Chapitre 78

Cette image m'y fait penser : hier j'ai terminé la correction de mon One Shot (lol, j'ai l'impression de parler de la chanson de B.A.P), donc n'hésitez pas à passer le lire, il n'y a que 5 000 mots (c'est 40 fois moins que la longueur actuelle de mon document Word pour cette fanfic XD).

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Jiana a beau me montrer à plusieurs reprises comment on fait, je n'arrive pas à faire rapidement un grand écart en la laissant ensuite me relever. Je ne sais pas pourquoi ça ne veut pas, mais le fait est... que ça ne veut pas. À chaque fois j'ai peur de tomber vers l'avant pendant qu'elle me relève alors par réflexe je tends ma jambe devant moi d'une façon qui n'a rien de gracieux. La jeune chorégraphe a pensé que ça pourrait être une bonne idée que j'essaie avec Jimin pour voir si je lui fais plus confiance pour me relever sans avancer la jambe, mais visiblement ça ne marche pas non plus.

Et en plus mes pieds recommencent à me faire mal, bonjour les galères qui s'accumulent...

« Bon, répète l'enchaînement qu'on a appris, » m'encourage Jiana avec un sourire franc.

J'obéis et exécute les huit premiers temps de ma chorégraphie en comptant les pas dans ma tête. Je les maîtrise à vitesse réelle (au bout de presque trois heures, il était temps), quant à la suite, je connais le deux séries de huit temps qui viennent après mais je ne peux pas les faire à vitesse normale, tandis qu'après je vois à peu près quel pas je dois faire mais je ne les ai pas encore retenus dans l'ordre.

En résumé, je connais environ cinq secondes de chorée.

« On peut faire une pause, la supplié-je le souffle court.

- D'acc, mais pas plus de cinq minutes.

- Merci ! »

Je souffle ce dernier mot avec tout l'air qu'il me reste dans les poumons qui me brûlent. Je marche lentement jusqu'à ma sœur, chaque pas me rappelle que mes plantes de pied sont déchirées en plusieurs endroits et je dois me mordre la lèvre pour supporter la douleur tandis que j'essaie de faire comme si tout allait bien.

« Tu t'en sors ? demande Aly en laissant vaguement son regard se poser sur moi.

- Je suis au bout de ma vie, tu ne peux même pas imaginer...

- Courage ma Charlie, je crois en toi ! »

Je lui souris en me laissant tomber mollement à ses côtés et la couve d'un regard protecteur pendant qu'elle reprend son dessin. Je me penche par-dessus son épaule et constate qu'elle n'est plus très loin de passer à la couleur. Je suis convaincue que ça sera superbe !

Je bois quelques gorgées d'eau en prenant de profondes inspirations pour essayer d'apaiser mon cœur qui bat furieusement. C'est vraiment épuisant tout ça, j'admire chaque jour un peu plus la ténacité des sept garçons... Il faut vraiment avoir une volonté de fer pour endurer tout ça, parce que depuis que je suis arrivée, deux dimanches sont passés et en attendant, on n'a pas eu un seul jour de repos. Chaque jour les entraînements succèdent aux entraînements et je peux m'estimer chanceuse de ne pas participer à tous leurs concerts, sinon je serais devenue dingue...

« Pause terminée Charlie, on reprend ! »

Eh sérieux j'ai chronométré, ça fait trois minutes quarante, pas cinq ! Je me fais bouffer une minute vingt de repos alors que je bosse comme une dingue depuis des heures sans rire !

Et le pire c'est que je me lève et que je ne dis rien, retournant docilement m'entraîner auprès des autres. La faiblesse...

Je refais mes enchaînements, encore et encore, et Jiana insiste pour me faire travailler la partie du grand écart avec Jimin encore une fois.

« Mais je n'y arrive pas, soupiré-je.

- Allez, de toute façon les garçons font une pause alors ça ne lui pose pas de problème, hein Jimin ? »

Le garçon, qui avait suivi la conversation, s'approche en m'adressant un joli sourire. Il acquiesce et je souffle une nouvelle fois, lui offrant malgré tout un regard pour le remercier d'accepter d'essayer alors qu'il devrait se reposer avec les autres. Il n'a pas vraiment le choix mais accepter de le faire en gardant le sourire pour me remonter le moral, j'apprécie vraiment ça.

« Courage Charlie, tout le monde te regarde ! lance Hoseok.

- C'est mort maintenant je suis stressée, » plaisanté-je.

Les garçons se moquent gentiment de moi et Jimin et moi nous mettons en position : il pose ses mains sur ma taille et je me place comme Jiana me l'a appris. Je sens le torse de Jimin contre mon dos et mes mains se positionnent dans sa nuque, si bien que mes doigts caressent ses cheveux, ils sont tout doux ! Ma tête repose contre son épaule et je m'apprête à exécuter mon mouvement.

Je connais des ARMY qui vont être jalouse.

Grâce au miroir, je peux voir le regard d'Aly, envieux et admiratif à la fois, c'est vraiment touchant je trouve. Je me laisse glisser jusqu'en position de grand écart et au moment où Jimin me remonte, je me sens aller un peu vers l'avant et j'ai beau savoir que je ne vais pas tomber car Jimin maîtrise parfaitement la situation, je place mes mains devant moi par réflexe et m'appuie sur ma jambe pour me relever seule.

« Charlie...

- Je suis désolée, soufflé-je déçue par moi-même. Je vais m'entraîner le plus possible, c'est promis.

- Aie un peu plus confiance en ton partenaire et ça ira sans problème, sourit Jiana.

- Ouais Charlie, aie un peu plus confiance en moi, plaisanta Jimin. Je suis ton partenaire après tout. »

Il m'enlace au niveau de la taille et pose sa tête sur mon épaule.

« Jimin, ton menton me rentre dans la clavicule, ça fait mal.

- Genre, j'ai le menton pointu ?

- Il se trouve que oui.

- Ah trop chelou... »

Il bouge légèrement le visage, si bien que je sens son menton rouler sur ma clavicule. Je gémis d'une voix aigüe en me dégagent de son étreinte.

« Chim, je t'ai dit que ça faisait mal !

- Oui mais c'était drôle.

- Je suis supposée te faire confiance après ça, sérieusement ? »

Jiana sourit et Jimin ne trouve rien à redire, si ce n'est qu'il est très certainement dans ce groupe la personne en qui je peux avoir le plus confiance. Mouais, moi je n'aurais pas parié sur lui pour me venir en aide pour autant.

À la fin de l'entraînement, les huit premiers temps qu'il m'a fallu apprendre sont sus par cœur, les seize suivants ne sont plus très loin d'être maîtrisés et ceux qui viennent après, j'en connais une bonne partie des pas sans être cependant capable de les reproduire avec la musique.

Bon, c'est déjà ça...

Les garçons quant à eux connaissent déjà plus des deux tiers de leur chorée, à vitesse réelle, ils sont vraiment... je ne sais pas, mais une chose est sûre : j'ai honte d'être moi.

Nous retournons tous à l'appartement, essoufflés. J'ai trouvé cet entraînement particulièrement difficile et mes pieds me font toujours plus mal à chaque mouvement qui leur est infligé. Malgré tout, je suis fière d'apprendre une nouvelle chorégraphie sur une de mes chansons, d'autant plus que lors des répétitions, j'ai pu entendre la version chantée par le groupe, et vraiment c'est super sympa. Je ne regrette pas une seconde d'avoir demandé conseil à Aly : Jin déchire carrément et au rap, Tae se débrouille d'une façon honorable, même si on a du mal à saisir sa voix derrière celle de Suga. Je n'ai pas vraiment pu y faire très attention puisque je devais me concentrer sur mes pas, mais je suis franchement fière de la façon dont ça rend, surtout aux moments des refrains qu'on ne peut pas louper tant ils sont exceptionnels. Vraiment, la voix de Jin est sublime et son petit accent quand il parle français est trop mignon !

« Jin j'y pense ! m'exclamé-je en montant quelques marches pour me placer à côté de lui. J'ai entendu les refrains pendant l'entraînement et tu as chanté mille fois mieux que ce que j'aurais pu espérer !

- Ah t'es trop gentille, » sourit-il gêné.

Je le trouve adorable, même s'il est le plus âgé. Il me semble être celui qui a le moins confiance en lui ; avec moi du moins, il est toujours assez réservé et je n'ose pas vraiment l'approcher comme je me le permets avec Jimin ou V.

« Bon, c'était une longue journée, soupire le leader en retirant ses chaussures une fois que nous sommes arrivés. Charlie, j'espère que t'as faim parce que je te rappelle que tu dois terminer ton déjeuner. »

Ah merde, j'avais déjà oublié le reste de Mc Do. Je n'ai pas franchement faim mais pour lui faire plaisir, j'accepte d'aller chercher dans le frigo les nuggets et les frites que je n'avais pas réussi à manger ce midi. Après un rapide passage au micro-onde, je m'installe à la table du salon avec Aly, à qui Hoseok est en train de préparer des pâtes. Le jeune garçon est debout devant la plaque sur laquelle l'eau chauffe. Aly n'a pas lâché son dessin et ça m'amuse de la voir aussi passionnée.

« Je te vois Charlie, dit-elle sans lever le nez de son dessin. Mange sinon je t'y force.

- Du calme, plaisanté-je, je prends simplement mon temps, j'ai pas l'habitude de dîner à une heure du matin...

- Dans ce cas les prochaines fois pendant que tu répèteras, ce sera moi qui t'amènerai ton dîner et tu le mangeras pendant une de tes pauses.

- C'est le truc le plus mignon que tu aies jamais dit. »

Aly est une fille absolument adorable mais qui a toujours tendance à s'inquiéter trop pour les autres et pas assez pour elle. Son portable se met à vibrer et par réflexe, je regarde qui peut bien l'appeler à cette heure : nos parents.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demandé-je tandis qu'elle décroche.

Elle hausse les épaules et porte son téléphone à son oreille.

« Oui ? Oui maman, ça va ? »

Elle marque quelques secondes de pause et met le téléphone en haut parleur.

« C'est bon maman.

- Charlie ?

- Oui ? je réponds avec curiosité.

- On a eu tes résultats ma puce ! s'exclame-t-elle d'un ton joyeux. Tu as quatorze virgule deux de moyenne !

- Non t'es sérieuse !

- On ne peut plus ! »

Malgré la fatigue, un immense sourire prend place sur mes lèvres et je serre le poing en essayant de contenir ma joie. Avec une voix qui trahit mon excitation je demande quelques précisions à ma mère qui a mes notes sous les yeux ; j'ai carrément géré c'est un truc de fou ! Je suis fière c'est dingue, j'étais convaincue que j'aurais moins ! Aly me félicite à plusieurs reprises, tenant toujours entre nous deux son téléphone. Après avoir échangé quelques mots avec elle et nous avoir brièvement passé notre père et tata Irène, elle raccroche pour nous laisser nous reposer. C'est vraiment un coup de téléphone rapide, mais l'important, c'est que...

« Aly j'ai réussi ! »

Je ne peux pas retenir plus longtemps mon exclamation de joie et J-Hope, qui semblait d'emblée intrigué par notre conversation téléphonique, l'est de plus en plus quand j'ouvre les bras et, agitant les épaules d'une façon qui n'a rien d'élégant tout en sautillant, je chantonne :

« Danse de la victoire, danse de la victoire ! C'est qui la meilleure ? C'est moi la meilleure ! »

J'ai complètement déraillé, pauvre de moi... Au moins ça fait rire aux éclats Aly qui semble toute aussi heureuse que je le suis. Alertés par tout mon vacarme, les autres garçons arrivent et me voient en train de me ridiculiser, mais je m'en fous je suis trop contente !

« Eh bien Charlie, on a finalement basculé dans la folie ? se moque Taehyung.

- C'est ça fous-toi de ma gueule, le raillé-je sans arrêter ma danse, mais en attendant j'ai eu mes partiels et avec une super moyenne !

- Sérieux ? sourit Jin.

- On ne peut plus, le travail a payé ! Yeah !

- Il faut fêter ça ! s'exclame le leader avec bonne humeur. Demain on organisera un petit truc.

- Oh oui ! sourit Jimin. On pourra avoir des confettis ?

- Il a raison, ajoute V, j'adore les confettis ! Pas toi Kookie ?

- Si, si, rit leur ami face à leur comportement.

- Super, alors on fera ça, acquiesce Namjoon, et avec des confettis.

- Charlie il faudrait que tu nous ramènes des bonnes notes un peu plus souvent, plaisante Suga, j'ai l'impression que ça met tout le monde de bonne humeur. »

Il y a de quoi : j'ai eu mon année et en prime avec plus de quatorze de moyenne ! Ils ont raison, il faut célébrer ça. Une petite fête improvisée ne fera de mal à personne, bien au contraire, et j'espère bien qu'ils en profiteront pour discuter un peu plus avec Aly malgré les quelques difficultés qu'elle a toujours avec cette langue.

Les garçons échangent encore quelques mots, chacun me félicite (ça me gêne et me flatte à la fois) et retournent dans leur chambre, à l'exception de Hoseok qui termine le repas pour Aly. Quand il la sert, ma sœur lève enfin le nez de son dessin et le remercie avec un large sourire. C'est à cet instant que le jeune garçon lui fait remarquer qu'il n'avait jamais vu sa fossette avant. Elle pose la main sur sa joue, un peu confuse car elle a toujours trouvé ça étrange de n'en avoir qu'une, mais en vérité ça lui donne un petit air trop chou.

Ma sœur tombe presque de fatigue et après être allé remercier J-Hope une fois de plus, elle va se coucher une fois changée. Quant à moi, après avoir fini mon dîner, j'ai beau être épuisée, je veux continuer de travailler ma chorégraphie. Le salon est assez large et je sais d'emblée que sans en décaler le moindre meuble, je pourrai m'entraîner. Je n'ai ni musique ni miroir, cependant je ne pense pas en avoir besoin, en plus je peux voir mon reflet dans l'écran de la télévision éteinte, ça suffit largement.

Dès les premiers pas, mes pieds me font mal, mais habituée, j'ignore la douleur et continue. Je veux maîtriser cet enchaînement demain et je n'ai pas d'autre choix que de répéter, inlassablement. Les minutes se succèdent, se transforment en heure ; il est deux heures et demi du matin désormais.

Je reproduis chaque pas, surveillant mon reflet pour m'assurer que je fais tout correctement. Les huit premiers temps sont de plus en plus fluides tandis que j'arrive à exécuter les seize suivants de plus en plus vite. Je transpire abondamment, il faudra vraiment que je passe prendre une douche... Je murmure les paroles pour avoir une idée du rythme et continue jusqu'à ce que tout mon corps se crispe : une vive douleur vient de me lancer au pied droit. En chaussettes, chaque geste est plus douloureux qu'en chaussures et je sens mes coupures me brûler plus encore qu'en salle de danse.

Je serre les dents, les poings et reprends du courage tout en reprenant ma chorée, du moins jusqu'à ce que la douleur ne me permette plus de faire ne serait-ce qu'un pas. Je sautille jusqu'au canapé et retire ma chaussette en grimaçant : à cause de la profondeur des coupures aux jointures de mes orteils et des quelques gouttes de sang qui s'en sont échappé, le tissu de la chaussette est venu se coller à ma chaire.

Putain de bordel de merde c'est dégueulasse !

Le simple fait d'enlever ma chaussette me tire des larmes de douleur alors même que je n'ai pas envie de pleurer. C'est juste que c'est tellement atroce que mes yeux pleurent seuls. Un gémissement aigu m'échappe et tandis que je m'attaque à la chaussette du pied gauche, je plaque ma main sur ma bouche pour camoufler mes plaintes.

Fait chier !

Je balance mes chaussettes par terre et titube jusqu'au coin cuisine. Après avoir fait couler un peu d'eau sur un essuie-tout, je m'appuie contre la table et tapote mes plaies ; c'est franchement pas beau à voir. Je prends une profonde respiration pour m'empêcher de gémir à nouveau quand l'eau froide vient imbiber les petites blessures mais c'est à ce moment exact que je sursaute : la porte de l'une des chambres des garçons vient de s'ouvrir et une voix que je reconnais sans mal s'élève alors derrière moi.

« Charlie ? Je peux savoir ce que tu fais ? »

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