La Bibliothèque de M. Linden - Partie 1/3
NDA : Cette nouvelle est en cours de légère réécriture. La nouvelle version sera en ligne très prochainement. Dans le fond, peu de choses vont changer, simplement une tentative de rendre la fin moins frustrante ;)
Léa avait trouvé le vieux livre dans la bibliothèque secrète de son grand-père, par une chaude nuit d'été.
C'était les vacances, mais ses parents travaillaient comme à l'accoutumée. Ils avaient donc choisi de la laisser pour tout un mois chez ses grands-parents, dans leur vieille maison de campagne ; mais ça ne dérangeait pas Léa. Ses grands-parents la fascinaient.
Elle était envoûtée par l'odeur de renfermé qui imprégnait les draps de sa petite chambre à l'étage, les effluves de cuir des imposants fauteuils fatigués du salon et le bouquet écœurant des pots-pourris posés un peu partout. Elle s'émerveillait des bibelots poussiéreux qui envahissaient les étagères et pouvait passer des heures à regarder les vieilles croûtes de natures mortes dont les cadres massifs tapissaient les murs, jusque dans l'escalier. Elle s'amusait à essayer de deviner le lien de parenté entre toutes ces personnes en habit du dimanche qui posaient solennellement en noir et blanc sur les photos jaunies. Elle savourait la cuisine de sa grand-mère, bien qu'il y ait toujours trop de légumes. En fait, il y avait trop de tout en général, mais c'était très bon et Léa se disait que c'était bien ça l'essentiel. Elle adorait explorer les moindres recoins de la vieille bâtisse et de ses jardins de lavande, sur lesquels la nature reprenait tranquillement ses droits.
Ce que Léa aimait par-dessus tout, c'était les histoires de son grand-père. Elle les avait déjà toutes entendues, mille fois au moins. Pourtant, à chaque fois, prit dans l'enthousiasme du moment, son grand-père ajoutait quelque nouveau détail toujours plus improbable. Les histoires s'étiraient ainsi à l'infini, pour le plus grand plaisir de Léa et le plus grand désespoir de sa grand-mère.
Il y avait les histoires drôles de quand son grand-père était enfant et faisait les quatre cent coups avec ses frères, au plus grand désespoir de leurs parents et maîtres d'écoles. Les souvenirs tristes de la guerre et des tourments qu'il avait dû endurer. Les récits de voyage de quand il était marin, dont il traçait du doigt les trajets à travers toutes les mers et tous les ports sur le globe terrestre du salon. Il y avait aussi les fables inventées, de toutes pièces ou presque, qu'il construisait tel un architecte fou, surtout le soir venu lorsque la fatigue venait jouer avec la raison.
Oui, Léa adorait ces histoires, et particulièrement l'une d'entre-elles. L'histoire d'un livre, un vieux tome à la couverture rouge en cuir défraichi.
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