Chapitre 51

Vous vous rendez compte que ça fera bientôt deux semaines que j'ai commencé à publier un chapitre par jour ? J'espère continuer le plus longtemps possible. *.*

Entre hier matin et ce matin, Songwriter a gagné plus de 200 lectures et un peu moins de 50 votes. Alors bien sûr, une personne lisant toute la fiction jusqu'ici lui ajoute à elle seule plus de 50 lectures, mais c'est juste énorme. Je peux vous garantir que quand j'en étais au chapitre 30, j'étais contente si j'avais dix lectures dans la journée, mais depuis quelques jours j'ai remarqué une augmentation considérable des chiffres et ça me fait vraiment super plaisir de me dire que de plus en plus de gens lisent et aiment ma fanfiction.

Alors à ceux qui la lisent, merci. Et surtout, à ceux qui laissent des votes et des commentaires : je vous adore, c'est vraiment adorable de me soutenir à ce point, vous ne pouvez même pas imaginer comme je suis tous les matins impatiente de lire vos avis sur le chapitre ! ^^

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Je me lève précipitamment et, alors que j'étais sur le point d'ouvrir la porte de la chambre, je me ravise, revenant chercher en vitesse mon carnet abandonné sur mon lit, sortant finalement en trombe de ma pièce. Je tombe nez à nez avec Taehyung et manque de lui rentrer dedans, me stoppant brutalement face à lui.

« Oups, m'excusé-je un peu gênée. Pardon, tu voulais me voir ?

- Je suis juste venu te prévenir pour les répétitions de danse, tu sais... comme tous les soirs. Et toi, pourquoi t'avais l'air aussi pressée ?

- J'ai fini ma chanson, enfin !

- En même temps, je peux comprendre que ça t'ait pris plus de temps que ce que tu avais imaginé, tu as eu une semaine assez chargée par rapport à ce que tu étais supposée faire ici à l'origine, me concède-t-il.

- Oui, mais j'aurais voulu finir plus vite. Il faudra qu'on se prenne un peu de temps pour que vous me donniez tous votre avis, et puis je n'ai pas encore d'idée pour la mélodie, même si celle de Jin est une bonne piste.

- Ah oui, Yoongi m'a dit qu'il avait eu un éclair de génie pour le coup, j'ai hâte d'entendre ce que donnera le résultat final. »

Il penche légèrement la tête de côté et m'adresse un sourire lumineux qui met en valeur ses yeux fins et ses pommettes. Pour lors donc, je préfère reposer mon carnet et rejoindre les autres qui nous attendent à l'étage du dessous. Le chorégraphe est là cette fois-ci et la première chose qu'il fait est de féliciter le groupe pour sa performance de la veille.

« Et toi bien sûr, ajoute-t-il à mon intention. Tu nous as tous bluffé, même pour le clip tu n'étais pas aussi dynamique, ça faisait plaisir à voir ! J'étais sûr que tu pouvais y arriver. »

Menteur, vu la tête qu'il tirait quand il me rappelait sans cesse « la hanche Charlie », je pense qu'il était convaincu du contraire. Mais peu importe finalement, car ce qui compte désormais c'est que je l'ai fait (et il y avait même des caméras pour filmer ça). Ça m'a donné un peu plus confiance en moi et ça m'a permis de me dire que je peux bien réussir à tenir tout un mois à ce rythme effréné. Après tout, cette semaine a sans aucun doute été la plus exaltante de ma vie, et j'ai hâte de découvrir ce que me réservent les trois prochaines !

Les répétitions se passent dans une bonne ambiance, même si la fatigue de certains ne m'échappe pas, et notamment celle de Jimin qui s'est vraiment donné sans ménagement la veille. Pendant une des pauses du groupe, alors que je travaille encore dans mon coin, je m'octroie moi aussi quelques minutes et, rejoignant le petit cercle formé par les garçons, je me penche vers Chimchim.

« Promets-moi que tu vas penser à te reposer au lieu de passer ton temps libre à danser, comme hier dans les coulisses.

- Promis maman, » murmure-t-il en souriant.

Je lui donne une tape discrète sur l'épaule. Donc de petit frère, je passe à maman ; drôle d'évolution...

Jin aussi a l'air las, malgré tout je sens que les quelques sourires qu'il affiche parfois sont sincères. Quant à V... eh bien, il a clairement l'air épuisé et n'a pas réussi à dissimuler totalement ses cernes, pourtant je le trouve aussi énergique, enthousiaste et stupide que d'habitude, alors ça ne m'alarme pas vraiment.

Je me sens un peu bête de les surveiller, mais je ne veux plus jamais voir un de mes amis se sentir aussi mal que Jimin, au point de passer presque la nuit entière les yeux larmoyants. Je sais que pour lui ça a été très dur, mais qu'il soit dans cet état et moi, absolument impuissante, ça m'a complètement brisé le cœur. C'était comme être témoin de tous ses tracas, l'écouter partager tout ce qui le blesse, en être blessé soi-même, mais ne rien pouvoir faire d'autre que d'essayer de balbutier des mots déjà trop entendus et qui ne pansent plus les cicatrices.

Et malheureusement, comme un beau temps n'est qu'une phase entre deux mauvais, je sais bien que tôt ou tard, l'un des sept garçons vivra une fois de plus un moment dans ce genre, et plus je m'attache à eux, plus songer que vivre leur passion est quelque chose qui les rend à la fois heureux et malheureux me fait souffrir. Alors oui, ils se donnent à fond, on voit qu'ils font ce qu'ils aiment, mais ça leur coûte énormément et en plus de ça, je sais bien qu'ils refusent de tout me montrer des difficultés de leur quotidien pour ne pas m'inquiéter davantage. Vraiment, plus je progresse dans ce monde impitoyable, plus je culpabilise d'être là et de ne rien pouvoir faire d'autre pour eux que... que d'être là, tout simplement. À ma façon, j'essaie de les aider ou à défaut, de les consoler : encouragements, remerciements, sourires, je fais ce que je peux pour me montrer optimiste et tenter de leur communiquer ma joie d'être avec eux.

Quand je ne serai plus là, je sais que je ne leur manquerai pas, du moins pas beaucoup j'imagine, mais ce qui me dérange, c'est d'imaginer que je ne serai plus en mesure de savoir s'ils vont bien ou non, alors même qu'ils sont tous comme des grands frères pour moi. Une seule semaine avec eux m'a beaucoup appris sur mes limites, et il est évident que jamais je ne continuerai à travailler dans l'industrie de la K-Pop qui à mon goût impose beaucoup trop de choses aux idoles sans réussir à voir qu'ils ne sont pas simplement des pompes à fric sur pattes, mais bel et bien des gens, des humains comme tant d'autres, qui de fait ont les mêmes besoins que les autres.

Ils mangent peu par rapport à tout le sport qu'ils font ; ils dorment peu par rapport à toutes les activités qu'on leur impose ; ils sont constamment sous pression, une pression engendrée par leur agence, leurs fans, et pire que tout, par eux-mêmes.

« Courage les gars, dis-je avec un sourire sincère, on a bientôt fini. »

Je passe mes bras autour du cou de mes deux voisins, Jimin et Suga. Les deux se laissent faire et je les rapproche de moi du mieux que je peux pour leur faire un gros câlin que j'espère le plus réconfortant possible. Suga laisse un soupir franchir ses lèvres mais, quand je le lâche de peur de l'embêter plus qu'autre chose, il reste malgré tout contre mon épaule.

Je sais que j'ai un sourire niais sur le visage.

Je leur ébouriffe rapidement les cheveux et me relève avant de retourner m'entraîner, un peu plus sereine. Les voir sourire me rassure et me donne envie d'être à la hauteur : je veux mériter de travailler aux côtés de personnes aussi incroyables qu'eux, prêts à tout sacrifier pour la musique.

Quand la séance se termine, comme d'habitude à une heure ingrate, je suis plus exténuée encore que d'habitude ; le contrecoup de tout le stress accumulé avant le concert, très certainement. Jin va je-ne-sais-où et je remonte avec les autres sans l'attendre. Je prends ma douche immédiatement et sur mon lit, je ne m'allonge pas, je m'écroule. Je serre fort mon oreiller dans mes bras, comme quand j'étais petite, ça m'apporte du réconfort. Je suis tellement fatiguée que je n'ai pas le courage de me mettre sous le drap et je reste ainsi plusieurs minutes avant de me rendre compte que mon portable n'est pas éteint quand Aly m'appelle.

Le destin doit avoir envie de se foutre un peu de ma gueule.

J'accepte l'appel ; je ne peux rien refuser à ma petite sœur de toute façon, je suis beaucoup trop faible et elle le sait parfaitement.

« Aïe, je dérange ? lance-t-elle en me voyant le visage contre mon oreiller.

- Pourquoi, c'est l'impression que tu as en me voyant ? demandé-je tandis que mes mots sont étouffés par l'oreiller.

- Très légèrement...

- Haha, ironisé-je en hachant les deux syllabes.

- Pourquoi t'es aussi morte ? Il s'est passé un truc aujourd'hui ? »

Je réfléchis à sa question mais ne trouve aucune réponse : je suis simplement fatiguée, c'est tout. Aly me dit avoir vu mon message et me félicite d'avoir terminé ma chanson, elle a hâte de l'entendre. Elle m'explique ensuite que tata Irène ne passera finalement pas aujourd'hui : en début d'après-midi papa et elle ont eu une importante discussion au téléphone et ils ont décidé de se voir pour passer du temps ensemble, alors je ne verrai ni l'un ni l'autre. Pas grave, ce sera pour plus tard, et puis tata ne manquerait pas l'occasion de me montrer toutes les photos de ses vacances, j'en suis certaine.

« Moi je suis sûre qu'ils veulent te faire une surprise, murmure Aly à la cam. J'ai déjà quelques idées, mais je vais mener ma petite enquête pour en savoir plus. »

Je ris et lui souhaite bonne chance, elle en aura besoin : sa discrétion est à peu près égale à celle d'un éléphant perdu en plein centre-ville, il suffit de l'entendre chanter à six heures du matin pour en être convaincu.

Je souris quand ma mère passe me faire un petit coucou. Elle prend chaque jour de mes nouvelles par le biais d'Aly mais j'étais impatiente de la revoir. C'est donc tout naturellement que, quand j'entends sa voix, je daigne enfin sortir ma tête du coussin pour la tourner vers la caméra de mon portable.

« Salut maman !

- Alors ma chérie, comment ça se passe en Chine ? »

Non Aly, ne tue pas maman, pas pour l'instant.

« Très bien, je m'éclate, mais c'est épuisant...

- Et les garçons se comportent bien avec toi ?

- Ils me prennent pour leur petit frère, dis-je en grimaçant.

- Non t'es sérieuse ? s'amuse Aly. Raconte-moi. »

Je cède rapidement à sa demande et lui parle brièvement de la discussion que j'ai eue avec V et Jimin. Ma sœur est morte de rire, mais dès qu'elle arrivera ici, elle sera morte... tout court.

« Oh je suis contente que tu te plaises alors, mais tu reviens quand ? continue ma mère.

- Le treize juillet.

- Tu veux pas rentrer tout de suite ? Aly passe son bac, je peux pas l'embêter... »

Ma mère grimace à son tour, je savais que le fait de me taquiner lui manquerait bien vite. Je souris d'une façon absolument niaise, un peu touchée de savoir que malgré tout, je manque clairement à ma famille.

« Si tu savais, soupiré-je en riant, je vis avec sept gamins qui passent leurs journées à m'embêter, alors je crois qu'en revenant, ça n'aura plus le même impact sur moi

- Mais non voyons, on ne s'habitue pas à la connerie chérie.

- C'est vrai qu'à la tienne...

- Ah tu vois. »

Ma famille me désespère : ma mère est barge et ma sœur a encore l'air de vouloir la poignarder pour avoir osé dire que je me trouvais en Chine. Comme ils me manquent...

Quand ma mère retourne à ses occupations, Aly reprend une discussion plus tranquille avec moi. Elle me raconte son quotidien depuis mon départ, et surtout, elle me pose beaucoup de questions au sujet du groupe. J'y réponds comme je peux, tentant d'être la plus honnête possible. Et bien sûr, voyant ça, elle en profite pour me poser la question la plus importante à ses yeux :

« Tu crois que tu pourrais sortir avec l'un d'eux ?

- Non, dis-je sans hésiter.

- Bah pourquoi ? Tu ne vas quand même pas me dire qu'ils ne te plaisent ! s'indigne-t-elle.

- Haha, je ne peu pas te donner tort sur ce point : ils sont tous adorables, mais tu m'as demandé si je pouvais sortir avec l'un d'eux, et ça c'est très différent.

- Comment ça ?

- Eh bien... Namjoon n'avait pas l'air très content que je me rapproche de Jimin, expliqué-je, et je lui ai promis qu'il ne se passerait rien entre un des garçons et moi. Or je tiens vraiment à honorer ma parole, et quand bien même mes sentiments évolueraient, je me suis promis de ne pas briser ma promesse. Je ne veux pas le décevoir. Et puis c'est débile de toute façon : je te rappelle que je n'ai plus que trois semaines à passer ici, alors ça ne vaut pas le coup.

- T'es pas drôle Charlie, tu pourrais devenir une star de K-pop si tu le voulais, mais tu préfères continuer tes petites études d'histoire...

- Danse neuf heures par jour et on verra ensuite si t'as envie de continuer. Tu te rends compte : je danse plus que je ne dors, ça me tue...

- Tu me fais rire avec ton sommeil, sourit-elle amusée. C'est vrai que ça a dû te faire un sacré changement. Je vais peut-être te laisser dormir du coup ?

- Ce serait mignon de ta part.

- D'accord, je vois. Passe une bonne nuit.

- Merci, à plus...

- Attends.

- Quoi ? »

Son visage, d'habitude si doux, s'est aussitôt fermé et semble un peu inquiet : ses sourcils froncés ainsi que l'absence de son habituel sourire ne me rassurent pas.

« Charlie... T'es sûre que tout se passe bien ? Que tu es vraiment heureuse là-bas et que tu ne me caches rien ?

- Oui bien sûr, affirmé-je avec un sourire ému, j'ai jamais vécu une semaine aussi merveilleuse Aly.

- Ah, ça me rassure ! T'as l'air parfois tellement KO que je me posais la question !

- Ne t'inquiète pas pour moi, va plutôt réviser.

- C'est comme si c'était fait ! »

Elle coupe elle-même la communication et après avoir éteint mon portable, je pousse un long soupir ; cette fille se fait bien trop de soucis pour moi.


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