Chapitre 221

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Et dès demain, retrouvez les premiers chapitres de Un souhait pour Noël ! ^.^

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« Tu vois Charlie, commence le chorégraphe d'un ton qui me laisse suspecter qu'il va se foutre de ma gueule, en plus de t'être améliorer en danse, tu as aussi progressé en SVT : ça fait trois semaines que tu ne confonds plus la taille et la hanche.

- Vous en revanche, votre humour ne s'améliore pas, rétorqué-je de façon sarcastique. Vous me l'aviez déjà faite celle-là. Vous vous faites vieux non ?

- Oh Charlie ! m'appelle Suga depuis l'autre bout de la salle où il est assis avec les autres en regardant Kook, Chim et Hobi s'entraîner ensemble. Même d'ici on a pu entendre l'égo de notre chorégraphe se prendre une balle.

- Tais-toi, grogne le principal concerné. Et toi Charlie, pour m'avoir parlé de cette façon, pas de pause avant la demie.

- Mais... Il est dix-neuf heures cinq et en une heure j'ai fait seulement trois pauses ! Je suis épuisée !

- Je trouve que tu as la langue bien pendue pour quelqu'un d'épuisé.

- Et vous, vous avez bien peu d'autorité pour un adulte, c'est pour ça que vous me torturer physiquement ? Vous espérez qu'une faiblesse psychologique s'ensuivra ?

- Exactement, je suis un monstrueux tortionnaire. Allez, au boulot, je veux que tu me montres tes chorées. »

Je m'exécute de peur qu'il ne durcisse encore ma « punition » et enchaîne les mouvements. Il me fixe d'un regard sévère et ne bouge que pour venir m'aider pour ma deuxième chorégraphie, prenant le rôle de Jimin qui s'entraîne encore avec ses deux autres amis pendant que le reste du groupe s'octroie une pause.

« Tu devrais être plus concentrée, conseille-t-il une fois que j'ai terminé ma prestation, tu as une minute et demie de passage pendant laquelle tu chantes et danses, il faut que ça soit absolument parfait, tu n'as pas le droit à l'erreur, même si tu es épuisée tu dois être en mesure d'assurer le show, et je te rappelle que tes chansons sont celles qui seront passées à la fin du concert, alors inévitablement, comme tu es du genre à stresser facilement, tu seras fatiguée.

- Oui mais monter sur scène procure de l'adrénaline alors ça me réveillera.

- Sois prête à toutes les éventualités, il n'y a que de cette façon que tu pourras atteindre le sommet, et pas seulement celui de ta carrière musicale, je parle de tous les sommets : dans tes études, ton travail, ta vie personnelle en général. »

Je comprends là où il veut en venir, et je me contente d'acquiescer sans rien ajouter. Il a beau faire le méchant, me donner des cours en plus et me faire souffrir comme j'ai rarement souffert, je l'aime bien, il est quelqu'un d'attentionné.

« Allez, recommence avant que tes muscles ne refroidissent. Ne te laisse pas ramollir par quelques secondes de repos, au boulot ! »

Après un soupir, je m'exécute docilement, laissant ma fatigue de côté pour me concentrer ; j'en ai encore pour cinq heures, cinq heures avant de quitter définitivement cette salle.

Et quand je suis concentrée le temps passe vite, bien plus que d'habitude, ainsi deux heures plus tard, alors que nous en sommes à la moitié du temps de travail, le chorégraphe nous laisse dix minutes de pause pendant lesquelles Aly va voir Jungkook, Jin et J-Hope qui discutent un peu plus loin. De mon côté, je me laisse tomber sur le plancher, trempée de sueur. Je déteste imaginer que je sens mauvais... et en plus j'ai pas de déo...

Je sursaute en sentant un poids sur mon ventre et quand j'ouvre les yeux, je vois Taehyung, allongé sur le dos, perpendiculaire à moi, la tête confortablement installée au niveau de mon estomac.

« Moi aussi je veux dormir, geint-il en sentant que je commence à bouger.

- C'était nécessaire que ce soit sur mon ventre ?

- Mais... il est tout mignon ton ventre, ça fait un parfait oreiller. En plus quand tu respires, ça monte et ça descend.

- Non mais je rêve tu t'es cru sur un manège ?

- Sur un carrousel, précise-t-il.

- Super, ça me fait une belle jambe.

- Je savais que ça te toucherait.

- Oh tais-toi. »

Alors qu'il commence à se relever, je pose ma paume sur son front et le pousse doucement à venir reposer sa tête sur moi, laissant ensuite ma main vagabonder dans ses cheveux tout doux. Je pourrais passer des heures comme ça, c'est tellement relaxant.

« Ah, on a deux cadavres sur les bras, ironise Yoongi en s'approchant.

- Vu la couleur de ta peau, ça fait trois, rétorqué-je en fermant les yeux.

- ... La ferme Charlie.

- Tu cherches, tu trouves.

- Tu l'influences beaucoup trop Suga, constate V.

- Je le regrette, soupire-t-il, elle commence à devenir aussi violente que moi. Mais où est donc passée sa douceur ?

- Je l'ai entassée au fond de mon petit doigt, plaisanté-je, comme ça elle ne vient pas me déranger.

- Ce petit doigt-là ? demande V en prenant mon auriculaire entre son pouce et son indexe.

- Oui exactement. »

Ses mains soulèvent la mienne devant son visage toujours orienté vers le plafond et, alors qu'il tient encore mon auriculaire entre les doigts, il l'approche de ses lèvres et y dépose un tout petit bisou qui me tire un sourire des plus niais.

« Comme ça ton petit doigt sera encore plus plein de douceur.

- C'est tellement mignon, rigolé-je.

- Tu m'étonnes, grince Suga, je vais aller sur le dos d'une licorne magique dans les toilettes enchantés vomir des arcs-en-ciel, à plus les idiots. »

Et le grincheux de service s'en va de cette manière, nous laissant là à nos sottises.

« Tu nous trouves excessivement mignons toi ? demandé-je tout en restant complètement allongée (sans le voir donc).

- Ouais, répond V, mais moi je trouve ça agréable.

- Pareil. Alors on continue ?

- Carrément. »

Et il le prouve en abandonnant un nouveau baiser sur mon doigt, ce que me fait lâcher un petit éclat de rire. Alors qu'il délaisse mon auriculaire, il prend ma main en entier dans les siennes et la ramène contre son torse, je sens son cœur cogner contre ses côtes.

« Quand il bat trop fort, ça fait mal, souffle Taehyung, et tout ça à cause de toi... Mais demain, quand il arrêtera de battre, ça sera infiniment plus douloureux. »

Mes muscles se crispent brutalement et je sais bien qu'il s'en rend compte puisque c'est à peine quelques secondes plus tard que ses pouces commencent à rouler avec tendresse sur le dos de ma main. Je voudrais lui demander ce que l'on est l'un pour l'autre... mais je ne peux pas, pas maintenant, alors lui et moi nous contentons de rester silencieux tout le reste de notre pause.

Autrement dit, dès qu'il faut reprendre l'entraînement, mes muscles sont complètement endoloris, ils ont eu le temps de refroidir (j'aurais dû faire comme les autres : me lever et marcher) et je fais quelques échauffements en espérant faire passer ça, mais je n'arrive plus à penser à autre chose qu'à V. Depuis quelques jours, j'ai l'impressions que toutes les occasions sont bonnes pour se dire plus ou moins implicitement ce que l'on ressent l'un pour l'autre, et j'ai peur et hâte à la fois de voir sa réaction demain, quand enfin j'aurai le cran de lui avouer tout ce que je ressens pour lui. Le pire je crois, c'est que je continue de me dire que si ça se trouve, V ne ressent rien pour moi, j'ai toujours cette appréhension de m'être bercée d'illusions tout ce temps.

Les répétitions reprennent, je danse avec les garçons et pendant ma deuxième chorégraphie, cet idiot de Jimin s'amuse à me déconcentrer : alors qu'il a ses mains sur mes hanches, mon dos contre son torse (avec pour seules barrières nos t-shirts respectifs) et mes bras ramenés en arrière contre sa nuque, il me souffle à l'oreille, juste assez fort pour que moi seule l'entende en dépit de la musique :

« Imagine que c'est V. »

Et plutôt que d'imaginer que c'est V, mon esprit s'amuse à me remettre en mémoire des images de la nuit que j'ai passée avec lui à essayer d'apprendre cette chorée. Mais mon professionnalisme s'impose et je reste concentrée comme je le peux, enchaînant les pas de façon naturelle. Calme ton cœur Charlie, déjà que le sport le fait palpiter, mais si en plus Jimin s'amuse à me faire devenir dingue, ça va clairement pas le faire...

Dans le miroir, j'ai l'impression de voir non pas les BTS et moi, mais un groupe d'une homogénéité parfaite. On voit encore que c'est moi qui effectue les mouvements les plus raides, mais le fait que l'on soit huit à danser gomme ces petites imperfections, et bouger ainsi, parfaitement en rythme avec les garçons, ça me rend fière comme jamais. Nos mouvements sont les mêmes, j'adore vraiment voir à quel point je me suis améliorée, et surtout j'adore avoir cette sensation que je fais partie de quelque chose comme ça. Ça me donne l'impression que... je ne sais pas... que je suis acceptée parmi eux, et en arrivant, c'était tout ce qui m'effrayait : passer un mois dans un groupe qui ne réussirait jamais à m'apprécier.

Toutes ces craintes se sont vite envolées, et me voilà ici.

Le chorégraphe me prend à part, à l'autre bout de la salle, pour me donner quelques conseils de plus avant de me pousser à m'entraîner, et lors d'une ultime pause, trois quarts d'heure avant la fin, je me dirige vers le groupe et repère Jimin qui s'étire, assis, plié en deux, les jambes tendues avec ses mains qui tiennent ses orteils.

Je m'agenouille juste à côté de lui, attrape ses bras pour le faire lâcher ses petits pieds et je m'assois à califourchon sur ses cuisses, plongeant un regard électrisant dans le sien qui se fait tout de suite timide.

« Alors comme ça tu t'amuses à me déconcentrer pendant les répétitions maintenant ? soufflé-je en penchant vers son oreille. Moi aussi je suis capable de te faire chier tu sais, alors tu ferais mieux de ne pas trop me chercher.

- Pourquoi ? Tu n'aimes pas imaginer que c'est V à ma place ? susurre-t-il. Tu n'aimerais pas que ce soit lui là, en ce moment ?

- Arrête Jimin.

- Qu'est-ce que tu ressens au juste pour lui ?

- Une profonde amitié.

- Ça c'est un profond mensonge... »

Mes mains sur ses épaules, je fais pression en mêlant sans m'en rendre compte douceur et brutalité, si bien qu'il se retrouve plaqué au sol. Son regard amusé me rend faible et je me laisse faiblement choir sur lui qui entoure mon corps de ses bras puissants alors que, comme à mon habitude, je pose mes mains sur son t-shirt au niveau de son torse, sentant malgré le tissu sa peau brûlante.

« Peut-être que tu crois qu'il sait ce que tu ressens, soupire-t-il doucement à mon oreille, mais lui est convaincu qu'il n'est qu'un très bon ami à tes yeux. Je crois qu'il est le seul à ne pas voir à quel point tu tiens à lui.

- Et lui, est-ce qu'il a... des sentiments pour moi ?

- À toi de lui demander, je ne peux pas l'affirmer ou le nier à sa place.

- Il a toujours été si affectueux... comment ne pas douter ?

- Le jour où tu accepteras enfin de lui ouvrir ton cœur, tu sauras. »

Quel idiot ce petit chanteur, il a de la chance que je l'aime autant, lui, son sourire et ses cheveux clairs d'ange.

« Mais c'est pas possible, soupire la voix de Suga depuis le centre de la pièce, à chaque pause tu vas coller quelqu'un ou quoi ?

- Oui c'est prévu, fais gaffe, t'es le prochain sur la liste, Yoongi oppa. »

J'appuie particulièrement sur les deux derniers mots et la réaction ne se fait pas attendre : je crois qu'il vient de s'étouffer en voulant inspirer un peu d'air, parce que je l'entends tousser comme jamais. Je ris et Jimin en fais autant, ce qui pousse son corps à avoir quelques sursauts, c'est drôle.

« Ne m'appelle plus jamais comme ça Charlie ! s'énerve-t-il alors qu'il se remet de ses émotions.

- Promis Yoongi !

- Bon je laisse passer pour cette fois.

- Tu parles, se moque Jimin, si c'est Charlie tu laisses toujours tout passer.

- Non c'est faux, se défend Suga.

- Mais t'inquiète pas, moi je trouve ça mignon.

- Mais je te dis que c'est faux !

- Biens sûr, bien sûr.

- Laisse le sucre tranquille, soupiré-je assez fort pour que Suga m'entende aussi, il va finir par nous faire une crise cardiaque sinon.

- Oh vous me faites chier vous tous, râle le rappeur.

- Même moi ? s'enquiert Jimin.

- Oui surtout toi.

- Ah j'en étais sûr, ça me fait plaisir.

- Petit diable, » rigolé-je en faisant un bisou esquimau à mon Chimchim adoré.

Il se redresse, m'obligeant donc à en faire de même, et, alors que ses bras me tiennent toujours fermement contre lui, il se lève. Par réflexe, j'enroule mes jambes autour de sa taille et pose ma tête contre son cou, mon menton sur son épaule.

« Je veux plus bouger, plaisanté-je alors qu'il est contraint de poser ses mains sous mes cuisses pour s'assurer que je ne tombe pas.

- Je me vois bien danser avec toi accrochée comme ça sur moi, ironise Jimin.

- Je suis sûre que tu adorerais pouvoir danser pendant que je suis contre toi.

- C'est mon rêve depuis qu'on s'est rencontrés... »

Je rigole et, après un baiser sur son cou, je le pousse à me lâcher d'un geste qui lui intime que je veux descendre. Une quarantaine de secondes plus tard, il est temps de se remettre au boulot.


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