J'ai passé une semaine difficile dans le foyer pour mineurs. Vivre dans une maison avec dix autres enfants, tous âgés de 12 à 18 ans, n'est pas simple. Dès mon arrivé, je me suis senti seul. La vie quotidienne ici est rythmée par des règles strictes, chaque enfant à son propre emploi du temps entre l'école et le foyer. Les corvées et les moments de détente sont surveillés. J'ai du mal à m'adapter à cet environnement, je me sens souvent isolé, loin de ma maison, de mes amis et surtout de mon père. Les autres enfants semblent déjà former des groupes bien établis, et moi, je me retrouve souvent à l'écart.

Heureusement, j'ai fais la connaissance d'un garçon de 16 ans appelé Cheldry, avec qui je partage une chambre. Il est sympa, mais il a vécu des moments difficiles. Ses parents sont morts dans un accident de voiture. Il ne lui reste que son frère aîné, Pordry, qui est dans un autre foyer. Son frangin se forme pour devenir barman et a promis de demander la garde de Cheldry dès qu'il aura son diplôme dans deux semaines. Dès notre première rencontre, on s'est très bien entendu. Très vite, il devient un soutien précieux dans ma nouvelle vie au foyer. On passe beaucoup de temps ensemble, que ce soit à discuter tard dans notre chambre, à participer aux activités organisées par le foyer, ou tout simplement, être là l'un pour l'autre dans les moments de solitude.

Un soir, je suis confortablement assis sur mon lit, en train de prendre des notes et de réfléchir à la manière de découvrir qui a blessé mon père. Ma tranquillité est soudain perturbé quand Cheldry entre dans la chambre, un sourire malicieux sur les lèvres. Je vois bien qu'il a quelque chose en tête, et ça ne présage rien de bon.

— Dit, Sam, si je te propose un plan risqué, tu veux bien venir ? Me demande-t-il, les yeux pétillants.

Je relève la tête vers lui en lui répondant franchement en rigolant.

— Nan.

— Laisse-moi finir !

Il s'installe à côté de moi sur le lit, me fixant avec des yeux suppliants.

— Juste pour être clair, je ne veux pas coucher avec toi, dis-je, un peu inquiet.

— Sam ! Je n'allais pas te demander ça ! Bon... Même si je peux comprendre pourquoi tu penses ça, dit-il en rigolant. Non, je veux sortir en douce pour aller en boîte, et je veux que tu viennes avec moi, s'il te plaît.

— Quel bar ? Demandais-je, le regardant avec un sourire.

— Le Girls Girls Girls. Viens, s'il te plaît... Supplie Cheldry.

— D'accord, mais pas de bêtises là-bas !

— Promis ! Yes ! Prépare-toi bien !

Je le regarde en rigolant, hochant la tête doucement.

— Je ferai de mon mieux.

Après une journée remplie de cours et de tâches ménagères au foyer, Cheldry et moi, nous nous préparons discrètement à sortir. Je me demande comment on va s'y prendre, mais Cheldry a déjà un plan : il ouvre la fenêtre et saute. Je suis étonné, mais je le suis, éteignant la lumière avant de sortir par la fenêtre et de la refermer doucement derrière moi. Heureusement, qu'on n'est au rez-de-chaussée.

— Heureusement, ce n'est pas loin d'ici. Suis-moi et détends-toi, sinon les videurs ne te laisseront pas passer. me sourit-il.

— T'as déjà été ?

— Ouais, et c'est génial !

En approchant du bar, je remarque un groupe de personnes réunies devant l'entrée, avec un videur posté à la porte.

— Ce n'est même pas la peine.

— Tu ne t'es jamais regardé ? Tu ne fais pas ton âge ! Ça va passer ! Allons-y !

On s'approche prudemment du videur, qui nous dévisage de haut en bas.

— Passe, dit-il.

J'arrive pas à y croire ! Je suis passé !

Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule et vois que Cheldry me suit, alors je souris et le rejoins.

— Je te l'avais dit ! Tu me crois jamais ! Dit-il en rigolant.

— C'est vrai !

— Allons boire quelque chose !

— Je n'ai pas pris d'argent !

— Ne t'inquiète pas, sourit-il, amusé.

Il appuie doucement ses mains sur mes épaules pour me diriger vers le bar. Le lieu est composé d'une salle de danse, d'un bar, et d'un coin plus sombre. On s'installe sur des tabourets, et le barman vient prendre notre commande.

— Cadeau, le barman m'adresse un clin d'œil.

— Voilà mon idée, j'ai un canon avec moi, me dit Cheldry en souriant.

— Petit con va, dis-je en rigolant.

Je souris et bois mon verre de vodka cul-sec.

— Wow, t'a la descente facile, toi !

— Tu veux t'amuser, je m'amuse comme ça.

Après plusieurs verres gratuits du barman, la soirée se déroule parfaitement, me permettant d'oublier un peu mes derniers problèmes. Je me retrouve sur la piste de danse, me déhanchant sans hésitation. Une femme s'approche de moi et commence à danser de manière suggestive. Je place mes mains sur ses hanches, me laissant guider par le rythme. Tout à coup, je sens une main dans le bas de mon dos. Je me retourne et aperçois un homme, grand, probablement blond, bien que les lumières rendent difficile la détection des détails.

On ne va pas se mentir, il est incroyablement beau.

Je lui esquisse un sourire, comme pour lui dire qu'on peut danser ensemble. Pendant ce temps, la jeune fille continue de danser à mes côtés. Je me retrouve entre les deux, et je tourne lentement vers la fille pour reprendre notre danse. Un instant plus tard, la danse entre l'homme et la femme s'arrête. L'inconnu me tend un verre d'alcool. Je le saisis avec un sourire, laissant la femme derrière moi, et je bois d'un trait, me sentant rapidement ivre.