17. La proposition

Debout face à moi, la posture droite et le regard impassible, Harry Aragon me regarde, que dire me détaille.

- Bonsoir mademoiselle Durand 

- Monsieur Aragon? Mais qu'est...qu'est-ce qui se passe. Je suis troublée de le savoir là.

- Appelez moi Harris.  Dit il en prenant place sur la chaise libre en face de la mienne. Et si nous dinions?

Harris? Je le regarde stupéfait, je crois bien que le ciel vient de me tomber sur la tête. 

Il regarde à sa gauche et hoche légèrement la tête.  Des serveurs défilent à tour de rôle déposant plusieurs plats sur la table avant de s'en aller. 

- Venez manger Milla, votre repas va se refroidir. 

- Je n'ai encore rien commandé

- Je l'ai fait pour vous.

- Mais…

- Où préférez- vous être nourri?  

Mes yeux s'ouvrent en grand.

- Je n'ai plus faim. Dis-je en prenant la direction de la sortie pendant qu'il se munit d'une fourchette et d'un couteau.

J'arrive à la porte où deux gorilles m'empêche de passer

- Dites leur de me laisser passer. Je lance en regardant ses épaules larges et carrés et ses cheveux coupés court. 

- Ne soyez pas irrespectueuse et acceptez mon invitation.

- Je ne vous connais même pas. Dis-je légèrement boudeuse 

- Vous aurez tout le temps lors de ce dîner, vous ne trouvez pas? Dit il sans une fois m'adresser un regard.

Je finis par soupirer et viens m'assoir face à lui.

- Vous êtes ravissante dans cette robe Milla.

L'entendre prononcer mon nom avec autant de sensualité me fait frémir. Il a une façon de me regarder et de m'appeler qui est différente de son frère

- Et si vous me disiez la raison de votre présence? Je demande en le regardant manger avec tellement d'élégance, cet homme possède un charme fou.

- C'est bien vous commencez à réfléchir. 

- Dites une seule fois que je suis une cruche? Je rétorque

Il me regarde et pour la première fois il sourit. 

- Au grand jamais je n'aurai la prétention de penser cela de vous. 

Pourquoi j'ai l'impression que ça sonne faux venant de lui? 

- Encore heureux. Allez droit au but monsieur "Aragon". 

Jamais au grand jamais je ne l'appellerais par son prénom 

- Mangez s'il vous plaît, vous êtes bien maigre, excès de travail je suppose?.

Je le fusille du regard et à contre cœur j'abdique. Nous mangeons dans un silence total, seuls les couverts faisant office de conversation. Je prends plaisir à goûter un peu de tout. 

Je dois reconnaître que la cuisine est vraiment délicieuse, je demande généralement à être livrer dans ma chambre mais la plupart du temps je mange dehors entre deux courses.

Les différents plats se font enlever une trentaine de minutes plus tard et c'est au tour des desserts qui se font déposer sur toute la table. J'ai beaucoup mangé, je ne suis plus sûr de pouvoir…

- Ouvrez la bouche Milla. Dit une voix rauque pendant que je regarde le dernier serveur s'en aller. 

Je tourne la tête et une petite cuillère remplie de mousse au chocolat est placée juste devant la bouche.

- Faites aaa.

- Ça suffit. Dis-je en reculant mal à l'aise devant ses yeux rieurs. Soit vous me dites ce qui se passe, soit…

- Vous allez devenir ma petite amie. Lance t-il aussi naturellement possible 

- Quoi?

- Hum c'est délicieux, vous aurez dû goûter. Il retire doucement la petite cuillère de sa bouche et je me pers à l'admirer.

Ressaisis toi Milla

- C'est quoi cette histoire de …

- C'est simple je veux que vous deveniez ma petite amie, du moins pour le moment.

- Non. Je lance. Et puis pourquoi moi?

- Parce que je vous veux. Cette conversation me semble être du déjà vue. J'aurais besoin que vous fassiez semblant le temps que je me trouve une vraie fiancée. 

- Non. Je relance cherchant à me lever mais il arrête ma main poser sur la table et me pose à me rassoir.

- Réfléchissez bien, j'ai besoin de vous car si je me présente célibataire devant mes parents, ils me présenteront sûrement une femme que je voudrais pas.

- Vos histoires de famille ne m'intéressent pas, cherchez une autre, il y a plus de deux milliards de femmes dans ce monde, deux milliards.

-  Refusez vous ma proposition parce que frère vous attire t-il?

- Qu'est ce que… Ma vie privée  ne vous regarde pas.

- Répondez à ma question Milla Durand. Son visage se fait subitement plus dur. 

- Heu non.

- Je ne vous crois pas, il est beau, riche, il pourrait plaire à toutes les filles, en plus vous êtes son genre.

- Et le vôtre? Je tente sans me démonter de ses accusations 

-  Vous vous éloignez du sujet. 

- Je sais tout ça. Dis je lasser. Il a tout du prince charmant, mais voyez vous monsieur Aragon, les hommes comme votre frère ne m'intéressent pas, en plus j'en ai déjà un dans ma vie.

Je regrette à peine sorti de ma bouche ces derniers mots. Qui m'a dit de dire ça? Son regard noir n'arrange rien à la situation, qu'est ce qui lui prends ?

- Son nom, son âge et sa profession? Tonne t-il 

- Ça ne vous regarde pas. Je m'exclame. Et puis quoi encore, vous allez me demander son groupe sanguin?

- Ne me tentez pas Milla,  l'aimez-vous? Dit-il maintenant de manière indifférente.

- De tout mon cœur. Dis-je en pensant à mon petit prince. 

- Alors il n'y a aucun problème que vous fassiez semblant pour moi. Juste quelques mois.

Où est la logique dans ce qu'il raconte ?

- Q…

- Mon frère n'aura aucun scrupules à tout détruire pour vous avoir, quitte à détruire votre si parfait couple. D'après vous pourquoi vous a t'il fait venir ici?

- Pour. ..

- J'ai été informé que vous venez de Newcastle. Je repose ma question, pensez vous que mon frère ne puisse pas avoir le top des décorateurs de New-York?

Je le regarde mais ne dit rien, vu que je me suis posée la même question. Je dois avouer que c'est autre chose qui m'a fait accepter son offre.

- Mon frère ne fera que jouer avec vous puis vous jettera comme une vieille chaussette.

- Et vous? Pourquoi vouloir m'aider, s'il est si diabolique que ça?

- Oh Milla, je ne suis pas le bon samaritain de l'histoire, disons que ce que je vous propose c'est vous protège de lui pour le reste de votre contrat et par la même occasion me rend service. C'est un procédé de commun accord. 

- Rien ne me dit que ce que vous dites est vrai.

- Peut être mais êtes vous prête à prendre le risque? Dit il en buvant une gorgée de son vin rouge. Vous avez jusqu'à demain matin pour me donner votre réponse. 

- Demain, mais c'est trop tôt. 

- Le temps c'est de l'argent et c'est l'argent qui fait tourner le monde. Pour tout vous avouer je ne suis pas quelqu'un de très patient. Dit-il en se levant. Votre réponse déterminera la suite de votre séjour ici. Passez une bonne agréable nuit Milla. Termine il en s'en allant la démarche confiance. 

Dans quoi je me suis encore embarqué?

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