Je le regarde s'éloigner, qu'est-ce qu'il vient de se passer ? J'étais complètement hypnotisée par lui, son odeur, son regard... Et quand il est rentré dans le bureau plongé dans la pénombre avec moi, j'ai cru mourir. J'ai ressenti une attraction, une tension sexuelle entre nous. Je tente de reprendre mes esprits quand mon regard se pose sur le dossier. Je me rapproche et regarde le nom dessus : Sergio Muñoz. Cette fois je vais vraiment fermer mon bureau et rentrer, une bonne douche froide me fera du bien.

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30 juillet, 08h30

Deuxième jour de boulot. Je croise Lyse à l'accueil qui me fait signe de regarder mon téléphone. Je lis son message : " On mange ensemble ce midi ?" J'acquiesce et monte à mon étage. J'ai à peine le temps de m'installer que j'entends mon chef ouvrir la porte qui communique entre nos deux bureaux.

_ Vous êtes très en beauté aujourd'hui mademoiselle Meyer. Votre travail, hier, était parfait, je suis très satisfait.

_ Je vous remercie monsieur Evans je suis ravie que mon travail vous convienne.

_ Allons, allons je pense que nous allons être amenés à nous voir souvent, je vous propose que l'on s'appelle par nos prénom et que nous nous tutoyons.

Je suis étonnée de sa demande car même mon père, je le vouvoyais dans l'entreprise familiale. Après tout pourquoi pas ?

_ Comme vous voulez monsieur Evans.

_ Chase, me coupe-t-il, tu vas t'y faire ne t'en fais pas. Je n'ai rien de prévu à midi, nous pourrions déjeuner ensemble

_ Je suis désolée mais j'ai déjà prévu de manger avec Lyse, la secrétaire de l'accueil.

Je vois qu'il se décompose légèrement, ce n'est pas un homme qui a l'habitude qu'on lui dise non. Je n'ajoute pas de politesse comme "une prochaine fois" délibérément, cela évitera peut-être qu'il me propose encore un déjeuner dans les prochains jours.

_ Une prochaine fois dans ce cas. Je te laisse travailler Phoebe à plus tard.

Je rêve où il m'a fait un clin d'œil en refermant la porte. Lyse m'avait prévenu qu'il était assez insistant, j'espère ne pas le voir à l'œuvre. Je me remets au travail rapidement.

Il est midi, je sors de mon bureau pour déjeuner, quand je tombe sur Chase qui sort également du sien.

_ Je t'accompagne jusqu'en bas, Phoebe?

_Si tu veux.

Il pose sa main sur ma taille encore une fois, comme pour m'indiquer le chemin. Je connais le chemin ! Je marche plus vite pour me défaire de son emprise, je n'ai pas envie que tout le monde croit que je sors avec le patron. Lorsque nous arrivons en bas il me souffle

_ A tout à l'heure Phoebe.

Je fais un sourire gêné et pars rejoindre Lyse à l'extérieur du building. Elle est accompagnée par Cole.

_ Tu te joins à nous ?

_ J'mange déjà avec un collègue.

_ Emmène le aussi, on va pas le manger.

_ Mouais.

Il n'a pas l'air enchanté de manger avec moi ou je rêve? J'allais répondre quand une voix derrière moi s'entend.

_ Excuse mec j'suis en retard.

Cette voix, si masculine et terriblement sexy, je la reconnaîtrais entre mille. C'est donc Sergio le collègue de Cole. Lorsqu'il remarque ma présence, un sourire prend forme sur son visage, ce qui n'échappe évidemment pas à Cole qui arque un sourcil avant de prendre la parole.

_ Vous vous connaissez tous les deux ?

Je hausse un peu les épaules et lui répond le plus naturellement possible.

_ Sergio m'a remis un dossier hier.

Il pose son regard sur moi, interrogatif. Après quelques instants, il semble avoir compris que j'ai retenu son prénom quand il m'a donné son dossier, puisqu'il s'avance vers moi et me tend la main avant même que Cole n'est le temps d'ajouter quelque chose.

_ Je n'ai pas eu le temps de me présenter dans les formes hier, apparemment ce n'est plus la peine.

Je rétorque, avant de lui serrer la main.

_ Si tu n'étais pas parti si vite je pense que nous aurions eu le temps.

Mon ton sonne comme un reproche, ce qui n'échappe pas à Cole, qui intervient.

_ Bon il s'passe quoi là ? On y va.

Je constate qu'il fusille Sergio du regard, qu'est ce qui lui prend? Je n'ai pas le temps d'en savoir plus, nous nous dirigeons vers le restaurant, en silence.

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Nous sommes au restaurant depuis vingt bonnes minutes, l'ambiance est agréable. Lyse semble plus souriante encore que d'habitude et je me demande si la présence de Cole n'y est pas pour quelque chose, ce qui m'agace quelque peu. Au concert, elle avait sacrément insisté pour connaître la nature de ma relation avec mon colocataire, ce n'était peut-être pas si anodin. Cette vision ne m'enchante pas, alors je préfère laisser ça de côté. Plusieurs fois je sens que Sergio me fixe. Je l'apprécie beaucoup et je pense que cela se ressent au vu des regards pleins de sous-entendus que me lance Lyse tout le long du repas. Quant à Cole, fidèle à lui même, il n'est pas très bavard.

On discute de tout et de rien pendant le repas quand ma nouvelle amie me demande.

_ Alors c'est tout à l'heure ton déménagement ? Je pourrais venir t'aider?

Sergio s'empresse d'ajouter.

_ Je viendrais avec Lyse si tu veux, on n'est jamais assez de bras pour un déménagement.

Je n'ai même pas le temps de répondre que Cole me coupe l'herbe sous le pied.

_ J'suis déjà là pour l'aider mec, pas besoin de plus de bras elle n'a presque rien acheté depuis qu'elle est arrivée d'Paris.

Je remarque que Cole insiste lourdement sur le mot " Paris". Je reporte mon attention sur Sergio, qui semble avoir pâlit soudainement.

_ C'est la fille de Paris ?

Cole acquiesce. Il s'en suit un long, très long silence. On dirait que Sergio est en train d'assimiler ce que vient de lui dire Cole. Je regarde Lyse, elle hausse les épaules. Elle paraît aussi perdue que moi. De toute évidence Cole a déjà parlé de moi à son ami, ce que je ne comprends pas c'est la réaction de ce dernier. Il faut que je sache. Je me lève et m'adresse à mon ami de toujours.

_ J'ai fini de manger, Cole tu veux bien me raccompagner ?

C'est avec un sourire satisfait qu'il me répond.

_ Ouais viens, à plus les gars.

Lyse nous fait un signe de main pendant que Sergio semble apprécier la vue de ses chaussures. Je me précipite dehors, talonnée par Cole, croise les bras et lance.

_ C'était quoi ça ?

Il me répond, nonchalant.

_ J'vois pas de quoi tu parles.

Il se moque de moi en plus. Avons nous assisté à la même scène au restaurant? Je bous littéralement de l'intérieur, il ferait mieux de me donner une explication et vite. Il ajoute enfin, avec un ton mystérieux.

_ C'est quoi ton problème depuis tout à l'heure ?

Il est étonné par mon changement de ton ton. J'ai repris d'une voix calme, espérant que ça l'aide à me parler. Je plonge dans son regard et attend une réponse qu'il ne semble pas décidé à me donner.

Il grogne, en détachant son regard.

_ Sergio a simplement compris qu'il était inutile qu'il se fasse des idées à ton sujet.

_ Combien de fois je vais te le dire Cole tu n'as pas à diriger ma vie. Tu n'es pas mon père, je fais ce que je veux quand je veux. Tu n'as jamais aimé Dylan, ni aucun autre homme qui m'a approché un jour dans ma vie... Est ce qu'il y a un homme pour moi sur cette terre Cole Hunter ?

Sa voix se tue sur ses derniers mots, il serre les poing. Je suis hors de moi. Ce n'est pas à Cole de décider ce qui est bien ou non pour pour moi. C'est dans ses moments-là que je me rend compte de la complexité de notre relation. Trop proche, trop possessif et pourtant si éloigné, cette situation ne peux plus durer. Je marche de plus en plus vite pour lui faire comprendre qu'il vaut mieux écourter cette discussion qui va très probablement tourner au vinaigre.

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29 juillet, 18h00

Cette après-midi, je finis deux heures plus tôt, avec l'accord de Chase, pour pouvoir m'installer dans mon nouvel appartement. Je dois rejoindre Cole dans dix minutes en bas du building. Je pense qu'il doit être très bon dans son travail, car monsieur Moore ne lui impose rien, ni horaires, ni code vestimentaire. Il est le seul homme de l'immeuble à travailler avec un jean troué ! Je commence à rassembler mes affaires, quand trois coups retentissent derrière la porte de mon bureau. J'autorise la personne à entrer.

_ Bonjour je suis le graphiste du boxe 38, je suis venu vous poser mon dossier et celui de mon collègue du boxe 39.

Je le remercie et il sort. Je prends les clés sur mon bureau quand mon regard se porte sur le dossier que l'employé vient de me poser. C'est celui de Sergio. Pourquoi n'est-il pas venu me le remettre lui-même?