Chapitre 35
Devant la glace du couloir, j'observe mon reflet, guère convaincu par mon charisme. J'ai mal dormi, j'ai encore mal au ventre, j'ai passé une soirée pourrie, bref, j'ai connu des jours meilleurs.
Je voudrais simplement rester sous mes draps mais le travail oblige. J'attends encore quelques instants afin de m'assurer que la reine est bien réveillée, et pénètre dans le boudoir. Sur le tapis, Fimou ronfle toujours, sa grande bouche reptilienne relevée dans un étrange sourire narquois. Je frissonne avant de rentrer dans la chambre, le plateau sur les bras.
Comme d'habitude, Luinil glande dans son royal plumard. Depuis ces dernières semaines, elle commence ses journées à l'état de loque et les finit en vrai dragon de l'apocalypse.
— Binou ! Je meurs de faim, mon trésor, cesse de m'affamer.
— Toutes mes excuses, Majesté.
Je dépose le repas sur le lit et rejoins la reine pour le partager avec elle. Comme ça, ça me fait deux petits-déjeuners dans la journée ! Arquen n'est plus mon chef pour me faire la morale, haha.
Je me glisse sous la première couverture et attrape une viennoiserie.
— Dis-moi Binou, demande Luinil la bouche pleine, as-tu vu mon fils ?
— Ambar ? Il ne sort plus.
— Je ne l'ai plus revu depuis son retour, gémit-elle.
— Il a été fortement blessé par le comportement de Morgal.
— Tiens donc ! Il est où celui-là ?
Je hausse les épaules, sans réponse.
— Ils sont jamais là quand il faut, les hommes, grommèle-t-elle.
Comme c'est amusant, j'ai l'impression d'entendre Püpe.
— Honnêtement, intervins-je, vous le vouliez, vous, avoir un autre enfant ?
Elle écarquille les yeux, étonnée par ma question inconvenante. J'enchaine :
— Non parce que lui, il l'avait prévu.
— Ce ne sont pas des choses qu'on peut prévoir Binou, assure-t-elle simplement, étant une astre, ma fertilité demeure extrêmement limitée. En fait... En général, je tombe toujours enceinte au pire des moments... Étrangement, les choses se déroulent plutôt calmement...
Mmh... Tout est relatif. Mais elle ne se rend pas compte que Morgal l'utilise. Peut-être une naïveté due à sa grossesse. Parce que si je me souviens bien, ils ont passé leurs journées à copuler, ces deux coquins. Morgal tenait sûrement à mettre le plus de chances de son côté. Si ce n'est pas vil d'utiliser ainsi son enfant pour je ne sais quelle fin. Bon, après, je ne crois pas que ça lui ait beaucoup couté : y a tout de même pire que Luinil comme maîtresse.
— Tu diras à ton maître de me rejoindre, ce soir, ordonne-t-elle en finissant son repas.
— Quel motif dois-je lui transmettre ?
— Un motif de mise à jour, il comprendra.
Heu... d'accord.
— Ah, Binou. Si tu arrives à trouver mon fils, je te serais reconnaissante ; je m'inquiète beaucoup pour lui.
— Ce sera fait, Majesté.
En remerciement, elle m'attrape par les joues et dépose un baiser sur mon nez. Quand aura-t-elle compris que je ne suis pas un enfant ?! Pourtant, mes regards rarement discrets sur sa nuisette transparente devraient lui mettre la puce à l'oreille. Vraiment, Morgal doit se régaler lorsqu'ils s'envoient en l'air. Enfin... Venant de ce dernier... Pourquoi la plus belle femme du Cosmos s'acoquine-t-elle avec un type frigide ? Il va falloir qu'on m'explique.
— Allez, oust, tu as du travail et je dois me lever.
Chassé comme un vulgaire moustique, je quitte le pieu de la reine et trottine vers la sortie, direction les appartements du prince. Je suis très pressé de retrouver notre adolescent. Le seul souci est que j'ignore comment accéder à sa tour d'ivoire : il n'autorise personne à entrer. Alors le gnome personnel de son père diabolique...
Qu'à cela ne tienne, je vais passer par l'extérieur ! J'ouvre la fenêtre du couloir et enjambe la balustrade. Mes petits pieds tiennent à peine sur la frise en relief qui longe la façade. Telle une araignée ridicule sur son mur, j'avance en chassé-croisé jusqu'à atteindre le balcon d'Ambar. Si je tombe, j'ai une trentaine de mètres avant l'impact. Il y aurait des petits morceaux de Binou partout !
Mon cœur battant à toute allure, j'attrape la ferronnerie et me hisse jusqu'à atterrir sur le marbre froid. La fenêtre ouverte me donne un accès inespéré sur l'entre du pauvre gamin. Malgré cette ouverture, je devine la pièce sombre : il a sûrement tiré les rideaux afin que tout son champ de vue partage sa morosité. J'avance donc dans la chambre mais nulle trace de l'occupant. Le cabinet passé, je jette donc un œil dans la salle de bain. Bah le voilà ! Par terre dans une flaque de sang.
Bon...
Suicide ou meurtre ?
Je m'accroupis près du corps et remarque que la poitrine se soulève encore. Bien ! Par contre une plaie béante orne le crâne. Je relève la tête et distingue une trace d'hémoglobine sur la faïence du lavabo. Mmh : aurait-il été attaqué, puis assommé ? Quelqu'un qui n'accepterait pas le véritable statut du prince ? Les théories s'enchainent à toute allure dans mon esprit.
Un scalpel rougi entre soudain dans l'équation. Je grimace avant de découvrir ce qui a été sectionné. Quel travail de malpropre ! En effet, notre prince préféré a le bout des oreilles totalement charcuté. Si ce n'est pas un des favoris jaloux qui a fait ça... Au moins la liste des suspects est réduite.
Je tire le garçon comme je peux et l'assois dans un confortable fauteuil. Ma première réaction serait d'appeler les médecins mais je doute qu'ils apprécient de voir l'amputation aux oreilles : ils comprendraient et on sera bon pour le scandale.
C'est encore bibi qui doit tout gérer ! Je m'empresse de rapporter une bassine, des serviettes et des pansements. Rapidement, les plaies sont désinfectées mais rien ne remplace les deux appendices disparus.
Alors que j'applique une énième compresse sur le crâne, Ambar se réveille de son sommeil comateux.
Il sursaute en m'apercevant :
— Qu'est-ce que tu fais ici ?
— Je m'assure que le prince ne baigne pas dans son sang !
Il porte instinctivement la main à sa tête, encore égaré.
— Qui vous a attaqué ? demandé-je sans cesser ma tâche.
— Qui ? Mais personne...
— Ah bon ? Parce que vous vous fait ça tout seul, peut-être ?
Il baisse honteusement la tête. Et en plus c'est vrai !
— Mais vous êtes complètement dingue ! m'exclamé-je hors de moi, qu'est-ce qui vous a pris ?
Ambar est dans un tel état qu'il ne corrige même pas mon insolence.
— La douleur m'a fait glisser...
— Non mais c'est quoi cette idée à la con ! Vos médicaments arriveront sous peu mais vous, vous préférez vous retirer votre « anomalie » vous-même.
— Écoute, le gnome...
— Vous vous rendez compte ! Regardez-moi : est-ce que je m'amuse à rectifier mon visage, hein ? C'est très insultant pour votre père, ce que vous avez fait.
Les lèvres pincées de rage, il se retient de finir la restauration du lavabo avec ma tête. Je ne crois pas avoir abordé le bon sujet.
— Je le déteste : Morgal m'utilise comme il utilise Indil et Anarrima et comme il utilisera les prochains.
C'est pas faux. Mais je ne compte pas essuyer les râlements d'un adolescent en crise contre son paternel.
— Vous oubliez un point : il a été prêt à se sacrifier pour vous, au Levant. Un tel voyage présentait des risques énormes pour lui et son empire. Mais il vous a choisi vous, plutôt que le reste.
Il se contente d'hausser les épaules.
— Je n'y comprends rien, avec lui, soupire-t-il.
— Moi non plus. Et pourtant je suis probablement la personne qui le connait le mieux. Enfin... En dehors de votre mère.
Son regard désapprobateur me toise avec suffisance. Oh ça va.
— Ma mère demeure sa première cible, Binou. Il joue avec elle comme le chat avec la souris.
— Vous sous-estimez la fourberie de la reine, votre Altesse.
— Mmh...
— Et puis, je sais que Morgal l'aime comme il vous aime, vous, ses enfants. Je suis certain que rien ne compte plus pour lui que sa famille.
— C'est ce qu'on verra...
Il se lève et regagne sa terrasse d'un pas nonchalant. Je lui emboite le pas et m'accoude à mon tour à la balustrade. Le vent hurle entre les tours hautes du palais et soulève mes mèches brunes.
— Regarde, Binou.
Sur un jardin suspendu d'en face, je remarque le couple royal avec quelques membres du Conseil et de la garde.
D'ici, nous entendons parfaitement leur voix. Et apparemment, nous assistons à un drame.
— Qu'est-ce que c'est que cette histoire ! hurle Luinil, vous n'avez pas le droit !
— Avec l'accord du roi Carnil, si, rétorque un haut-membre du Conseil.
— J'ai gouverné sur ce royaume pendant des millénaires et vous voulez désormais m'évincer !?
Carnil murmure quelques mots à l'oreille de sa femme, comme pour la calmer, mais cela échoue.
— Nous ne vous évinçons pas, Majesté, continue le dignitaire, le Conseil et le roi, nous nous sommes mis d'accord pour vous accorder un congé prolongé, le temps que vous accouchiez...
— C'est une plaisanterie ?!
— Luinil, assure Carnil, tu as déjà pris trop de décisions insensées : tu dois admettre que tu ne vois pas les choses clairement, en ce moment...
— Balivernes ! Jamais je ne capitulerai de la sorte !
— Tu ne me donnes pas le choix...
Après un ordre sec, deux gardes baraqués saisissent la reine, chacun par un bras, et la tire vers ses appartements. Folle de rage, Luinil se débat, lance des sorts totalement désordonnés avant de s'adresser en dernier recours à son amant. Tiens, je ne l'avais pas vu, lui.
— Morgal ! Dis-leur de me relâcher !
Les bras croisés, l'elfe ne bronche pas, un sourire narquois plaqué sur ses lèvres. Bien évidemment : il libère la place à Arminassë pour le pouvoir. Luinil partie, Carnil se fera bouffer sans mal. Dans des vociférations sans fin, la mère d'Ambar disparait derrière le portail d'entrée.
J'imagine Morgal conclure : « et hop, ça dégage ».
À mes côtés, le prince soupire :
— Je ne suis même pas étonné par ce spectacle.
— Mais c'est vrai que votre mère agissait un peu... étrangement, ces derniers temps. Un peu de vacances ne lui fera pas de mal.
— Je crains que Carnil ne paie cher de sa propre maladresse. Il pense qu'en écartant la reine, il aura le champ libre mais il devra laisser sa place à mon père.
— Bien évidemment. Votre paternel est l'Empereur, que diable !
— Mais il n'a aucune légitimité sur Arminassë.
— Ce sera bientôt le mari officiel de la reine. Vous devez vous préparer à changer de statut.
— Quoiqu'on dise, Carnil a été bien plus présent pour moi que Morgal.
— Normal, le roi vous a acheté, à ce que j'ai compris.
Il pouffe de rire, incrédule.
— Quoi ? Vous ne me croyez pas ? Allez lui demander cette histoire de contrat signé avec la reine.
Son sourire disparait, laissant place à un rictus agacé. Eh oui, je suis toujours là pour jouer le trouble-fête.
— Très bien... murmure-t-il en renfilant son bonnet de laine.
D'un pas décidé, il se dirige vers la porte qu'il ouvre brutalement. Sa mine sombre contraste avec mon éternel air guilleret qui a toujours le don d'énerver les plus renfrognés.
Je lui emboite le pas et trottine jusqu'aux appartements royaux. Toujours pas remise de sa mise à l'écart, Luinil demeure avachie sur un sofa, totalement hébétée. Son regard vide, ses cheveux décoiffés et ses épaules tombantes reflètent son désarroi. À ses côtés, Carnil explique à d'importants aristocrates la nouvelle marche à suivre.
Pauvre Luinil, elle me fait de la peine, contrairement au souverain qui pense désormais tenir seul les rênes du royaume. Enfin, j'imagine qu'il va essayer d'écarter l'Empereur aussi, déterminé comme il est. Qui gagnera le bras de fer ? On verra bien.
Dans leur coin, Nim et Arquen regardent la scène sans intervenir. Je ressens pourtant leur désapprobation à l'égard de cette décision. J'ignore si mon ancien chef affectionne le roi mais je doute qu'il apprécie voir son grand amour relégué au second plan. Quant à l'astre, il semble juger ce choix trop précipité. Dans tous les cas, il travaille aussi pour Carnil mais entre les deux souverains, je pense qu'il pencherait plus en faveur de la reine.
Toujours aussi discret, Morgal attend patiemment dans un fauteuil, témoin silencieux des événements historiques qui se jouent. Après tout, Carnil peut très bien décider de prendre le pouvoir de façon définitive et chasser pour de bon sa femme.
— Ambar ! s'écrie cette dernière en se levant d'un bond, tu es de retour !
Le prince écarquille les yeux, toujours pas habitué au changement physique de sa mère. C'est sans doute la première fois qu'il voit une femme enceinte de sa vie, d'ailleurs.
— Que vous est-il arrivé ?...
Elle le prend dans ses bras sans lui répondre. Les membres de la cour profitent de cet interlude pour se retirer, ne laissant que les concernés dans le salon. Ça devient intéressant !
Ambar repousse doucement sa mère. Son regard investigateur se promène sur le couple royal ainsi que sur les trois autres adultes.
— Qu'est-ce que c'est que cette histoire de contrat ? lâche-t-il d'un coup.
Luinil se pince les lèvres et se tourne vers Carnil :
— Demande à ton père.
Je vois la mâchoire du roi se contracter alors que ses yeux incendiaires se posent sur moi. Oups...
— Saleté de gnome ! crache-t-il en engloutissant la distance qui nous sépare, il ne pourrait pas simplement finir au gibet au lieu de parler sans cesse !?
Je reste cloué sur place, terrorisé.
Mais avant qu'un sort fulgurant ne me transperce, Morgal se téléporte brusquement entre l'astre et moi.
— Si vous voulez bien laisser mon gnome tranquille, sourit-il dans un air affable qui suscite déjà l'horripilation de son interlocuteur.
— Votre sale animal de compagnie n'arrête pas de fureter partout ! s'écrie Carnil, je refuse qu'il reste une seconde de plus dans mon palais !
— Voyons, Majesté, répond calmement l'Empereur, vous dramatisez... Binou est un gnome on ne peut plus loyal... Et un animal de compagnie ne me casserait pas les oreilles autant...
— Eh ! m'indigné-je.
Nim rejoins l'altercation :
— Je suis d'accord avec mon suzerain : débarrassons-nous de cette immonde créature qui complote contre la couronne. Il a tué deux de nos gardes et torturé un de mes propres hommes !
— Mais vous complotez contre l'Empire, aussi ! me défends-je, vous travaillez avec Lombal !
Morgal hausse un sourcil à l'égard de Carnil et de son subordonné, sans se départir de son éternel sourire.
— Assez !
C'est ça, Ambar, impose-toi comme un homme !
Il rejoint à son tour le débat, décidé à mettre les choses à plat.
— Expliquez-moi toute cette histoire ! Je refuse de méconnaitre des faits me concernant !
— Ce n'est pas le moment, déclare Carnil.
— Oh que si, ricane l'elfe, vous n'allez pas laisser votre fils dans l'ignorance, non ? ce ne serait pas digne d'un père.
Carnil se retient d'étrangler mon maître devant tant d'hypocrisie.
— C'est de ma faute, intervient Luinil toujours aussi atterrée.
Ambar fronce les sourcils pour l'écouter.
— Lorsque ton père est rentré à Arminassë pour gouverner, continue-t-elle, nous n'étions absolument pas en accord, tous les deux. Et puis est venu le conflit avec Morgal, à ce moment roi d'Onyx, ainsi qu'avec Lombal. Je t'ai attendu pendant ce moment...
— Pendant que je croupissais en prison et que mon frère jumeau se faisait esclavagiser par ton charmant père, rajoute Morgal.
— Commencez pas, vous ! s'énerve Carnil, et puis, j'ai relâché Malgal !
— Oui, une fois qu'il n'avait plus les pouvoirs des dieux à vous louer ! Vous l'avez vendu aux démons pour votre saloperie de maîtresse...
— Ce n'est pas le moment de remettre les vieilles rancunes sur le tapis ! coupe Luinil, toujours est-il, Ambar, que j'ai caché ta venue...
Elle cesse de parler, comme gênée par la suite.
— Bien ! Je vais finir cette palpitante histoire, décide Morgal, ta mère a failli mourir en te mettant au monde. Elle voulait garder ton existence secrète mais dans ces conditions, il fallait appeler les médecins du palais. Tu étais donc destiné à être connu de tous. Voyant le déroulement des évènements, Carnil a voulu te supprimer pour simplifier l'affaire.
— Mensonge !
— Taisez-vous, vous. Mais la reine a conclu un marché pour te sauver. Elle a accepté que Carnil devienne ton père pour que tu restes en vie. Tu as ensuite été reconnu en tant que prince héritier d'Arminassë.
— En attendant, intervient le roi, Ambar n'aurait pas supporté vivre à la cité d'Onyx ou au Chœur, dans une ambiance essentiellement martiale ! C'est à Arminassë qu'il devait grandir !
Pfiou, que d'histoires complexes pour ma petite tête ! Carnil se tourne vers Ambar, à la fois désolé et en colère :
— Je n'acceptais pas que ma femme m'ait ainsi trahi, se justifie-t-il, mais je me suis attaché à toi, Ambar, et je te considère aujourd'hui comme mon fils. Cela fait longtemps que tu as deviné la vérité, tu l'as toujours su, en toi. Et pourtant, jamais nous n'avons douté du lien qui nous unissait.
De son côté, Morgal lève les yeux au ciel, dans une grimace de mépris. Par contre, je crois que le prince est choqué de toutes ses nouvelles qui lui tombent sur le coin de la figure. Coin qui recommence à saigner, d'ailleurs. Un filet carmin dégouline le long de sa tempe.
— Tu es blessé ? s'inquiète sa mère.
Il retire instinctivement son couvre-chef pour porter la main à sa blessure. Luinil étouffe un cri devant les mutilations. C'est sûr que ce n'est pas très ragoutant.
— Ambar, murmure Carnil, que s'est-il passé ?
L'adolescent baisse la tête, honteux.
— Je vais réparer ça, ajoute tranquillement Morgal.
Aussitôt, la plaie se referme et les oreilles repoussent sous l'effet de la magie.
— Tes médicaments ne vont pas tarder, assure Carnil.
— Pourquoi devrait-il se cacher, rétorque Morgal d'un air mauvais, le fait est que du sang elfique coule dans ses veines. Et contrat ou non, Ambar ne tardera pas à être reconnu comme mon fils.
Et c'est reparti !
— Morgal, avec tout le respect que je dois à votre rang, je vais vous demander de quitter mon palais. Voilà trop longtemps que vous gangrénez ma cour. À partir de maintenant, je refuse votre présence au sein de mes murs.
— Enfin ! soupire Nim.
Arquen croise les bras sur son torse, attendant la réponse de son ex-ami.
Ce dernier plisse les yeux, probablement surpris par son expulsion soudaine.
— Vous me demandez de partir ? Soit. Dès demain, vous ne me verrez plus. Dès demain, l'Empire abandonnera l'aide qu'elle fournissait à Arminassë. Je vous souhaite bien du courage face à Lombal !
Sur ces mots, il quitte le salon d'un bon pas.
— On ne peut pas se passer de ses armées ! s'exclame Luinil, Lombal va nous écraser.
— Je t'en prie, répond son mari, essaie de le convaincre, il a tendance à t'écouter plus que moi.
Sans plus attendre, elle part rejoindre son amant.
Je ne veux pas jouer le pessimiste, mais une situation aussi bancale dans gouvernement n'annonce rien de bon. Je crains que des évènements funestes ne se profilent à l'horizon... Enfin, je ne pensais pas que Carnil gagnerait ainsi le bras de fer...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top