33. Chaud et froid

Je me suis longtemps posée la question de ce que serait ma vie une fois que j'aurais retrouvé le père de mon fils, l'homme qui a hanté mes nuits tant de fois.

Je me suis demandé ce que je ferais, comment je réagirais mais à aucun moment je n'ai pensé que je vivrais dans la même maison que lui, que l'embrasser réveillerait en moi tant de sentiments contradictoires. 

J'ai envie de le détester, oh que j'en meurt d'envie, sa façon si insolente de s'adresser à moi me rend folle, mais quand je l'ai vue Wayne dans ses bras, assis juste devant moi, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que c'était la plus belle image que j'ai jamais vue. 

Alors j'ai souris. 

Me dire que mon fils connaîtra son père m'a enlevé un énorme poids sur les épaules, car on a beau le nier et jouer les femmes fortes et indépendantes, il arrive toujours un moment où son enfant à besoin de son père, une figure paternelle. Alors c'est à nous de jouer les deux rôles et de lui montrer que même si papa n'est pas là, maman sera toujours là pour lui et qu'elle est prête à assumer les deux rôles ( les lionnes). Mais au fond de nous, nous le savons, que jamais nous ne remplaceront jamais la présence d'un père, comme un père ne remplacera jamais la présence d'une mère. 

C'est ainsi la vie.

Alors avoir réalisé ce petit exploit pour mon fils, avant qu'un jour il ne se rebelle réclamant des réponses. m'allège le cœur.

Maintenant, savoir ce qu'il a prévu pour nous, me terrifie. Je suis bien consciente que ce que nous vivons dans cette maison n'est que temporaire. 

Tout est éphémère 

Alors pourquoi ne pas en profiter?》 Me murmure ma conscience. 

La peur d'être blessé, déçu, de souffrir s'immisce en moi. 

Tant que rien ne se passe entre nous, tant que nous continuons à faire semblant uniquement devant ses parents, à s'ignorer, me protège, mais maintenant ?

Le dîner s'est passé dans la bonne humeur, soulagé de ne pas voir James partir par ma faute, parlant de Nadia, lui suggérant des options pour sa maladie car je sais que je ne suis personne dans cette maison.

Avant de se lever de table, il m'a demandé de le rejoindre dans sa chambre quand j'aurai fini emportant avec lui son fils, me laissant libre mouvement. Ce que je l'en remercie silencieusement.

J'appréhende notre conversation, je sais que c'est en rapport avec ce qui s'est passé plus tôt et je m'attend à être blessé. Alors je stresse

Après avoir nourri Rocky qui est désormais enfermé dans sa cage à cause de la présence de James, j'ai fini la vaisselle qui m'attendait. 

J'ai fait un tour dans la chambre de Nadia pour m'acquérir de sa santé et lui apporter la soupe que je lui avais préparée. 

Ensuite, je monte et cogne avant d'entrer dans la chambre de Harris.

- Ah tu es là. Dit-il coucher sur son lit, wayne à côté de lui.

- Je suis venue prendre le petit pour lui donner sa douche. Dis je mal à l'aise. 

- Ok, bonne nuit champion. Dit-il à Wayne. 

- Je reviens. Dis-je simplement. 

Je récupère mon prince et lui donne sa douche, puis part le coucher. Une fois endormi, je m'en vais également prendre ma douche et me vêtir de mon pyjama qui n'est rien d'autre qu'un grand t-shirt  ample qui m'arrive au-dessus des genoux. 

Je veux me diriger vers sa chambre, nouant mes cheveux en une queue de cheval quand une idée me vient en tête 

Je descends et me dirige vers le frigo où je prend une part de gâteau que j'ai recouvert de crème et remonte avec. 

Je cogne une nouvelle fois dans sa chambre et entre.

Une serviette sur la tête et un jogging au fesse, je peux deviner sans mal qu'il vient également de prendre sa douche.

Mon regard se perd sans le vouloir sur sa musculature quand je l'entend racler sa gorge.

Oh la honte

- C'est pour moi? Dit il en faisant référence à la part de gâteau. 

- Heu oui. Dis je avec un petit sourire 

- Merci. Tu peux le déposer sur la table là-bas.  Il semble avoir oublié la conversation que nous avons eu plus tôt et tant mieux, mon gâteau est délicieux. 

Je le dépose et constate qu'il me détaille à son tour et quand son regard capte le mien, il secoue la tête et lance la serviette sur son lit. 

- Assieds toi, il faut qu'on parle. Dit-il en me montrant le canapé à côté de moi.

Je m'exécute attendant avec une certaine angoisse ce qu'il me réserve, il prend place en face de moi après avoir revêtu un t-shirt et inconsciemment ça me soulage.

Au moins je ne vais me perdre à détailler chacune de ses muscles qui se contracte à chaque mouvement 

- On doit parler de certaines choses. Commence-t-il.

- Je sais que c'était une terrible erreur et qu'on aurait jamais dû… je m'empresse de le dire en le regardant essayant d'être convaincante quand il me coupe. 

- Tu le penses vraiment ? Dit il de manière nonchalante en croisant ses longues jambes. En tout cas moi je ne regrette pas ce qui s'est passé, au contraire.  Il me détaille et s'attarde un peu trop sur mes lèvres, ce qui me met particulièrement mal à l'aise. En fait, je ne voulais pas te parler de ça, mais des miens. Lance t-il un peu soûler

Super je le saoule déjà

- Vos parents...mais je ne… je commence comme ci c'était le seul moyen pour moi de me protéger 

- Milla arrête. Tu n'as plus besoin de me vouvoyer et si tu réessayes, je serais obligé de t'embrasser maintenant que je me souviens du goût de tes lèvres, ça prendra assez de temps, à moins que tu veux passer la nuit ici?

Je secoue la tête pour dire non.

C'est quel genre de question ça, il est fou ma parole.

- Bien. Je voulais te dire qu'à partir de demain, je te libère de tes obligations vis à vis de moi, je vais rencontrer ma future prétendante.

- Quoi! Alors tu n'auras plus besoin de moi? Dis je surprise, je ne m'attendais pas à ça, pas après… 

- Laisse moi terminer et pour répondre à ta question, je n'ai jamais eu besoin de toi Milla, J'avais juste besoin d'un visage à présenter à mes parents, ça pouvait être n'importe qui. Le choc est brutal, pourtant  le savait. Je prend sur moi.

- Mais…

- Je n'ai pas fini Milla, écoute moi attentivement. Comme tu le sais, mes parents veulent que je rencontre la fille de leur ami, ce que je ferai et les connaissant, très rapidement ils annonceront mes fiançailles au média. 

- Tu es entrain de me dire que je vais devoir rentrer chez moi, c'est ça ? Demande-je tremblante, attendant impatiemment la réponse qui tarde à venir. Il me regarde un court instant et la sentence semble sans appel 

- Hors de question tu m'entends, ne prends pas à la légère ce que je t'ai dit quand nous nous sommes embrassés Milla, désormais tu es à moi et jamais je ne te laisserais t'éloigner de moi.

- Je ne comprends pas. Dis-je en baissant les yeux, je veux rentrer chez moi.

- Regarde moi. Tonne-t-il. 

Je lève mes yeux et les entre directement dans les siennes dur, j'ai  l'impression qu'il n'a pas aimé ce que je viens de dire.

- Tu vas continuer à vivre ici, et comme tu l'as souhaité, Nadia ira se faire soigner auprès de sa famille pendant un certain temps. Je lui ai soumis cette proposition au dîner car je voulais que Nadia revoie sa famille avant qu'il ne soit trop tard.

- Je ne comprends pas trop où est la différence avec maintenant. 

- Milla, quand je recevrais de la visite et auprès de ma famille tu seras la nouvelle domestique. Lance-t-il, comme si c'était normal. 

- Je … non,  c'est hors de question. Dis-je en me levant. Je veux rentrer chez moi. Lançais je plus durement. 

Je ne vais pas tout abandonner pour le bon vouloir de monsieur, domestique et puis quoi encore j'ai une vie moi.

Il se lève à son tour et contourne la table qui nous sépare 

- Milla...

- Je ne peux pas, j'ai une vie, un travail, j'ai un fils à élever. 

- Ce n'est plus le tien Milla.  Dit il et mon cœur semble vouloir sortir de ma poitrine.  C'est le nôtre et je le veux près de moi. Si tu t'acharne à vouloir partir, je ferai tout en œuvre pour te l'enlever. 

- Non… je crie. C'est quoi ton putain de problème, tu viens de le dire, dès demain tout sera fini, t'auras une copine, tu retournera à ta vie alors laisse nous tranquille. Je lance hors de moi

- Écoute Milla, je ne reçois presque quasiment pas de visite…

- Je m'en fou. Je tonne et il me regarde comme s' il ne me reconnaissait pas, il n'a pas le droit de me faire ça, non. En plus personne ne te croira que je suis une simple domestique, tes parents, ton frère me connaissent je te rappelle. Dis je sûr de moi.

- D'accord. Dit il résigné, je suis sûr qu'il peut voir la panique dans mes yeux. Peu importe le poste que tu occupes, on pourra toujours dire que j'ai besoin d'une nouvelle décoration et c'est la raison pour laquelle tu es encore là?

- Accepterais-tu que je touche à ton mobilier? Je demande plus doucement 

- Hors de question. 

Je soupire et lui aussi.

- Comprends juste que tout ce que j'essaie de faire c'est de te protéger de ma famille, s'ils apprennent pour Wayne…

- Je suis foutue ?

- Oui

- Alors laisse moi rentrer chez moi, là-bas je serai en sécuri…

- Hors de question. Dit-il à son tour plus durement. Tu ne comprends pas que je ne peux plus te laisser t'éloigner de moi? Tu es à moi Milla, à moi, tu m'appartiens désormais Crie-t-il

- Arrête de dire ça Harris, arrête. Pourquoi, pourquoi hein… demandais je avec la même fougue

Oui pourquoi il prêche le chaud et froid en même temps. Ça n'a pas de sens. Il dit n'avoir jamais eu besoin de moi, puis finit par dire que je l'appartient. Il dit que demain tout sera terminé mais refuse de me laisser partir. 

- Pourquoi tu me fais ça ? Dis-je à bout d' une petite voix que moi même je ne reconnais pas. 

Je veux juste retrouver ma vie 

Un silence s'installe et nos regards ne se lâchent plus, la respiration court j'ai l'impression d'avoir mener un dure combat et quand je n'attend plus de réponse de sa part, il comble les périmètres qui nous séparent et ses lèvres viennent posséder les miennes avec une force qui me fait vaciller mais il me retient et me serre contre lui.

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