♡ Chapitre 60 : Sergio

Me voilà arrivé au Starlight, je cherche Bee des yeux. Je repère rapidement Jason et Penny à une table, je leur fais un signe de main. Je préfère ne pas aller les rejoindre maintenant, j'attends de voir si Bee va venir. Je m'installe au bar, commande un whisky et patiente, le regard rivé vers l'entrée. Quand enfin, je la vois arrivée, mon cœur rate un battement. Elle est magnifique. Elle porte une robe noire, des chaussures à talons et ses cheveux sont ondulés. Elle tient le bras de Colin et cette vision me fait mal. On dirait un couple, elle lui sourit et rit quand il lui parle. Je ne peux pas la laissé s'échapper. Alors que j'allais me précipiter vers elle, sûr de moi et déterminé, une voix m'interpelle.

_ Tu me payes un verre, beau brun ?

Je me retourne et je vois Lana, tout sourire. Ce même sourire qui me rendait fou à l'époque. Putain si quelqu'un la voit ici, César va être au courant dans la seconde.

Mais ce n'est pas ce que tout le monde veut, ce que Bee veut ? 

Lana est là, devant moi souriant, comme toujours . Elle est magnifique, mais quand je la vois, je ne ressent plus rien. Je ne ressens plus le besoin de l'embrasser ni même de la toucher. Je n'ai plus de sentiment pour elle. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas la livrer à César. Je sais très bien ce qu'il va faire d'elle. Je la tire par le bras violemment et nous sortons à toute vitesse du Starlight bien malgré moi sous les yeux de Bee. Ça, je vais aussi le payer cher, je le sens. Une fois, dehors, je m'éloigne de quelques mètres, dans un endroit à l'abri des regards. Lana se dégage de mon emprise et me lance.

_ Non mais ça ne va pas ? 

_ Tu es folle ou quoi, César te cherche partout et toi, tu te pointes ici ? Casse toi avant qu'il n'arrive. 

Je vois des ombres sortir de là la pénombre et avancer vers nous. Merde !

_Trop tard, je suis déjà là. 

César affiche un sourire satisfait. Même si je veux vraiment que Bee soit en sécurité, je ne peux pas vivre en sachant que Lana est torturé tous les jours. C'est quand même quelqu'un que j'ai aimé, je ne peux pas la laisser dans cette merde sans réagir.

_ Non César, laisse la partir, elle quittera le pays. 

_ Sergio, le chevalier servant de ses dames. Angelo ! Ramène moi Bee, elle est à l'intérieur ! 

L'homme se précipite à l'intérieur de la boîte.

_ C'est Bee qui va décider de quel côté elle se range. On verra si tu mets autant d'aplomb à défendre Lana devant elle. 

Je me sens mal. Il vient de faire la chose que je redoutais le plus, mêlé Bee à cette histoire. Même si elle accepte que Lana ne reparte pas avec César, notre relation va en prendre encore un sacré coup, car c'est encore moi l'avocat du diable. Et ce n'était vraiment pas le moment. Les minutes passent dans un silence total, jusqu'à ce que l'homme revient, talonné par Bee.

_ Qu'est-ce qui se passe ici ? 

_ On n'arrive pas à se mettre d'accord sur un point, avec ton ex Sergio. Donc tu vas pouvoir trancher, puisque ça te concerne autant que nous.

Aïe, ton ex.. Il appuie où ça fait mal et il le sait pertinemment. De plus dans la tête de Bee, ça met une distance supplémentaire entre nous.

_ Je te présente Lana, celle qui a tout fait pour te tuer. Je propose de la tenir enfermé chez moi pour que tu puisses retrouver ta liberté, mais aux yeux de ton ex ta liberté à moins de valeur que la sienne, puisqu'il propose simplement qu'elle quitte le pays. 

Bee regarde le sol, semblant analysé ce que vient de lui dire son père. Je vois Lana, les yeux apeurés. J'aimerais défendre sa cause, mais devant Bee, je n'y parviens pas, aucun mot ne sort.

_ On l'enferme. 

Les hommes de César s'avancent vers Lana, je me mets machinalement devant elle pour la protégée.

_ Bee, je t'en supplie écoute moi. Tu ne sais pas ce que veut dire enfermé dans ce cas-là. Il va l'affamer, l'a torturer physiquement pendant des jours, peut-être même qu'il la tuera. Bee j't'en supplie crois moi, je ne fais pas ça parce que je l'aime. Je t'aime toi, de tout mon cœur et je te jure que jamais je n'ai pensé à une autre que toi depuis que je t'ai rencontré. Je fais ça pour ne pas avoir ça sur la conscience, ni toi, ni moi.

_ Ton frère est en route Sergio.

Cole ? Je ne l'ai même pas vu arriver..

_ C'est Dario qui va s'occuper de Lana. Comme ça, elle sera enfermée, mais pas torturer. C'est bien ce que tout le monde veut ? 

Il me fixe, attendant ma réponse. J'acquiesce. J'ai confiance en mon frère, je sais qu'il l'empêchera de faire n'importe quoi sans être trop violent. Bee approuve également et elle se blottit dans ses bras. Ça fait mal. C'est à ce moment-là que tout se précipite. Une voiture arrive à toute vitesse vers nous, mais c'est pas celle de mon frère. Lana sort une arme de son sac et la pointe sans scrupules sur moi.

_ César chéri, tu croyais quand même pas que je suis assez bête pour venir ici sans avoir un plan? Et s'il ne fonctionne pas un plan B ? Et plan C juste pour le plaisir ? 

_ Qu'est-ce que tu veux ? 

La voiture est maintenant devant, la porte côté conducteur s'ouvre et Dylan nous fait face, un sourire malsain sur les lèvres. D'autres hommes sont dans le véhicule.

_ Bee, t'es magnifique poupée. 

Il s'approche d'elle et lui caresse la joue. Je peux lire tout le dégoût sur son visage qu'elle éprouve à son égard. Mon sang ne fait qu'un tour, mais avec l'arme sur moi, j'essaye de prendre sur moi.

_ Je te déconseille de la toucher, connard. 

Dylan se rapproche de Cole et lui porte un coup violent au visage.

_ Il me semble que la dernière fois ta fait le malin avec moi mais là tu n'est pas en position de force alors tu ferais mieux de fermer ta gueule. 

_ On peut savoir ce que tu veux, Lana ? 

_ Tout, je veux tout. Tu vas signer un testament me rendant héritière de tout ce que tu possèdes César. 

_ Et après quoi ? Tu vas me tuer ? 

_ C'est l'idée, et si tu refuses, c'est ta fille que je buterai. 

_ Espèce de petite pute, il peut tout te léguer, mais pas le gang. Je te jure que du jour où je serai sa tête, tu peux te considérer comme morte. 

_ Tu seras à la tête de rien du tout pauvre idiote, quand ton père aura signé, il ne restera plus rien de son gang. Dylan monte cette chère Bee dans la voiture. 

Il se rapproche de Bee qui, instinctivement, à un geste de recul. Alors il lui porte une gifle d'une puissance magistrale. C'est là que tout à déraillé dans ma tête... Qu'importe l'arme que Lana pointait sur moi, qu'importe ce que je risquais, il allait payer son geste. Je me précipite sur lui, je crois que César et Cole ont eux aussi bougés, quand j'entends des coups de feu. Ça se bouscule de partout, ça va beaucoup trop vite, mon cerveau n'arrive pas à analyser ce qu'il se passe sous mes yeux. La seule chose dont je suis sûr, c'est qu'il y a eu bien trop de coups de feu pour qu'il n'y a pas de blessés, pas de mort ... 

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