Chapitre 42
Pour faire avancer l'histoire plus vite, j'ai décidé se poster deux chapitres aujourd'hui. Voilà quoi, la générosité dans toute sa splendeur. Quoi ? Je me jette des fleurs ? Non à ce niveau là ce sont des bouquets entiers que je me jette. XD
Chapitre un peu plus long que d'habitude, je suis fière : plus de 2 700 mots contre environ 2 200 en principe. :P
D'ailleurs, d'après mon document Word, on en est à un total de 100 000 mots pour un peu plus de 200 pages... et la première semaine de Charlie parmi les BTS n'est pas encore finie. Tout va bien, cette fiction n'est pas du tout beaucoup trop longue. X)
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Nous entrons dans les backstages et aussitôt mon cœur s'apaise, j'avais tellement peur d'apparaître aux côtés des garçons que je suis à plusieurs mètres d'eux. Quand la porte se referme derrière moi, Seokjin se retourne et me lance un regard plein d'empathie tandis que je le rejoins.
« Tu sais, on peut marcher côte à côte, me fait-il remarquer.
- Je sais... mais je ne suis pas à l'aise, c'est tout. »
Il passe d'une façon réconfortante son bras autour de mes épaules (une petite douleur vient me rappeler que j'ai toujours un coup de soleil à la nuque d'ailleurs...) et nous arrivons dans une salle qui nous est réservée. Elle est à peu près de même taille que le salon de notre appartement ; un canapé et plusieurs chaises s'y trouvent, de sorte à ce qu'on puisse se reposer. Devant le canapé se tient une table basse sur laquelle trône une assiette contenant huit muffins qui ont l'air absolument succulents. Sur le côté face à des miroirs sont alignées plusieurs tables sur lesquelles s'entasse de quoi se recoiffer et se remaquiller, ça me rappelle le hangar lors du tournage du MV. Dans l'angle des murs du fond est accroché en hauteur un écran plat éteint pour l'instant ; les couleurs de la pièce sont plutôt chaudes, les murs sont orangés et du parquet d'un bois blanc recouvre le sol. Le groupe et l'équipe investissent les lieux pendant que je suis encore en train d'essayer de digérer le fait que je suis là où je suis : en coulisses avec un groupe de K-pop. C'est à peine pensable, tout est à peine pensable en ce moment et j'ignore combien de fois depuis mon arrivée je me suis demandée si je n'étais pas en train de faire un simple rêve...
On nous propose quelques petites choses à manger : des plats préparés qu'il suffirait de faire réchauffer dans une autre salle. Les garçons acceptent, mais moi, je commence à angoisser alors ça me coupe l'appétit et l'idée de manger m'écœure un peu.
Il est environ une heure quand les retouches maquillage et coiffure sont terminées, les garçons en profitent pour faire des vidéos tandis que je reste un peu dans mon coin : je me suis déjà bien assez ridiculisée comme ça et honnêtement, je n'ai pas besoin de ça aujourd'hui. Mon rythme cardiaque remonte un peu plus à chaque fois qu'avance l'aiguille des secondes de l'horloge au-dessus du canapé. Suga a pris le sofa en otage d'ailleurs, il s'y est étendu de tout son long, autrement dit tous les autres – moi compris – sont assis sur des chaises. Hoseok en a même pris deux pour pouvoir s'étendre lui aussi, et il n'est pas le seul à avoir fait ça.
Moi, je suis assise pas très loin de la porte, dans un coin, en train de relire inlassablement les paroles que je vais devoir chanter et que j'ai eu la bonne idée de recopier sur un mémo de mon portable. Le stress me pousse toujours à me donner à fond, mais trop de stress me fait inévitablement perdre mes moyens, et j'ai un très mauvais pressentiment pour ce soir. Je respire profondément en ramenant mes genoux contre ma poitrine, faisant passer mes bras autour. Je pose mon menton dessus et continue de lire mon petit mémo.
« J'en reviens pas, soupire Tae en venant s'asseoir à mes côtés, c'est encore plus la solitude que lors de l'entraînement.
- J'ai pas très envie de parler, balbutié-je avec une boule de stress monumentale dans la gorge.
- Ça va ?
- Oui... enfin non... Je ne sais pas. J'ai peur... »
Je ne sais pas si j'ai déjà été aussi angoissée dans ma vie. Tous les scénarios possibles passent dans ma tête, et aucun ne se termine bien pour moi. Je liste toutes les bourdes que je serais capable de faire, et c'est très long, vraiment très long. Le pire c'est que me connaissant, ça ne serait pas franchement étonnant que je me plante.
« T'as pris un gâteau ? me demande-t-il pour changer de sujet. Ils sont super bons.
- Pas encore non.
- Tu devrais, je ne t'ai même pas vu manger en arrivant et je suis sûr que le ventre plein ça irait déjà mieux. En plus, c'est Yoonsu qui les a faits ces gâteaux.
- Yoonsu ? répété-je sans savoir de qui il parle.
- Oui, c'est la coiffeuse qui est amie avec Jin. Elle nous fait parfois des petits trucs à grignoter avant les concerts, c'est la reine des cuisinières ! »
Son enthousiasme me fait sourire et si mon ventre est tordu par le stress, je réalise que derrière ça, je commence effectivement à avoir un peu faim. J'acquiesce et il se lève après avoir proposé d'aller me chercher le muffin préparé pour moi. Je souris bêtement de le voir aussi prévenant, ça me touche. Attendez... je fais vraiment pitié au point qu'il soit tout à coup aussi gentil avec moi ? Ça craint...
La seule autre personne ici à avoir un peu d'énergie à revendre, c'est Jimin qui danse avec passion au milieu de la salle. Il répète ses chorégraphies et je crois que depuis une semaine, je ne l'ai encore jamais vu bouger avec tant d'énergie, c'est impressionnant. Il ne fait aucune erreur et, ses écouteurs vissés sur les oreilles, il murmure les paroles des chansons sur lesquelles il danse.
« Tiens. »
Mes yeux se reposent sur V qui, revenu s'asseoir à côté de moi, me tend un gâteau avant de s'en aller discuter avec Jungkook qui prenait quelques selfies, assis un peu plus loin. Il avait raison, ça me fait du bien de manger un peu, même si j'ai du mal à avaler chaque bouchée, je fais un effort en me disant que rester sans manger jusqu'à l'heure du concert est sûrement la pire des idées. Je ferme les yeux et somnole, répétant dans ma tête chacun de mes mouvements.
Quand j'ouvre les yeux, il est trois heures et demie passé. Notre concert commence à sept heures, donc dans trois heures et demie. Oh putain je me sens mal, ça ne va pas du tout... J'ai brutalement horriblement chaud et mon cœur s'emballe encore plus qu'à mon réveil ce matin. Le pire, c'est que je sais parfaitement que ma chanson sera celle qu'ils feront en dernier, pour clore le concert avec, ce qui fait qu'en vérité je vais passer vers neuf heures et demie : six heures de pur stress en perspective donc, un vrai bonheur...
« Hey, Chacha, ça ne va pas ? demande doucement Jimin tandis qu'il vient s'asseoir à côté de moi et en passant sa main dans mes cheveux. Pourquoi tu pleures ? »
Et merde, je n'avais pas réussi à retenir plus longtemps ces foutues larmes, et avant que je ne plonge ma tête dans mes bras, toujours serrés autour de mes genoux, Jimin m'avait vue. Le problème c'est que si je parle je sens que je vais littéralement fondre en larmes et je ne veux pas que le groupe me voit comme ça. Je reste donc silencieuse en essayant de calmer mes sanglots. J'ai horriblement peur d'échouer et l'idée de les décevoir tous les sept me tue, ils auront horriblement honte de moi, c'est pas possible, surtout après tout le mal qu'ils se sont donnés pour m'aider. Je me sens misérable et je n'arrive pas à me convaincre que ça va bien se passer.
« Viens, on va sortir un peu de cette salle, j'ai l'impression qu'y rester c'est encore plus oppressant pour toi. »
J'acquiesce sans la moindre certitude et il se relève avant de me tendre une main amicale que je saisis. On sort rapidement sans attirer l'attention des autres. Tandis que nous sillonnons les couloirs, mon ami me tend un petit paquet de mouchoirs que j'accepte et je tapote doucement le coin de mes yeux pour m'assurer de ne pas abîmer mon maquillage. Ça a pris tellement de temps à faire qu'il est hors de question de tout recommencer.
Nous entrons dans une pièce beaucoup plus petite que l'autre, il s'y trouve un canapé et, contre un mur, une table avec une machine à café ainsi qu'un micro-onde et quelques plats préparés à faire chauffer.
« Tu veux manger quelque chose ? »
Je bouge lentement la tête de gauche à droite.
« Eh, viens là. »
Il m'ouvre ses bras et je m'y blottis avant de laisser courir sur mes joues de nouvelles larmes. Nous restons ainsi, immobiles, pendant plusieurs minutes avant que je n'arrive enfin à articuler quelques mots.
« Je ne veux pas vous décevoir...
- T'inquiète, je suis sûre que tu vas assurer.
- Mais je n'ai que trente secondes, je reprends avec un peu plus d'aplomb, c'est très différent de vous : sur plus de deux heures de show, c'est normal de faire une erreur, mais pas en trente secondes. Ce serait la honte monumentale.
- Calme-toi Charlie, ce ne sera pas la fin du monde. Si toi-même tu n'arrives pas à croire en toi, comment veux-tu réussir quoi que ce soit ? Et comment veux-tu que nous on croie en toi ? »
Il marque un point. J'ai l'impression que les rôles de la veille au soir ont été échangés et que c'est à son tour de me consoler. Je me remémore ce qu'il m'a dit pendant notre discussion à ce moment-là. Lui aussi parfois il se sent stressé et ça lui arrive de ne pas savoir comment gérer ça. Ça m'a attristé, bien sûr, mais aujourd'hui je comprends exactement ce sentiment de se dire qu'on n'est rien, qu'on ne vaut rien, et qu'il vaudrait mieux qu'on s'éclipse avant de monter sur scène, pour éviter la catastrophe en direct face à des milliers de personnes. Et encore, pour lui ça doit être encore pire, car il sait que ces personnes l'admirent du plus profond de leur cœur, alors son sentiment de ne pas pouvoir les décevoir doit être bien plus prononcé que le mien.
Je sèche de nouveau mes larmes et le remercie de son soutien, essayant de me calmer du mieux que je peux. Avec un air espiègle, il me dit alors qu'il a une solution pour me faire sourire. Je le regarde avec curiosité, cherchant à comprendre de quoi il peut bien parler. Il sort son portable et me fait signe de le suivre : on retourne à la salle que l'on portage avec le groupe. Le personnel est ailleurs en attendant l'approche du concert, même un caméraman qui tenait à filmer les coulisses nous a laissé un peu de répit, de fait nous sommes seuls tous les huit. Quand nous entrons, Taehyung et Jungkook nous lancent un regard et, quand ils voient l'état de mon visage – j'imagine que mes yeux sont encore légèrement rougis, et surtout que comme d'habitude quand je pleure, je suis devenue particulièrement laide –, ils viennent me demander si je vais bien. Jimin leur explique rapidement et à voix basse (pour ne pas réveiller les autres) que ce n'est pas grave puis il leur propose de se joindre à nous pour passer un peu le temps. Les deux semblent comprendre de quoi il parle et ils acquiescent immédiatement. Jimin me murmure à l'oreille : « regarde ».
Je suis les trois garçons des yeux : ils s'approchent d'un pauvre Yoongi endormi et, mettant leurs trois visages à la même hauteur que le sien, ils prennent un selfie. Je reçois quelques secondes plus tard un message de Jimin (qui, pour rappel, a mon numéro depuis le jour où on a fait nos premières photos tous ensemble) et l'ouvre. Quand je vois le cliché je manque d'exploser de rire et ne réussis à me retenir qu'en me répétant qu'il vaut mieux ne pas réveiller les garçons qui dorment. C'est mignon de voir Suga assoupi mais ses yeux entrouverts donnent l'impression qu'il a fumé un joint, ça lui donne une expression tordante !
Je regarde un peu autour de moi pendant que les trois garçons continuent de prendre des photos avec Suga et je fais signe à Jimin en direction de J-Hope. Le visage de mon ami s'illumine : Hoseok dort, toujours étendu sur deux chaises, les bras croisés contre son torse, la tête renversée en arrière et la bouche à moitié ouverte : c'est la victime idéale.
Les trois garçons me rejoignent et, tandis que les visages de Jimin et Jungkook encadrent celui d'Hoseok, Tae et moi nous tenons juste derrière lui. Jimin lève son portable et prend une photo. Naturellement, on change de poses pour prendre plein de selfies tous plus débiles les uns que les autres : une photo où on joint nos deux paumes en posant nos joues contre le dos de nos mains pour mimer quelqu'un qui dort, une autre où Jimin fait une grimace, suivi d'une où on en fait tous une, et une de plus où chacun ouvre légèrement la bouche comme J-Hope en fermant à moitié les yeux.
C'est juste à mourir de rire !
Toutefois, le plus drôle c'est quand, en plein milieu de notre petite séance photo, notre victime se met à ronfler doucement mais juste assez fort pour qu'on l'entende. On manque tous de s'étouffer de rire et Jimin passe en mode vidéo. Tandis que Tae fait un V de la victoire et que Jungkook et moi mimons avec nos doigts de petites oreilles de lapin au-dessus de la tête d'Hoseok, Jimin, avec un énorme sourire, pointe notre victime puis place sa main vers son oreille pour faire signe d'écouter. Je suis sûre qu'on pourra distinctement l'entendre sur la vidéo.
« Vous en avez pas marre de vous acharner sur lui ? » nous murmure une voix derrière nous.
On se retourne, Jimin met fin à la vidéo et au même instant, Hoseok ouvre les yeux sans vraiment comprendre ce qui vient de le réveiller. On fait tous un pas de côté pour s'écarter innocemment de lui et c'est Jimin qui répond à RM :
« C'était drôle, t'as pas vu les photos et la vidéo.
- ... Vas-y fais voir. »
Namjoon et Jin, qui avait simplement les yeux clos, s'approchent de nous puis Jimin, après nous avoir envoyé à Tae, Kook et moi le tout, montre d'abord les photos à ses ami. J-Hope émerge à peine quand il se lève pour s'étirer et nous voit tous, à deux mètres de lui, en train de regarder le portable de Jimin. Il s'approche et je m'écarte pour qu'il voie nos œuvres d'art. Quand il comprend enfin pourquoi on commence tous à rigoler, étonnamment, il ne le prend pas très bien. Il nous regarde avec lassitude et lâche un simple « sales gosses » avant d'aller s'asseoir de nouveau.
« C'est con, lui dis-je, t'as pas encore vu le meilleur.
- Le meilleur ? répète-t-il étonné.
- Viens. »
Jimin nous passe alors la vidéo, montant le son à fond. Le pauvre petit Hobi est outré, et nous on est définitivement morts : on l'entend trop bien ronfler, c'est magique ! Après quelques secondes de vidéo pendant lesquelles le jeune homme est clairement embêté qu'on ait filmé ça, je vois traits de J-Hope s'adoucir en regardant la vidéo et il passe sa main dans mes cheveux avec un sourire.
« Tu sais Charlie, on voit clairement que t'as les yeux un peu rouges sur ces images... »
Je me sens honteuse mais ne réponds rien et me contente de regarder les images ; ce n'est pas si flagrant qu'il l'insinue. Le leader lève un regard étonné vers moi et je baisse les yeux au sol pour qu'il ne les voie pas.
« T'as pleuré ? me demande-t-il avec une pointe d'inquiétude dans la voix, me plongeant alors dans une profonde confusion.
- J'ai pas très envie d'en parler, c'est passé, balbutié-je. J'ai juste un peu tendance à stresser facilement mais ça va mieux maintenant.
- Tu es sûre ? Ça va aller ?
- Oui, oui, t'inquiète. Je vais bien, vraiment. »
Il acquiesce lentement pour se concentrer de nouveau sur la vidéo. Je souris, attendrie par l'intérêt qu'il a témoigné pour moi. Oui, il mérite bien sa place de leader pour se faire du souci pour moi alors même qu'il n'a jamais apprécié ma présence à leurs côtés, et j'ai vraiment hâte de le connaître un peu mieux, car je suis certaine que c'est quelqu'un de formidable.
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