Chapitre 161

J'aime bien imaginer que tous ceux qui s'abonnent à moi pour mes recueils de lemon se retrouvent avec dans leurs abonnements une photo de profil qui représente le logo des BTS. XD

Bon concert à toutes celles qui vont voir nos très chers BTS ce soir ! ;)

Je pars de chez moi à 6h40, à partir de là je ne répondrai plus aux commentaires jusqu'à demain matin.

Déjà quatre mois que je poste tous les jours, merci d'être toujours là. <3

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En remontant à l'appartement pour nous changer rapidement, j'ai l'impression que quelqu'un attache des enclumes à mes poignets et mes chevilles, un peu comme les boulets que se trainent les prisonniers dans Lucky Luke...

Eh bien ça, chez moi, c'est un magnifique contrecoup de la fatigue. Va faire danser les Daltons avec quatre boulets fermement accrochés à leurs jambes et à leurs bras, je peux t'assurer que ça sera loin d'être très artistique ou gracieux. Ça se sent que je suis dans la merde pour ce qui est des répétitions qui vont arriver ? Ça se sent que la nuit de trente minute, je ne vais pas l'assumer ? Et en plus il faut qu'on commence à apprendre une nouvelle chorée : je sais que je vais en chier encore une fois pour un putain de détail sur lequel je serai la seule à galérer. La fatigue va en outre me ralentir à coup sûr, notamment dans l'apprentissage des pas : comment est-ce que je pourrais assimiler le moindre enchaînement alors que mon cerveau (et mon être tout entier d'ailleurs) est tourné vers mon lit ?

Je me change mécaniquement, mes paupières ne réclament qu'une chose : se fermer. J'ai la sensation de ne pas pouvoir me concentrer sur quoi que ce soit plus de deux minutes, comme si toutes mes capacités cérébrales avaient été affectées.

Pourtant, quand je rejoins les autres dans le couloir tandis qu'ils sont déjà en train de mettre leurs chaussures, c'est mon plus beau sourire que je leur offre, parce que être optimiste et souriant, c'est le seul moyen de voir la vie du bon côté, et le fait qu'ils me rendent mon sourire me rend heureuse.

« Prête ? lance Jin d'un ton léger mais dans lequel j'entends une pointe d'inquiétude.

- Oui, allons-y. »

C'est mignon qu'il s'inquiète pour moi, notre aîné, en revanche le ton de sa voix met la puce à l'oreille de Suga qui se redresse pour m'envoyer un regard curieux, mais il n'insiste pas et reporte son attention sur Aly qui met je ne sais combien de temps pour faire ses lacets.

Une fois arrivés à la salle de danse, à peine deux minutes plus tard, nous retrouvons notre habituel chorégraphe et Jiana. Celle-ci prend la parole pour nous indiquer qu'une fois encore, elle est venue en aide à son très cher collègue pas doué, ainsi ils ont eu le temps de préparer toute la chorée. J-Hope se met à toussoter exagérément avec un regard inquisiteur en sa direction.

« Oui, ajoute Jiana avec un sourire malicieux, toi aussi tu nous a bien aidé, heureusement que tu étais là ce matin.

- Merci beaucoup ! »

L'air tout fier de lui, le petit Hobi esquisse un large sourire – ce sourire qui le rend tellement mignon – et nous lance un regard qui signifie « Eh vous avez vu ? Hein ? Hein ? Moi aussi j'ai créé une chorée ! »

En fait il me fait un peu penser à un enfant de maternelle qui vient montrer son joli dessin à sa maman qui se trouve dans l'obligation de lui dire que c'est beau, même si ça ne ressemble strictement à rien.

J'échange un regard amusé avec RM qui semble penser exactement la même chose que moi, tandis que les plus jeunes au contraire ont l'air d'être admiratifs devant leur aîné. Comme ils sont mignons à la féliciter si chaleureusement !

D'ailleurs, puisque J-Hope a participé à la création de la chorée, qu'avec les deux autres rappeurs il a aussi fait la musique, que Suga et RM produisent mon titre auquel Jungkook (et un tout petit peu Jimin aussi) a apporté quelques modifications au niveau des paroles... Eh bien ça signifie que du début à la fin, les garçons ont été impliqués dans l'absolue totalité du processus de création de ma chanson, et ça c'est tellement cool ! Je me sens honorée qu'ils acceptent, depuis plus de trois semaines maintenant, d'être aussi patients et à l'écoute avec moi, ils s'impliquent dans chacune de mes chansons avec une gentillesse infinie. Je ne pense pas pouvoir un jour trouver les mots nécessaires pour les remercier, simplement parce qu'il n'existe pas de mots assez forts pour exprimer ce que je ressens : j'ai souffert, j'ai pleuré, j'ai même bien cru que j'allais défaillir à plusieurs reprises, mais à chaque fois ils étaient là pour me soutenir et me pousser à retrouver le sourire. Je sais que même si cet entraînement va être dur, j'en retirerai ensuite une grande fierté parce que j'aurai donné le meilleur de moi-même et qu'avec eux, même si le résultat n'est pas au rendez-vous, l'important ce sont les efforts que j'ai fournis. Ils savent que je ne suis pas une idole, pas même une simple chanteuse, et j'admire le fait que malgré toute la rigueur qu'ils s'imposent à eux-mêmes, ils demeurent toujours aussi compatissants envers moi. C'est admirable qu'ils soient si humbles, qu'ils restent si simples, et je n'aurai de cesse de faire le plus d'efforts possible pour espérer mériter tout le respect qu'ils m'accordent.

« Charlie qu'est-ce que tu fais ? me demande J-Hope qui coupe net le fil de mes pensées. Tu viens ? Il faut bosser, allez ! »

Avec son grand sourire toujours sur les lèvres, il me tend la main pour m'inciter à m'en saisir et me lever.

« J'étais simplement perdue dans mes pensées, expliqué-je en agrippant sa poigne avant de me redresser avec son aide.

- Oh, et tu pensais à quoi ? Ou... à qui ?

- T'as pas fini de dire des bêtises ? ricané-je en voyant son air espiègle.

- Jamais, mais les miennes sont loin d'égaler celles de Jin.

- Voyons Hobi, tu sais bien que personne ne peut égaler Jin en quoi que ce soit.

- Surtout pas en humour.

- Je vous entends bande d'abrutis ! lance alors l'aîné depuis l'endroit où il se trouve en train de converser avec Jiana.

- Oups... »

On se marre comme deux idiots et après un coup d'œil en direction de ma petite sœur pour m'assurer qu'elle est tranquillement à sa place habituelle au fond de la salle, je me joins au groupe qui est en train de se positionner correctement pour apprendre les pas. Je m'approche de Jiana pour lui demander si elle peut me prendre à part aujourd'hui pour me montrer ma partie mais à peine suis-je entrée dans son champ de vision qu'elle s'élance vers moi avec enthousiasme et m'indique qu'on va travailler comme pour la chanson précédente, autrement dit elle et moi allons répéter dans notre coin. Pour le coup, ça m'arrange, faut l'admettre.

Nous nous déplaçons donc jusqu'à l'autre bout de la grande salle où Jiana commence par me montrer les pas qu'elle a préparés pour moi. Il me semble n'y avoir aucune difficulté majeure, je veux dire, ce ne sont pas des mouvements compliqués, et je sais que ce que ça signifie, c'est que puisque je n'aurai probablement pas trop de mal à les maîtriser, il va falloir que je gère sévère la synchro avec les garçons ainsi que l'énergie que j'y mettrai. En fait, c'est un peu comme une traduction : soit il y a celle qui est facile mais super longue alors il faut se dépêcher comme jamais pour réussir à la finir et tu y vas presque sans dictionnaire, soit il y a celle qui est ultra compliquée mais qui est bien plus courte. Eh bien là c'est pareil, ça s'équilibre : pour ce qui est de ma deuxième chorée, elle était affreusement compliquée pour moi, mais le rythme, parce qu'il était très marqué et très rapide, n'était pas particulièrement compliqué à suivre, or pour ce qui est de cette chanson, c'est un peu plus haché et pour rester bien synchronisée avec les garçons, il me faudra plus de travail, autrement dit ça aurait été une très mauvaise idée de me demander d'apprendre une danse trop complexe pour mon pauvre niveau, je n'aurais jamais eu le temps de travailler correctement le tempo et ça, ça aurait fait des dégâts.

Le vrai travail commence et la jeune femme aux cheveux teintés en blond vénitien m'encourage à venir prendre place à ses côtés et à reproduire chacun de ses mouvements, mais franchement je suis plus concentrée sur la beauté et la fluidité de ses pas que sur les miens, je préfère la regarder faire que de faire moi-même. Mais il faut me comprendre aussi : Jiana est une jeune femme superbe, plus mince que moi, et que sa confiance en elle rend plus belle encore, alors quand je danse à ses côtés eh bien... j'ai un peu honte, je ne me sens pas à l'aise, j'ai l'impression d'être le garçon manqué qui essaie de trouver sa place près d'une magnifique nymphe dont le sourire demeure malgré tout très contagieux. Je ne me dévalorise pas, je vois bien qu'elle est plus belle et plus douée que moi, et je ne suis pas jalouse ou quoi que ce soit, simplement un peu envieuse ; si je pouvais danser ne serait-ce que moitié moins bien qu'elle, je serais déjà tellement meilleure qu'à présent...

« Charlie, c'est quoi cette façon de danser ? soupire la chorégraphe en m'observant calquer mes pas sur les siens. Mets-y un peu plus d'énergie, on doit sentir toute la violence de la séparation dans tes pas, toute la tendre tristesse que tu es supposée éprouvée, allez, fais un effort : quand on te regarde danser, on a l'impression que la chanson parle d'une fille qui a rompu, certes, mais qui s'est ensuite changée en limace, ou bien ce genre de fille qui va chialer pendant des mois entiers en regrettant son cher et tendre et qui va presque se laisser mourir alors qu'en fait, bah il ne s'est strictement rien passé de grave. Toi, tu ne dois pas exprimer ça, tu dois exprimer une brève mélancolie qui va déboucher sur un renouveau, parce que tu sais au fond de toi que peu importe quand s'est finie la relation, peu importe la façon dont elle s'est finie, l'important c'est d'en avoir profité et d'avoir été heureux tout ce temps.

- Tu vas continuer longtemps d'épiloguer sur les différents sens de notre chanson ? ironisé-je.

- Jusqu'à ce que tu arrêtes d'avoir l'air d'une dépressive à demi morte qui semble simplement vouloir que sa vie se termine dans les prochaines secondes.

- C'est dingue comme je te trouve encourageante envers moi...

- Je sais, je sais, allez, au boulot ! »

C'est drôle, car pendant qu'elle m'expliquait quels sentiments la chorégraphie était supposée traduire, j'avais l'impression qu'en vérité, elle me racontait la façon dont je devais me comporter une fois rentrée en France... Est-ce que c'est normal ou est-ce que je suis complètement dingue de croire ça ?

Je m'étire en soupirant et me frotte énergiquement les yeux tandis que Jiana recommence à découper l'enchaînement en m'expliquant un à un chacun des gestes que je dois effectuer. Je l'observe, dubitative, et me demande si je vais vraiment être capable de faire ce qu'elle me demande aujourd'hui. En vrai, j'en doute.

En dépit de ça, j'essaie de donner tout ce que j'ai pour ne pas faire honte aux gens avec qui je me trouve, mais la fatigue me force perpétuellement à demander des pauses. Après trois ou quatre arrêts en moins d'une demi-heure, je vois que Jiana se pose des questions, au même titre que les garçons qui me jettent toujours un bref coup d'œil par l'intermédiaire du miroir, mais je suis réellement épuisée, je n'en peux plus : mon corps me fait mal, mes jambes tremblent seules d'une façon plutôt inquiétante et même mes mains commencent à s'y mettre à leur tour. Je ne me sens pas mal, simplement fatiguée, mais je commence à paniquer en constatant que mes muscles sont traumatisés à ce point et je sens les battements de mon cœur qui commencent à n'en faire qu'à leur tête, me poussant à adopter une respiration saccadée qui ne fait que rajouter un peu plus de stress au sommet de la montagne d'angoisse qui grandit dans mon estomac alors que je repense avec une inquiétude grandissante aux malaises que j'ai déjà pu faire, car je ne veux absolument pas que ça se reproduise.

Ok, là je ne me sens vraiment pas bien.


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