64. Dis-moi oui.

Je viens de découvrir que l'habit qui se trouve dans la housse est en fait une robe de mariage, non La robe de mariage.

Après m'être faite maquiller et coiffer, on m'a demandé de revêtir cette longue sertie de perles et d'une traîne époustouflante, j'ai d'abord ris en disant que je n'étais pas la mariée mais en voyant leurs regards super sérieux j'ai commencé à douter.

Alors j'ai crié, beaucoup et j'ai demandé qui était à l'origine de cette farce, si c'était une caméra cachée et elles sont toutes sorties, ne comprenant pas ma réaction.

Vêtue du peignoir qu'elles m'ont forcé à enfiler à mon arrivée, je prend place sur le lit et regarde mes mains.

Elles ont même eu le temps de me faire les ongles.

Si je n'étais pas en plein délire, j'aurais vraiment cru que je me marie aujourd'hui.

Je pense qu'elles m'ont confondues avec Eleanor. D'ailleurs dans quelle suite se trouve t'elle, pourquoi c'est moi qui est sa robe? Je regarde cette robe blanche tellement magnifique en forme de sirène que je suis presque tentée de l'essayer.

Non, je dois la remettre à sa propriétaire, je n'imagine même pas la panique qu'elle peut ressentir.

Je me lève quand on cogne à la porte.

- Entrez. Dis-je en regardant le nouvel arrivant, il est beau dans son smoking trois pièces noires, vraiment beau, il a fait un tour chez le coiffeur, les contours de ses cheveux ont été tracés ainsi que sa barbe. Durant mon inspection, j'évite soigneusement de ne pas regarder ses yeux. J'ai sûrement begué quelques secondes avant de revenir à moi en me raclant la gorge. Ah Harris, Heureusement que tu es là, je pense que les filles se sont trompées de mariée, où est Eleanor? Pour que je puisse lui remettre sa robe, le temps presse. Dis-je en essayant de remettre la robe dans sa housse.

- Elle n'est pas là, et les filles ne se sont pas trompées.

- D'accord, je... quoi? Dis je m'arrêtant subitement. Qu'est ce que tu essaie de me dire? J'évite de le regarder dans les yeux, je refuse de le voir et de ressentir cette douleur qui me ronge depuis des mois.

- J'essaie de te dire que j'ai annulé mon mariage avec Eleanor

- Oh la pauvre, quand, comment, pourquoi, tu l'as fait aujourd'hui? Quel genre d'homme es tu, je... Il ne me laisse pas terminer, je suis en colère et déçu de lui, c'est horrible, on ne fait pas ça. J'ai envie de lui crier dessus.

- Laisse moi parler Milla, tu t'entends? Tu es en colère parce que j'ai annulé mon mariage mais es tu seulement heureuse que je me marie. Dit-il en avançant doucement vers moi.

- Je... je n'ai pas mon mot à dire, c'est ton choix. Dis-je. C'est vrai que je trouve ça horrible mais sachant la personne qui se marie...

- Et si je te donnais le choix, là maintenant, tu choisis pour moi, qu'est ce que me laisserais tu me marié?

- Oui. Dis-je rapidement.

- Regarde moi Milla. Dit il durement, regarde moi dans les yeux.

Je secoue la tête

- Non

- Milla ne m'oblige pas...

Je lève les yeux et les plantes dans ce bleu qui me rend folle, je resiste depuis tellement de temps, il fallait que je tienne encore un peu et comme je n'avais imaginé, mes yeux se remplis de larmes.

- Quoi? C'est bon tu es content? C'est ton délire me voir souffrir? Je m'étais promis de te fuir aujourd'hui, de ne surtout pas pleurer et sourire malgré tout et toi tu débarques avec des questions qui n'ont aucun sens dont et dont tu connais déjà la réponse.

- Alors réponds moi. Dit il ses yeux toujours entrée dans les miens, se rapprochant toujours plus.

Je me retourne et inconsciemment mes mains touchent mes cheveux recouvert de quelques perles.

- Non, biensur que non. Dis je dans un soupire. Je ne veux pas que tu te maries avec elle, mais je....

- Mais rien du tout. Dit il en me retournant et je vois un grand sourire apparaître sur ses lèvres. Félicitations, tu viens de gagner ta place, aujourd'hui c'est ton grand jour...

- Quoi?

- Milla, j'ai annulé mes fiançailles avec Eleanor depuis un moment déjà, les préparatifs que tu organise depuis deux semaines sont celles de ton mariage.

- Mais...

Il dépose ses deux mains sur mon visage et essuie mes larmes qui ont coulé délicatement.

- Tu m'as reproché dernière fois, de m'être pas battu pour toi et aujourd'hui je te demande Milla de m'épouser, aujourd'hui devant nos familles je renonce à mon héritage.

- Mais tu ne peux pas, tu...

- Bien sûr que je peux, je n'ai jamais vécu au dépend de ma famille, j'ai mes propres affaires, c'est juste que ça a toujours été une évidence pour moi, depuis tout petit on me prépare à être le nouveau roi de l'empire mais grâce à toi Milla, tu m'as fait découvrir qu'il y avait beaucoup plus important que la gloire, la richesse, le pouvoir.

- Cette chose existe ? Dis-je les yeux grand ouverts et il sourit avant de me donner une pichenette sur le front.

- Pas une chose, mais une personne et oui elle existe, c'est toi Milla Durand et l'amour que je ressens pour toi. Je veux faire ma vie avec toi, vieillir à tes côtés. Je suis prêt à vivre avec les remords de ne pas avoir pu atteindre mon but ultime mais pas avec le regret de n'avoir pas su saisir ma chance. Epouse moi Milla et fais de moi l'homme le plus chanceux de cette terre, accepte de construire ta vie auprès de moi et de notre fils.

- Harris essaye tu de m'influencer en incluant Wayne dans cet histoire ? Il affiche un petit sourire en coin

- Biensûr que non, si je voulais t'influencer je te dirais que tes parents t'attendent dehors pour te ramener jusqu'au maire .

- Tu n'as pas osé?

- Je suis Aragon Milla, je dois me rassurer de mettre toutes les cartes de mon côté quand je pars en guerre.

- Alors je suis la guerre?

- Non, tu es un territoire à conquérir, une terre fertile où j'ai déjà planté ma première graine et où je compte en planter plusieurs.

- Tu es vraiment entrain de me qualifier de...

- Dis oui, milla Durand, dit oui

- Harris je...

- Je t'aime Milla.

- Je suppose que c'était ta dernière carte? Dis-je en souriant.

- Tu supposes bien. Je le regarde et ses yeux sont maintenant braqués sur mes lèvres attendant chaque mot qui pourra sortir de ma bouche. Je me donne du temps, c'est vrai que je le déteste toujours mais comme je l'aime aussi. Je sais qu'il est entrain de fournir beaucoup d'effort, ce n'est pas son genre d'être patient, de préparer tout ça, juste pour me reconquérir.

- Milla

Je souris encore plus, je lis l'impatience dans ses yeux, bientôt il va exploser

- Ou... je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il plonge sur mes lèvres et m'embrasse sauvagement, ça fait tellement longtemps que je ne peux m'empêcher de gésier de plaisir, enfin. Je voulais dire Non, dis-je à bout de souffle en riant.

- Trop tard, maintenant tu es à moi. Elle a dit oui. Crie t-il et la porte s'ouvre sur mes parents, William, Lory, Tom et Wayne.

- Ils étaient...

- De toute les façons, tu n'avais pas le choix, dit il près de mes oreilles. La chaleur de son souffle m'arrache un délicieux frisson

- Qu'est ce que tu avais prévu si je refusais? Dis-je en le regardant, j'ai l'impression que je ne peux plus m'arrêter de sourire.

Oui je suis heureuse, c'est ça le bonheur ? On dirait bien

- J'allais te kidnapper et nous mariés de force, puis j'allais te forcer à m'aimer.

- Heureusement que j'ai dit oui alors.

- Tu vois tu as dit oui. Dit il en me faisant un smack.

- Tu nous laisse féliciter la futur mariée ? Le bisou c'est devant le maire crétin. Dit William et je souris.

- Tu as fait le bon choix, je suis fière pour vous, s'il ose te faire chier appelle moi, je lui botterais le cul.

- Félicitation ma fille, je n'y croyais pas quand il est venue nous demander ta main.

- Il est venu? Quand, comment. Dis-je en le regardant.

- Il y a plus d'une semaine, mais je te raconterais plus tard, pour l'instant tu dois finir de te préparer, l'heure approche. Dit maman dans les bras de papa qui sourit, mon papa.

Je regarde la montre et il me reste à peine vingt minutes.

- Tout le monde dehors, vous la verrez après le mariage, elle doit se préparer, nous sommes en retard. Crie maman. En mettant les hommes dehors. Toi tu l'entends dehors. Dit-elle à mon père. C'est lui qui m'accompagnera jusqu'au maire.

- Je peux avoir deux papas ? Dis je et tout le monde me regarde. Je voudrais papa, si ça ne te dérange pas que William me conduise aussi, il a été comme un père pour moi.

- Tout ce que tu veux princesse.

William vient me prendre dans ses bras et me dit qu'il m'attend dehors.

Une fois seules, entre nous les femmes, je regarde Lory qui vient se mettre devant moi avec la robe.

- Tu étais au courant depuis le début, tu t'es chargé de tout.

- Bien sûr, je savais que tu l'aimais toujours, alors j'ai tout fait pour que ce jour soit le tiens. Tu le mérite Milla, tu as le droit à ton conte de fée

- Merci beaucoup. Dis je ému.

Ma Lory

- Tu vas finir par abîmer tout ton maquillage, On vas pleurer après, pour l'instant sourit c'est le plus beau jour de ta vie.

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