Chapitre 63
Je me sens enfin utile, c'est incroyable ! Je trottine dans toutes les ailes du palais, pressé de retrouver les laboratoires. Malheureusement pour moi, ils se situent à l'autre bout du complexe ; je n'y serai pas avant une heure. Sans parler de la profondeur dans laquelle ils se trouvent !
Indil m'a confié un plan afin de me repérer plus rapidement. Je n'apprécie pas vraiment son cher et tendre même si je comprends pourquoi elle s'est entichée de lui : c'est un elfe vraiment charismatique, assez exigeant par nature et dont le physique a de quoi faire tourner les têtes. Avec sa magnifique chevelure de feu, il a conquis sans mal le cœur de notre princesse. Et Morgal semble en être satisfait : sa fille épouse un elfe, quel soulagement. Par contre sa sœur jumelle s'est dégoté un humain doté d'une nature angélique. Pas terrible le mélange ; ça a donné un Balgivox.
Toujours plongé dans mes pensées, je ne me rends qu'après compte que l'escalier de marbre que je descends est bondé de monde. Les courtisans accourent dans des cris d'excitation et se pressent au fond du grand hall d'entrée. Là, je devine Arnil, revêtu de ses plus beaux atours. Malgal, à ses côtés, ne se départit pas de son sourire malsain et de son immense chapeau.
Au fond de l'allée, encadrée d'une garde rapprochée, une femme s'avance pour rejoindre le monarque.
Je me faufile entre tous ces idiots afin de me frayer une place au premier rang : là, je déduis immédiatement l'identité de l'inconnue : Anarrima. Elle ressemble à s'y méprendre à sa sœur. Mais son visage est marqué par une froideur effrayante. Sa longue robe noire de soie se découpe dans le dos pour laisser apparaitre un magnifique tatouage de cygne. Elle s'approche du souverain, le visage toujours aussi éteint. Tout chez elle respire la tristesse et la mort, s'en est effrayant. Le maquillage noir qui cerne ses yeux a coulé sur ses joues, probablement suite à des pleurs. La coiffure alambiquée et les bijoux de valeur ne parviennent à faire oublier l'écœurement qui habite la femme ; n'a-t-elle pas tout abandonné pour retrouver son fils ? Je ne vois pas le père, d'ailleurs.
Anarrima parvient enfin face au roi et s'incline respectueusement :
— Majesté, je remets désormais ma vie et celle de mon fils entre vos mains. Vous n'avez qu'une seule parole.
— Et je la tiendrai, Anarrima, Cygne Noir.
Ce spectacle me fend le cœur.
Je m'en détourne, un goût amer alors dans ma bouche. Peut-être que cet événement créera une distraction mais j'en doute : les scientifiques ne s'intéressent qu'à leur travail.
Je continue donc mon chemin et descends toujours plus d'escalier. Mes jambes fatiguent, ma cheville me brûle. Mais malgré ça, je persiste.
La lumière devient petit à petit plus froide en même temps que la température baisse. Enfin, je perçois un mouvement régulier près de grosses portes en métal. Des astres en toges blanches déambulent, parfois tirant des chariots ou portant des caisses.
Ni une ni deux, je me débarrasse de mon chapeau trop bruyant et saute dans un chargement qui ne tarde pas à être trainé dans les laboratoires. Dans ma caisse, je retiens mon souffle : comment vais-je mettre la main sur ce sapior ? À quoi sert-il d'abord ?
Le chariot s'arrête brusquement mais comme je sens du mouvement autour de moi, je refuse de relever le couvercle.
— Un vrai bordel ce laboratoire.
— Ouais, et y a même pas les elfes d'Onyx pour nous donner la notice.
— Cette forme technologique est assez inédite... L'Empereur savait comment tourner les choses à sa manière.
— Mouais... Tu sais qu'on a de nouveaux patients ?
— Ah oui ?
— J'aimerai être aussi qualifié pour pouvoir entrer dans le premier sas.
— On sera jamais appelé pour travailler là-bas, trop délicat. Et nos collègues qui y travaillent subissent des lavages de cerveau fréquents, ça fait un mal de chien !
Tiens tiens, j'y mettrais bien les pieds, moi, dans le premier sas. Avec un peu de chance, je trouverai la pièce en question. J'attends que les deux autres couillons débarrassent le plancher et je pointe mon bout du nez à l'extérieur. La pénombre envahit l'espace. Heureusement, ma vue affutée permet de me repérer et de rejoindre la porte sur la pointe des pieds. Je l'ouvre méticuleusement et jette un regard à l'extérieur. Personne en vue. Juste des immenses murs de pierres blanches. Aucun meuble, rien à part des ballots et des caisses de transport. Je m'avance dans les couloirs et finis par arriver devant un ascenseur cerné de grilles forgées. Je m'y glisse dans le plus grand silence et paramètre le premier sas sur l'écran tactile qui se présente à moi. Heureusement que l'engin comprend mes pensées ; j'aurais été incapable de m'en servir. La cage de fer descend encore dans les profondeurs de la terre. L'attente me met les nerfs à vifs. Enfin, l'ascenseur se stabilise et s'ouvre sur un vestibule très lumineux. À pas de loup, je m'engage dans le passage avant de sursauter : comme à Lombal, des corps décharnés marinent dans de gros bassins à hauteur du sol. Des vitres transparentes permettent une analyse simplifiée des phénomènes. C'est immonde, aussi décidé-je de ne pas m'attarder. Étonnant que je ne croise personne, non ?
Et je comprends vite pourquoi : agglutinés autour d'une grosse bulle de verre incassable, les astres échangent de longues théories sur le spécimen. Dans l'eau bleutée, un humain d'une trentaine d'années est plongé, des électrodes fixées sur son corps quasiment nu. Je comprends l'enthousiasme des autres rats de laboratoire : elle est due aux deux longues ailes qui s'étendent dans le bassin et se meuvent lentement au fil des ondulations aquatiques.
Impressionnant. Je me doute bien qu'un ange doit attirer tout particulièrement leur attention ; une créature qui peut exercer une magie sans son Vala, ça peut s'avérer une lourde menace pour la Démocratie de Lombal.
Cet homme est peut-être le père de Farondar, d'ailleurs...
Peu m'importe, cela ne me regarde pas. Je passe furtivement derrière ce groupe d'incapables et me précipite vers la salle des machines. Logiquement, le sapior devrait s'y trouver. Mais lorsque je passe la porte, je me retrouve face à des rangées interminables de boitiers similaires empilés les uns sur les autres et non notés ! Impossible pour moi de le reconnaitre !
À moins que... Mon regard se déplace sur un pauvre astre qui écrit l'inventaire sur sa tablette.
Désolé mon chou, mais tu vas passer à la casserole !
Dans un coin reculé de la pièce, j'ai trainé mon prisonnier, paniqué par sa récente agression. Le voilà ligoté avec un bâillon. Je saisis l'écran mais il ne fonctionne pas avec moi. Pas de reconnaissance, j'ai compris...
Tant pis, je vais taquiner ce cher monsieur. Et à mon humble avis, se sera rapide : il n'a pas le corps d'un athlète, pour tout dire. Comme beaucoup d'astres à Lombal, la virilité lui fait défaut et en plus de ça, un sérieux embonpoint lui fait perdre toute crédibilité.
Ce qui est triste, c'est que mon matériel demeure encore à Arminassë. Tant pis, la dague fera l'affaire. Encore un concept d'Arquen : savoir torturer ne serait-ce qu'avec une brindille.
— Bon, mon gros, je vais être clair avec toi : il me faut la pièce DW2543x. Tu pourrais me renseigner ?
Des larmes coulent de ses yeux mais cet abruti a le culot de secouer la tête. Quel menteur. Peut-être qu'il risque pire s'il divulgue ? Cela ne me concernera plus, haha.
— Comme tu le vois, j'ai cette jolie dague avec moi. Elle a déjà tranché beaucoup de gorges, haha. Je me demande juste comme je vais te cuisiner... Je commencerai peut-être par la plante de tes pieds, ensuite, je te désarticulerai les doigts et les membres. J'hésite aussi à te débarrasser de ce boudin de graisse encombrant.
J'appuie mon pied sur sa bedaine molle alors qu'il chiale de plus belle sous son bâillon. Quoi ? C'est si effrayant que ça un tortionnaire gnome habillé en bouffon ? Je peux comprendre.
Je lui retire ses chaussures avec mon plus grand sourire. À ce moment, il hoche vivement la tête.
— Tu as quelque chose à me dire ?
Je lui retire le tissu qui entravait sa bouche.
— Au secours ! À l'aide ! À l'assass...
— Oh ta gueule.
Je lui taillade la poitrine et le ventre avec une rapidité telle qu'il ne réagit pas tout de suite à la douleur. Pour éviter qu'il hurle comme un goret à l'abattoir, je lui enfonce le bâillon dans la bouche.
— Tu vois que je ne plaisante pas.
Son corps tremble comme une feuille mais ça ne va pas m'attendrir.
— Bon, mon porcinet, tu vas te magner de collaborer car je suis très pressé. Où est ce sapior ?
Il reste muet. Très bien. Je lui attrape le bras, relève la manche et y grave un mot de ma lame.
— Voilà, si tu perds ma mémoire, tu auras écrit « gros lard » sur le bras. On continue ?
Aucune réaction. Cela tombe bien, je ne manque pas d'imagination, haha !
Le sol commence à être poisseux sous mes pieds à mesure que ma créativité s'exprime.
— Tu veux que je t'écrive une plaisanterie, aussi ? Je suis un très bon bouffon. Un fou du roi, tu vois, hein ? Héhé !
À bout, l'astre capitule. Je lui retire le chiffon et il lâche dans un bégaiement lamentable :
— Je vais vous dire... Mais arrêtez, je vous en supplie...
— Oh mais je vais pas te torturer plus longtemps si tu te montres plus bavard !
— Donnez la tablette : je vais vous autoriser l'accès.
— Bien !
Je lui délie les mains et lui passe l'écran qu'il déverrouille. D'une formule, il abaisse les barrières informatiques.
— Et bien ce n'était pas si dure ! Comme quoi tu auras fait quelque chose d'utile avant de crever.
Il écarquille les yeux mais c'est trop tard. Je me suis déjà positionné derrière lui pour lui ouvrir la gorge de manière à ne recevoir aucune giclure. Et ça de fait. Le corps s'effondre dans un sympathique gargarisme sanglant.
Je trottine désormais avec ma tablette en main. J'ai pu sélectionner ma recherche et l'appareil me guide jusqu'à une certaine rangée où une petite lumière rouge me pointe le sapior en question. Avec toutes ces étagères de boitiers, il m'aurait été impossible de trouver. La tablette m'ouvre un passage et je peux enfin récupérer l'objet en question.
Quelle épopée !
Direction appartements de la Mémoire !
Bienheureuse soit Indil de m'avoir fourni ce plan : je retrouve sans mal les appartements de Malgal, toujours en haut du plus haut donjon du palais. Mes pauvres jambes crient à l'agonie et je ne peux m'empêcher de boiter à cause de ma récente blessure. Je bénis aussi les ascenseurs : on aurait dû inventer ça aux Falaises Sanglantes.
Les gardes de Lombal m'autorisent l'accès au pigeonnier et me voilà jeté dans l'antre de la bête. Ces appartements sont similaires à ceux de l'empereur bien que le propriétaire ait ici apporté avec lui des machines technologiques qui me dépassent. Je passe sous une arcade et me retrouve dans un jardin intérieur. Là, un petit ruisseau coule entre des parterres de fleurs. Fort joli tout ça. Mais où est l'elfe ? Je m'avance péniblement jusqu'au cloitre, longeant les niches décorées de chevaliers légendaires. Enfin, une chapelle, dans un renfoncement m'offre une soudaine source de chaleur : un feu vif brûle dans une vasque de bronze.
Mon sang se glace. Devant l'autel, une capsule de verre a été déposée. À l'intérieur, Narlera tente de briser sa prison transparente sans succès. J'ignore exactement ce qu'elle ressent car le haut de sa tête est entièrement pris dans la structure de la machine. Cependant, sa bouche tordue traduit la douleur et la rage qui l'habitent. Aucun son ne traverse l'épaisseur du verre ; les cris semblent se perdre dans le liquide bleu.
— Binou, te voilà ! J'imagine que tu as récupéré le sapior ?
Je me tourne vers Malgal, mal à l'aise :
— Qu'allez-vous lui faire ?
— Lui rendre sa mémoire. Enfin... Si ça marche. Son aide serait précieuse, tu ne crois pas ?
— L'aide pour qui, pour quoi ? Vous ne servez que votre propre intérêt. Et vous n'avez besoin de personne pour mener à bien vos plans : vous pourriez réduire Lombal en confettis si ça vous tentait !
— Bien sûr, mais... Personne n'est infaillible, vois-tu, mis à part celui qui prend les précautions suffisantes.
Je déglutis et lui tends la pièce.
— Quel espion tu fais, Binou ! Je devrais penser à te garder plus longtemps à mes côtés !
L'elfe s'approche de la capsule et y glisse le sapior dans un interstice, juste au niveau de la tête de la prisonnière.
Immédiatement, Narlera se débat de plus belle, hurle à s'en déchirer les cordes vocales. L'eau pénètre dans sa bouche, manquant de la noyer. C'est horrible ; je sais qu'elle souffre le martyr.
— Arrêtez Malgal : vous allez la tuer...
— Elle me remerciera par la suite, crois-moi !
— Elle est de votre famille !
— Je sais.
Ma pauvre petite Narlera tire sur ses liens sans succès. Des décharges lui brûlent la peau en même temps que des lumières clignotent de partout. Le rythme cardiaque s'accélère et le bas de son visage se crispe dans une grimace de souffrance.
Et puis finalement, tout s'arrête ; elle perd conscience et se laisse flotter dans sa prison.
Dans le reflet, je distingue une autre personne à mes côtés. Je me retourne et croise Féathor, le visage dévasté par le spectacle. Malgré sa maîtrise de lui, une larme coule de son œil.
— Il faut désormais vérifier si elle a recouvert la mémoire.
Tronche Parfaite hoche silencieusement la tête et rejoint son oncle pour dévisser le haut de la capsule. La femme est extraite et déposée sur une couverture posée à même le sol.
— Se rappellera-t-elle de son ancienne vie autant de ce qu'elle a vécu ses quinze dernières années ?
— Normalement oui. Ta pauvre femme risque de culpabiliser longtemps.
— Elle n'y était pour rien...
— En effet. Tu me dois ce geste, Féathor, ne l'oublie pas.
— Je vous revaudrai ça, merci infiniment, mon oncle.
J'ignorait que le demi-astre séjournait au Chœur. À mon avis, Arnil ignore sa présence. Mon regard analyse immédiatement les potentiels changements depuis les dernières centaines d'années. Il reste le même ; toujours ce regard noble, ses cheveux noirs courts et décoiffés, sa barbe bien taillée et ses yeux verts. Par contre, ses deux avant-bras ont été remplacés par un système mécanique ingénieux. Je me mords la lèvre en imaginant la section douloureuse des membres.
— Que fait le gnome de mon père ici ?
— Binou ? Il nous aide, pourquoi ?
— C'est un traitre, laissez-moi lui trancher la gorge.
Hein ?! Mais qu'est-ce qu'il raconte ?
Féathor m'empoigne violemment la gorge et resserre son emprise, les yeux allumés par la haine :
— Tu es au courant de ce que tu as provoqué ? Je sais que c'est toi qui as dénoncé ma réelle identité à Arquen pour qu'il prévienne les dieux. À partir de là, tout a dégénéré ! J'ai été traqué ! Morgal enfermé pendant cinq-cents ans dans les prisons divines, ma mère violée à son retour et une guerre interraciale comme on n'en a pas connu depuis la Guerre des Dimensions !
Le souffle me manque. Ce n'est pas ma faute ! J'ai juste été un élément de plus dans le déroulement des événements.
— Lâche-le, Féathor, ordonne calmement la Mémoire, chacun est plus ou moins responsable. Cela ne sert à rien de chercher un coupable : tu devrais éliminer bien trop de gens.
D'un geste hargneux, Tronche Parfaite me jette au sol. Je gémis en me tenant la gorge. La chute m'a en plus provoqué une nouvelle douleur à la cheville.
Sur sa couverture, Narlera ouvre les yeux et se redresse avec lenteur à l'aide de ses mains. Féathor se précipite et s'agenouille devant elle. L'elfe fond en pleurs et se laisse enlacer par son mari. Bon, c'est trop émouvant pour moi. Je me retire de la chapelle, content que toute cette entreprise ait marché même si je me serais passé de la violence de l'autre zozo. Je prendrai le temps de revoir Narlera plus tard ; pour l'instant, c'est inutile, elle doit gérer trop de choses.
Je redescends donc les escaliers et me dirige vers l'ascenseur. La grille se referme et je me laisse descendre. Pour éviter d'empirer l'état de mon tendon, je m'adosse dans un coin. Aux étages suivants, d'autres astres pénètrent dans l'étroit habitacle et je ne tarde pas à être compressé contre le dos d'abrutis. Différents parfums se mélangent alors et un haut-le-cœur me prend. Je n'aime pas les espaces trop confinés, pire quand je suis écrasé. Les voix de mes voisins me fatiguent et me donnent des envies de meurtre que le gros porcinet n'a pas comblées.
— Binou, tu es là ?!
Püpe se fraie difficilement un passage jusqu'à moi, un verre dans chaque main.
— Tu as de la chance que rien ne soit renversé ! piaille-t-elle, j'en ai pris un pour toi mais je ne m'attendais pas à te croiser dans l'ascenseur. Ce n'est pas très sérieux pour ta pauvre cheville.
— En effet, j'ai très mal... Mais heureusement, ma journée est libre. Mon prochain rendez-vous est programmé pour demain matin, dans la chambre du roi ; je pourrai donc me reposer tranquillement.
Elle m'envoie un léger sourire en même temps qu'elle sirote son jus. C'est vraiment adorable de sa part d'avoir pensé à moi, même si sa mixture me révulse. Une fois notre verre vidé, nous le glissons dans une poche d'un illustre inconnu pour nous en débarrasser et attendons que l'ascenseur se stabilise à notre étage. Si dehors, ça caille, dans notre cage, la chaleur devient insupportable. D'ailleurs, Püpe n'hésite pas à ouvrir d'avantage son décolleté et à me le coller sous le nez. Va vraiment falloir trouver un marché entre elle et moi.
— T'as fini de te débrailler ? lui chuchoté-je dans l'espoir qu'elle referme son corsage.
— Je meurs de chaud, répond-elle sur le même ton.
— Bah moi aussi et c'est pas une raison pour me mettre à poil. Et c'est irrespectueux, excuse-moi.
Elle répète ma phrase en la caricaturant. Oulah, qu'est-ce qu'elle m'agace ! En attendant, je suis toujours aussi obnubilé par la proximité entre nous. Ses nichons sont si faciles d'accès, argh.
Je relève la tête pour échapper à la tentation croissante de fourrer mes mains dans sa chemise.
Bon, essayons de penser à des choses moins plaisantes comme Clark mangeant des raviolis, par exemple. Mais toujours mon attention se reporte sur le physique renversant de la gnome. Une vraie démone lorsqu'elle s'y met !
Aussi, lorsque l'habitacle se stabilise à notre étage, je pousse tout le monde pour reprendre une bonne bouffée d'air dans le couloir. Püpe me rejoint avec son petit air innocent.
— Püpe, j'en ai marre ! Qu'est-ce que tu veux ?
— Moi ? Mais pourquoi m'accables-tu ?
Je fulmine. Comme pour me calmer, la gnome saisit ma main et me tire derrière elle.
Nous descendons des escaliers et avant de nous engager dans les appartements domestiques, Püpe me traine jusque sous les marches, dans un débarras. Aussitôt, elle me plaque contre un meuble, m'arrachant un couinement de douleur. C'est pas parce que madame est en chaleur qu'elle doit me torturer ! Sensuellement, elle retire sa chemisette, sans me lâcher du regard. Sa peau blanche ressort particulièrement dans la pénombre et tant de perfection me mouche. Je n'arrive jamais à m'habituer à elle, c'est incompréhensible.
Mais malgré mon désir croissant, je refuse d'avaler les quelques centimètres qui nous séparent. La gnome glousse devant les émotions partagées qui me brouillent l'esprit. Elle se colle à moi et murmure lascivement :
— Si tu passes la nuit avec moi, je te retire ceci.
Elle appuie sa main entre mes jambes, ce qui m'arrache une grimace de douleur.
— Ce n'est pas comme si j'avais envie de rester le reste de ma vie avec ce machin, grogné-je.
Et je dois bien avouer que l'envie de coucher avec elle ma taraude depuis des semaines. Je fais machinalement glisser une main sur son sein, en réalité bien plus désireux de le presser que de juste l'effleurer. Elle peut être sûre qu'une fois en pleine possession de mes moyens, je lui ferai regretter son comportement effronté.
Elle recule soudainement et lance :
— Bien ! Tu me suis ?
Je hoche docilement la tête. Demain, je lui ferai quand même remarquer qu'il serait judicieux qu'elle consulte un mage. Sa folie passe vraiment par des passes bizarres...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top