoue-t-elle en fronçant les sourcils. Je me suis dit que selon mes humeurs, je n'aurais pas envie de porter le même, alors j'en ai pris plusieurs au cas où.

Bien qu'elle fasse une tête de plus que moi, ces bouts de tissus sont ridiculement petits.

- Tu n'as pas plus... couvrant ?

- On n'est pas au couvant ici, mémé !

Je fais la moue mais pars quand même vérifier dans sa valise. Je m'agenouille, et après avoir fouillé entre ses vêtements pendant qu'elle textote, je m'exclame :

- Mais Charlie ! Tu ne vas pas me dire que tu as pensé que ce serait utile d'avoir des bougies parfumées pour le ski ! je brandis l'objet en question.

Elle quitte son écran des yeux et me fait un sourire contrit :

- Ca créé toujours une bonne ambiance... explique-t-elle en s'installant sur le lit pour examiner ses maillots de bains.

Pendant qu'elle me donne des raisons, j'hallucine devant le nouvel objet.

- Et un tourne vis, ça créé aussi une bonne ambiance ? voulus-je savoir en extirpant l'outil de sa valise.

Elle hausse les épaules.

- Simplement au cas-où un ski serait mal réglé... dit-elle le plus naturellement du monde, comme si un tourne vis était l'Objet à avoir dans toute valise digne de ce nom.

Je ricane et me redresse avant d'attraper ce qui me semble être le maillot de bain le plus adapté sur moi. Il est blanc cassé, tout simple, et s'accroche grâce à de fines bretelles par derrière et sur les côtés. J'abandonne Charlie et pars me changer.

Je me fixe devant le miroir en grimaçant. Le tissu recouvre à peine ce qu'il ne faut pas montrer. J'ai l'impression d'être Winnie l'Ourson avec son pull rouge trop petit et mon ventre gonflé à cause du repas copieux. Je pensais que mes seins relativement petits allaient être assez cachés, mais apparemment, je faisais erreur. Les triangles dévoilent plus que bien la courbe de ma poitrine et le bas de maillot me rentre dans les fesses. Non pas que cela me dérange, puisque je serai seulement avec mes amis et dans le noir, par-dessus le marché. Malheureusement, je suis certaine que je ne vais pas pouvoir éviter les remarques de Thomas bien longtemps. Ainsi dévêtue, on ne peut échapper à mon tatouage noir mais discret, qui contraste tant avec ma peau claire. Il se trouve entre mes deux seins, sur le bas. Il n'est pas très grand et s'arrête en haut de mon ventre. C'est un attrape rêves que j'ai fait au tout début de ma formation. Les traits sont délicats et précis, je l'adore, même si peu de personnes l'ont vu. Je m'enroule dans une serviette et rejoins les autres. Après tout, je ne vais pas me plaindre. Jacuzzi entre amis à la belle étoile un 24 décembre, il y a de quoi apprécier. Je fais coulisser la vitre qui mène sur la terrasse où se trouve le jacuzzi. Il a été débâché pour l'occasion et mes amis sont déjà tous à l'intérieur.

- J'avais bien compris que ta journée de ski t'avais rouillée, commence Matthieu, mais je ne pensais pas que c'était au point où il te fallait un déambulateur pour avancer.

- Même ma grand-mère souffrante est plus rapide que toi, renchérit Thomas en me faisant de la place.

Je ne prends pas la peine de répondre à leurs piques, et retire ma serviette à contre cœur. Immédiatement, un frisson me parcours l'échine. Il a arrêté de neiger, mais cela n'enlève rien au fait que la température soit en dessous de zéro. Je me dépêche de me glisser dans l'eau chaude. Le choc thermique est plus qu'agréable et les bulles qui me massent le dos participent à former un sourire béat sur mon visage. Elizabeth a eu la bonne idée d'aller chercher deux autres bouteilles de champagne, et nous savourons avec plaisir ce moment, munis de nos flutes. Je regarde les sapins ployer sous la neige toute juste tombée et quelques trous étoilés percent le ciel nuageux. On entend le hibou qui hulule derrière notre conversation et une légère odeur de feu de bois est perceptible.

Quand je me retourne à nouveau vers mes amis, je prends conscience que Matthieu et Elizabeth sont tendrement blottis l'un contre l'autre. Ils discutent avec Charlie d'un futur voyage à venir. Thomas, lui, fixe avec un peu trop d'attention ma poitrine.

- Besoin d'aide ? je marmonne en croisant les bras.

Il fronce les sourcils.

- Je... je me demandais juste quand tu avais fait ce tatouage... Je ne l'avais jamais vu.

Je détourne la tête, gênée. Je me l'étais fait tatouer quelques semaines après la fameuse soirée.

- Il y a un an environ.

Je vois qu'il déglutit difficilement.

- Ca te va bien.

- Merci.

Il détourne enfin le regard et nous prenons part à la discussion comme si de rien n'était. Quelques temps plus tard, et après deux bouteilles vides, nous ressortons, complètement ramollis par les bulles. Nous sommes tous un peu euphoriques. Je pense que le fait que ce soit Noël, aide à notre humeur festive. Nous rions de bon cœur. Evidemment, c'est lorsque je passe sous un sapin que Thomas a une idée ingénieuse. Il remarque le surplus de neige qui fait flancher la branche et court vers le tronc avant d'y asséner un coup de pied. Le conifère ébranlé transmet une secousse jusque dans la ramure sous laquelle je me trouve et un gros tas de neige me tombe dessus. Je hurle sous le coup du froid. Bordel, c'est glacé !

- Haaaa ! Thomas, je te jure, je vais te tuer à petit feu ! je tonne en lui courant après.

Des flocons continuent de dégringoler de mon corps trempés, en rythme avec ma course. Celui-ci s'amuse comme un idiot et rit en courant dans tous les sens.

- Joyeux Noël !

- Joyeux Noël mon cul ! Tu vas morfler espèce de... d'hippopotame !

Il rit à gorge déployée face à cette comparaison digne d'un enfant de primaire. Oui, je sais. Quand je suis énervée, j'en perds mon latin. Charlie qui a assisté à toute la scène, décide de prendre mon partie et part faire un croche pieds à Thomas qui dérape sur le sol glissant. Il s'étale de tout son long sur la terrasse, alors que ses pieds s'envolent dans les airs. Nous explosons de rire face à son air ahuri. La chute était assez épique.

- Je crois que je me suis cassé le coccyx... gémit-il en se relevant et se massant les fesses.

- Oh mon pauvre petit chou... je minaude en posant une main contre mon cœur. Je crois qu'il va s'évanouir, apportez lui un verre d'eau.

- Je ne serai pas contre un petit massage, j'avoue, m'invite-t-il m'offrant son postérieur musclé.

- Non ! Maintenant ressens la douleur, comme moi après une journée de chutes !

- Oh... massages mutuels ? Avec plaisir, bébé...

Matthieu qui était derrière nous, attrape son meilleur ami par le bras et le rentre à l'intérieur après lui avoir asséné une tape sur le sommet du crâne.

- Mec ! T'es censé prendre ma défense ! se plaint Thomas, indigné.

- Désolé, mon côté gentleman a parlé... se déculpabilise Matthieu en levant les mains.

Je suis toujours aussi grelottante et me presse directement dans la chambre pour enfiler un gros pull. Je n'en peux plus de ces vêtements trempés à longueur de journée. J'ai signé pour de la neige et des chocolats chauds, pas pour des hématomes et des bains glacés. A nouveau dans le salon, je sautille de joie en apercevant la bûche de Noël que Charlie a sorti. Alléluia. J'aime cette fille. Et le sucre.

Je suis réveillée le lendemain matin par un lutin beaucoup trop énergique. Remarque, je préfère ça, plutôt que la bassine d'eau glacée de la veille. Charlie m'a sauté dessus (au sens propre) avec toute sa force et s'amuse maintenant à rebondir grâce aux ressorts de mon lit. Je grogne de désespoir. Est-ce que mes amis prendront un jour conscience que ce sont des adultes ?

- C'est l'heure des cadeauuuux ! piaille-t-elle.

Je jette un coup d'œil au réveil.

- Il est neuf heures du matin ! je me plains en glissant à nouveau ma tête sous l'oreiller.

- Justement ! Je t'ai laissé tout le temps qu'il te fallait pour dormir, maintenant on déballe !

Elle gigote sur mon lit pendant encore cinq minutes avant que je ne me décide enfin à la suivre. Nous avons veillés jusqu'à tard, et je n'ai donc que très peu d'heures de sommeil à mon actif pour être en forme lors de la journée. Liz est en train de préparer du thé et j'en prends une tasse avec gratitude. Matthieu est au pied du sapin et dépose différents paquets. Je suppose que Thomas dort toujours profondément. Lorsque Charlie approche sa main un peu trop près de la cafetière, je lui tape rapidement le bout des doigts avant qu'elle ne commette une erreur.

- Toi, tu n'as pas besoin de ça, tu es déjà hyperactive...

Elle fait la moue. Liz me sourit et m'informe :

- Elle en a déjà pris deux tasses avant de venir te réveiller.

Comme Charlie s'impatiente, elle part directement dans la chambre de Thomas. Mes lèvres se retroussent. Je sens que son réveil va être tout aussi brutal que le mien. Dix minutes plus tard, nous sommes enfin au complet, tous les cadeaux au pied du sapin. Charlie ne perds pas plus de temps et va directement chercher son du. Ses yeux pétillent lorsqu'elle découvre ce qu'elle a reçu : différents ustensiles de cuisine dont je ne serais pas fichue de dire à quoi ils servent, de la part de Thomas. Liz et Matthieu lui ont offert un saut à l'élastique. Quant à moi, je lui ai trouvé un stage dans une grande pâtisserie et elle semble aux anges.

Liz a eu droit à une panoplie d'huiles essentielles de ma part, un massage par Charlie et Thomas et un magnifique collier de la part de son copain. Elle semble ravie. Matthieu, lui, pousse un petit cri de joie en déballant ses places de concert que nous avons réservé avec mes coéquipiers lyonnais. Sa chérie lui a généreusement offert un week-end en amoureux à Venise. Lorsque Thomas aperçoit le titre des livres que je lui ai offert il éclate de rire : « L'humour pour les nuls » et « Comment avoir des muscles pour les nuls ». Il va régulièrement à la salle et on peut dire que ça fonctionne déjà.

- Si t'as envie de matter Alice, suffit de demander... plaisante-t-il.

Mes amis lui ont offert des équipements sportifs qu'il a déjà envie d'essayer. Pour ma part, Liz m'a pris de quoi dessiner avec de nouveaux calepins et des crayons précis. J'adore, c'est parfait. Matthieu m'a dégoté une combinaison de pyjama trop bien où je suis un panda. Je ris et lui tape dans la main. Il sait à quel point j'aime être en mode douillet. Je suis très émue quand je regarde le cadeau que Thomas m'a fait. C'est un bracelet discret avec juste une petite pierre bleu clair au milieu. Il sait que c'est ma couleur préférée et je trouve vraiment le bijou très joli. Je lui souris, reconnaissante et il me fait un clin d'œil. Enfin, Charlie me tend le dernier paquet. Elle est presque aussi excitée que quand elle déballait ses cadeaux.

- J'ai mis beaucoup de temps à le faire, j'espère que ça va te plaire !

Je retire l'emballage et ma gorge se sert. C'est un grand livre à l'origine vierge dans lequel elle a collé toutes les photos de nous deux depuis que nous nous connaissons. A côté elle a mis quelques annotations qui me font rire et je regarde avec nostalgie nos visages plus juvéniles. On nous voit dans toutes sortes de situations et d'endroits.

- C'est génial, merci...

Elle sourit et je la prends dans mes bras pour la remercier. Après les embrassades pour les remerciements et les « joyeux noël » à tout va, nous petit déjeunons face à la montagne. Nous nous séparons quelques instants pour souhaiter de joyeuses fêtes à nos proches. Ma mère décroche à la deuxième sonnerie.

- Ma chérie ! Joyeux Noël ! Alors comment se passent tes vacances ? Ta sœur ne te manque pas trop ? Je n'ai pas encore eu de ses nouvelles mais elle est avec votre père. J'espère que tu manges équilibré, hin ma puce ? Comment va Charlie, fais lui un gros bisou de ma part ! Mais dis-moi, ton travail à la boutique de location n'était pas trop éreintant ? Au fait, Phil te souhaite les meilleurs vœux. Tu ne devineras jamais qui j'ai croisé hier, chez le traiteur ! Madame Mouline, ta maîtresse de CM1 !

J'ai coupé ma respiration tout le temps de sa tirade. Ma mère parle beaucoup. Sans s'arrêter. Elle doit adorer ça. Ce doit être pour cette raison que c'est une grande avocate, elle a de la rhétorique. Je crois que nous lui manquons un peu trop, ma sœur et moi, maintenant que nous sommes loin d'elle. Nous prenons régulièrement de nos nouvelles et dès que nos emplois du temps le permettent, nous nous rendons visite. Mais ce n'est plus comme avant, lorsque nous pouvions nous voir tous les jours. Heureusement, elle a Philippe avec elle, contrairement à papa qui vit seul, même s'il est d'avantage renfermé.

- Heu... oui, ça alors c'est dingue ! Madame Mouline, qui l'aurait cru ? Joyeux Noël à vous aussi !

J'ai déjà oublié la moitié de ce qu'elle m'a raconté. Nous discutons une dizaine de minutes, le temps d'être à jour au niveau des nouvelles familiales. Finalement, elle m'embrasse et nous raccrochons. J'appelle ensuite, chez moi, où se trouve ma sœur et mon père. Cela me fait plaisir de parler avec eux, même si j'ai eu ma sœur il y a peu au téléphone. Papa semble en forme et me raconte différentes anecdotes de son travail.

Lorsque j'ai terminé toutes mes conversations, j'ai à nouveau envie de manger. Devinez quoi ? Du chocolat, bingo ! J'ouvre un peu tous les placards avant de jeter mon dévolu sur un gâteau enrobé au chocolat. Si ma maman me voyait, elle me taperait sur les doigts. Heureusement, ma maman n'est pas là. Vive l'autonomie.

Dehors il recommence à neiger. Elizabeth me rejoint, elle a revêtu un legging et commence à faire des positions bizarres dans le salon. Ah oui, son yoga. Comme je ne suis absolument pas souple, je la regarde se désarticuler et se tordre dans tous les sens, les sourcils froncés et mon fidèle gâteau en main. Eh bien écoute, si ça la détend, soit.

Thomas nous rejoint, fraichement lavé. Il s'est rasé de prêt et ses petits cheveux noirs frisés sont encore tout mouillés. Il me voit en train de manger et ricane.

- On a fini de déjeuner il n'y a même pas trente minutes, ne me dis pas que tu avais déjà faim...

Je hausse les épaules.

- C'est l'appel du sucre.

- Ca me fait penser aux sablés de Noël qu'on voit à la télé ou dans les marchés. Ceux en forme de sapin ou de bonhomme en pain d'épice avec leur nappage glacé, intervient Liz, la tête en bas.

- Oh ! je m'exclame en ouvrant les yeux. Et si on en faisait ?

- Je ne m'appelle pas Charlie ! proteste aussitôt Thomas. Par contre, je serai ravi de les manger, moi.

Comme c'est étrange. Je me lève et commence à chercher quelques recettes sur internet. Lorsque j'en trouve une qui me parait convenable, je sors les différents ingrédients. Liz s'est mise à côté de moi. Visiblement, elle veut participer à mes créations culinaires, plus on est fous, plus on rit ! Je trouve la farine et le sucre et sors quelques œufs. Au bout de plusieurs minutes de recherche, je commence à m'impatienter à cause du beurre qui reste introuvable. Charlie débarque de je ne sais où, son portable à la main. Elle devait parler avec son père. Ils sont très proches tous les deux.

- Tu cherches du beurre ? Laisse tomber, tu n'en trouveras pas, j'ai tout finis hier soir pour cuisiner.

Je suis toute déçue, elle me casse dans mon élan, là.

- Ce n'est pas grave, assure Elizabeth, on a qu'à aller en chercher toutes les deux. En route !

Je pars rapidement me préparer. Après avoir enfilé un jean et un gros pull avec un bonhomme de neige et des pompons dessus - encore une fois, c'est noël, je profite de mes excentricités vestimentaires -, je descends en vitesse. Elizabeth m'attend pendant que j'enfile mes bottes de neiges, mon manteau et un bonnet.

Lorsque nous sortons à l'extérieur, des flocons me tombent sur le bout du nez. J'enfonce mes mains dans mes poches et nous marchons dans de grandes foulées en direction du village, tout en discutant. Plus nous avançons, plus j'ai peur qu'il ne neige trop et que mon petit corps s'enfonce dans la neige. J'ai déjà de la difficulté entre chaque pas, pour mettre un pied devant l'autre. Après la démarche du canard en talons aiguilles la veille, voici la démarche du pingouin en bottes de neiges ! Yeah Alice, toujours aussi sexy, tu ne changeras pas. Nous apercevons enfin les maisons et les guirlandes lumineuses et nous pressons en direction du magasin. C'est lorsque nous sommes devant la devanture que nous comprenons notre erreur. C'est férié, et donc fermé. J'ai les bouts des doigts congelés pour rien, génial. Elizabeth, toujours aussi sereine, hausse les épaules et déclare :

- Tant pis, on y retournera demain, au moins on a fait une bonne balade !

- C'est clair, j'approuve avec un peu moins d'entrain.

Nous commençons à faire demi-tour lorsque j'entends quelqu'un me héler.

- Alice !

Surprise je me retourne, mais ne remarque personne. J'ai du halluciner... Je me remets en marche quand j'entends à nouveau mon prénom. Je fais à nouveau volte face mais la rue est toujours aussi déserte.

- Lève la tête !

Je m'exécute et aperçois le visage souriant de James à son balcon. Elizabeth qui se demande sûrement qui c'est, se rapproche de moi.

- Qu'est-ce que vous faites dehors par ce temps là ? Montez ! nous propose mon moniteur de ski avec son sourire colgate.

Comment refuser ?

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