Chapitre 133

Ils sont trop beaux sur cette photo ! Non pardon je rectifie : ils sont toujours trop beaux ! <3

Bon, le wifi marche (soulagement *.*). Eh sérieux hier quand j'ai posté la NDA j'ai mis un quart d'heure avant de trouver le wifi et j'étais trop dans un timing parfait parce que la minute qui a suivi mon post, j'avais perdu tout connexion internet. XD

Allez, moi je vais courir un p'tit 10 kilomètres à Disneyland pour me réveiller (runDisney, yeah !), à toute ! ;D

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« Alors oublions cette histoire, conclut le manager, j'ai bien vu que le groupe tenait à te garder encore le temps qu'il te reste, mais je t'assure que je ne laisserai plus passer une seule erreur.

- C'est compris, acquiescé-je, je ne veux pas risquer de dégrader l'image du groupe, je ferai attention, je vous l'assure.

- Parfait. »

Je m'incline légèrement face à lui et il s'en va, laissant quelques assistants investir de nouveau la pièce. Aly, restée un peu à l'écart pendant cette courte conversation, se rapproche de moi et me lance un regard compatissant.

« J'ai l'impression que je dois prendre cette menace pour moi aussi, sourit-elle, mieux vaut que je me fasse discrète quand il y a des fans autour de nous, hein ?

- Clairement. Moi je te conseillerais de rester avec Yoonsu et Seiji, comme ça tu passerais pour une assistante. »

Elle acquiesce sans que son petit sourire ne la quitte. Sa présence ici doit rester un secret et si d'un côté, c'est un peu dommage que les fans ne sachent pas à quel point sa contribution a été grande pour ma deuxième chanson, d'un autre côté ça lui permet de pouvoir être elle-même d'un bout à l'autre du séjour sans avoir besoin d'enfiler un masque à chaque apparition publique, car on voit bien que quand on retire le masque devant les caméras pour se mettre à nu et être absolument sincère, il ne s'ensuit rien de bon pour nous. Mentir est une chose, mais mentir au monde entier en est une autre ; honnêtement je ne sais pas comment je me serais sentie si j'avais affirmé lors de mon interview que les critiques ne me faisaient rien. Est-ce que par la suite je l'aurais regretté ?

« Charlie tu vas me donner le tournis à force de faire les cent pas, tu veux pas t'asseoir ?

- Je peux pas, répliqué-je en lançant un regard effrayé à Aly, je ne tiens pas en place quand je suis stressée, tu le sais parfaitement. Là je vais aller performer pendant près d'une minute devant des milliers de personnes donc je pense que tu peux imaginer que mon stress a atteint un niveau stratosphérique qui n'avait été atteint qu'une fois jusque là : lors de mon tout premier concert. Même moi je ne savais pas que je pouvais stresser autant, sérieux. Je ne dois pas faire la moindre faute, je n'ai qu'une minute sur scène, t'imagines le manque de professionnalisme si je me plante ? »

Ça fait environ dix minutes que je tourne en rond dans la salle, jetant parfois un regard à l'écran disposé près de nous et surtout à l'horloge. Chaque seconde qui passe se traduit par un battement un peu plus sauvage de mon cœur, et je sais bien que je dérange tout le monde ici – à commencer par Seiji et Yoonsu qui me courent perpétuellement après pour remettre correctement une mèche que j'ai un peu trop dégagée en passant ma main dans mes cheveux ou bien corriger le rouge à lèvres abîmé à cause du fait que je me ronge les ongles. Ça doit être assez drôle à voir en fait, mais honnêtement j'ai pas que ça à faire de me marrer pour des trucs aussi stupides, là je suis en pleine panique euphorique. Je viens d'inventer ce terme (je suis pas inspirée pour ma chanson, mais question expression stupide, ça fuse), tout simplement parce que je suis horriblement stressée à l'idée de me monter sur scène et que je me sens très mal rien que d'y penser, comme si je transpirais à grosses gouttes et que mon cœur tambourinait dans ma poitrine, pourtant je me sens en même temps terriblement impatiente d'y aller, de me confronter à cette foule qui m'a réclamée quand j'aurais dû m'en aller. Je voudrais leur offrir un spectacle inoubliable pour les remercier de ce que ces gens ont fait pour moi, pour les remercier de m'avoir soutenue. Je sais que ce succès n'est qu'éphémère, qu'il ne durera encore qu'une semaine, mais peu importe finalement car j'en aurai vraiment profité à fond, en tentant de toujours de voir le bon côté des choses. En fait, je dois énormément aux ARMY, à toutes ces filles et à tous ces garçons qui ne m'ont pas rejetée dès qu'ils m'ont vue (contrairement à d'autres fans un peu plus extrêmes...).

Du courage, Charlie ! du courage ! [NDA : qui a repéré la référence ?]

Je pousse un long soupir pour la cinquantième fois en l'espace de dix minutes environ et j'essaie de retrouver mon calme, chose vaine bien évidemment puisqu'à peine vingt secondes plus tard, je me remets à tourner en rond sous le regard las d'Aly qui, assise sur le canapé, préfère s'allonger et fermer les yeux plutôt que de me fixer plus longtemps.

Ça fait un peu moins d'une heure que le concert a débuté, la salle est en extase devant les sept garçons qui enflamment littéralement la scène avec des chansons et des chorégraphies parfaites. Si je venais à faire la moindre erreur, je ferais tache à leurs côtés, ça serait une jolie boulette... le genre de boulette qu'un certain manager ne réussirait pas à me pardonner malheureusement...

J'ai beau essayer de me concentrer sur autre chose pour essayer de faire passer le temps plus rapidement, toute tentative est vaine et je me retrouve finalement en position fœtale sur le canapé, près d'Aly, à me ronger les sang au sujet du concert. Je vois bien qu'elle se fout de ma gueule, mais ce n'est pas elle qui va devoir affronter une de ses pires angoisses ! Et puis elle n'a rien à dire, elle serait encore plus anxieuse que moi dans cette situation !

Et les minutes passent, lentement, si lentement, jusqu'au moment où...

« Charlie, c'est à toi dans vingt minutes. »

Panique totale ! Mon cerveau a déserté ! À l'aide !

La lèvre tremblante, le cœur battant, je me dirige hors de la salle sous les encouragements de ma sœur que je remercie d'un sourire forcé. J'ai l'estomac complètement noué, comme si tout mon stress s'y accumulait depuis le début de la journée, et j'ai beau essayer de contrôler ma respiration, je peux presque sentir mon cœur venir frapper contre ma cage thoracique ; ça fait franchement mal. Je suis mal à l'aise comme je l'ai rarement été et même les encouragements de Yoonsu et Seiji n'y peuvent rien. Je vais faire un AVC, je vais défaillir, je vais monter sur scène.

Quoi !

« Charlie, encore dix minutes. »

Depuis quand le temps passe si vite !

Je m'assois sur les marches qui mènent à la scène de sorte à n'être pas vue par le public et même comme ça, je ne peux pas m'empêcher de bouger, ma jambe exprimant à elle toute seule tous mes sentiments en tremblotant nerveusement. On vient installer mon micro afin que je puisse chanter et danser sans être gênée (ça me perturberait trop de devoir en tenir un, heureusement que ce n'est pas le cas).

« Sept minutes. »

Quand il reste sept minutes, ça veut dire que les garçons descendent se changer rapidement pour enchaîner avec ma première chanson à la fin de laquelle se trouve ma partie. Ils n'ont pas le temps de discuter et passent à la file indienne près de moi, m'accordant un bref regard, parfois un sourire encourageant, et se dépêchent d'aller dans la loge qui contient vêtements et accessoires. Ils vont revêtir la tenue qui va avec la mienne ; d'un côté je ressens une certaine fierté dans le fait qu'à partir de maintenant, nos vêtements et nos voix vont s'accorder, même pendant un moment si bref. Lorsqu'ils passent de nouveau près de moi pour remonter sur scène, les garçons voient bien dans quel état je me trouve et le dernier de la petite file qu'ils forment, Taehyung, s'arrête à ma hauteur pour déposer avec douceur ses lèvres sur mon front, laissant brièvement sa main se balader sur ma joue.

« À tout de suite, glisse-t-il de sa voix grave à mon oreille.

- Hum... »

Oui je ne trouve rien de mieux à lui répondre, mais le léger sourire que je lui accorde suffit à lui faire comprendre que ce n'est pas un « hum » qui signifie que je m'en fiche mais plutôt que j'approuve sans savoir quoi ajouter. Il serre le poing en murmurant un « fighting » qui me fait sourire quand je me rappelle le nombre de fois qu'Aly a pu le dire quand elle voulait me remonter le moral. J'essaie d'esquisser un sourire mais le stress reprend bien vite le dessus, notamment quand la musique est lancée et que j'entends les premiers mots de cette chanson qui m'a été volée. Je n'en reviens pas que tout soit parti de là. Après tout, ça ne fait même pas un mois que toute cette histoire a commencée ; il y a un mois j'étais complètement dans mon monde, renfermée et toujours dans ma chambre à composer juste pour moi.

« Deux minutes, » prévient un des assistants.

Je me crispe et soupire de plus belle avant d'acquiescer. Je me lève puis m'étire un peu, comme si ça allait pouvoir m'aider en quoi que ce soit. J'ai mal à la poitrine, mon cœur n'arrête pas de tressauter... Je me tourne en direction de la scène, la gorge sèche. Par chance tout a été prévu par un des assistants qui m'a apporté une bouteille il y a quelques minutes. Il doit me rester environ une minute et demie.

Puis, doucement, alors que je ne m'y attends pas, des bras s'enroulent autour de ma taille et ma sœur vient se serrer contre mon dos, son front contre ma nuque, ce qui pousse son souffle à s'écraser contre mon dos malgré le t-shirt et la veste que je porte. Un petit sourire s'étire sur mes lèvres tandis que je fais une légère pression sur le dos de l'une de ses mains, tentant par là de l'obliger à resserrer l'étreinte qui m'apporte douceur et chaleur. Un soupir m'échappe et finalement, elle s'écarte de moi. Toujours face à la scène, je monte les quelques marches qui m'en séparent avant de prendre une longue inspiration. Taehyung commence à chanter ; mon moment approche. Plus que quelques secondes... Ça y est !

D'une démarche légère, je fais mon entrée sur scène pour la fin de la première chanson. Je dois me montrer joyeuse et enthousiaste, légère, comme si tout allait bien dans ma vie (ce qui est le cas, donc pas besoin de faire preuve d'un talent d'actrice particulier). Ma chorégraphie est parfaitement sue, révisée à chaque répétition, et je connais mes paroles sur le bout des doigts. Je prends confiance en moi et après à peine quelques secondes j'ai un réel plaisir à me trouver ici. Mon sourire est sincère, monte jusqu'à mes oreilles et je profite pleinement du moment. Les fans hurlent et chantent avec les garçons et moi comme pour me soutenir. Les lightsticks brillent de mille feux comme si chaque lumière était une personne de plus que je pouvais rendre heureuse. C'est absolument incroyable et ce qui m'apparaissait avant comme un brouhaha insupportable – ces cris aigus et ces chants qui retentissent dans le public – est en vérité la plus belle des récompenses après un travail acharné. J'ai la sensation que tout devient possible ainsi.

Après une dizaine de secondes, quand j'ai le courage de poser mes yeux sur le public dans la fosse, je croise le regard d'une fille qui me fait aussitôt de grands signes auxquels je réponds par un clin d'œil sans pour autant éloigner mon attention de ma chanson. Elle a l'air ravi et je peux presque entendre son cri depuis la scène, chose qui me fait sourire encore plus et gonfle mon cœur d'une tendre fierté. C'est dingue que je puisse à ce point rendre les gens heureux par ma simple présence, par ma voix et ma performance. Je ne sais même pas quoi dire tant ça me touche de voir que malgré ma petite bavure lors de l'interview, ces gens sont là pour témoigner de leur soutien.

La petite trentaine de secondes que je passe sur scène se termine en même temps que la chanson. Quand la musique se tait et que les garçons et moi nous immobilisons, j'ai le souffle court et la scène est provisoirement laissée dans l'ombre, ce qui me permet de retourner sur le côté, près des marches, afin que les sept débutent ma deuxième chanson seuls. J'ai le souffle court, non à cause de la fatigue, mais bel et bien à cause de l'excitation. Les garçons se séparent de leur veste pour révéler des t-shirt très colorés et les lumières se rallument de nouveau sur le groupe. Un petit sourire naît sur mes lèvres quand ils débutent la chanson suivante, chanson inédite puisque même l'audio n'a pas encore été diffusé. Une assistante m'apporte une veste colorée à moi aussi et je surveille où en est le groupe afin de partir au bon moment. Tout est calculé au millimètre, je n'ai pas la possibilité de me tromper, mais l'adrénaline a pris la place de l'anxiété et quand approche le moment du rap de Jungkook dont je fais les chœurs, je m'élance sur scène pour prendre place aux côtés du maknae sous une longue acclamation qui efface définitivement toute trace de stress.

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