Chapitre 180
J'ai écrit déjà un total de 187 chapitres pour environ 440 000 mots qui tiennent sur 900 pages. La taille de cette fanfic est monstrueuse, j'ai bien fait de la couper en deux, je n'aurais jamais respecté la limite des 200 parties sinon. XD
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« Il y a un petit café qui fait des pâtisseries exquises en bas de la rue, indique Samna pour couper court à ce moment. Vous seriez intéressées les filles ? C'est moi qui offre. »
Nous hochons toutes les deux vivement la tête et aussitôt, la bonne humeur refait surface. La nourriture, ça peut nous faire tout oublier (triste à dire, mais vrai). Nous saluons donc Minho et sa grand-mère avant de nous en retourner d'où nous venons. Moins de deux minutes plus tard, nous sommes déjà arrivées au café, un endroit calme, surtout à cette heure de la journée, où plusieurs tables sont libres. Lorsque nous entrons, la caissière me lance un drôle de regard, probablement à cause de ce foutu accoutrement, mais elle ne me fait aucune remarque et nous laisse prendre place où nous le souhaitons. Après quelques minutes, elle vient nous demander si nous avons choisi, et tandis qu'Aly et moi décidons de goûter à la spécialité proposée sur le menu, Samna se contente d'un thé. L'ambiance est apaisante, l'odeur des boissons l'est aussi, et la pâtisserie que l'on nous sert a beau m'être inconnue, elle sent si délicieusement bon que je n'hésite pas à croquer dedans à pleine dents, et je ne regrette pas.
« Putain qu'est-ce que j'aime la Corée, plaisanté-je.
- Je vois ça, sourit Samna, tu la savoures même.
- Oh putain ouais ! »
Elle rit de voir ce bonheur dans mon regard et Aly quant à elle n'intervient pas, bien trop occupée à manger pour parler. Juste pour ces gâteaux je pourrais rester encore des années ici.
« Pour une spécialité, dis-je entre deux bouchées, c'est une spécialité. C'est tellement bon !
- Je suis ravie que ma cuisine plaise à la star qui chante aux côtés des BTS, » me taquine à voix basse la serveuse qui passe juste à côté de nous.
Je manque de m'étouffer quand je l'entends prononcer ces mots. Oui j'ai dû retirer mon masque pour manger, mais je croyais qu'avec ma casquette, baisser légèrement la tête suffirait à ne pas être reconnue.
Bon d'un côté ça me fait un peu sourire quand même, ça fait du bien à mon égo, genre quand je rentrerai je me vois bien dire à ma mère « Ouais genre on m'a reconnue dans un café en plus, tu vois, trop famous quoi, tu peux pas savoir » (vous savez, avec une voix de pimbêche prétentieuse).
Mais en attendant, je suis plus paniquée qu'autre chose : que répondre à ça ? Et si elle disait à tout le monde que j'étais là avec une fille qui, en plus de me ressembler, était aussi française ? Personne ne sait que ma sœur m'a accompagnée ici, et si ça s'apprend, on pensera que je cache d'autres secrets, alors il y aura bien au moins un curieux pour fouiller et trouver tout le reste.
Et là ça sera la merde.
Pourquoi j'imagine toujours le pire ?
Face à mon air déboussolé, la jeune femme murmure encore plus bas :
« Ne t'inquiète pas, je ne dirai jamais rien, je ne suis pas du genre à parler de ce que je vois ou entends au café, tu peux me faire confiance. »
S'il suffisait de ces quelques phrases pour être certaine de sa bonne foi, ça se saurait... Néanmoins j'acquiesce faiblement avec un petit sourire à la fois forcé et gêné, avant qu'elle ne s'en aille, repoussant ses cheveux sombres méchés d'un bleu électrique derrière son oreille. Je me sens idiote, un peu comme si j'avais perdu à un cache-cache. J'ai clairement honte, je me sens mal à l'aise, j'ai l'impression d'étouffer, mais malgré tout je reste à ma place, je ne veux pas partir pour autant. Mon cœur s'emballe suite à tous les scénarios qui se forment dans ma tête et ça me fait peur. J'ai trop d'imagination c'est stupide...
Nous prenons donc notre temps pour finir, mais je me recroqueville encore plus et Samna bouge légèrement sa chaise de sorte à ce que les autres clients voient plutôt son dos que mon visage s'ils regardent dans notre direction. Une fois tout terminé, la décision de rentrer est unanime, mais je suis tendue, encore, et une fois la porte de l'appartement passée, alors que nous l'avons quitté depuis presque deux heures, je soupire :
« Je crois que je ne vous accompagnerai plus lors de vos sorties, je ne veux pas qu'on me reconnaisse. »
J'ai l'impression que cette fille a fait irruption dans ma vie privée et qu'elle a confondu Charlie et Charlène, pensant probablement que la star que le groupe a fait de moi et celle que j'ai toujours été sont la même personne, alors que c'est complètement faux. Dans ma tête, la scission est parfaitement faite, mais quand la serveuse m'a reconnue, j'ai eu l'impression que tout était remis en question. Charlie est juste une facette de ma personnalité que j'abandonnerai une fois revenue en France. Je ne veux pas mélanger rêve et réalité, c'est le seul moyen pour que je sois capable de reprendre convenablement ma vie d'avant par la suite.
Je jette ma casquette sur le canapé et vais dans ma chambre, le cœur toujours battant. Pourvu que cette fille ne dise rien...
Après avoir laissé échapper un soupir de plus, je m'affale sur mon lit tandis que Samna et Aly restent au salon pour discuter et continuer de travailler sur les points faibles d'Aly en langue. Pour ma part, je crois que je commence à m'en sortir de mieux en mieux : écouter et parler coréen toute la journée, quand on a de solides bases, ça permet d'apprendre la langue à une vitesse affolante.
Me voilà donc à rêvasser sur mon lit, et immédiatement des idées me traversent l'esprit comme des étoiles filantes le feraient dans le ciel. J'attrape mon carnet rapidement dans l'espoir de saisir ces idées évanescentes avant qu'elles ne s'effacent, et finalement je me retrouve à composer tout un couplet et un refrain pour une chanson entièrement en français que j'espère poster sur mon blog tôt ou tard, même si pour l'instant, la musique ne me vient pas à l'esprit. Au moins j'ai les paroles.
Je détaille avec amusement l'écriture de Jungkook lorsqu'il a corrigé certaines choses sur mon carnet pour notre dernière chanson. Il forme ses lettres d'une manière à la fois élégante et précipitée, probablement parce qu'il voulait se dépêcher de me donner toutes ces idées de peur qu'elles ne s'échappent. Ça me donne la sensation d'avoir un souvenir de plus d'eux et de leur gentillesse envers moi : Jungkook m'a proposé son aide, et à l'occasion de cette chanson, chacun a participé à sa façon. Oui, c'est quelque chose qui me touche profondément.
Je laisse le temps défiler en me reposant, et finalement les garçons reviennent plus vite que ce que j'avais imaginé... probablement parce que je me suis endormie entre temps. À ce sujet d'ailleurs, étant donné que je manque clairement de sommeil, rien n'a pu me réveiller jusqu'à ce que Jimin s'échoue sur moi. Pas à côté de moi, non, mais bel et bien sur moi. Donc déjà, bonjour le réveil en sursaut avec supplément panique, et ensuite je me suis retrouvée à suffoquer. Actuellement je suis en plein décès intérieur, les poumons comprimés par le poids du jeune garçon. Ça m'apprendra à dormir sur le ventre comme une étoile de mer.
« Jimin... Je vais décéder !
- Mais je suis bien moi...
- Mais pas moi ! À l'aide ! »
Or il se trouve que les autres ne sont pas dans le coin. Je bouge mollement, un peu comme une limace, et réussis à me débarrasser de lui en poussant un profond soupir de soulagement, mais aussitôt, en dépit de mes remarques, je viens me coller à lui (au moins cette fois je ne suis pas en train de mourir sous lui). Il est sur le dos, sans vraiment comprendre ce qui vient d'arriver, et moi je suis là, avec mon sourire angélique, après avoir enroulé mes bras autour de sa taille et ma jambe autour des siennes.
« Je vais finir par te croire aussi affectueuse que moi, plaisante-t-il.
- Tu sais que je t'aime...
- Oui je sais, et toi tu sais que c'est réciproque.
- Oui je le sais. Et je sais que tu aimes quand je suis aussi proche de toi.
- C'est juste, tandis que moi je sais que tu es souvent gênée à l'idée de serrer quelqu'un dans tes bras... alors merci d'être là.
- Ça me gêne de moins en moins si tu veux tout savoir, je finis même par y prendre goût.
- Dans ce cas... »
Il se tourne légèrement pour s'allonger lui aussi sur le flanc, et automatiquement sa jambe s'enroule à la mienne tandis que ses bras passent dans mon dos pour me serrer un peu plus fort. Oui je m'y suis habituée, de plus en plus, et même s'il y a encore une infime partie de mon cerveau qui est gênée, qui trouve que je suis bien trop souvent tactile, je la fais taire en plantant un petit baiser sur la joue de Jimin sur le visage duquel naît immédiatement un grand sourire.
« J'aime savoir qu'on est plus que des amis mais moins qu'un couple, sourit-il, ça me donne l'impression de pouvoir tout te dire sans que ça influe sur notre relation. J'adore ça, je crois qu'il n'y a qu'avec toi que je peux partager ça.
- Ah bon ?
- Probablement parce que t'es une fille occidentale et que tu as un point de vue sur les choses bien différent de celui qu'on entend habituellement. V, Suga, tous les autres, j'ai l'habitude de leur parler de mes problèmes, mais leurs réponses... Elles sont souvent assez similaires, et quand elles ne le sont pas, elles restent quand même trop souvent... insatisfaisantes, du moins avec le temps elles le sont devenues. J'en venais même à être capable de savoir ce qu'ils allaient me conseiller, je crois que je les connais trop bien. »
Il rit de façon attendrissante et me serre plus fort encore. J'ai le sentiment qu'il essaie de me donner encore plus d'amour, j'adore ça. Son corps est brûlant, ses muscles dessinés parfaitement sous son t-shirt, et moi je fonds complètement prise dans une si agréable étreinte. Oui, je décède absolument, mais j'assume et j'aime ça.
« Bon allez, on rejoint les autres.
- Non Chim, reste là...
- Allez on se bouge Charlie, sinon je vais t'appeler bébé aussi.
- Non...
- Ou mieux, je vais directement appeler Taetae.
- Non ! C'est bon je suis levée ! »
De toute ma vie je ne crois pas avoir déjà bondi si vite de mon lit, et ça fait bien marrer Jimin qui se trouve toujours allongé sur le dos mais appuyé sur ses avant-bras pour se redresser. Son rire est terriblement mignon, néanmoins je ne m'attarde pas là-dessus et le tire par les jambes pour le faire tomber du lit, mais il se retient de justesse aux draps et finalement se lève seul, un rictus aux lèvres.
« Je te jure que si je ne t'aimais pas comme je t'aime, j'aurais pu tomber amoureux de toi, plaisante-t-il.
- Arrête de dire des conneries voyons...
- Bouh t'as raison, avec un langage comme ça notre couple aurait très vite volé en éclat. »
Il vient se planter devant moi et ses bras s'enroulent dans mon dos afin que ses mains se posent au creux de mes reins. Je lui tire vivement la langue, retroussant par la même occasion le bout de mon nez contre lequel il vient frotter le sien comme pour un bisou esquimau.
« Moi j'adore son langage. »
Nous faisons tous deux volte-face pour voir V entrer. Celui-ci m'adresse un sourire complice. Je ne me pose pas plus de question sur le sous-entendu de sa phrase et me contente de lui sourire à mon tour.
« J'espère que je n'interrompais pas quelque chose de trop intime, rit-il.
- Un bisou esquimau, répond Jimin, t'inquiète pas je ne te la vole pas.
- Tu me rassures. »
Je ris à sa remarque prononcée avec un air boudeur et après avoir posé un dernier bisou rapide sur le bout du nez de Jimin, je sors de ma chambre sous leur regard taquin.
« Allez, lancé-je, on a des chorées à répéter je vous rappelle. »
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