Je me souviens des arbres surplombant la colline. Je me souviens des fleurs rendant la vallée bleue, comme un miroir reflétant le ciel.Je me souviens de l'ombre des nuages traversant les cieux à la rencontre du vent. Je me souviens des éclats de rires et des milles délices, des murmures des ruisseaux et des longs doigt de l'air, et de tant d'autres détails inoubliable pour l'ados que j'étais...

Mais le plus précieux de ces milles trésors, c'est égaré au fond de ma mémoire, ton visage en effet c'est estompé avec le temps, délavé par les nombreux rêves dont il était sujet. Tout aurais peut-être été différent si j'avais eu ton image pour béquille.

Moi,je veux leur raconter, leur raconter toi, pour raconter ma vie c'est ce qui me semble être le plus simple. Raconter ce que tu étais.

Tout d'abord tu étais doux et j'ai toujours refusé de l'admettre,mais un peu poète dans l'âme : tu pouvais me réprimander sans me faire de peine, vaincre ma susceptibilité avec pour seul armes tes mots qui, aussi léger que des oiseaux de papiers semblaient toujours voler avant de se poser sur le bord de mes oreilles.Tu m'écrivais des poèmes au lieu de réviser tes interros, tu m'attendais toujours et excusait mes imperfections avec plaisir.Ensuite tu me faisais profiter de chaque secondes en me montrant chaque petites choses de la vie, allant du moineau venant de naître au plus beau myosotis de la vallée bleutée. Et puis il est arrivé, te volant à moi, me volant à toi. Tu l'a adorée des la première minutes de sa pseudo-vie, mais moi il me rendais triste, trop triste...

Je ne me rendais, bien sûr, pas encore compte de la portée qu'aurait cette petite bosse sur ma vie. Qu'elle serait en fait le marteau qui servirait à me briser le cœur. La seule chose a retenir, c'est que je t'aimais, que je t'aimais tellement que tu en es mort, et je sais que j'en mourais aussi...

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