Huitième Partie

« Passer à autre chose ne veut pas dire oublier. Ça signifie choisir le bonheur plutôt que la douleur. » 

Zakaryae Jilal

Six ans plus tard

Adossé contre le mur de l'entrée, les bras croisés sur le torse, il patientait. Difficilement. Ses doigts tapotaient la peau de son biceps avec impatience alors que son pied droit suivait la même chanson. Voilà cinq bonnes minutes que lui-même était prêt, habillé et chaussé, et qu'il attendait son copain. La patience n'avait jamais été son fort, mais depuis qu'il était avec lui, elle était mise à rude épreuve. Souvent.

- Deku !

Sa voix fit vibrer les murs et porta jusqu'à l'étage de leur duplex. Un rire cristallin s'éleva quelque part dans l'appartement en réponse puis une voix douce lui répondit.

- J'arrive Katchan !

Quelques instants plus tard, son homme débarqua dans l'entrée, ajustant une mèche de cheveux derrière l'oreille. En cette journée d'été qui s'annonçait plutôt chaude, il avait revêtu un T-shirt blanc et un short en toile bleu foncé, le tout complété par une bonne paire de baskets, car ils allaient pas mal marcher. Ses cheveux, qu'il avait long il y a quelques années, étaient coupés assez court, mais laissaient tout de même ses boucles, noires aux reflets verts, onduler doucement sur sa tête. Une paire de lunettes de soleil était posée sur son nez, prêtes à l'emploi.

- C'est bon, sourit Izuku.

Le sourire qu'il reçut l'ébranla encore une fois. Malgré le temps qui passait, mois après mois, années après années, Katsuki ne s'en lassait pas. Quand ses lèvres s'étiraient ainsi, de petites fossettes se créaient aux creux de ses petites joues rebondies et il rayonnait, littéralement. Izuku était devenu son phare au milieu de la tempête qu'avait été sa vie.

- Qu'est-ce tu foutais ?

Son petit ami se stoppa et le regarda d'un air réprobateur, les poings sur les hanches.

- T'arrêtes de râler oui ! J'hésitais entre mettre un pantalon ou un short, c'est tout.

- Et ça t'prends trois plombes ? Pire qu'une nana.

Une tape sur l'épaule lui fit froncer des sourcils.

- Tu dis ça, mais t'aimes bien ce short, répondit Izuku, avec un sourire en coin.

Le blond afficha la même expression et l'attrapa par la hanche, le tirant à lui dans un petit cri de surprise.

- Ouais, surtout de derrière, déclara-t-il malicieusement, avant de déposer un baiser sur la tempe de son copain.

Izuku rougit sous le sous-entendu. Au fil des années, il avait découvert un Katsuki aguicheur et surtout très taquin, aimant le mettre mal à l'aise avec des allusions sexuelles. Mais, cela restait toujours très flatteur à son égard et il appréciait tout de même beaucoup tous ces compliments camouflés.

- Allez, on y va ou les autres vont encore nous engueuler d'arriver en retard.

- Oui, allons-y ! renchérit Izuku en se libérant de son étreinte.

Puis, ils passèrent devant la petite console qui décorait l'entrée où un vase garni de magnifiques fleurs trônait en son centre, entouré de cadres photos. Certaines de leur couple, d'autres de celui que le blond avait formé avec Eijiro et une autre, Eijiro seul qui riait devant l'objectif.

Katsuki se souvenait très bien du jour où il avait voulu se séparer des affaires de son compagnon défunt. C'était quelques semaines après le passage d'Eijiro vers l'autre côté et, s'étant fait une raison après plusieurs mois de culpabilité, il avait décidé de commencer à faire du tri. Ses vêtements et objets lui appartenant avait terminé entre les mains d'une association. Cela fut dur, émotionnellement, mais nécessaire pour avancer. Quant aux photos et souvenirs d'eux, il les avait gardés encore un peu. Pour ça, c'était encore trop tôt.

Durant toute cette période, Izuku fut un réel soutien. Déjà, avant ce soir décisif, ils étaient devenus amis, mais leur amitié s'était renforcée suite au départ d'Eijiro. La capacité du brancardier était un véritable don, il n'osait imaginer ce qu'il serait devenu sans le rencontrer. Sans doute une loque, s'enfonçant dans l'alcool et autres addictions. Le rouge avait été son univers pendant de nombreuses années et, lors de sa mort, son monde avait volé en éclat, l'enlisant toujours plus loin dans la tourmente et les ténèbres. Or, un jour, cet homme, au sourire ravageur et éblouissant, avait rallumé la lumière de son cœur. Il avait débarqué dans sa vie comme une fleur et n'en était plus jamais ressorti.

Sous ses conseils bienveillants, Katsuki prit rendez-vous avec une professionnelle, ce qui lui fit le plus grand bien. Au début, ce fut difficile. Parler de sa vie et de ses problèmes, qui plus est, à une inconnue, s'avéra compliqué. Lui qui cachait toujours tout, c'était à l'exact opposé de sa personnalité et de son caractère. Mais, au fil des séances, il s'était ouvert, ne laissant jamais le flot de paroles se tarir. C'est aussi à ce moment-là qu'ils décidèrent de vivre en colocation. De sites immobiliers en sites immobiliers, ils cherchèrent de longs jours puis finirent par trouver la perle rare, cet appartement duplex avec une grande terrasse, légèrement en dehors du centre-ville. Et c'est tout naturellement que la cohabitation se fit, chacun prenant ses marques vis-à-vis de l'autre. Chose qui créa tout de même quelques tensions.

À l'inverse d'Izuku qui était pour le moins assez bordélique, Katsuki était maniaque. Quand l'un laissait traîner des vêtements ou autres accessoires, l'autre ramassait derrière, ce qui avait valu plusieurs coups de gueule de la part du blond. De plus, Izuku adorait sortir entre amis alors que l'autre était plutôt casanier. Étant tous les deux plutôt bons cuisiniers, la préparation des repas se faisait, soit chacun son tour soit ensemble. Plusieurs fois, Katsuki s'était fait la réflexion que cette routine qui se mettait en place ressemblait plus à celle d'un couple. Mais, il se tut, gardant ses pensées qui divaguaient pour lui.

Il avait déjà eu un grand amour. Il ne méritait pas d'en avoir un deuxième. Il n'avait pas le droit.

Cependant, lors d'une séance chez sa psychiatre, celle-ci mit le doigt sur certains points troublants et quelque chose se révéla en lui. Il comprit ce jour-là que, depuis la première fois où il avait vu Izuku, il avait été attiré par lui. D'abord physiquement, puis à force de le côtoyer, sa personnalité bienveillante avait pris le pas. Mais, sa culpabilité face à la mort d'Eijiro avait étouffé ses sentiments, comme si celle-ci avait mis une barrière autour de son cœur et de son âme. Et grâce à son médecin, il les accepta. Au bout d'un an, il admit ce qu'il réfutait depuis le début.

À partir de cet instant, Katsuki essaya de cacher ses sentiments tant bien que mal, mais Izuku n'était pas bête. Il avait bien vu que le comportement du blond avait changé depuis quelque temps. Et lors d'une dispute, où il chercha à faire sortir Katsuki de ses gongs, celui-ci lui balança tout à la figure, sans s'en rendre compte. La tête que le blond fit à cet instant devait valoir tout l'or du monde parce qu'Izuku avait pouffé à travers ses larmes avant de s'approcher et de loucher sur ses lèvres. Alors, sans réfléchir, il avait comblé les derniers centimètres et ce moment marqua le début de leur histoire.

Katsuki se souvenait aussi très bien du lendemain où il avait voulu enlever les photos d'Eijiro et de son couple de l'appartement, il s'était fait engueuler par son nouveau compagnon. Pour lui, même s'il n'oubliait pas et n'oublierait jamais le rouge, laisser tous ces souvenirs visibles était un manque de respect envers Izuku. Cependant, le brancardier n'avait pas le même avis et, surtout, le même ressenti. Et c'est là qu'il lui avoua les derniers mots d'Eijiro avant qu'il ne disparaisse. Qu'ils auraient pu se mettre en trouple s'ils s'étaient connus de son vivant.

Les sentiments et émotions qui submergèrent Katsuki à ce moment-là ne furent ni de la colère, ni de la jalousie. Non, étrangement, il se sentait bien, apaisé. Il venait d'apprendre que, non seulement, son défunt copain sous forme de fantôme avait eu des sentiments pour son copain actuel, mais aussi que ses sentiments étaient réciproques, et il en ressentait un profond soulagement. Il approuvait les dires d'Eijiro. De toute façon, comment rester de marbre devant la personnalité solaire du rouge et celle altruiste et bienveillante d'Izuku ? C'était impossible, lui-même avait succombé.

Alors, petit à petit, les photos d'eux vinrent compléter celles déjà présentes de lui avec Eijiro. Cela intriguait pas mal les personnes qui venaient chez eux, d'autres ne comprenaient pas, mais ils s'en fichaient. Ils vivaient leur amour comme ils le voulaient, incluant le souvenir d'Eijiro. Et à chaque fois qu'ils sortaient de chez eux, ils saluaient le portrait qui trônait fièrement dans l'entrée. C'était devenu leur petit rituel.

- À tout à l'heure Eiji ! s'exclama Izuku tout sourire devant la photo avant de passer le seuil de la porte. Direction la fête foraine !

Katsuki jeta lui aussi un coup d'œil à la photo où le rouge riait aux éclats devant un coucher de soleil et lui adressa un signe de tête. Oui, quoi qu'ils fassent, Eijiro était toujours là, à veiller sur eux. Il le sentait.

.

Avant même de passer les premiers stands et manèges, l'arôme sucré de la barbe à papa ainsi que celle des pommes d'amour chatouillèrent leurs narines tandis qu'ils entendaient aussi les cris de joie des visiteurs venus s'amuser quelques heures. C'était un joyeux mélange et si les odeurs pouvaient avoir une couleur, l'endroit où ils se rendaient serait multicolore.

La fête foraine annuelle s'était installée depuis trois semaines maintenant et elle ne désemplissait pas. C'était Katsuki qui avait proposé l'idée d'y aller, connaissant l'amour inconditionnel que son copain portait à ce genre d'événements. Cependant, ils avaient dû patienter avant d'avoir un jour de repos en commun. Avec les horaires décalés d'Izuku à l'hôpital et ceux de Katsuki qui avait repris la direction du Edgeshot après le départ à la retraite de son patron, ce n'était pas chose aisée.

- Denki et Shoto sont déjà là, ils nous attendent à l'entrée, l'informa Izuku, les yeux rivés sur l'écran de son téléphone. Ochaco et Iida ne vont pas tarder, ils cherchent une place.

Main dans la main, ils remontaient progressivement l'avenue, flânant doucement sous les rayons du soleil matinaux. Il n'était que dix heures, mais leur chaleur se faisait déjà ressentir sur leurs épidermes. C'était certain, cet après-midi, la température allait dépasser les trente degrés.

Katsuki lâcha la main de son petit ami pour passer le bras autour de ses épaules afin de le rapprocher de lui et enfouit son nez dans ses boucles soyeuses et vanillées, lui déposant par la même occasion un baiser sur le sommet du crâne.

- Ok. Tu veux commencer par quoi ?

- Je...je sais pas, bégaya Izuku, les joues rouges tout en rangeant son téléphone.

Katsuki l'entendit tout de même soupirer d'aise malgré sa gène, s'appuyant par la même occasion sur lui, avant qu'il n'attrape sa main qui traînait sur son épaule. Son autre bras passa derrière lui et il sentit sa main se faufiler dans sa poche arrière. Qu'est-ce qu'il aimait ces petits moments.

- On va voir avec les autres, mais peut-être les manèges à sensations avant de manger.

- Ouais, t'as raison. J'ai pas envie qu'tu m'dégueule dessus, le charia-t-il, un sourire en coin.

Hey !

Ce qui fonctionna visiblement bien puisque son petit ami lui lança un regard de reproche, néanmoins teinté d'amusement. Son visage levé vers le sien, Katsuki en profita pour lui voler un baiser, le rendant encore plus rouge qu'il ne l'était déjà. Ça l'amusait toujours autant. Même si cela faisait bientôt cinq ans qu'ils étaient ensemble, Izuku ne s'habituait pas à ses marques d'affections soudaines.

Ils arrivèrent enfin à l'entrée de la fête foraine et aperçurent leur couple d'amis qui attendait patiemment près d'un stand de bonbons. Son meilleur ami avait déjà un de leur sachet entre les mains et un Scooby-Doo rouge reliait sa bouche à celle de son copain, qui, visiblement, faisait ça pour faire plaisir à son mec. Le bonbon se raccourcissait progressivement au fil des coups de dents et quelques secondes plus tard, leurs lèvres se rencontrèrent pour un baiser sucré.

Katsuki jeta un coup d'œil à son copain, toujours dans ses bras. Celui-ci les regardait en rigolant, les yeux brillants d'envie. Ok, il allait falloir qu'il lui propose aussi d'essayer ce truc bien niais. Mais, qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour lui ?

Arrivés à leur hauteur, ils les saluèrent chaleureusement et patientèrent encore quelques minutes, le temps d'attendre sa meilleure amie et son compagnon qui ne tardèrent pas. Les accolades faites, ils se mirent joyeusement en route, discutant de ce qu'ils allaient faire en premier. Comme proposé tout à l'heure par Izuku, le choix de commencer par les manèges à sensations fut approuvé vivement par tout le monde et ils se dirigèrent alors vers le Shaker Dance. C'était un manège avec une grande plateforme d'où sortait plusieurs bras articulés et terminés par des nacelles pivotantes. Tout ce tas de ferraille bougeait dans tous les sens et tournait sur lui-même, retournant l'estomac des plus courageux.

En sortant de là, Denki était aussi blanc qu'un cachet d'aspirine et prenait de grandes bouffées d'oxygène afin de ne pas rendre son petit déjeuner dans les arbustes qui bordaient le site, le dos tapoté par Shoto. Iida n'était pas loin de faire la même tête sous les rires de sa petite amie, tandis qu'Izuku et Katsuki, toujours frais et dispo, bataillaient pour savoir quelle serait la prochaine attraction.

Et c'est ainsi que se déroula la matinée. Ils enchaînèrent les manèges les uns après les autres, firent également quelques pauses en s'arrêtant devant divers stands tels que celui du tir à la carabine où Katsuki gagna une peluche, un superbe aigle aux ailes rouges, qu'il offrit à son copain. Celui-ci le réceptionna tout content, un magnifique sourire plaqué sur la bouche. Vers 13h, quand leurs ventres se mirent à gargouiller bruyamment, ils achetèrent des sandwichs et des boissons, puis s'installèrent un peu en retrait, sur un coin d'herbe à l'ombre qui les appelait avec envie. Ils dévorèrent leurs encas tout en discutant de tout et de rien, la discussion surtout ponctuée de blagues et de rires.

Souvent, le regard de Katsuki se perdait sur le visage rayonnant d'Izuku assis à ses côtés et son cœur ratait un battement. Il se faisait fréquemment la réflexion qu'il avait eu de la chance de le rencontrer après la mort d'Eijiro. Et, à présent, il ne voulait plus jamais le quitter. Il souhaitait juste passer le reste de sa vie à ses côtés.

- Ça vous dit le train fantôme pour digérer ? proposa Denki, en se relevant.

Oh ouais ! s'enthousiasma Ochaco en agrippant le bras de son copain.

Tout le monde approuva l'idée et ils rebroussèrent chemin, se mêlant de nouveau aux nombreux visiteurs.

- Ça va Izuku ? s'enquit Iida en lui jetant un coup d'œil.

Le concerné sursauta et bégaya que tout allait bien, sous les traits suspicieux de son ami. A ses côtés, Katsuki pouffa, bien conscient de ce qu'il se passait dans la tête de son mec.

- T'inquiètes pas. Ton pote parle aux fantômes tranquille, mais dès qu'il faut monter dans c'genre de truc, il flippe à mort.

Les joues gonflées tel un enfant, Izuku lui lança un regard noir, enfin qui se voulut noir. Mais, cela ne fit qu'accentuer son amusement. Il était vraiment mignon quand il faisait cette tête.

- D'ailleurs, ton don ne t'embête pas trop aujourd'hui ? demanda Shoto.

Non, aucune âme errante en vue, ça fait du bien parfois.

Deux ans auparavant, les compagnons de ses meilleurs amis avaient été mis au courant. Katsuki l'avait, en quelque sorte, poussé à leur dire, afin qu'il partage le poids de son don avec d'autres personnes. Et cela lui avait fait le plus grand bien. Il avait toute confiance en eux pour garder le secret.

Ils arrivèrent enfin au train fantôme, puis, après avoir acheté des billets sous l'air quelque peu réticent du brancardier, ils s'installèrent deux par deux dans les wagons. Dès leurs fesses assises, Izuku ne perdit pas de temps à se blottir contre lui. Katsuki s'amusa de la situation encore une fois, mais passa tout de même son bras autour de ses épaules, le calant confortablement.

- Flipette.

- Je t'emmerde.

Cette fois, le blond rit de bon cœur, l'écho de son sourire se répercutant contre les murs du manège tandis que celui-ci se mettait en marche sous le petit cri de surprise d'Izuku. Devant eux, Ochaco et Iida avaient déjà disparu dans les tréfonds du train alors que derrière eux, Denki et Shoto attendaient patiemment, discutant visiblement de la décoration.

Le wagon passa de grandes portes et, lorsqu'elles se refermèrent, ils plongèrent dans une pénombre, saturée de bruits étranges et de lumières tamisées. Des squelettes étaient accrochés aux murs ou pendaient dans le vide, des portes s'ouvraient et se fermaient toutes seules, du sang dégoulinait du plafond...Même si tout faisait faux, Katsuki devait avouer que pour un manège de fête foraine, c'était pas trop mal. Plus leur véhicule s'enfonçait dans les entrailles du manège, plus Izuku broyait sa main dans la sienne.

- Calme Deku, c'est qu'du faux tout ça, lui chuchota-t-il à l'oreille.

- Je sais Katchan, mais j'aime pas ça.

Le wagon suivait toujours tranquillement les rails, ne se préoccupant pas des états d'âmes de ses visiteurs. Le parcours grimpa d'un coup, accélérant le cœur de son mec qu'il sentait contre lui. Au sommet de la montée, un faux corps démembré apparut du plafond et se balança devant eux, déclenchant un cri d'effroi à Izuku, tandis que le wagon entamait déjà la descente à fond la caisse. Il tourna brutalement sur la gauche et des stroboscopes mirent en lumière une vraie personne avec de grands couteaux de boucher. L'homme était habillé tel un médecin couvert de sang et fit tourner ses instruments avant de se camoufler de nouveau dans les ténèbres.

Et, alors que Katsuki pensait que la sortie ne devait pas tarder à se montrer, le wagon se stoppa net.

- Pour une simple fête foraine, ils ont pas lésiné sur les moyens, fit Katsuki en regardant tout autour de lui.

Ok...plus jamais, souffla son copain, crispé à ses côtés, le nez planqué sur son épaule.

Amusé, mais tout de même compatissant, le blond resserra son étreinte et lui caressa doucement les cheveux, essayant de le rassurer.

- T'imagine là, le gars là, il débarque en mode tueur en série et boom, il nous tue.

- Ouais, au moins.

- Mais, il va pas nous tuer tout de suite, il va nous torturer petit à petit en nous découpant en morceaux.

- C'est sûr, répondit Katsuki en se retenant de rire.

C'était tout de même bien amusant.

- Il va commencer par nos orteils puis nos pieds avant de passer à nos doigts.

- Ah nan ! Pas touche aux mains. Comment j'f'rais après pour t'passer la bague au doigt ?

- Puis après...attends...quoi ?

Izuku venait de se redresser vivement sur son siège et le regardait les yeux ronds. Lui-même n'en menait pas large. C'était sorti tout seul. Il avait déjà pensé à tout ça. Après tout, il avait déjà voulu franchir le pas avec Eijiro avant que le destin ne lui enlève la possibilité de le faire.

- Tu...j'ai bien entendu ?

Cela faisait presque cinq ans qu'ils sortaient ensemble et son amour pour lui grandissait de jour en jour. Izuku lui avait déjà parlé du fait qu'il était peut-être seulement le pansement pour le guérir de ses blessures, le tremplin avant une nouvelle relation. Néanmoins, Katsuki ne le ressentait pas comme ça. Depuis qu'il s'était avoué ses sentiments à son égard, il l'aimait d'un amour véritable. Aussi fort que celui qu'il avait éprouvé pour Eijiro. Alors oui, c'était tout simplement la suite logique, non ?

- Ouais Deku, t'as bien entendu, lui répondit-il avec un sourire en coin.

Par contre, c'était pas le lieu le plus romantique qui soit, il devait bien l'avouer.

- Tu...c'était la demande en mariage la plus pourrie.

Malgré la pénombre, Katsuki décelait quand même son air qui se voulait contrarié, mais aussi le mini sourire qui frémissait à la commissure de ses lèvres et les larmes qui commençaient à imbiber ses beaux yeux verts. Cela l'avait touché, il le savait.

- J'ai pas d'bague, mais on peut aller en acheter demain. Alors ?

Katsuki l'entendit renifler avant de le sentir grimper sur ses genoux, enroulant ses bras autour de son cou et de poser son front contre le sien.

- J'accepte.

Le blond afficha un sourire radieux et fondit sur ses lèvres pour un baiser passionné et rempli de tendresse.

- Je t'aime Izuku.

- Je t'aime Katsuki.

Une nouvelle page de leur histoire allait s'écrire. Les années s'écouleraient sous le signe de l'amour et du bonheur, jusqu'à ce que la mort les réunisse une nouvelle fois.

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