C'est la fille de César... Je ne comprends plus rien pourquoi il dit ça ? Elle a bien grandi avec ses parents non ? Elle a donc été adoptée ? Je me rends compte, je ne lui ai pas posé plus de questions que ça sur sa vie à Paris. Peut-être un peu par peur. Peur de la rendre nostalgique et lui donner envie de rentrer chez elle encore plus vite que prévu.

_ Comment ça c'est la fille de César elle vient de Paris.

_ Tu croyais vraiment qu'elle était venue là uniquement pour passer des vacances ? Sans date de retour en plus ? Non vieux, elle est partit parce qu'elle a appris qu'elle avait été adoptée et elle comptait sur moi pour retrouver son père. C'est ce que j'ai fait. Et pas de doute possible son père, c'est César. C'est pour ça que j'ai pas voulu que tu t'approches. Mais toi comme un con, tu m'a pas écouté et tu t'es mis encore une fois dans la merde. 

J'en revient pas. Tout est contre moi, ce n'est pas possible. Cole qui a des sentiments pour elle et maintenant, c'est la fille de César ? S'il sait que j'ai embrassé sa fille... Je suis un homme mort, c'est sûr. Et Cole dans l'histoire ? Il m'a menti pour me protéger si j'ai bien compris. Donc il n'a pas de sentiment pour Bee ? Il faut que j'en aie le cœur net.

_ Donc si tu m'as dit que tu étais amoureux d'elle, c'était parce que tu savais déjà que c'était la fille de César ?

Il acquiesce.

_ Donc tu n'as pas de sentiments pour elle ?

Il approuve encore d'un signe de tête. Cependant, on n'en peut pas dire qu'il met beaucoup d'entrain à préciser qu'il n'a aucun sentiment pour elle. Bref, le problème n'est plus là maintenant. Je ne sais pas comment pourrais réagir César si je sortais avec sa fille. Il pensait sûrement que c'est une vengeance. Ça pourrait même déclencher une nouvelle guerre de gang. Je dis à Cole qu'il faut que je rentre, j'ai besoin de me poser pour réfléchir à tout ça. Je m'apprête à monter sur ma moto quand je sens mon téléphone vibrer dans ma poche.

De : Bee
Merci pour cette soirée beau brun

Je ne réponds pas et enfourche ma moto. Je ne sais pas comment je doit réagir avec elle maintenant. Les prochains jours risquent d'être compliqué.

****

04 août, 08h00

Je n'ai pas répondu au SMS de Bee hier soir. Il faut que je reste loin d'elle, c'est la fille de César et ça c'est un putain de problème pour moi. Je dois le faire, pour elle, pour mon frère mais aussi pour moi. J'entre dans les locaux de Moorecorp et me rend directement dans le bureau de Bee. Je frappe et entre lorsqu'elle m'y autorise. Quand elle lève les yeux vers moi, je vois son étonnement.

_ On peut parler ?

Elle lève les yeux au ciel et me rétorque.

_ Je t'écoute Sergio.

_ Je pense qu'il vaut mieux qu'on oublie ce qu'il s'est passé, et qu'on le garde pour nous. Je ne dit pas que çà ne m'a pas plu, mais je pense que je suis pas prêt à m'engager.

Pas le temps d'en dire plus que la porte de son bureau qui communique avec celui de Chase s'ouvre à la volée. C'est quoi ce délire ? Il rentre ici comme ça lui chante, sans même frapper ? Je sers les poings.

_ Phoebe, on déjeune ensemble à midi ?

Lorsqu'il se rend compte de ma présence, il ajoute, comme pour se foutre de ma gueule.

_ Oh monsieur Muñoz, je ne vous avais pas vu, encore en retard pour déposer votre dossier, je suppose.

Il émet un rictus et se tourne vers Bee, qui semble amusée de la situation. Elle lui répond.

_ Oui Chase, avec plaisir.

_ Je suis absolument ravi, je viendrai te chercher tout à l'heure alors. Je connais un restaurant à deux pas d'ici, je sais que tu vas l'adorer. 

Ils s'échangent un dernier regard avant qu'il referme la porte. Je sais très bien pourquoi elle fait ça, c'est pour me rendre jaloux, c'est sûr. Elle ne peut pas être attirée par un type comme lui. Je ne peux pas lui montrer que ça ne m'atteint. Je prends un air dégagé et lui demande.

_ Le patron hein ? C'est Cole qui va être content de savoir ce que tu fais de ta pause déjeuner.

_ Tu peux sortir et aller lui répété dans ce cas, comme ça nous verrons si Chase se laissera dicter sa conduite lui aussi.

Elle me provoque, ce n'est pas possible ! Mais qu'est-ce qu'elle est attirante. Savoir qu'elle va déjeuner avec un autre, qu'il va lui sortir probablement le grand jeu me met hors de moi. Elle reste immobile sur sa chaise, me regardant avec un air provocateur. Et je rentre encore une fois dans son jeu, c'est plus fort que moi. Je m'approche d'elle, pose mes deux mains sur ses cuisses et murmure.

_ Je sais très bien à quoi tu joues Bee.

Elle est si proche de moi que j'en perd le contrôle. Je la désire tellement. Elle se lève, pose ses mains sur mon torse. J'ai chaud, elle sait parfaitement l'effet qu'elle me fait et elle en joue. Elle approche ses lèvres des miennes. Comment résister ? Je tente de parcourir la distance qui sépare nos lèvres, quand elle pose son doigt sur les miennes et me dit, avec un léger rictus.

_ Et tu as perdu Sergio.

Elle retire ses mains de mon corps, s'éloigne et retourne s'asseoir comme si rien ne venait de se passer. Je ressens un vide immense quand elle s'éloigne de moi. 

_ Bon si tu n'avais rien à ajouter je préférais continuer à travailler.