Chapitre 3.
Les rayons du soleil passèrent à travers la fenêtre et vinrent caresser le doux visage de la jeune princesse. Elle ouvrit les yeux, un sourire scotché aux lèvres. Elle se leva précipitamment du lit et quitta sa chambre en courant. Elle se dirigea vers la pièce où dormait sa servante personnelle adorée. Elle ouvrit la porte et courut jusqu'au lit de la brune. Elle sauta sur elle afin de la réveiller. La pauvre endormie se réveilla en sursaut. Ce qui valut un éclat de rire de la part de la princesse aux cheveux noir corbeau. Nymouria se laissa tomber sur son matelas et ferma les yeux.
-Je suis fatiguée, Princesse... Laissez-moi dormir...
-Mais non! Je veux jouer, moi!
Sur ces mots, Soren se mit à chatouiller sa soumise, la faisant rire, au bord de l'étouffement.
-Pr...Princesse! Arrêtez!
Elle ne semblait pas vouloir obéir. Elle se pencha vers Nymouria, effleurant son oreille et murmura:
-J'arrêterais seulement si tu acceptes quelque chose.
-Tout...Tout ce que vous voulez!
Elle stoppa les chatouilles, laissant une Nymouria essayant de ramener l'air dans ses poumons.
-Première chose: tu dois arrêter de me vouvoyer.
-Mais... Je ne peux pas... Je suis obligée de le faire, sous peine de me faire punir.
-Et bien, dans ce cas, lorsque nous serons que toutes les deux.
La brune accepta. Ce n'était point grand chose.
-Deuxième chose: tu dois arrêter de m'appeler "Princesse".
-Et comment dois-je vous appeler?
La fille des Sebastian fronça les sourcils.
-Qu'est-ce que nous venons de conclure à l'instant?
Des sueurs froides parcoururent le dos de la petite aux yeux bleus.
-Je... Je voulais dire... Comment voudrais-tu que je t'appelle?
Elle retrouva son sourire habituel et lui répondit tout simplement:
-Par mon prénom. Après tout, à quoi sert un nom si ce n'est point pour l'utiliser?
-Très bien, Soren.
-Et dernière chose: ...
Elle avait les joues rouges et elle semblait hésiter à le lui dire.
-Dernière...chose...
Elle déglutit bruyamment. Ce n'était point digne d'une princesse. Mais son attitude habituelle non plus, il fallait l'avouer.
-Je... Tu devras me promettre que nous resterons à tout jamais ensemble.
Nymouria fut stupéfaite face à cette demande. Pourquoi lui demandait-elle une telle chose?
-Bien sûr, Soren. Mais pourquoi?
-P...Pour rien! Allez, debout! Tu dois encore me changer. J'ai faim, moi!
La petite servante soupira alors que la princesse se leva rapidement. Elle quitta la chambre et l'avertit qu'elle l'attendait dans la sienne. Nymouria sortit de son lit et se changea. Elle ne voulait point faire attendre sa princesse. Elle la rejoignit et l'habilla d'une somptueuse robe bleue. Elle lui allait à merveille. Elles sortirent de la grande pièce et elles partirent vers la salle à manger, comme chaque matin. Elle la laissa avec sa famille puis rejoignit les autres serviteurs du château dans la cuisine. Angelora était dans le lot, mais semblait soucieuse. Nymouria partit donc la voir.
-Qui a-t-il, Angel'?
-Rien, rien..., soupira-t-elle, le regard dans le vide.
-Je vois bien que cela ne va point. Tu sais que tu peux tout me d...
-Ce n'est rien, je te dis! s'emporta la brune aux yeux verts.
Les cuisiniers et les autres se tournèrent vers elle, surpris. Elle n'était pas du genre à réagir de la sorte. Elle quitta les lieux, sur les nerfs. Nymouria chercha une explication dans le regard des autres mais aucun d'eux ne semblait savoir ce qui se tramait. La petite avait un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment...
Du côté du buffet, les Sebastian étaient réunies. Le silence était présent. Personne ne semblait vouloir prendre la parole. Ils avaient l'habitude. Ils ne s'échangeaient plus rien depuis quelques temps. Soren, qui avait quatre ans, devait normalement être très attachée à ses parents et donc leur parler sans cesse, mais elle les évitait. Elle n'avait pas envie de les regarder, de leur parler, d'être avec eux, tout simplement. Elle ne suivait point les dires de Nymouria. Certes, elle les aimait, mais elle n'arrivait point à accepter son rang. Elle finit rapidement son assiette et quitta la table.
-Déjà fini? demanda le roi, étonné.
Elle ne se retourna point et s'en alla sans dire un mot. Son père soupira de mécontentement.
-Aurions-nous raté son éducation?
-J'en ai bien peur..., approuva tristement la reine.
Frigiel, quant à lui ne répondit rien. Dans un sens, il comprenait les ressentiments de sa petite sœur mais il était tout de même du côté de ses parents. C'était une fatalité de passer le pouvoir à leur descendance. Et le roi et la reine ne pouvaient rien faire face à cela. Ce n'était point à eux qu'il fallait s'en prendre. Il termina son petit-déjeuner et quitta à son tour la pièce. Il se sentit faible, tout à coup. Il espérait ne point tomber dans les pommes. Il se dirigea vers sa chambre et referma la porte derrière lui. Il s'étala sur son lit et sombra dans un profond sommeil.
Nymouria était partie à la recherche d'Angelora mais aucune trace de son amie. Elle se posait de nombreuses questions. Pourquoi avoir réagit aussi violemment? Pour quelle raison était-elle pensive? Était-ce grave? Pour le savoir, il fallait la retrouver. Où était-elle? Elle alla dans le jardin. Peut-être y était-elle. Elle marcha. Marcha longtemps, cherchant son amie. Elle aperçut une silhouette au loin. Elle s'en approcha, pensant qu'il s'agissait de celle qu'elle recherchait.
Une robe bleue. Des cheveux noirs. Il s'agissait bel et bien de Soren. Que faisait-elle ici? Certes, Nymouria savait pertinemment que c'était un endroit qu'elle appréciait énormément mais elle la pensait dans sa chambre. Elle se rapprocha d'elle. La noiraude ne semblait point s'être aperçue de sa présence. Elle sursauta à l'entente de son nom dans son dos. Elle se tourna pour lui faire face et elle lui sourit, se forçant un minimum.
-Bonjour, Nymouria...
-Tu vas bien, Soren? Tu ne sembles point de bonne humeur.
Elle soupira.
-Ce n'est rien...
Nymouria crut rêver. Qu'avaient-ils tous à être aussi pensifs et à dire que rien ne les préoccupe?
-Si tu le dis.
La brune se plaça à ses côtés et regarda dans les mains de l'ébène. Elle tenait un bouquet constitué de magnifiques roses bleues. Elle se tourna vers sa servante et remarqua qu'elle fixait ses fleurs. Elle sourit légèrement et lui en tendit une.
-Fais attention à ses épines. Je n'ai point envie que tu te blesses.
Nymouria la remercia en la prenant délicatement entre ses doigts, les joues rosées.
Lorsqu'une personne vous offre une rose, cela prouve qu'elle tient beaucoup à vous.
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