7. Satanée bonne femme.
Je l'ai recherché.
Un mois et demi que j'ai quitté New York sans la revoir.
Je regarde une nouvelle fois, la seule photo d'elle que j'ai sur mon téléphone et reste fascinée par la beauté de ses traits, de son regard pourtant ordinaire. Elle possède des yeux marrons tout à fait banals mais qui reflètent cette étincelle qui les rend tout simplement magnifiques, unique.
J'ai enfin eu la chance de voir la totalité du visage de mon inconnue.
Milla Durant, vingt deux ans, un mètre soixante cinq, cinquante huit kilo, brune au yeux marron. De père français, et de mère américaine, elle a vécu jusqu'à ses dix ans en France avant de venir s'installer à Newcastle où son père à trouver une place dans un hôpital en tant que médecin, sa mère est sage femme.
Elle est enfant unique.
Un an après l'obtention de son Baccalauréat, elle décide de quitter son université pour venir continuer ses études d'art et organisation à New-York et se mets en couple avec Austin Miller, un étudiant en droit des affaires sorties major de sa promotion.
[ Austin c'est toi?] Je me rappelle encore de ce prénom dans sa bouche et je ne peux m'empêcher de grimacer de dégoût.
Austin Miller se serait fiancé le quatorze février à Rose-Mary Robinson, la fille unique du procureur Connor Robinson.
Je me rappelle encore du jour où l'enquêteur m'avait remis toutes ces informations là concernant.
J'avais affiché un petit sourire en lisant cette information, il était ambitieux, ça se voyait. Je comprenais maintenant pourquoi elle s'était retrouvée là, seule à attendre un homme qui n'allait jamais venir.
Une semaine à perdre le sommeil, à ressasser les souvenirs de cette nuit dans ses bras.
Cette sacrée bonne femme a forcément dû me lancer un sortilège.
J'avais alors décidé de faire appel à un détective privé pour la retrouver avec la seule information que j'avais sur elle.
Le vrai numéro de la chambre.
26
Personne ne savait où elle était partie, elle semblait n'avoir jamais existé, elle n'a laissé aucune piste.
Le registre de l'aéroport nous a informé qu'elle aurait pris un vol pour Newcastle mais aucune trace d'elle chez ses parents. Rien ne dit qu'elle y soit même passée ou qu'elle y soit restée.
Je n'ai pas pu pousser mes recherches, et puis à quoi bon? Je devais partir, me rendre en Russie pour la construction d'un hôtel haut standing, c'est un partenariat entre l'Empire Aragon et du groupe Al'fa du milliardaire Dimitri Petrov.
C'est notre seul moyen sûr de pénétrer le marché russe sans retomber politique.
J'éteins mon téléphone et le range après avoir soupiré, je cherchais une fiche que mon assistant m'aurait envoyé quand je suis tombé sur elle et ses lèvres roses et charnues, son regard profond et hypnotique entouré de ses longs cils qui lui donne un effet papillon, de biche.
J'entend encore souvent son souffle chaud et ses gémissements au creux de mon oreille.
Ressentant l'étroitesse de mon pantalon à venir, je lâche cette fois ci un lourd soupir enfin de me détendre.
Satanée bonne femme.
- Monsieur Aragon, c'est l'heure de votre réunion. Me dis mon assistant en entrant dans mon nouveau bureau.
- J'arrive. Dis-je en me levant de ma chaise.
Moscou, une très belle ville assez froide, j'y suis pour deux ans et à mon retour je vais devoir me marier.
Je passe une main dans mes cheveux mi long noir avec un dégradé sur les côtés.
Je dois me trouver une candidate potable avant que ma famille ne s'en mêle.
C'est une tradition chez les Aragon, tout héritier au trône doit être marié avant ses trente ans, au risque de voir la succession lui passer sous le nez.
Qui a dit qu'un homme marié est forcément un homme responsable ?
Avoir une relation amoureuse ou un engagement n'est pas signe de stabilité. Mais la société nous impose des mœurs et nous devons vivre avec.
Un héritage vieux de cinq générations. Voilà ce que représente l'empire Aragon, la famille la plus puissante des États-Unis, que dire du monde. Avec une fortune estimée à plusieurs milliards de dollars.
Moi Harris Aragon représente la sixième génération et je dois faire mes preuves.
Je ne suis pas enfant uniquement, loin de là, j'ai un petit frère un peu trop ambitieux et une petite sœur capricieuse.
Alexander Aragon a vingt-cinq ans.
On ne s'entend pas vraiment, que dis je nous sommes rivaux. Il travaille actuellement au côté de mon père et rêve un jour de prendre ma place.
Petit on ne nous apprend pas, à nous aimer les uns les autres mais à respecter le sang qui coule dans nos veines, on nous apprend à être les meilleures peu importe qui se trouve devant nous.
Mais malheureusement pour lui je suis le meilleur.
Sang, Pouvoir, Domination. Respect.
Voilà ce qui caractérise un Aragon.
Mes relations amoureuses, ma vie intime ne font pas partie des tabloïds, car ils ne savent rien, la discrétion est toujours de mise.
Quand on est un Aragon, on a pas droit à l'erreur.
La perfection et rien que la perfection.
Ma sœur, Myriam Aragon, vingt deux ans, reste tout de même mon point faible et le seul être dans cette famille à qui je ressens un quelconque sentiment à défaut de mon grand-père William Aragon qui m'a tout appris.
La réunion avec les représentants de l'État se déroule bien. Au côté de Dimitri Petrov, j'explique la vision que je compte apporter en implantant mon hôtel six étoiles au nord de Moscou.
- Bien, je pense que nous avons fait le point et que tout a été mis au clair. Tonne Dimitri dégageant une assurance sans faille.
- Bien évidemment, monsieur Petrov. C'est toujours un plaisir de faire affaire avec vous. Bienvenue en Russie monsieur Aragon. Conclut le représentant du ministre de l'urbanisation et du territoire.
Nous nous saluons et Dimitri et moi décidons d'aller dîner dans un de ses restaurants préférés.
- Alors comment va Léna? commencé je coupant ainsi le froid qui s'est installé.
- Très bien, d'ailleurs elle t'invite à venir dîner samedi prochain à la maison.
- Je ne manquerais pas.
De son regard gris profond, cet homme possède un charisme incontestable, un pouvoir sans limites. Si je ne le connaissais pas, il m'intimiderait presque, j'ai dit presque parce qu' un Aragon n'a peur de personne.
C'est un ami à père, je l'ai déjà rencontré quelques fois dans le passé.
- Galina a hâte de te revoir. Dit-il en grimaçant.
Je souris à sa remarque, ma petite Galina Petrova, cette jeune fille d'à peine dix huit ans est d'une douceur alarmante. Calme et posé. Elle possède un sens de l'analyse hors du commun. Nous avons déjà passé notre temps à jouer aux échecs et à causer de tout et de rien.
Une belle blonde aux yeux d'un bleu profond, elle est tout simplement magnifique mais trop jeune et trop pure pour ma personne.
En plus si je tentais quelque chose. Alekseï et son père me crusideraient avant même que je n'ai le temps de poser mes doigts sur elle.
Alekseï Petrov son grand frère d'à peine quelques mois, la photocopie de son père.
- Elle est adorable. Lui lancé je. Un regard de Dimitri et je me précipite d'ajouter....Je la considère comme ma petite sœur.
- Bien, nous pouvons commander alors.
Heureusement, j'ai refusé son invitation de m'installer chez lui le temps de l'aménagement de ma maison de fortune pour les deux années à venir. Je me sentirai un peu trop observer à mon goût.
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