Chapitre 15.
-Arrêtez! Vous me faites mal! se plaignit Nymouria qui se faisait maintenir fortement par les bras.
-Boucle-la! cria l'un des deux hommes qui la retenait.
Ils se trouvaient devant le Roi, dans la salle du trône. La jeune brune leva la tête vers l'homme couronné qui la fusillait du regard. Elle sentit un frisson glacial lui parcourir l'échine. Elle n'aimait point du tout ses yeux.
-On m'a raconté ce qui s'est passé. N'en n'aurais-tu point honte?
La servante personnelle de la princesse ne comprenait point où il voulait en venir. Elle n'avait rien fait de mal.
-Je... Quoi donc?
-Ne fais point l'innocente! On m'a compté que tu as embrassé ma fille!
Le cœur de la jeune aux yeux clairs battait la chamade. Elle souvint de ce moment divin. Un petit sourire se dessina sur son visage. Mais une violente claque vint la ramener à la réalité.
-Avoue!
Nymouria se retourna face au Roi, ignorant le garde qui la retenait et qui venait de lui dire cela.
-Pourquoi me reprochez-vous cela? Elle était consentante.
-Cela n'empêche que deux personnes de même sexe ne peuvent point avoir une relation amoureuse!
-Pourquoi cela? demanda-t-elle simplement.
-Parce que cela est mal vu!
Elle soupira. Ce n'était point une vraie réponse.
-Et qu'est-ce que vous allez nous faire? Nous mettre sur le bûcher juste parce que nous nous aimons? Je suis désolée de vous offenser, mais vous n'êtes qu'un royal imbécile.
Face à cette insulte, le Roi perdit les pédales et se leva brusquement de son trône.
-Emmenez-la dans le cachot! Demain, dès l'aube, elle se fera guillotiner devant tout le peuple!
Les deux hommes acquiescèrent et firent ce qu'il dictait. Le grand Sebastian se tourna vers l'un de ses sujets et lui ordonna d'enfermer la princesse dans sa chambre jusqu'à nouvel ordre. Le sujet était brun aux yeux noirs: l'homme qui les avait dénoncées. Il sourit d'un air complice et partit en direction de la chambre de la jeune noiraude. Il entrouvrit la porte pour vérifier si elle s'y trouvait. Effectivement, il la retrouva assise sur son lit. Elle avait entendu le bruit de sa porte qui s'ouvrait. Elle avait donc jeté un coup d'œil. Ayant vu l'homme, elle se précipita sur lui mais il eut le temps de refermer la porte et de l'enfermer. Elle frappa comme une tarée espérant qu'elle s'ouvre. Mais rien n'y faisait, elle était coincée. Elle se dirigea vers sa fenêtre mais elle aussi était fermée. Elle se souvint que ses parents avaient fait en sorte d'interdire cet accès. Elle avait beau essayer de forcer, rien n'y faisait. Elle regarda par cette dernière et vit sa Nymouria se faire emmener. Elle comprit ce qui l'attendait. Elle commença à crier afin que quelqu'un l'entende, en vain.
Elle ne voulait point abandonner, elle frappa dans la porte avec son pied. Elle se résigna à s'asseoir contre le mur. Elle ne put retenir ses larmes. Qu'allait-il leur arriver à elle et à sa chérie? Elle ne voulait point être séparée de sa belle. Ses larmes redoublèrent. Elle n'en pouvait plus de sa vie. C'était trop dur à supporter. Pourquoi était-elle forcée à se marier à un inconnu? Pourquoi était-ce si mal vu d'aimer une personne de même sexe? Pourquoi ne pouvait-elle point faire ce qui lui plaisait? Elle pleurait sa douleur. Si elle pouvait mourir, cela aurait été mieux que tout. Mais elle ne pouvait point abandonner celle qui faisait chavirer son cœur. C'était soit mourir à deux, soit vivre à deux.
Personne n'était venue la nourrir. Cela faisait à peu près dix heures qu'elle était enfermée dans cette vaste pièce bien décorée. Le soleil était sur le point de se coucher. Tout à coup, elle entendit un bruit de l'autre côté de sa chambre. On aurait dit un trousseau de clé. Elle sécha ses larmes à la va-vite et se leva. Elle comprit qu'elle serait enfin libre! La porte s'ouvrit et elle put voir deux beaux yeux verts et une longue chevelure brune.
-Princesse? Il faut faire vite! Ils vont emmener Nymou' d'ici une heure.
Le temps pour arriver sur la place du village, il fallait au moins deux heures de transport. Soren attrapa sa capeline (Lucy-Gondra: J'ai eu un mal de chien pour trouver le nom!) se trouvant à proximité et l'enfila tout en quittant les lieux, suivant la servante.
Elles arrivèrent au niveau des cachots. Angelora était passée en cuisine pour prendre un panier repas. Un garde les stoppa et demanda ce qu'elle faisait là.
-Nous avons pour ordre de donner le repas aux prisonniers.
Il vérifia le contenu du panier et les laissa entrer. Elles cherchèrent la pauvre servante parmi toutes les cellules humides. D'autres prisonniers s'agrippèrent aux barreaux et passèrent leurs bras au travers.
-Nourriture! Nourriture!
Soren n'aimait point trop cet endroit. Ces gens lui faisaient peur.
-Nymou'! s'écria Angelora.
L'ébène arriva à ses côtés puis regarda à travers la cellule et son cœur lui monta à la gorge. Sa pauvre bien-aimée était dans un sale état. Sa beau si clair était recouverte de séquelles. La princesse était en train de péter un câble, intérieurement. Les poignets de la brune étaient liés par des chaînes, tout comme ses pieds. Il n'y avait point de moyen de la libérer sans les clés du gardien. Justement, en parlant du loup, il arriva.
-Mais que faites-vous donc!? Sortez d'ici!
Angelora se leva précipitamment et fonça sur le colosse. Elle lui administra un énorme coup de pied dans les testicules, lui privant de descendance. Il poussa un cri efféminé tout en s'écroulant de douleur sur le sol. La servante attrapa les clés, attachées à sa ceinture et s'empressa d'ouvrir la cellule de son amie. La brune et la noiraude se précipitèrent à l'intérieur. Angel' essaya les nombreuses petites clés afin de libérer Nymouria de ses chaînes. Tandis qu'elle faisait cela, Soren prit le visage de sa chère et tendre amante et l'embrassa passionnément. Elle avait posé ses mains sur sa mâchoire, restant très proche de son visage.
-Nous allons nous en aller. Tu verras. Tout se passera bien. Nous serons unies pour le restant de nos jours, avait-elle prononcé pour la rassurer.
-Mais...et le Royaume? demanda la servante faiblement. Qui s'en occupera?
-Je ne sais point. Mais cela ne sera certainement point moi, sourit l'ébène en capturant de nouveau les lèvres de sa chérie.
Angelora finit ce qu'elle faisait et les deux secouristes soulevèrent la jeune demoiselle en détresse. Elles sortirent des cachots et entendirent des hennissements. Elles regardèrent au loin et virent une calèche. Deux chevaux blancs étaient au repos, mais toujours attachés au véhicule. Elles remarquèrent qu'un homme avec une moustache blonde se dirigeait vers le château. Elles comprirent alors qu'il s'agissait de la personne qui était chargée d'emmener Nymouria sur la place du village.
Elles décidèrent de profiter de l'absence du conducteur pour "emprunter" la calèche. Soren monta et prit les rennes, suivie de Nymouria. Angelora leur sourit. La brune aux yeux bleus déposa délicatement sa tête sur l'épaule de sa princesse et elle se colla un peu plus à elle. Il faisait froid, le soir. Soren, qui était généreuse, lui passa sa capeline. Elle préférait réchauffer sa petite-amie plutôt que de faire l'égoïste et de la laisser mourir de froid. Elles saluèrent Angelora puis la noiraude fit avancer les chevaux. La brune avait un grand sourire aux lèvres et elle les regarda partir, sous le soleil couchant.
-Excusez-moi. Je cherche la princesse Soren. Ne l'auriez-vous point vue?
La jeune fille se tourna vers la voix et crut mourir.
-Alors les Dieux existent réellement? pensa-t-elle.
Un homme blond, de grande taille, qui avait à la place des yeux deux beaux émeraudes. Son pouls s'accéléra, alors que sa température corporelle augmentait dangereusement. Le jeune homme aussi était subjugué par une telle beauté. Il sentait son cœur battre plus fortement dans sa poitrine. Il avait attrapé de légères couleurs au niveau des pommettes.
-Je... Quel est votre nom?
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