28 juillet, 19h00

Quatre jours se sont écoulés depuis que Cole m'a dit qu'il commençait ses recherches et toujours rien ! Je passe mes journées à tourner en rond, je n'en peux plus, il faut que je m'occupe. Cole m'a proposé hier de parler de moi à son travail et j'ai accepté. Ils cherchent une assistante à ce qu'il m'a dit et ça tombe plutôt bien, c'est ce que je fais depuis mes dix-huit ans. En effet, mon père est le directeur d'une très grande entreprise à Paris et c'est tout naturellement que je suis devenu son assistante. Certains pourraient dire que j'avais de la chance de travailler avec mon père, mais je ne suis pas sûre que c'était vraiment le cas : il m'en demande plus qu'à n'importe lequel de mes collègues. On aurait dit que mes erreurs étaient les siennes - il n'en laisse passer aucune -, mais malgré tout j'aimais travailler avec lui : ça nous rapprochait encore plus.

J'attends avec impatience que Cole rentre du travail ce soir pour me dire ce qu'il en est. Quant au logement, j'ai trouvé un studio à deux pas d'ici. J'aurais les clés dans deux jours. Cole n'avait pas l'air emballé à l'idée que je m'en aille, mais j'ai besoin d'un espace à moi. Et puis je ne veux pas plus déranger Cole, même s'il ne le dit pas ses habitudes ont changé depuis que je vis avec lui.

J'entends enfin les clés tourner dans la serrure. Le voilà ! Il n'a même pas le temps de refermer la porte que je me tiens devant lui, tout sourire.

_ Alors qu'est ce qu'ils ont dit ?

_ A ton avis ? Avec ton C.V et mon appui mon patron n'a pas eu d'autre choix. Il te prend à l'essai dès demain pour trois jours. Pour ce qui est du reste, c'est entre tes mains.

Je décèle de la fierté dans sa voix.

_ Je vais assurer je le sais. Je suis trop heureuse merci beaucoup Cole pour tout ce que tu fais.

Je saute partout, je suis toute excitée. Je sais que je n'ai pas besoin de travailler, mais je m'ennuie tellement autant me passer le temps tant que je suis là.

La soirée se déroule comme tous les soirs, on regarde la télé avec une bière, comme à l'époque où il y avait mon frère avec nous. Mon frère.. Il me manque, je fais beaucoup d'effort pour ne pas l'appeler, mais je suis tellement déçue qu'il ait fait partie de tout ça. Je sais que ma famille fait pression sur Cole pour qu'il fasse en sorte que je les appelle, qu'il puisse plaider leur cause, mais Cole ne me force pas la main et me laisse prendre mon temps. C'est une des chose que j'aime chez lui, il sait toujours comment s'y prendre avec moi. Je pense qu'on est pareils tout les deux, c'est pour ça qu'on se comprend aussi bien.

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29 juillet, 08h00

Je me trouve devant le grand bâtiment de Moorecorporation. Je me sens bien ce matin, prête à attaquer cette journée de boulot. J'entre et aperçois
Lyse, elle est l'une des secrétaires de l'entrée. Quand elle me voit elle me fait signe d'approcher.

_ Bonjour Lyse !

_ Bonjour ! Je suis très contente de te revoir. J'ai appris hier que tu allais rejoindre la famille MooreCorp. Félicitations ma belle !

_ Merci ! Je t'avoue que je suis un peu stressée.

_ Ça va aller t'en fais pas. Tu as rendez-vous avec monsieur Evans au 42e étage. Je vais t'accompagner.

Je la suis pendant qu'elle prend la direction de l'ascenseur. Elle est différente de la Lyse du concert. Ses cheveux sont parfaitement tirés en chignon, elle porte une chemise blanche avec une veste de tailleur et la jupe assortie ainsi que des escarpins.

On pénètre dans l'ascenseur, je vois qu'elle appuie sur le bouton 42, c'est donc mon étage. Lyse doit ressentir mon stress qui commence à envahir l'habitacle puisqu'elle tente de me rassurer.

_ Ton chef est très gentil, j'ai eu l'occasion de lui parler plusieurs fois. Un peu trop dragueur à mon goût, mais il vaut mieux ça qu'un vieux crouton sénile non ?

_ J'espère qu'il est pas trop lourd quand même ! Je suis en couple malgré tout.

Lyse fronce les sourcils. Elle connaît ma situation compliquée avec Dylan et elle n'est pas vraiment fan de ce dernier. Elle rétorque.

_ Il a bien de la chance que tu te considères encore en couple alors que c'est silence radio depuis une semaine.

_ C'est pas ça qui va effacer les années passées ensemble.

Elle se retient de répondre et c'est mieux comme ça. Ce n'est pas le moment pour moi de me poser des questions sur Dylan.
On arrive devant une porte, Lyse frappe et attend. On ne patiente pas très longtemps avant d'entendre une voix à l'intérieur qui nous demande d'entrer.

_ Monsieur Evans voici Phoebe Meyer, votre nouvelle assistante.

_ Merci Lyse, elle se retire, vous pouvez vous asseoir.

Je m'exécute.

_ Bonjour mademoiselle Meyer, je suis absolument ravi de vous rencontrer, je suis Chase Evans. Il semblerait que vous soyez ma nouvelle assistante. J'espère que vous êtes prête, car je suis très exigeant.

Je réplique, sûr de moi.

_ Je suis certaine d'être à la hauteur.

_ J'aime cet aplomb. Je vais vous conduire à votre bureau.

Il se lève, place sa main sur ma taille pour m'inciter à le suivre. Mon bureau se trouve à droite du sien. Il est assez spacieux, je vais pouvoir m'organiser correctement c'est parfait. Je remarque qu'une porte communique entre nos deux bureaux.

_ Si vous désirez quoi que ce soit, n'hésitez surtout pas.

_ Je pense que c'est à moi de vous dire cela.

Il affiche un rictus, mais qu'est ce que je viens de dire ? Il se met à me regarder de façon insistante et me réponds..

_ Je pourrais vous prendre au mot mademoiselle.

Puis il s'éclipse. J'ai un don pour me mettre dans des situations bizarres, il va falloir que je pèse mes mots avec lui il l'air à l'affût de la moindre porte ouverte. Un coureur de jupons ! Tout ce que je déteste.

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29 juillet, 20h00

Ma première journée de travail s'achève enfin. C'est la même chose qu'avec mon père, je ne suis pas dépaysée à ce niveau-là. Je dois organiser son planning tous les jours, préparer ses meetings et voyages d'affaires et bien sûr vérifier le travail de tous les employés sous la responsabilité de Chase, avant de lui remettre.
Je m'apprête à fermer la porte de mon bureau quand une voix m'arrête.

_ Excusez moi ...

Une voix masculine fait irruption dans mon dos. Je fais volte-face et vois un homme devant moi. Je ne peux m'empêcher de détailler ce qui vient de s'écraser sur ma rétine. Un homme, de grande taille, cheveux ébouriffés. Il porte un tee-shirt blanc qui moule parfaitement son corps athlétique, le tout recouvert d'une veste en cuir noire. Ses yeux noisette me détaillent de haut en bas, je m'empourpre instantanément sous son regard de braise. Jamais aucun homme ne m'avait regarder de la sorte.