Chapitre 5

Je fais la moue et tends le plus discrètement possible le papier à Charlie afin que nous l'échangions. Elle rit et affiche un grand sourire.

- Alice a été choisie !

Je m'offusque, m'étouffant à moitié avec ma salive. Thomas semble aux anges et en profite pour dandiner son arrière train musclé.

- Désolée, pas pour moi, j'explique en essayant d'imiter un toussotement. Je crois que je suis malade.

- Top, top, top... réfute Matthieu en croisant ses bras, car il considère que manquer à sa parole est le pire des défauts. Monte tes fesses jusqu'au toit et après tu pourras succomber à ta maladie.

Je grommèle.

- Vous êtes vraiment la pire bande d'amis de tous les temps.

Thomas passe un bras par-dessus mon épaule, un sourire jusqu'aux oreilles.

- Allez ma belle... Nous deux sur une luge, serrés l'un contre l'autre... Pas de quoi se plaindre.

- Parles pour toi.

Il me dirige vers les escaliers qui mènent sûrement jusqu'à la trappe, mais je l'arrête.

- Attends. Je veux bien sauter, mais je préfère m'assurer de la taille du tas de neige et de la hauteur du toit avant de risquer ma vie.

Je le contourne et ouvre la grande baie vitrée du salon, qui débouche sur l'extérieur. Elizabeth se trouve juste derrière moi, les sourcils froncés. Elle paraît aussi sceptique que moi. Dehors, il fait déjà nuit et pendant un instant, je contemple le ciel étoilé. C'est impressionnant. Loin de la pollution lumineuse de la ville, les étoiles ressortent beaucoup plus intensément. Dans le noir, la neige prend une couleur différente, comme fluorescente.

Nous sommes agglutinés sur une petite terrasse en bois. En face de nous, quelques sapins nous séparent de la piste de ski. L'air frai traverse nos pulls et vient piquer ma peau sensible. Je tourne la tête vers la droite et contemple avec soulagement un énorme amoncellement de neige. Il doit bien me dépasser de cinquante centimètres, aussi le tout atteint plus de deux mètres. On dirait un gros tas de coton dans lequel on a envie de s'enfoncer. Mon regard dévie jusqu'au toit. Je déglutis. Au moins cinq mètres séparent la toiture en pente du sol. Je lance un coup d'œil nerveux à Elizabeth. Celle-ci secoue immédiatement le coude de Matthieu pour le convaincre.

- Matt, ça peut être dangereux... murmure-t-elle, les yeux implorants. Evitons les accidents avant d'avoir commencé la semaine.

Malheureusement, le côté téméraire de mon ami à lunette ressort en compagnie de Thomas. Son regard devenu excité, fait des allers-retours entre la neige et le toit.

- Pas de risque, à vue d'œil, ils ne craignent rien. Ils ne vont pas prendre suffisamment de vitesse pour que l'opération devienne dangereuse.

Thomas tape dans ses mains.

- Parfait !

Il a déjà perdu assez de temps comme ça. Il m'attrape par la main et me tire à nouveau à l'intérieur. Sans avoir le temps de protester, je me retrouve déjà à l'étage, devant une trappe qui se situe au fond du couloir. Elle est au plafond et se remarque à peine. Thomas tire sur la languette et une échelle menant aux combles apparait. Génial, les cours de gymnastique commencent. Il me lance un sourire malicieux.

- A toi l'honneur.

Je lui tire la langue et appuie tant bien que mal mon pied sur le premier échelon qui est trop surélevé pour moi. Après un petit effort, je parviens à grimper le reste des marches.

- Tu viens ? je m'assure en jetant un coup d'œil à Thomas encore en bas.

- Je profite de la vue.

Je rêve ou il observe mon postérieur ? Je rumine et m'enfonce dans la pièce plongée dans l'obscurité. Un instant plus tard, Thomas se retrouve à mes côtés. Il trouve un interrupteur qui éclaire des cartons vides et ou encore des meubles inutiles. Je remarque que mon ami a désormais une luge coincée sous le bras et lui lance un regard interrogateur. Je ne l'ai pas vu partir la prendre. Il m'explique que Matthieu vient de lui ramener. Après avoir pointé du doigt un velux, il s'avance. La fenêtre est recouverte de neige, ce qui nous empêche de la voir de l'extérieur. Il s'approche et pousse aussi fort qu'il peut pour la débloquer. La neige pèse lourd c'est bien connu. Je souffle, soulagée.

- Comme c'est dommage... Une prochaine fois peut-être ?

Je me redirige vers l'échelle et entends le bruit particulier d'une ouverture, suivit de près par le cri de victoire de Thomas. Gé-nial. L'espace qu'il a créé est juste assez large pour faire passer un corps d'adulte. Il frémit de joie et me lance un regard euphorique. Avant que je n'aie le temps de le convaincre de faire demi-tour, il s'engouffre dans la brèche et le voilà dehors. Les combles se sont rafraichis. Je m'avance, incertaine, et passe ma tête à l'extérieur. Je suis bien obligée d'admettre que la vue vaut le détour... La montagne se dresse, majestueuse. Seulement éclairée par des centaines de petits chalets et des sapins blancs. Le regard perdu dans le vague, je ne me rends même pas compte que mes mouvements m'ont menée à l'extérieur.... Jusqu'au moment où je comprends à quel point le sol est loin. Je pousse un petit cri de frayeur et me rattache à la seule chose à proximité : le mollet de Thomas. Celui-ci se débat en riant, ce qui nous déstabilise.

- T'es folle ! Ca me chatouille les mollets.

Il est assis sur le toit, les fesses dans la neige, tout comme moi. Je suis tout sauf rassurée, contrairement à lui qui semble ravi de se trouver ici.

- Finissons-en, au point où on en est ! lâchai-je les yeux écarquillés, et toujours aussi crispée.

Thomas se relève, pas le moins du monde intimidé par les hauteurs. Il positionne la luge en direction du tas de neige qui a l'air maintenant minuscule, et se place à l'arrière. Il se retient en enfonçant dans la neige, ses pieds qui prennent appui sur la toiture. En bas, on entend Charlie, Matthieu et Elizabeth qui nous hèlent. Je tremble de peur et de froid. Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi ne suis-je pas bien tranquillement au chaud en train de manger une sucrerie ? Thomas, comprenant ma peur, m'attrape le bras de façon rassurante et me positionne entre ses jambes. L'inclinaison me semble excessive, et je décide de fermer les yeux. Le souvenir de la contemplation du paysage est bien loin derrière moi. J'ai vraiment peur de déraper mais ma gorge, nouée par l'angoisse, m'empêche de lui faire part de mes craintes.

- Tout va bien se passer, tu vas voir ! glisse-t-il à mon oreille.

Je suis bien forcée de rouvrir les yeux quand je sens qu'il va retirer ses pieds. Un cri étouffé sort de ma gorge.

- Prête à t'envoyer en l'air avec moi ?

Comment trouve-t-il le temps de faire des jeux de mots dans des moments pareils ? Et il lâche prise. Et je hurle. Très fort. La luge commence à glisser, d'abord lentement, puis prend de la vitesse. Le vent fouette mes cheveux et je vois à peine la neige qui se rapproche à vue d'œil. Et là, mon ventre se soulève. Je suis dans les airs. Je vole. C'est comme si, un instant, j'étais en apesanteur. Je regarde le monde qui me regarde en retour. Et je ris à gorge déployée. Je m'agrippe à la luge, et pose ma tête contre le torse de Thomas qui lui aussi, rit. Cela se finit bien trop rapidement. La luge s'enfonce tout d'un coup dans la neige, ce qui amortit notre chute. J'ai l'impression d'avoir sauté dans un bac à sable glacé. Le vol plané, qui n'a pourtant duré que quelques secondes semble avoir continué plusieurs minutes. J'aurais aimé que le temps se fige dans les airs. Le cri de Charlie me fait revenir à la réalité.

- Comment c'était ?

Thomas et moi avons la mâchoire crispée à force d'avoir souri.

- Incroyable... j'admets, le cœur battant.

- Héhé ! Mes idées sont toujours fantastiques, ça aide ! se vante Thomas en sortant du trou que nous avons creusé.

Les trois filles grommèlent, mais mon humeur reste légère. Je suis contente qu'on m'ait poussé à le faire. Je ne regrette pas. Affronté le vide à quelque chose de jouissif quand on y est confronté. Alors que nous nous apprêtons à rentrer, Elizabeth se stoppe et fixe un point à l'opposé du tas de neige.

- C'est quoi cette bâche ? demande-telle à Charlie.

- Le jacuzzi, madame !

Nous lançons tous les quatre un cri de joie. Jacuzzi entre amis à la montagne, quoi de mieux ? Charlie et Matthieu prennent la direction des combles. Ils veulent essayer le saut du toit à leur tour. Pour ma part, j'ai eu ma dose d'adrénaline pour la soirée et me pose dans le canapé en compagnie d'Elizabeth, ma blonde préférée. Elle a sorti un livre et semble dévorer les pages. Thomas s'assoit au coin du feu. Je le sens qui me regarde, mais ne dis rien. J'espère qu'il ne va rien s'imaginer entre nous. Le moment que nous venons de partager était amical, point.

Charlie et Matthieu reviennent quelques minutes plus tard, rieurs. Mon amie part chercher ses cigarettes pendant que Matthieu pose un baiser sur le front de sa copine. Leur complicité me fait sourire. La grande rousse réapparait et part à nouveau dehors, suivie par Matthieu. Ce sont les deux seuls fumeurs. Thomas fait trop attention à son corps et à ses capacités sportives pour infester ses poumons. Elizabeth est sévèrement contre et tente toujours de convaincre Matthieu d'arrêter, sans succès. Moi, je ne supporte tout simplement pas l'odeur.

Je me lève et décide de m'atteler à la préparation du repas. Thomas remarque que je me suis mise au travail et vient immédiatement m'aider. Je commence à faire cuire du riz et des poireaux pendant qu'il prépare la viande. Elizabeth nous rejoint, après avoir mis la musique à fond et en profite pour mettre la table. Nous commençons à chanter à tue-tête, connaissant la moitié des paroles. La chanson est rythmée et lorsque Matthieu réapparait, il entraine Elizabeth au milieu du salon et la fait danser. Ils se regardent, les yeux dans les yeux en souriant. Charlie nous rejoint en se trémoussant et s'active derrière les fourneaux. La cuisine et elle, c'est une grande histoire d'amour.

Thomas part décapsuler quelques bières et nous nous installons tous autour du plan de travail, la mine réjouie. Nous nous lançons des anecdotes, des piques pour se taquiner et les éclats de rires continuent de fuser lorsque nous passons à table. Charlie a préparé une sauce délicieuse pour accompagner le riz et les poireaux, nous la complimentons vivement. J'espère sincèrement que son rêve d'ouvrir un restaurant va se réaliser. Elle en a les capacités. Elizabeth, ne touche pas à la viande. Elle est végétarienne depuis ses dix ans, jour où elle a regardé un reportage sur l'élevage des poulets.

La soirée se poursuit plus calmement, jusqu'au moment où je reçois un appel de ma sœur jumelle, Mathilde. Nous sommes d'autant plus proches, depuis que nos parents se sont séparés, il y a de cela cinq ans en arrière. Je m'excuse auprès des autres et pars dans ma chambre afin d'être plus au calme. Je décroche.

- Hey ! je murmure en m'allongeant sur mon lit.

- Tu sais que tu es une grosse chanceuse ? commence-t-elle.

- Eh oui, assume tes actes. C'est toi qui as décidé de rester à Lyon.

Je l'entends soupirer.

- Oui, mais l'appartement est vide sans Charlie et toi. Heureusement que papa arrive demain.

Bruno Dubois, mon père, policier dans la cinquantaine, bedonnant et ayant du mal à refaire sa vie depuis le divorce. Il avait décidé de quitter son appartement parisien pour rendre visite à ma sœur lors des fêtes. Ma mère, Claire, grande avocate depuis plus de vingt ans, restait avec son nouveau compagnon Philippe, en Bretagne, région dans laquelle nous avions grandis ma sœur et moi. Je me gratte le front. C'est la première année où je passe Noël loin de Mathilde. J'ai conscience que ça va me faire tout drôle. Elle doit penser à la même chose que moi car je l'entends claquer sa langue contre son palais. Elle fait toujours ça quand quelque chose l'agace.

- Profite bien dans ce cas, je déclare. Tu as décidé de me téléphoner une dernière fois avant ma mort ? On commence le ski demain.

- Promis, je te ferai un éloge funèbre du tonnerre si tu meurs ! assure-t-elle en riant.

Nous parlons dix minutes supplémentaires en prenant soin d'éviter le sujet « Matthieu ». Ma sœur est un peu comme une partie de moi. Nous ne pouvons pas rester bien longtemps sans prendre de nos nouvelles. Pourtant, nos caractères sont assez différents. Mathilde aime être proche des gens et leur venir en aide, tandis que je préfère m'amuser et partir loin de tout. Enfin, nous raccrochons. Je jette un coup d'œil à mon portable. Il n'est que 21 heures 30, pourtant, je suis exténuée.

Je redescends dans le salon et reprends part à la discussion de mes amis. Vers minuit, nous décidons d'aller nous coucher. Demain, nous nous levons tôt pour être sur les pistes. Je prends une douche chaude qui détend mes muscles et me recouvre de ma couette moelleuse. Quelques temps plus tard, je suis profondément endormie.

Je ne me suis jamais posé la question de ce que pouvait être la pire sensation au monde pour moi. Dans la liste figureraient : se cogner le petit orteil contre un meuble. Ou encore : trouver un paquet de gâteaux au chocolat vide. Ces petits détails me semblent désormais insignifiants, après avoir vécu l'expérience traumatisante du seau d'eau glacée au réveil. Instinctivement, je me redresse, trempée jusqu'aux os et frissonnante, les yeux écarquillés et me retrouve face à Charlie et Thomas, hilares. Le père Noël me priverait sûrement de cadeaux pendant plusieurs années s'il savait les pensées meurtrières qui me traversent actuellement l'esprit.

Les fêtes de fin d'année... Quelle ambiance magique... C'est le moment où tout le monde se réunit, l'instant où l'on partage. Je me lève d'un bond et pars asséner un coup de pieds aux fesses à chacun. Ces deux idiots me regarde, morts de rire, tandis que je dégouline. Je fulmine et pars m'enfermer dans la douche.

Évidemment, je n'ai rien d'autre qu'une serviette pour me recouvrir lorsque je ressors après une douche bien chaude. Thomas siffle en me voyant traverser le couloir. Je lui fais un joli doigt d'honneur en le fusillant du regard, tandis qu'il m'envoie un baiser.

Je jette un coup d'œil au réveil. Huit heures et demie. J'attrape un legging, un pull et mon pantalon de ski après avoir enfilé mes sous-vêtements. Mon dieu, je ne comprends pas comment les gens ne sont pas découragés, rien qu'en enfilant tout ça. Une fois prête, je défais mes draps trempés, pars les mettre à sécher et éponge le sol. Je redescends finalement dans la pièce à vivre. Tout le monde est là sauf Matthieu. Ils sont tous en tenue de neige. Elizabeth me dit bonjour pendant qu'elle sirote tranquillement son thé. Les autres ont du café autour d'eux. Je m'approche et m'en sers une tasse donnant un coup sur la tête de Charlie !

- Aïe ! Fais gaffe, grogne-t-elle en se massant le crâne.

- Oh mais c'était volontaire. Tu as eu peur que je me déshydrate au cours de la nuit, pour cet afflux d'eau de bon matin ?

Elle ricane en attrapant le pot de confiture de fraises.

- Je m'assurais juste que tu ne manques pas ton premier jour sur les pistes.

Je lève les yeux au ciel pendant que je m'assois sur la chaise à côté d'Elizabeth. J'aime le petit déjeuner. Si on le pouvait, tous mes repas seraient des petits déjeuners. J'attrape une tranche de brioche, peut-être un peu plus, et les savoure. Il faut que je prenne des forces avant le carnage skiable qui m'attend.

Matthieu apparaît à la porte qui mène au garage. Son visage démontre son excitation. Son bonnet et son masque sont déjà posés sur son crâne. Il porte même ses chaussures de snowboard.

- Encore en train de manger ? se plaint-il en s'installant à table. Il a neigé cette nuit, la neige doit être super bonne !

Elizabeth lève les yeux au ciel.

- Il est levé depuis sept heures ce matin, donnez-lui un somnifère je n'en peux plus.

Il lui fait un clin d'œil et se remet debout.

- En route ! La montagne nous attend !

J'engloutis un dernier pain au chocolat et me lève. Nous nous activons au débarrassage de table et j'en profite pour récupérer un paquet de bonbons dans le placard. On ne sait jamais... Au cas où quelqu'un ferait un malaise sur les pistes...

Les dix minutes suivantes, tout le monde se croise dans le chalet, dans un tourbillon de couleur. Personne ne veut oublier ses gants, ses lunettes, des mouchoirs, un stick à lèvres... Je commence à stresser. J'ai l'impression d'être un oignon géant avec toutes mes couches de vêtements. Pas de doute, je vais rouler comme une boule sur les pistes. Je pars dans le garage et enfile à contre cœur les bottes de ski. Matthieu semble rire en voyant ma technique mais Elizabeth a pitié de moi et vient m'aider. Quand nous sommes tous les cinq prêts à partir, Thomas ouvre la porte du garage et la luminosité extérieure m'éblouit immédiatement.

Je prends une paire de ski et des bâtons et avance jusqu'au dehors en claudiquant. Il faut contourner le chalet et pour être face aux pistes. Notre petit groupe s'avance avec entrain. Je regarde comment chacun est habillé pour être sûre des les repérer plus tard. Elizabeth a un blouson jaune qui s'accorde avec ses cheveux blonds. Parfait une balise. Celui de Matthieu est bleu marine et Charlie en porte un blanc. Thomas a une combinaison de toutes les couleurs qui est assez ridicule. Quand je lui fais part de mon avis, il s'offusque en m'informant que c'est à la pointe de la mode. Ah. Quant à moi, ma doudoune est toute rouge. J'ai l'impression d'être un pompier prêt à intervenir.

Nous atteignons le devant de la piste. En contre bas, un télésiège est déjà en marche, prêt à nous accueillir. Je regarde Elizabeth défaire ses skis et les poser au sol. Elle tape ses pieds contre ses bâtons pour enlever le surplus de neige et emboîte ses chaussures à ses skis. Après avoir suivi la méthode, je tente de faire de même. Je tangue légèrement et essaye d'attacher le tout. L'espace est trop large, ça ne marche pas.

- Mais c'est quoi ce système ? je m'exclame, excédée.

Derrière moi, Charlie ricane. Je me retourne. Elle a les bras croisés et me fixe, amusée. Ses skis sont toujours plantés à côté d'elle.

- Je me demandais au bout de combien de temps tu allais comprendre que ce n'était pas tes skis, mais visiblement ça ne vient pas ! Je peux les récupérer s'il te plait ?

Je jette un coup d'œil aux skis à mes pieds et rougis. Forcément, c'est problématique.

- Et je pourrais avoir mon bâton, s'il te plait ? demande Thomas.

Effectivement, après vérification, il se trouve que mes bâtons ne font pas du tout la même longueur. Décidemment, ça commence bien. Le miracle finit par se produire, et je suis chaussée. J'ai plutôt l'impression d'être entravée, mais ne préfère pas le faire savoir.

- Rendez-vous au télésiège ! annonce Elizabeth en s'élançant.

Ça y est. Ma première descente est arrivée.

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