Chapitre 7.
La petite brune était en cuisine, en train d'aider certaines personnes à préparer le repas. Elle n'avait point l'air bien. Elle était pâle et avait des débuts de cernes sous les yeux. Elle ne trouvait plus trop le sommeil. Elle ne mangeait plus le midi. Un petit peu au soir. Juste une ou deux tranches de pain. Elle était comme cela depuis que Soren lui avait parlé méchamment. L'ébène ne voulait plus la voir. Elle était très inquiète pour son frère. La gentillesse n'existait plus. Nymouria était malheureuse. Elle avait mal. Mal au cœur. Elle pensait qu'il était abîmé. Elle se demandait comment il arrivait encore à battre après les sèches paroles qu'avait prononcé sa princesse. Elle avait enfin atteint ses dix ans. A cet âge, les enfants devraient être épanouis. Ce n'était point du tout son cas. Elle broyait du noir. Elle n'avait rien fait pour qu'elle soit traitée de la sorte. Elle soupira et apporta la longue cuillère en bois à sa bouche.
-C'est parfait, indiqua la petite brune.
-Génial! sourit le cuisinier à ses côtés. Pourrais-tu apporter le potage dans la soupière? Ce serait fort aimable de ta part.
-Bien sûr.
Elle souleva la marmite à la seule force de ses petits bras et versa le tout dans le récipient en verre.
-Merci beaucoup, ma petite.
Nymouria acquiesça, lui montrant que cela n'était rien. Elle entendit quelqu'un prononcer son nom dans un chuchotement. Elle se tourna vers la personne en question et reconnut Angelora dans l'entrebâillement de la porte. La brune aux yeux verts lui fit signe de la suivre, ce qu'elle fit. Elles se retrouvèrent dans le couloir. Personne n'y était. Elles ne risquaient point de se faire remarquer.
-Tout se passe bien avec la princesse? Tu n'as point l'air bien depuis quelques temps et je ne vous vois jamais ensemble.
-Et c'est maintenant que tu t'en rends compte? pensa-t-elle, au bord des larmes.
Angelora remarqua qu'elle s'apprêtait à pleurer et la prit dans ses bras.
-Ne t'inquiète point. Cela va s'arranger.
Des pas rapides se rapprochèrent d'elles. Elles ne firent point très attention. Nymouria sanglotait dans les bras d'Angel' qui essayait tant bien que mal de la réconforter. Les pas s'arrêtèrent brusquement à quelques mètres d'elles. Les deux brunes se tournèrent vers la personne en question. Les yeux rouges de la personne étaient grands ouverts. C'était bel et bien Soren. Elle était mal. Elle ne savait point pourquoi mais elle sentit son cœur se tordre un peu plus. Elle venait d'apprendre la terrible nouvelle à propos de son frère et désormais, ce fut au tour de Nymouria de la blesser. La voir dans les bras d'une autre l'insupportait. Elle recula d'un pas et s'en alla à toutes jambes. Son cœur se faisait douloureux. Elle s'enferma dans sa chambre et s'écroula sur son lit. Elle referma ses poings sur ses draps et évacua toute la douleur qu'elle pouvait ressentir. Elle était partie chercher du réconfort auprès de sa brune préférée après sa visite dans la chambre de son frère mais lorsqu'elle l'a vue dans les bras d'Angelora... Ses pleurs redoublèrent. Elle avait mal. Tellement mal. Pourquoi les pires choses lui étaient tombées dessus sans aucune raison? Elle n'avait rien fait de mal. Elle avait toujours su faire le bien autour d'elle. Pourquoi les pires méchancetés s'étaient retournées contre elle?
Après de longues minutes à se morfondre, elle sortit de son lit et elle se dirigea vers sa coiffeuse d'un pas lent. Elle se regarda dans la glace. Elle avait les yeux plus rouges que d'habitude et ses joues étaient humides. Son regard n'était point emplit de tristesse. Il montrait de la haine. Elle voulait se venger. Elle n'allait point laisser Angelora impunie.
-Je vais te faire guillotiner... Nymouria n'appartient qu'à une seule et unique personne. Moi.
Elle serra les poings et baissa la tête.
-Je t'aime plus que tout, Nymouria... Ne me laisse point avec cette fille...
Nymouria était toujours dans les bras de son amie. Elle était gentille de lui prêter son épaule pour pleurer. Elle s'était accrochée à sa tunique comme pour lui dire ne point la laisser. Elle avait besoin de la présence de quelqu'un qu'elle aimait beaucoup. Même si la personne idéale aurait été Soren, elle était très bien avec Angel'. Elle finit par se calmer et la remercia.
-Si tu as besoin de parler, sache que je suis là.
-Merci beaucoup, Angel'.
-De rien. Bon, ce n'est point tout mais j'ai du pain sur la planche. A la prochaine!
Elles se séparèrent. Angelora partit en cuisine alors que Nymouria alla se balader dans les couloirs. Elle n'avait plus rien à faire. Elle pouvait en profiter. Elle déambula tranquillement, un petit sourire aux lèvres. Elle se demanda comment allait Frigiel. Elle n'avait plus de nouvelle de lui depuis deux ans. Une porte s'ouvrit et la personne qui en sortit heurta Nymou'. La brune lâcha un juron et regarda la personne. C'était Soren. Elles furent toutes deux étonnées de se retrouver. Et la servante fut encore plus surprise lorsque sa princesse lui sauta au cou. Elle ne s'attendait point à un tel acte de sa part. Quelque chose de mouillé tomba dans son cou. Elle frémit à ce contact froid. Pourquoi sa princesse pleurait? Elle resserra son étreinte, se forçant à ne point pleurer aussi.
-Je... Promets-moi...que...tu ne me laisseras pl...plus tomber...
Nymouria ne comprenait point. C'était elle qui l'avait lâchement abandonnée. Elle la prit par les épaules et l'éloigna.
-C'est toi qui est partie, Soren. Je n'ai rien fait pour m'éloigner de toi.
-Ce n'est point vrai! C'est à partir du moment où ils ont installé mon frère dans sa chambre que tu as arrêté de m'adresser la parole!
-Lorsque je te voyais au loin, tu m'ignorais et tu partais dans la chambre du prince. Je ne te voyais plus! Tu ne me regardais plus! Je souffrais alors que tu me laissais seule!
-Mais point du tout! Tu me regardais noir! Je pensais que tu me faisais la tête! J'ai arrêté de te parler parce que je ne voulais point me battre avec toi!
Elles comprirent alors qu'elles étaient victimes d'un quiproquo. Elles se reprirent dans les bras et s'excusèrent mille et une fois. Elles avaient coupé tout contact pour une simple petite "bêtise". Elles se promirent de ne plus se séparer, afin de rester les meilleures amies pour la vie.
Qui aurait cru qu'elles ne tiendraient point leur promesse?
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