Chapitre 9 - La révélation

Je me réveille avec douceur, sentant les draps froissés sous moi. J'ouvre lentement les yeux, clignant plusieurs fois pour m'adapter à la lumière tamisée qui filtre à travers les épais rideaux de la pièce. L'atmosphère est calme, presque feutrée, et il me faut quelques instants pour comprendre où je suis.

Une légère odeur de lavande flotte dans l'air, un mélange de lessive et de parfums d'hôtel. Le mobilier autour de moi est élégant et sobre, avec une table de chevet sur laquelle repose une lampe éteinte et un verre d'eau à moitié plein. Mes pensées, encore floues, se tournent immédiatement vers mon père, ravivant la douleur de la veille. Une inquiétude me traverse alors l'esprit : est-ce encore un coup de Boun ?

Je finis par ouvrir complètement les yeux, bien que la lumière m'éblouisse un peu. En me tournant sur le côté, j'aperçois un homme assis dans un fauteuil près de la fenêtre. Il est absorbé par son téléphone, tapotant rapidement l'écran. Vêtu d'un costume noir raffiné, il semble concentré, presque distant.

Je me redresse doucement, sentant mes muscles encore engourdis par le sommeil. Mes mouvements attirent son attention, et il lève les yeux vers moi, me regardant attentivement.

-Hey, je m'appelle Lhong Piratat. Ne t'inquiète pas, on ne t'a pas kidnappé, dit-il en esquissant un léger sourire, comme pour détendre l'atmosphère.

Je reste silencieux, encore un peu perdu par la situation, tandis que Lhong se retourne et ouvre la porte. À ce moment, plusieurs personnes entrent dans la pièce, et mon cœur se met à battre plus vite. Je reconnais immédiatement certains visages.

Le premier à franchir le seuil est Win Piratat, ses traits marqués par la tristesse de la veille. Juste derrière lui, je vois Arm, une autre figure familière. Je me tends légèrement, me demandant ce qu'ils me veulent. Puis, un autre homme, que je ne connais pas, entre à son tour.

-Bonjour, je suis Tank, dit-il d'une voix calme et posée, rompant enfin le silence pesant de la pièce.

Je les regarde tous tour à tour, essayant de comprendre ce qui se passe, mes pensées s'embrouillent tandis que les souvenirs de la veille refont surface.

Je suis mort... Tank est l'ainé de la famille Cop... De la mafia...

Un autre homme s'avance, son regard empreint de sérieux mais teinté de bienveillance. Il me fixe avec une intensité qui me fait me redresser légèrement.

-Je suis Arm. Tu es Sam Funkie ? demande-t-il d'une voix posée.

Je sens que ça va mal tourner...

Je garde le silence, évitant tout contact visuel direct.

-Tu es le fils de Milo ? insiste Arm, son ton plus pressant cette fois.

-Ne dit pas de conneries, Arm, Milo n'a pas d'enfants, rétorque Win, sûr de lui.

Lhong et Tank, eux, me fixent intensément, comme s'ils essayaient de percer à jour ce que je cache. Je me ferme encore plus, déterminé à ne rien révéler. Je ne veux pas créer de problèmes supplémentaires. Pas maintenant.

-On ne va pas te faire de mal, Sam... On veut juste savoir la vérité, dit Lhong, sa voix douce, presque apaisante, mais je me méfie. Ils veulent des réponses, et moi, je veux juste m'échapper de cette situation.

Je continue de garder le silence, refusant de céder à leurs interrogations.

-Très bien..., finit par dire Arm, résigné.

Il dépose un dossier sur le lit, me faisant signe de l'ouvrir. J'hésite un instant, mon esprit en pleine agitation. Finalement, je tends la main et je saisis le dossier. Mes doigts tremblent légèrement en l'ouvrant. Je feuillette les premières pages, mon cœur se serre à mesure que je découvre ce qu'ils ont sur moi et sur mon père. Ils savent tout. Des détails que j'aurais préféré garder pour moi.

Puis, je tombe sur des photos de moi et de Boun. Mon souffle se bloque. Mon regard se durcit et je me tourne vers Arm, le fixant avec méfiance. Comment est-ce qu'ils ont pu obtenir ces photos ? Mon esprit s'emballe, je sens la tension monter en moi.

— Je ne veux pas te menacer... commence Arm, sa voix grave résonnant dans la chambre silencieuse. Il croise les bras, adoptant une posture sérieuse.

Je le fixe du regard, sentant la tension monter dans la pièce.

-Qu'est-ce que tu veux savoir ? je demande, mes yeux rivés sur lui, malgré le poids de l'atmosphère.

-Je veux la vérité... répond t-il calmement, sans lever la voix, mais chaque mot semble chargé de poids.

Win intervient brusquement, son regard plein de doute posé sur moi.

-T'es vraiment le fils de Milo ?

Je prends une inspiration, hésitant un bref instant avant d'admettre enfin la vérité :

-Oui... Je le suis.

Un silence s'installe, lourd, presque palpable. Lhong, jusqu'ici silencieux, me fixe, incrédule.

-Qu'est-ce que tu fous avec Boun Miyokul ? demande-t-il, méfiance dans la voix, alors qu'il s'avance d'un pas, ses bras croisés sur sa poitrine.

-Rien... je réponds rapidement, mon cœur battant à tout rompre.

Je peux sentir le doute dans leurs regards. Ils ne me croient pas. Arm, lui, ne lâche pas l'affaire, son ton se fait plus pressant.

-Comment ça, "rien" ? Tu étais chez lui, tu es carrément allé à l'organisation... insiste-t-il, ses paroles chargées d'accusations.

Je déglutis, sentant le poids de leurs attentes. Tout ce que je dis, chaque mot, peut se retourner contre moi.

-C'était pour venger mon père que j'ai été à l'organisation ! Boun n'a rien à voir avec ça... Il a voulu me protéger ! je réplique, sentant la colère monter en moi, ma voix se brisant sur les derniers mots.

Win me regarde, visiblement confus.

-Pourquoi tu protèges Boun ? demande-t-il, l'incompréhension se lisant sur son visage.

Tank s'approche un peu plus, l'air sûr de lui, comme s'il avait déjà deviné quelque chose.

-Parce qu'il y a un truc entre vous, pas vrai ? dit-il, ses yeux perçants cherchant la vérité dans mon expression.

Je me crispe, hésitant un instant. Cherchant mes mots avec précaution, je finis par avouer :

- ... Il y avait un truc, oui... Mais quand j'ai découvert qui il était, je n'ai plus voulu le revoir...

Un silence lourd s'installe. Chacun semble attendre la suite de mes explications. Je sais que je dois être clair, que mes mots ont un poids énorme dans cette situation.

-Écoutez, je commence en prenant une profonde inspiration, ma voix encore tremblante, Boun m'a sauvé la vie à plusieurs reprises. Je ne savais pas qui il était vraiment. Je ne savais pas qu'il était lié à tout ça. Quand j'ai découvert la vérité, j'ai coupé les ponts. Mais... ça ne change pas le fait qu'il a voulu me protéger.

Arm, qui jusque-là était resté silencieux, me fixe avec une expression de surprise mêlée à de la confusion.

-Tu avais un truc avec mon petit frère ? demande-t-il, visiblement choqué par la révélation.

-Ton... petit frère !? je suis abasourdi en fixant Arm, incapable de comprendre la situation.

-Oui, Boun et moi avons le même père, explique Arm d'un ton devenu plus sérieux. Mais je n'ai pas grandi avec lui. J'ai eu une vie normale jusqu'à ce que ma mère tombe malade. C'est là qu'il m'a recueilli. Quand j'ai compris qui il était vraiment, j'ai décidé de partir. C'est ainsi que je suis devenu garde du corps pour une autre famille.

Je recule instinctivement, mon cœur battant à tout rompre. Les mots d'Arm tournent dans ma tête, me laissant stupéfait.

-Attends, comment ça... ton père, c'est Black Miyokul ? dis-je, ma voix tremblante. Sans réfléchir, je m'éloigne encore un peu, mes doigts se refermant sur la lampe de chevet à côté de moi, comme un bouclier.

Arm, voyant ma réaction, lève les mains dans un geste apaisant, sa voix calme essayant de désamorcer la tension palpable dans la pièce.

- Pas besoin d'avoir peur, Sam, je t'assure que je ne suis pas comme lui. Je suis parti justement pour ne pas suivre ses traces, dit-il, son regard cherchant le mien.

Tank intervient à son tour, s'avançant légèrement pour ajouter du poids à ses paroles :

-Arm est mon garde du corps depuis des années. C'est un homme de parole, Sam. Tu peux lui faire confiance. Il n'a rien à voir avec la mafia Miyokul.

Je serre la lampe contre moi, mon esprit tourbillonnent sous le choc de la révélation. Les souvenirs de ce que les Miyokul ont fait à mon père me reviennent en pleine face, et la colère, mêlée à la peur, me submerge.

-Je ne fais pas confiance aux Miyokul, je rétorque fermement, gardant mes distances, mon regard défiant celui d'Arm.

Un silence lourd tombe sur la pièce, chacun attendant ma prochaine réaction, tandis que je lutte avec mes émotions bouillonnantes.

Arm semble anticiper ma méfiance en prenant une photo du dossier et en me la montrant. Sur cette image, Boun et moi affichons un sourire, capturant un instant de complicité.

-Pourtant, sur cette photo, tu n'as aucun mal à sourire avec mon frère. Tu le défends même alors qu'il est plus Miyokul que moi, ayant grandi avec Black, explique Arm, son regard perçant.

Je digère les informations, mes pensées s'embrouillent de plus en plus. La situation devient de plus en plus compliquée.

-Maintenant, réponds à la question clairement : tu l'aimes ? insiste Arm, sa voix déterminée.

Je ressens un battement dans ma poitrine, hésitant.

-Nan... Enfin... c'est compliqué. Je ne savais pas qu'il était... Je me suis attaché à lui... Mais... Bref... vous avez compris...

-Wow... dit Lhong, visiblement surpris par ma confession.

-Je ne m'attendais pas à ça... Est-ce que tu sais que... c'est un peu malsain ? ajoute Win, choqué mais intrigué par la situation.

-Quoi ? je tente de comprendre où il veut en venir.

-Il a quoi, 22 ans ? Toi, t'as quoi, 16 ans ?

-J'en ai 17, je le reprends en sentant ma colère monter.

Win se tourne alors vers Arm, son expression devenant encore plus sévère.

-Sérieusement, ton frère est vraiment une ordure. Je savais qu'il était une pourriture, mais de là à être un pointeur, ça me dégoûte...

-Je crois que t'as aucun droit de dire quoi que ce soit, Win,  je réplique sèchement.

Win me regarde, surpris par ma réponse.

-Parce que je suis au courant de la relation que t'a eue avec mon père. Je sais ce que t'a fait. Alors, la prochaine fois, ferme-la, parce qu'un gars qui trompe son partenaire le reste à jamais. Et si je me souviens bien, c'est avec lui que tu l'a trompé, non ? Je pointe Aaron du doigt, ma voix tremble de colère.

Win est prit de court par l'accusation et se tourne vers Aaron, la stupeur se lit sur son visage. Aaron, encore sous le choc, regarde Win avec des yeux pleins de douleur et de confusion.

-Sam... c'est pas... je ne savais pas qu'il était encore avec Milo quand on s'est vus, dit Aaron, sa voix remplie d'angoisse.

Win, en proie à un tourbillon d'émotions, essaie de se défendre.

-Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, d'accord ? Il se tourne vers lui. Aaron. Je t'ai rencontré à un moment où tout était déjà en train de se décomposer avec Milo. C'est un désastre, je le sais. J'aurais dû être plus clair, mais tout est devenu trop compliqué.

Aaron, tentant de comprendre la situation, prend une profonde inspiration.

-Alors tu m'as menti depuis le début ? Tu m'as dit que tu étais seul, que les choses étaient finies avec Milo.

-Je ne voulais pas te faire de mal, Aaron. Je pensais vraiment que tout était terminé, mais je ne peux pas revenir en arrière maintenant, dit-il, visiblement désespéré.

Tank voyant que la situation devient de plus en plus tendue, intervient pour calmer les esprits.

-Cette conversation ne mène nulle part, Ce qui est fait est fait, Nous devons essayer de trouver des solutions. La colère et la douleur sont compréhensibles, mais nous avons besoin d'un peu de recul pour voir ce qui peut être fait. Sam, je comprends que tu sois en colère, mais ce n'est pas la meilleure façon de régler les choses....Bon Laissez-le se reposer... il vient de perdre son père. On va le laisser dormir, dit-il avec un sourire apaisant.

L'idée de me retrouver seul, loin des interrogations et des regards insistants, me semble réconfortante. J'acquiesce, reconnaissant envers Tank pour sa compréhension.

-Mais on a encore beaucoup de questions à lui poser ! s'exclame Win, l'impatience palpable dans sa voix.

-Tank a raison, laisse-le tranquille, répond Arm en essayant de calmer l'enthousiasme de son ami. Si tu as besoin de quelque chose, on est juste à côté.

Je les regarde un par un, ressentant un mélange d'anxiété et de gratitude. Leurs visages, bien que marqués par l'inquiétude, semblent sincères. Dans cette chambre silencieuse, je réalise que je suis entouré de gens qui, malgré leurs affiliations, semblent vouloir m'aider.

Je prends une profonde inspiration pour essayer de calmer les battements effrénés de mon cœur. L'atmosphère dans la chambre est encore chargée de tension, mais quelque chose dans la voix d'Arm et le geste apaisant de Tank m'offre un léger répit.

-Merci, je remercie d'une voix tremblante. J'apprécie que vous compreniez que j'ai besoin de temps et d'espace je réponds en regardant win dans les yeux

-Prends tout le temps qu'il te faut, Sam. Nous ne voulons pas te précipiter dans quoi que ce soit. Le plus important maintenant est que tu te sentes en sécurité et que tu puisses trouver un peu de paix.

Win, toujours visiblement frustré, se tourne vers Arm avec un soupir de frustration.

-Mais on ne peut pas juste le laisser partir comme ça. On doit comprendre ce qui se passe réellement avec lui.

-Win, nous devons respecter son besoin et prendre du recul, répond Arm fermement. On peut poser nos questions plus tard. Pour l'instant, il a besoin de repos.

Je regarde la porte par laquelle ils viennent de partir, un mélange de soulagement et d'angoisse m'envahissent. Le silence qui suit leur départ est presque apaisant, mais il est aussi lourd de toutes les questions et incertitudes qui pèsent sur moi.

Je me tourne vers la fenêtre, observant les premiers rayons de soleil percer les rideaux. Ils apportent une lumière douce, presque réconfortante. Je prends une profonde inspiration, essayant de regrouper mes pensées. Les émotions s'agitent encore en moi, un tourbillon de douleur, de confusion et de colère. Mon père, Boun, la mafia... Tout cela m'écrase et m'envahit.

Je me demande si je dois me confier à ces nouveaux alliés ou rester sur mes gardes. Ils semblent vouloir m'aider, mais je ne peux pas ignorer la complexité de leur situation et leurs liens avec la mafia. Peut-être que la vérité sur ce qu'ils veulent réellement m'aider à comprendre pourrait être cruciale pour ma survie.

Je prends une autre profonde inspiration et essaie de calmer l'agitation dans ma tête. La première étape est de me concentrer sur l'instant présent, sur la manière dont je peux gérer cette situation sans me laisser submerger par les émotions. Les réponses viendront en temps voulu, mais pour l'instant, je dois trouver un moyen de naviguer à travers ce brouillard d'incertitude.

Il faut que je trouve un moyen de sortir ici...

Je me lève lentement du lit, encore épuisé, et je me dirige vers la fenêtre avec une nervosité palpable. Mon cœur bat la chamade à l'idée de ce que je pourrais faire. Le balcon en dessous semble être une option pour sortir, mais la hauteur me fait hésiter. Huit étages, c'est bien plus haut de ce que je pensais.

Je présume que le dernier étage doit se constituer de plusieurs baies vitrées qui doit donner sur le même appartement... Il faut juste que je vois où ça mène.

Je regarde un dernier coup d'œil à l'extérieur, scrutant les alentours pour évaluer les risques. La vue me confirme que les fenêtres adjacentes donnent sur la même habitation. Je ferme doucement la vitre et me déplace avec précaution vers l'autre côté du balcon, où une autre fenêtre donne sur la cuisine. En l'ouvrant, je constate avec soulagement qu'elle est déjà entrouverte, ce qui facilite mon accès.

Avec un léger frisson d'adrénaline, je pénètre dans la pièce, essayant de faire le moins de bruit possible, les voix lointaines me parviennent.

-Son fils... Pourquoi il n'en a pas parlé...

-Je ne sais pas, c'est peut-être... Pour le laisser en sécurité...

-Mais il n'a plus personne maintenant...

-Et on dirait que Sam a réussi à mettre de la distance entre Win et Aaron...

Je me déplace avec précaution, évitant soigneusement de faire du bruit. Le sol en bois craque légèrement sous mes pas, chaque bruit semble amplifié dans le silence de la cuisine. Les murs sont ornés de photos en cadres, chacune capturant des moments de joie et de vie.

Les visages souriants dans ces images sont étrangers pour moi, mais leur présence me rappelle que je suis dans un espace qui n'est pas le mien, entouré de gens qui ont des liens profonds avec mon père et avec cette situation complexe.

Je secoue la tête pour chasser ces pensées. Ce n'est pas le moment de me perdre dans des réflexions sur ces inconnus ou de leurs vies. Ce que je dois faire, maintenant, c'est trouver un moyen de sortir de cet endroit sans attirer l'attention.

Mais quelle bande de cons !

Je trouve mes affaires près de l'entrée et me dirige rapidement vers elles. Je fouille dans mes vêtements, cherchant ma veste et mon sac. La présence de ces objets familiers me réconforte un peu, même dans ce chaos. La porte menant à l'extérieur est juste là, à portée de main, mais je sais que je dois agir rapidement.

Les voix se rapprochent. Mon cœur bat la chamade alors que je me précipite vers la porte de sortie. Chaque pas me semble lourd et bruyant, mais je fais de mon mieux pour rester discret. J'attrape la poignée de porte en la tournant lentement pour éviter tout bruit. Quand la porte s'ouvre finalement, un souffle de soulagement m'envahit. C'est ma chance de m'échapper, de retrouver ma liberté. Je jette un dernier coup d'œil en arrière, m'assurant que personne ne m'a vu. Puis, je me glisse à l'extérieur, mon cœur battant à tout rompre.

Bordel, je ne sais pas comment, mais j'ai réussi !

Je suis dans un grand couloir où des gardes montent la garde, mais à ma grande surprise, ils ne semblent pas vouloir m'arrêter. Ils sont trop absorbés par leurs conversations et les écrans de surveillance pour prêter attention à moi. Profiter de leurs inattentions, je poursuis mon chemin, mon cœur bat avec violence à chaque pas qui me rapproche de la liberté.

Je me déplace avec prudence, observant attentivement l'environnement autour de moi. Les murs sont ornés de tableaux impressionnants, et des lumières douces créent une ambiance à la fois raffinée et intimidante. L'atmosphère est un mélange d'élégance et de tension.

Je finis par atteindre un ascenseur au bout du couloir. Je jette un coup d'œil rapide derrière moi pour m'assurer que personne ne me suit, puis je presse le bouton pour ouvrir les portes. L'ascenseur émet un léger bourdonnement alors que les portes se séparent. Je me glisse à l'intérieur rapidement, le silence me donne une fausse impression de sécurité, mais je sais que le temps presse. Je presse le bouton du rez-de-chaussée, et les portes se ferment lentement.

La descente semble interminable. Chaque étage que je passe me rappelle combien je suis encore loin de la liberté. Mon cœur bat la chamade alors que je surveille chaque mouvement des lumières qui défilent au-dessus de moi.

Enfin, les portes s'ouvrent sur le rez-de-chaussée. Je jette un coup d'œil aux alentours, vérifiant s'il y a des gardes à proximité. Je sors rapidement de l'ascenseur, le cœur battant, et me dirige vers la sortie en essayant de rester aussi discret que possible.

Dès que je franchis la porte, l'air frais de l'extérieur me frappe et me donne un nouvel élan d'énergie. Je me retrouve sur une petite terrasse qui donne sur une rue animée. Les voitures passent à vive allure, et des gens marchent, absorbés par leur quotidien. Ce contraste de l'environnement par rapport à l'événement dans la chambre avec les autres est presque surréaliste.

Je commence à marcher rapidement, veillant à ne pas attirer l'attention. Chaque pas me rapproche de la sécurité, mais je garde un œil vigilant derrière moi, m'assurant qu'aucun garde ne me suis. La rue est vivante, et je m'intègre à la foule, me fondant dans le flot de personnes pour éviter d'être repéré.





~~

POV BOUN : 


-Monsieur, nous l'avons retrouvé. Il sortait d'un hôtel, annonce un garde avec un regard sérieux.

Intrigué, je lève un sourcil.

-Quel hôtel ? je demande, impatient.

-L'hôtel Lotus, Monsieur...

-Ramenez le moi, j'ordonne d'une voix froide et assurée.

Zee, qui observe la scène, fronce les sourcils, inquiet.

-Qui tu veux kidnapper ? demande-t-il, cherchant à comprendre.

Je me tourne lentement vers lui, un sourire amusé se dessine sur mes lèvres.

-À ton avis ? je réplique, ma voix teintée d'un léger sarcasme.

Zee prend une profonde inspiration, réalisant soudain de qui je faisais allusion.

- Tu parles de Sam, n'est-ce pas ?

-T'as entendu où il était ? je lui pose la question, d'un ton passant de la légèreté à une froideur plus inquiétante.

-Il était à l'hôtel, confirme Zee, hésitant face au changement de mon attitude. Qu'est-ce qui se passe, Boun ? Pourquoi ça t'affecte autant ?

Je serre la mâchoire, mes yeux lancent des éclairs.

-Soit il est là-bas pour... soit... ça signifie qu'il est entouré de gens que je ne peux pas contrôler.

Zee plisse les yeux, confus.

-Ton frère ? demande-t-il prudemment.

-Oui, mon frère... ce lâche, je réponds avec amertume.

Zee me fixe un instant, cherchant les bons mots, hésitant avant de parler.

-Mais Boun... Ce n'est pas comme ça que tu vas regagner la confiance de Sam, tu le sais, non ? Si tu tiens vraiment à lui comme tu le prétends, tu ne voudras pas lui faire ça... le kidnapper, ce n'est pas la solution.

Je soupire, visiblement tiraillé, et passe une main nerveuse dans mes cheveux.

-Je le sais..., ma voix manque de conviction.

-Alors change les choses, insiste-t-il. Ne demande pas à tes hommes de le kidnapper. Va le voir toi-même. Parle-lui. Si tu veux vraiment qu'il te fasse confiance, c'est par là qu'il faut  commencer.

Je reste silencieux, regardant au loin, comme perdu dans mes pensées. L'hésitation se lit sur mon visage, luttant entre mes impulsions et savoir quelle est la bonne solution.

-Je te promets rien... je finis par lâcher après quelques secondes.


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