Chapitre 5.
-Prince Frigiel? J'ai besoin de vous parler.
Angelora était devant la porte de la chambre du châtain. Elle venait de toquer à cette dernière mais aucune réponse. Elle frappa une seconde fois.
-Prince Fr...
La porte vint s'ouvrir. Elle crut faire une crise cardiaque. Elle ne s'y attendait point.
-Qui a-t-il, Angelora?
-Je... J'ai quelque chose de très important à vous faire part.
Il arqua un sourcil mais la laissa pénétrer dans ses appartements. Il lui désigna le lit d'un geste de la tête. Elle s'y installa. Il se plaça face à elle et attendit qu'elle lui explique la situation.
-Vous souvenez-vous de cette fois où je vous ai trouvé inconscient?
Il la regarda froidement.
-Je t'ai dit que je ne voulais plus qu'on en reparle.
-Peut-être, mais j'avais une question à ce sujet.
Il ne comprenait point. Que voulait-elle?
-Est-ce que vous avez fait une autre crise depuis?
Il était vrai qu'il tombait dans l'inconscience de plus en plus fréquemment mais il se réveillait au bout d'une demi-heure. Cela ne méritait point d'intérêt.
-Non, répondit-il simplement.
Angelora le trouvait bien menaçant pour un jeune garçon de onze ans.
-Oh... Je vois. Très bien, alors. Je vais vous laisser...
-Fais donc.
Pendant ce temps, dans la chambre de Soren, la petite Nymouria était endormie dans le lit spacieux. Elle crispa les yeux et les ouvrit. La lumière de la pièce l'éblouit. Elle les referma immédiatement en poussant un grognement. Soren l'entendit et se pencha vers son amie, entourée d'une serviette. La brune rougit en la voyant dans cette "tenue". Elle se redressa et s'éloigna un peu.
-Bonjour, Nymouria! s'exclama la noiraude, les yeux plissés par la joie.
-B...Bonjour... Pourquoi es-tu dans...un tel accoutrement?
-Moi?
Elle se regarda.
-Ah oui! Et bien, je viens de finir de me laver.
Nymouria regarda par la fenêtre. Le soleil était encore haut dans le ciel. Il devait être un peu plus tard que midi.
-Tu en as mis du temps, fit-elle remarquer.
-Eh! Je t'arrête tout de suite! Tu t'es endormie sur moi. Je t'ai séchée, je t'ai habillée et je t'ai traînée jusqu'au lit. Excuse-moi, mais si je n'avais point fait tout cela, je serais déjà prête depuis longtemps!
Elle regarda son corps. Effectivement, elle était habillée d'une petite robe rose pastel lui arrivant à la hauteur de ses genoux. C'était Soren qui l'avait vêtue? Elle rougit. Elle aurait dû rester éveillé! Soren lui sourit et partit vers son armoire. Elle chercha un vêtement à porter. Elle finit par en sortir un. C'était la même tunique que Nymouria mais en bleu marine. Elle alla dans la salle de bains et se changea rapidement. Elle en sortit, un grand sourire ornant son doux visage. Celui qui faisait fondre la petite brune aux yeux clairs. L'ébène la regarda et lui proposa d'aller dans le jardin.
-J'ai envie de jouer!
Nymouria accepta bien évidemment. La princesse aux yeux sangs lui prit la main et l'entraîna vers le vaste extérieur. Elle l'amena dans un lieu que la servante n'avait jamais vu auparavant.
-Une balançoire? demanda la brune.
-Oui! C'est mon petit coin à moi et à mon frère. Je n'ai montré cet endroit à personne, sans te compter.
Elle se sentit honorée. Elle lui faisait confiance, et elle en était très heureuse. La princesse l'attira jusqu'à l'escarpolette et elle s'assit tranquillement.
-Voudrais-tu bien me pousser?
-Bien volontiers!
Elle passa ses mains dans le dos de la jeune demoiselle et la poussa. Elle finit par s'arrêter et la laissa se balancer toute seule. La princesse souriait. Elle aimait sentir l'air glisser dans ses cheveux couleurs cendres. Elle poussait des petits cris de joie alors qu'elle avait l'impression de toucher le ciel. Elle regarda son amie et lui dit, toute pimpante:
-Je vole!
Nymouria rit. Elle la trouvait belle. C'était une très jolie fille. Elle avait quelque chose en elle qui l'avait tout de suite attiré. Elle aimait tellement cette princesse. Celle qui la hantait dans ses rêves. Elle pensait à elle à longueur de journée. Soren arrêta de se balancer et lui proposa de venir sur ses genoux. Elle hésita avant de finalement accepter. Elle s'assit de côté pour l'enlacer par la taille. Elle se collait à elle pour ne point tomber. Elles commencèrent à prendre de l'altitude. Plus le temps passait, plus Nymouria s'agrippait à l'ébène. Puis, un accident bête se produisit: Soren lâcha les cordes et elles se retrouvèrent par terre, Soren étalée sur la brune. La noiraude releva un peu la tête, se retrouvant à quelques centimètres du visage de sa servante. Elles rougirent énormément mais elles ne firent rien pour s'éloigner. Elles étaient toujours dans cette position, se fixant mutuellement. Sans vraiment s'en rendre compte, leurs visages se rapprochèrent petit à petit.
-Tiens, je ne pensais point vous voir ici, dit une voix.
Elles tournèrent la tête vers la personne en question. Soren se leva et aida son amie à se mettre debout, à son tour. La petite brune s'inclina.
-Bonjour, Prince.
-Je ne dérangeais point, j'espère, s'enquit-il, un sourire narquois suspendu aux lèvres.
-Frigiel! Qu'est-ce que tu vas chercher!? s'écria sa sœur, rougissante.
Le châtain se mit à rire.
-Que veux-tu? C'est l'âge qui me fait dire n'importe quoi.
Nymouria sentit une main se glisser dans la sienne. Elle se tourna et vit le visage rayonnant de la princesse. Elle comprit où elle voulait en venir. Elles coururent jusqu'à Frigiel et le touchèrent à l'épaule. Elles s'enfuirent en courant.
-C'est toi le chat! lui indiqua l'ébène.
Frigiel soupira mais il se prit au jeu et les poursuivit. Il courait beaucoup plus vite que les deux demoiselles. Il était à quelques mètres d'elles. Une vague de fatigue le submergea. Il se sentait faible. Il titubait en essayant de les rattraper. Il finit par s'arrêter dans sa course et se laissa tomber au sol. Les deux femelles (Lucy-Gondra: C'est trop bizarre de dire ça!) se retournèrent mais perdirent leur sourire. Elles se rapprochèrent rapidement du prince qui venait de fermer les yeux.
-Frigiel! Frigiel! Réveille-toi! FRIGIEL!!!
La petite noiraude le secoua comme elle le pouvait, alarmée et en pleurs, mais il ne se réveillait point. Elle se retourna vivement vers sa servante qui était choquée devant cette scène.
-Mais qu'est-ce que tu fabriques!? Dépêche-toi!!! Va chercher quelqu'un!!! De l'aide!!!
La brune sursauta au ton qu'elle avait employé. Il était sec. Elle ne lui avait jamais parlé de cette manière. Elle resta à sa place, ne comprenant point pourquoi elle s'en prenait à elle, comme cela.
-DÉPÊCHE-TOI!!!
Elle réagit enfin et courut le plus rapidement qu'elle pouvait jusqu'au château.
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