Et bon anniversaire à Jin ! <3

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Je somme les deux enfants de retourner jouer ensemble plutôt que de s'amuser à m'ennuyer, et Jimin finit par me lâcher la grappe, de même que V qui se concentre sur leur chorée. Chacun s'entraîne ensuite dans son coin sur deux chorées dont ils m'expliquent qu'il s'agit là de solos qu'ils dansent sur scène en même temps que de chanter... seuls.

« Et vous avez assez de souffle ? m'étonné-je alors qu'ils reprennent leur respiration entre deux chorées, mais vous êtes tarés !

- On est entraînés, nuance, me raille gentiment Jimin.

- Entraînée ou pas je ne pourrais jamais faire quelque chose de semblable, vous n'êtes pas humains...

- V, t'as été démasqué !

- Merde, fallait pas le dire ! » rit Tae en entrant dans son jeu.

Je souris simplement en reportant mon attention sur mon téléphone, me baladant tranquillement sur Twitter tandis que la musique reprend. En fait, ça me donne un fond sonore et l'impression que tout est paisible autour de moi. Les chansons qui retentissent son extrêmement douces, chantées uniquement par Jimin ou V. Concentrée sur ce que je fais, je ne prête pas vraiment attention aux deux chanteurs, entendant pour seule preuve de leur activité leurs chaussures crisser parfois sur le sol. L'après-midi avance et une petite heure avant de devoir aller tous ensemble réviser nos chorégraphies, les garçons terminent leur entraînement, se félicitant l'un et l'autre pour leur amélioration. Chacun leur tour ils prenaient une pause tandis que l'autre faisait sa chorégraphie sous l'œil critique du premier. À plusieurs reprises ils se font des remarques, se donnent l'un l'autre des conseils pour s'améliorer. J'aime les voir s'entraider, ça me donne le sentiment que quand je partirai, eux ils seront toujours souriants comme je les ai connus. Ça me donne la sensation qu'ils seront toujours ceux que j'ai rencontrés, car je veux que ce soit ce qu'ils restent : des garçons heureux capables de surmonter les moments les plus difficiles, même sans moi, même sans Aly, même sans personne pour qu'ils se sentent obligés de se montrer de bonne humeur.

Je veux qu'ils se montrent heureux parce qu'ils le sont, pas parce qu'ils doivent en donner l'impression.

Nous remontons à l'appartement en silence : les deux garçons sont concentrés sur leur téléphone, comme moi, et de fait nous marchons lentement. Je ne reçois plus qu'un seul type de notification de la part de Twitter : celles venant des profils auxquels je suis abonnée, afin d'éviter un surplus de notifs chaque fois que je poste quelque chose sur les réseaux sociaux. Et justement, voilà que la lumière verte se met à clignoter lentement sur mon téléphone, signalant une nouvelle notification. Je vais y jeter un coup d'œil, actualisant par la même occasion mon fil d'actualité, découvrant donc que le post vient des BTS et que sur la photo...

« Jimin ! Pourquoi t'as posté ça ! »

Sa seule réaction, c'est de rire de façon à la fois stupide et diabolique : cet enfant a posté une photo de moi sur mon téléphone, assise au fond de la salle de danse, quelques minutes plus tôt, avec en légende « Voici la façon dont Charlie s'entraîne avec nous pour le concert du 12. :P ». J'ai l'air totalement absente, perdue dans mon monde, et j'ai presque le regard vide. Par chance sur la seconde photo – car en plus il y en a deux – j'ai un petit sourire et on voit que je suis en train d'écrire quelque chose, alors ça me rassure, je me dis qu'au moins je n'ai pas l'air stupide jusqu'au bout.

« Bah quoi, regarde dans les commentaires, se défend Jimin, des fans disent que c'est trop mignon que tu sois en train de sourire pendant que tu réponds à des commentaires.

- Comment ils savent que je leur répondais ? demandé-je en m'arrêtant au milieu des escaliers.

- Parce que sur ton compte on voit qu'à cette heure-là tu répondais à des commentaires, c'est marqué partout sur ton fil d'actualité.

- Ah, oui je suis bête.

- Mais non dis pas ça, intervient V, moi je t'aime comme tu es.

- Oh c'est cute ! sourit Jimin.

- Ouais, ouais... »

Je marmonne mais n'en pense pas un mot : bien sûr que je trouve ça trop cute moi aussi, et je vais finir par le prendre au sens propre si V continue de me faire ce genre de réflexions. Oui enfin bon... vu tout ce qui s'est passé entre nous ces derniers jours, je pense que peux le prendre au sens propre, ou du moins que j'ai des raisons d'avoir des doutes.

Enfin bref Charlie tu divagues !

Je regarde Jimin d'un air dépité et soupire en levant les yeux au plafond tandis que nous montons les dernières marches qui nous séparent de l'appartement. D'un regard, je surprends V sur Twitter en train de regarder les deux photos prises et postées par Jimin, et je vois bien que le jeune chanteur a un petit sourire amusé aux lèvres, c'est adorable.

« Alors comme ça maintenant tu te moques de mes photos ? lancé-je d'un ton taquin en franchissant la porte.

- Pourquoi, ça t'étonne ? rétorque V sur le même ton.

- Non t'as raison, tu te moques tout le temps de moi... »

Je croise les bras sur ma poitrine et prends un air boudeur, me tournant dos à Taetae. Jimin ricane et s'éloigne en direction de la cuisine, sa bouteille vide à la main, tandis que je sens que V vient enrouler ses bras autour de ma taille et déposer son menton sur mon épaule, collant automatiquement son torse à mon dos. Je me fige complètement. Là pour le coup je suis en pleine possession de mes moyens, hors de question qu'il se reproduise la même chose qu'hier soir. En plus on est en plein milieu du couloir de l'entrée, alors là c'est clair que je ne risque pas de vouloir l'embrasser.

« Quand est-ce que je me moque de toi ? » demande-t-il faiblement.

J'adore sa voix, même quand il parle j'ai la sensation qu'il est né pour être chanteur.

« Là par exemple, dis-je sans la moindre conviction alors que mon cœur commence à adopter un rythme soutenu.

- Oui mais si on ne compte pas ce moment avec les photos ?

- Je... je ne parle pas des photos.

- Ah bon ? »

Je parle de toutes ces fois où tu est si proche de moi que j'en ai des frissons, toutes ces fois où je me demande ce que tu penses vraiment, toutes ces fois où je me demande si nous sommes amis ou bien plus, toutes ces fois où ton comportement ambigu embrouille mon cerveau parce que j'ai peur d'être en train de me faire des films. Toutes ces fois où je souffre en essayant de garder une attitude calme alors qu'au fond de moi, je bouillonne littéralement au point que je suis convaincue que si l'on faisait un silence total, on pourrait entendre mon cœur battre. V... je parle de toutes ces fois où je n'ai qu'une envie, c'est succomber à ces désirs que ma raison m'interdit habituellement d'envisager avec quiconque. Toutes ces fois, que penses-tu, toi ?

Je préfère ne rien répliquer, gardant mon regard ancré sur le meuble de bois clair contenant les paires de chaussures des garçons, réparties sur cinq rayons. Taehyung ne dit rien non plus, si bien que je finis par me détendre et laisser mes bras retomber, mes mains se poser sur les siennes qui se trouvent au niveau de mon ventre, et mes muscles s'apaiser. Son bassin se colle au mien tandis qu'à cause des centimètres qui nous séparent, c'est sur son épaule que je laisse retomber ma tête, ma tempe contre sa joue.

Parce que je sais qu'ici il ne peut rien se passer, je n'ai pas honte de me trouver dans cette position avec lui, je suis simplement détendue, et j'aime bien ces moments où mon cœur retrouve un rythme correct. Mes pensées vagabondent, de même que la main de Taetae qui remonte le long de mon bras, court lentement le long de mon épaule puis de mon cou, avant de se retrouver sur ma joue sur laquelle il passe tendrement le dos de ses doigts tandis que je rapproche un peu plus mon autre joue de sa mâchoire (au moins quand on est allongés je ne me rends pas compte de la différence de taille...) et que sa prise autour de ma taille s'affirme.

« Tu continues de retrouver tes petites joues toutes mignonne, sourit V d'une voix tendre, ça me fait plaisir.

- Avec ce que je passe mes journées à bouffer je peux retrouver des joues, ça oui, sinon c'est qu'il y a un problème, rigolé-je.

- Tu vois que je ne me moque pas toujours de toi, là j'étais sincère.

- Oui mais... Euh... Non c'est rien, oublie.

- Allez dis-moi, tu sais que tu peux tout me dire.

- Non, ce n'est pas important. Je te crois, tu ne te moques pas toujours de moi. Ça y est, content ? »

Mon ton est plus froid et détaché que ce que j'avais imaginé, et je constate que ça ne lui a pas échappé non plus ; son étreinte se défait mais j'attrape entre mes doigts sa main encore sur mon ventre, l'emprisonnant de peur qu'il ne m'échappe. Sans réfléchir, je me tourne face à lui, laissant sa main se poser sur mon dos, et malgré le sweat que je porte encore je me demande s'il peut voir tous les frissons qu'il y fait naître.

« Je suis désolée... J'ai juste peur, dis-je dans un soupir, la mâchoire serrée

- Peur ? » s'étonne-t-il.

Oui j'ai peur, peur que tout cela ne soit qu'un doux rêve perdu entre deux journées banales en France, j'ai peur de la suite. Je me croyais prête, mais plus je me rends compte que tout se précipite, plus j'ai la sensation que la souffrance va être terrible. Les bras contre son torse, je serre son t-shirt dans mes poings alors que je réprime sans trop de mal le sanglot qui essaie de monter.

« Je t'en prie... dis-le-moi encore... Dis-moi que tu ne m'oublieras jamais... »

Une seconde passe, puis deux, puis elles s'enchaînent sans que V ne montre la moindre réaction, jusqu'à ce que son étreinte se renforce brutalement dans mon dos et que son autre main s'enroule autour de ma nuque. J'ai besoin qu'il le répète, j'ai besoin qu'il me rassure. Qu'il ne m'aime peut-être pas est une chose, mais je ne supporte pas d'imaginer qu'un jour il puisse m'oublier.

« Quoi qu'il se passe, même si on ne devait plus jamais se revoir... Jamais je n'oublierai mon petit cœur. Compris ? »

J'acquiesce contre son cou, retenant une larme qui fait briller mon regard. Je ferme les paupières, soupirant contre lui ; comment j'en arrive toujours là ? Pourquoi tout à coup j'ai craqué, comme ça, devant lui ? Probablement la fatigue, elle-même combinée au fait que mon cœur ne battait pas normalement à peine cinq minutes plus tôt. Je m'écarte finalement, un sourire gêné aux lèvres, et fais quelques pas en direction de ma chambre avant de me retourner vers V qui n'a pas bougé, toujours planté dans l'entrée près de la porte d'entrée, et après un sourire des plus sincères, je lance d'une voix douce :

« Tu vois... je t'avais bien dit que tu savais me consoler comme personne. »

Ma remarque lui tire à son tour un rictus, faisant ressortir sur les traits de son visage une tendresse toute particulière. Je m'éloigne après lui avoir adressé un bref signe de la main, et je retrouve Aly dans notre chambre, les yeux rivés sur son bloc de dessins.

« J'ai dessiné toute l'après-midi, et tu sais quoi ? lance-t-elle avec fierté. Pendant que tu draguais V, Jungkook est venu, il te cherchait, il était curieux à propos du contrat, et il voulait savoir quelle allait être ta décision.

- Ah... et c'est tout ?

- Oh ça non. Comme tu n'étais pas là, je lui ai dit que tu comptais refuser, et même s'il a eu l'air déçu, il n'a pas critiqué ton choix. Mais ça on s'en fout, parce que l'important c'est ce qui vient après : il est venu voir comment avançait mon dessin, et il l'adore ! Il m'a fait tout un tas de compliments, j'étais aux anges ! »

Ah la la, Aly et son Kookie... Pourvu qu'il partage ses sentiments...

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À mesure que le départ approche, j'ai l'impression que les sentiments des personnages se développent vraiment, ça vous plaît ou vous trouvez ça chiant ? J'essaie de faire en sorte que ça ne soit pas trop long mais à chaque fin de chapitre, je vois bien que je me suis laissée emportée. X)

Eh juré avec l'argent que je vais recevoir à Noël je me ferai imprimer un exemplaire de Songwriter une fois que je l'aurai terminé et recorrigé entièrement. Je veux une version papier de ce bouquin, juste pour moi, j'en ai trop chié pour l'écrire, je ne veux pas l'avoir juste sur ma clé USB (mdr, par contre je pense qu'il faudra que je le sépare en trois livres :P).