PDV Sophie

Environ quatre mois se sont écoulés depuis mon anniversaire. Maman est étrange depuis un certain temps. Elle est nerveuse, je le vois bien. Est-ce à cause de ses autres elfes qui nous cherchent ? Je n'en sais trop rien. Tout ce que je peux dire c'est qu'elle est toujours sur ses gardes.

Il y a une semaine j'ai passé un concours de maths... C'était juste pour m'amuser, je ne m'attends pas à grand-chose par rapport aux résultats. Je marche en direction du collège, les résultats sont affichés en principe dans la cour. Je longe les rues, flânant un peu avant les cours. Cela me détend.

- Sophie ! Attends-nous ! S'exclame une voix féminine. Je me retourne et vois Sarah et Judie arriver.

- Bonjour les filles. Elles me saluent en retour.

- Alors, prêtes pour savoir vos résultats ? Demande Sarah.

- Je n'attends rien de grandiose, avouais-je.  Et vous ?

- J'espère obtenir un bon score. Déclare Judie.

- De même.

- Et si nous allions voir ? Proposais je.

- En avant ! s'exclame Judie en nous attrapant. Elle nous entraîne au milieu de la foule d'élèves. Il m'est impossible de voir le tableau d'affichage. Je tente de m'approcher.

- Regardez la voilà ! S'exclame une fille en me pointant du doigt.

Il y eut alors un grand mouvement et tout le monde se tourna vers moi. Des murmures fusent dans l'air.

- Elle a eu le meilleur score. Et un score historique.

- Jamais personne n'a eu une telle note.

- Comment est-ce possible ?

- Elle a forcément triché.

Je m'approche du panneau. Mon nom figure tout en haut.

- 100% !!! Crie Judie et Sarah en chœur et en me secouant comme un poirier.

- comment est ce possible Sophie ? Comment as tu fait ? Demande Judie.

- Je ... Je ne sais pas, il doit y avoir une erreur.

- Non mademoiselle Browns. Ce sont bien vos résultats. Aucune erreur n'a été commise. Retentit la voix du directeur. Je me retourne en sursaut. Derrière lui se tiennent des journalistes, qui pour certains prennent des photos. La panique monte en moi. Je perds mon calme. Je sens mes jambes vaciller. J'entends à nouveau leurs pensées. Un gros mal de tête s'installe. Mon souffle se fait lourd. J'entends les moqueries de certains, la surprise de d'autres. La prétention de certains. Et toutes les questions qui s'apprêtent à tomber sur moi.

- Sophie ? Sophie ? Tout va bien ? tu es toute pâle. Demande Sarah.

- Je dois rentrer chez moi. Mentis je en me dégageant de la foule qui m'entourait. Je me mets à sprinter. Le plus vite que je puisse. J'entends encore leurs voix, tourner comme un écho dans mon esprit. Les larmes montent, je me sens pitoyable. Je suis pitoyable. Pourquoi ai-je fuis comme ça ? J'aimerai juste disparaître.
J'arrive non loin de chez moi, je passe devant la maison sans pour autant y entrer. Je ne veux pas inquiéter plus maman, elle n'a pas besoin de ça en ce moment. J'arrête ma course sur la plage. Je m'assois sur une dune posant mon sac à côté. Je serre mes genoux contre ma poitrine, posant ma tête sur ces derniers. Les larmes coulent sur mes joues. Je ne les retiens pas. Ma respiration est haletante. Je prends une grande inspiration puis expire doucement. Je recommence plusieurs fois sans pour autant me calmer. Je sentis une main familière se poser sur mon épaule.

- Sophie ? Que se passe t'il ma chérie ? Demande maman.

Je redresse ma tête. Elle s'assit près de moi.

- Je ... Je ne sais pas. J'ai l'air pitoyable n'est ce pas ?

- Ne dis pas cela ma chérie. Tu n'as rien de cela, dit-elle en prenant mon visage entre ses mains, elle sèches mes larmes.

- Dis moi ce qui ne va pas.

- J'ai eu la note la plus haute au concours. Il y avait tellement de monde autour de moi, de bruit, et puis toutes ces personnes qui prenaient des photos. J'entendais à nouveau leurs pensées. Oh maman... J'ai paniquée et je me suis enfuie, je suis lâche. Murmurais je en larme.

Maman me prend dans ses bras me serrant contre elle.

- Sophie... Tu n'as rien de lâche. Tu sais... C'est  normal de paniquer, de s'enfuir, parfois cela est nécessaire.

Elle caresse mon dos. Je commence à me calmer.

- Viens, rentrons à la maison, tu n'es pas obligée d'y retourner aujourd'hui.

- Merci maman.

Je ramasse mon sac et rentrons toutes deux chez nous.