Chapitre 12

Oh, déjà 100 vues, merci c'est trop chou.*-*

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Merde, tuez-moi ! C'est tellement compliqué deux heures de coréen dès le réveil ! Comment je suis censée positiver dans ces conditions moi !

J'en ai marre de la vie... et du coréen...

« Vous avez compris ? »

J'offre un large sourire à ma prof particulière, une dame d'une quarantaine d'années, qui m'a l'air très sympathique, mais qui même dans ces conditions ne pourra pas me faire apprécier deux heures sur une chaise dans le salon de l'appartement alors que je sais que juste sous mes pieds se trouve le paradis de la musique, les studios de chant et de danse, à l'étage inférieur. En plus j'ai eu la brillante idée de m'habiller en tenue de sport, de sorte à pouvoir filer danser dans l'un des studios après, ce qui fait que je n'arrête pas d'y penser, ça me hante c'est horrible !

Je crois qu'elle a compris que je n'avais pas écouté un traître mot de tout ce qu'elle avait dit ces sept dernières minutes.

« Nous avons bientôt fini, essayez de vous concentrer.

- Oui, oui. »

Elle soupire et reprend :

« Cet après-midi on changera de méthode... »

Bonne idée, parce que sinon je vais faire une seconde nuit pendant son cours moi...

Par respect et parce que je m'en veux un peu, j'accorde toute mon attention aux dix dernières minutes du cours que j'étais censée suivre depuis déjà environ deux heures. Je n'ai presque rien retenu, c'est une catastrophe...

Á peine quelques minutes après le départ de ma professeur et alors que justement j'essayais d'apprendre leurs véritables noms (je crois que je commence à maîtriser), ce sont les garçons qui rentrent. Ils discutent entre eux, ça a l'air à la fois sérieux et amusant. Je crois comprendre qu'ils parlent de leurs prochaines paroles, aussitôt je suis curieuse d'entendre ce qu'ils produiront hors de nos deux chansons à venir.

Courage Charlie, va leur parler, montre-toi avenante.

Je m'approche sans parvenir à dissimuler ma timidité. Les discussions s'apaisent immédiatement entre les garçons qui me lancent des regards interrogateurs. Parle idiote, ils vont te trouver stupide sinon !

« Euh... qu'est-ce que vous avez de prévu pour les prochaines heures ? hasardé-je.

- Profiter d'un peu de temps libre, répond Namjoon – le leader – d'un ton neutre.

- Manger, ajoute Jungkook.

- Dormir, complète Yoongi d'un air très sérieux.

- Jeux vidéo, sourit Tae.

- Ah, d'accord... C'est cool. »

Je ris à leurs idées, amusée de constater qu'en vérité, on est tous un peu pareil. Est-ce que je leur propose qu'on fasse quelque chose ensemble ? Je me sens vraiment bête comme ça face à eux, les yeux incapables de se séparer du sol, mes doigts jouant les uns avec les autres tant je suis embarrassée.

« Tu devrais travailler sur ta chanson, propose Jimin avec douceur.

- Oui, je vais faire ça. »

Je lui souris, reconnaissante qu'il m'ait sortie de cette conversation, et retourne dans ma chambre. Il a raison, je dois travailler ma chanson, et je compte bien écrire les plus belles paroles que j'aie jamais écrites ! Je ferme ma porte et sors de ma valise l'un de mes biens les plus précieux : un cahier que je tiens depuis que j'ai treize ans et qui, en plus de contenir toutes mes chansons, répertorie chacun de mes poèmes. Je n'ai commencé à écrire des paroles que lorsque j'ai pu jouer de la guitare, il y a moins d'un an. Avant ça, j'écrivais de la poésie. Je m'inspire souvent de mes poèmes pour mes paroles, d'autant plus que je pars souvent d'un poème pour le mettre ensuite en musique, d'où le fait que chaque vers de mes chansons a un nombre précis de syllabes, et c'est ce qui explique que je ne suis pas familière avec le fait de rendre des « e » qui ne devraient pas l'être muets.

Je réfléchis quelques instants, installée sur mon lit, mon stylo en main, à ce que je pourrais écrire. D'abord, il me faut un cadre. Sur trois chansons, je dois raconter une relation entre deux jeunes gens amoureux. La première, la rencontre et la naissance de la passion, est déjà terminée. La chanson est sortie en entier le jour où Aly et moi nous sommes rendu compte qu'il s'agissait de la mienne, mais la version preview – Aly m'a dit qu'il s'agissait du premier couplet et du premier refrain – était sortie quelques jours plus tôt... Mais elle n'écoute jamais les versions preview, ça la rend dingue sinon parce qu'elle veut la version entière.

Bon, donc revenons à la chanson. Il me faut la suite de la relation. Pourquoi pas la déclaration d'amour suivie de la description des premiers jours de la relation ? J'imagine que les premiers jours d'un couple sont toujours les plus beaux, du moins quand on sait qu'à la chanson suivante ils doivent se séparer... Si on compte quatre minutes par chanson, on peut espérer atteindre les douze minutes de relation, c'est un peu rapide quand même... Enfin, je ne suis pas là pour juger. Je souris bêtement à l'idée d'un couple qui durerait réellement douze minutes et griffonne quelques idées globales sur l'histoire qui pourrait se dérouler dans la chanson. Pour l'instant je vais essayer d'écrire en coréen, mais si j'ai des problèmes, je pourrais toujours écrire l'idée en français et demander à ma prof de la traduire.

C'est juste à ce moment que je me rappelle qu'ayant du temps libre, je peux aller dans la salle de danse ! J'embarque mon téléphone, ma corde, et sors de ma chambre sans même en refermer la porte, saisissant au passage mes baskets. Je passe par le salon, constatant que Yoongi avait véritablement l'intention de dormir. Il est allongé sur le dos, sur le canapé, les yeux clos et l'air paisible. Je ralentis le pas pour ne pas le réveiller et sors sans faire de bruit. Je ne prends pas la peine de leur laisser de mot pour leur expliquer où je suis ; de toute façon je pense qu'il n'y a pas beaucoup de risques pour qu'ils me cherchent.

Je referme avec douceur la porte derrière moi et remarque à côté de l'ascenseur la porte qui mène vers la cage d'escalier. Si je veux descendre un seul étage, mieux vaut passer par là. Je dévale les marches quatre à quatre jusqu'à avoir descendu tout ce qui me séparait de mon rêve. Lorsque je pousse la porte, j'arrive à un large couloir aux murs clairs qui donne sur une multitude de salles comportant chacune sur leur porte un petit écriteau. Je m'approche pour voir ce que ça indique : « Salle de danse n°1 ». J'hésite avant d'entrer : je sais bien qu'on m'a accordé d'aller où je voulais, mais j'ai peur de tomber sur des répétitions d'autres artistes. Alors que je m'apprête à saisir la poignée, j'y remarque un petit écriteau qui indique que la salle est déjà occupée. Ouf, ça m'évite un sacré embarras...

Je longe le couloir et trouve finalement la salle n°3 vide. Avant d'y entrer, je décide de continuer mon chemin, curieuse de savoir le nombre de salles qui existe à cet étage. J'ai rapidement ma réponse : il y a six salles de danses, les dernières, plus éloignées les unes des autres, me semblant plus grandes (sûrement faites pour des groupes donc). Au fond du couloir se trouvent deux studios d'enregistrement ; d'après ce que le manager m'a dit hier, j'ai cru comprendre qu'à l'étage du dessous, à l'inverse, les studios d'enregistrement étaient plus nombreux que les salles de danse... Enfin peu importe.

Je retourne à la troisième salle, retourne l'écriteau sur la poignée et entre. Un parquet lisse et clair couvre le sol, les murs pâles s'ouvrent sur de grandes fenêtres qui laissent entrer le soleil et qui elles-mêmes font face à un immense miroir. Dans un coin de la salle se trouve une petite étagère sur laquelle je vais poser mes affaires. À côté se tient une enceinte d'un bon mètre de haut à laquelle je décide de connecter mon téléphone. N'ayant pas entendu le moindre son dans le couloir, je pense que ces salles sont insonorisées, d'ailleurs c'est même évident qu'elles le sont.

Je mets de la musique et commence mon échauffement avec un peu de corde à sauter. Je ne sais pas vraiment pourquoi on me laisse accès aux salles de danses, mais je ne vais sûrement pas m'en plaindre. J'imagine que le manager a pensé que je pourrais avoir envie d'assister aux répétitions des garçons de temps en temps. Si c'est le cas, il n'a pas tort : j'ai vraiment hâte de voir quel genre de danse ils vont bien pouvoir exécuter sur ma chanson. J'ignore quand ils vont tourner le clip, en vérité je ne sais même pas s'ils ont déjà commencé à travailler la chorégraphie... Ils étaient en tournée, donc c'est probable que non.

Après une quinzaine de minutes, je lâche ma corde et lui préfère un peu de danse. J'ignore pourquoi j'ai toujours autant aimé danser, je sais simplement que je me sens encore plus libre quand je danse que quand je chante, puisque rien ne m'est imposé si ce n'est le rythme. Je peux me mouvoir comme je l'entends et cependant exprimer autant d'émotions qu'avec ma voix, mais sans prononcer le moindre mot, simplement en laissant mon corps parler à ma place. Je ne me suis jamais imposé de chorégraphies, chacune des danses que j'exécute est différente de la précédente, je n'obéis qu'à la musique. Bon, ça donne lieu le plus souvent à des mouvements confus et à peine fluides, mais je m'en fous tellement.

L'endroit, et notamment le parquet, est génial et je m'amuse vraiment. Je n'avais jamais dansé dans une salle réellement faite pour ça, je n'imaginais pas que ça pourrait être si différent d'une chambre étroite. Je ne me suis jamais sentie aussi bien en dansant !

L'enceinte chante avec enthousiasme l'une de mes chansons favorites, « Place, je passe », de la comédie musicale Mozart l'opéra rock. Dans ces paroles, c'est moi que je retrouve, passionnée, déterminée à atteindre les plus fous de mes rêves, ignorant ceux qui peuvent essayer de me faire croire que je n'arriverai jamais à rien.

Parce que si on s'en donne les moyens, on peut tout réussir.

Je passe près d'une heure dans cette salle avant de sérieusement commencer à avoir chaud. J'aperçois ce qui me semble être un boîtier de réglage pour la clim sur le mur près de la porte et de mes affaires, mais je n'ose pas y toucher de peur de dérégler quelque chose et de le regretter ensuite. Je passe mon débardeur sur mon front couvert d'une fine couche de sueur et, après avoir rassemblé les quelques affaires que j'avais amenées avec moi, je remonte les marches qui me séparent de l'appartement (en petites foulées, histoire de me faire les mollets une dernière fois pour aujourd'hui) et me retrouve face à une porte fermée à clé.

Sympa...

Je toque mais personne ne vient m'ouvrir. Pinçant la base de mon nez entre mon pouce et mon indexe, je commence à me dire que j'aurais dû demander les clés au lieu d'imaginer que la porte resterait ouverte. Après tout, c'est pas comme si l'appartement se trouvait au dernier étage d'un immense immeuble et qu'il n'y avait qu'eux qui avaient une raison de se trouver ici, non bien sûr ils ont dû croire que c'était plus prudent de fermer la porte.

Je toque une nouvelle fois et presse la sonnette, hésitante entre l'agacement d'être coincée là et l'amusement face à ma situation : trempée de sueur, bêtement plantée devant une porte que j'avais crue ouverte. J'ai tellement l'air con comme ça...

Enfin j'entends des pas – qui ne se précipitent pas pour m'ouvrir d'ailleurs – puis la clé tourne dans la serrure. Jimin semble étonné de me voir ici, les sourcils froncés et l'air interrogateur.

« Tu n'étais pas en train d'écrire tes chansons ? »

D'accord donc ça veut dire que personne n'a voulu venir discuter avec moi pendant mon absence puisque visiblement ils n'étaient même pas au courant que j'étais partie, alors même que j'avais fait exprès de laisser ma porte ouverte pour qu'ils s'en rendent compte.

« Si si, je réponds avec ironie, d'ailleurs ça m'a épuisé, il faut que j'aille prendre une douche. »

Un sourire se forme sur ses lèvres et il se décale pour me laisser passer.

« C'est vrai que je n'avais jamais croisé une parolière qui sente aussi mauvais que toi, » remarque-t-il quand je passe à sa hauteur.

Je reste muette de stupéfaction : alors à part Yoongi, il y a d'autres garçons qui sont capables d'échanger plus d'une phrase avec moi ?

« Et moi un garçon qui se maquille plus que la plupart des filles que j'ai pu rencontrer, répliqué-je un sourire en coin.

- Je vais le prendre comme un compliment.

- Prends-le comme tu veux. »

Je pince ma lèvre inférieure entre mes dents pour m'obliger à ne pas rire en m'éloignant. Je suis tellement contente d'avoir pu parler un peu avec lui, surtout sur ce ton décontracté. Il faudra que je dise à Aly que j'apprécie beaucoup son Jimin, je suis sûre qu'elle s'entendra particulièrement bien avec lui.

Je prends une douche rapide et enfile un t-shirt bleu pâle ainsi qu'un jean sombre élimé. Il est environ onze heures et demie, je vais sûrement aller me préparer quelque chose à manger. Quand je l'entends gronder, je constate que mon ventre est totalement d'accord avec moi. Je me rends dans la cuisine, l'un des garçons s'y trouve déjà. C'est le plus vieux du groupe. Son nom c'est... non c'est pas Hoseok... merde...

Je jette discrètement un coup d'œil à mon téléphone rangé dans la poche arrière de mon pantalon. Heureusement que j'ai ça. Jin, voilà ! C'est Seokjin ! Je sais que je vais finir par assimiler tout ça. Après tout, j'ai déjà bien avancé depuis hier soir, j'ai juste quelques trous de mémoire parfois... Enfin, c'est comme à la rentrée quand on arrive dans une nouvelle classe, après quelques jours on commence à connaître un peu tous les noms, mais il y a toujours ceux qui, même à la fin de l'année, n'ont pas voulu rentrer. Bon j'avoue là ils ne sont que sept, ça devrait le faire.

« Tu prépares quoi ? demandé-je en m'avançant avec curiosité vers lui.

- Le repas. »

C'était pas franchement la réponse que j'attendais...

« Euh... tu veux que je t'aide à faire quelque chose ?

- Non merci, je gère. Je t'appellerai quand ce sera prêt. »

D'accord, alors lui aussi il fait partie de ceux qui ne voulaient pas me voir.

Dans ce cas, il n'y a plus qu'une chose à faire : le pousser à changer d'avis à mon sujet.



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Encore merci de me lire, et un gros merci pour les votes aussi, ça me fait toujours plaisir. ^^

Oui si un jour je veux mettre d'autres chansons que celles de BTS, elles se trouveront dans le chapitre lui-même et pas en média. ;-)

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