Chapitre 16

La lumière m'aveugle alors que les couleurs se mélangent dans un chatoiement de teintes vives. Visages, voix et odeurs, tout se confond dans mon esprit embrumé. Je me sens réellement à l'aise. Je rejoins Poulpinet sur la table et tous les deux, nous dansons au rythme des chansons, lui sans se départir de son instrument et moi claquant des mains et des doigts. De mon perchoir, je distingue dans un flou complet l'ensemble de la salle ; des centaines d'hommes et de femmes expriment leurs émotions dans une palette de sensations. Je crois que la vodka m'a ruiné le cerveau, haha ! Ce ne sera pas la première fois.

Mais... Qu'est-ce que je fais sur les épaules d'un astre ? Un haut-le-cœur me vint lorsque ma monture improvisée galope dans toute la salle. Il va me renverser mes pintes. Je m'accroche à son menton et scande :

— Retour à la case départ, le troufion !

Peu enclin à m'obéir, le gaillard m'attrape par les cuisses et m'envoie valdinguer à l'autre bout de la pièce. Je survole plusieurs têtes avant de ratisser une table de son contenu dans un fracas de vaisselle brisée. Me voilà une nouvelle fois propulsé contre une autre table. Le visage de Poulpinet entre dans mon champ de vision et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire.

— Tout va bien Binou ?

Qu'est-ce qu'il me raconte ? Pourquoi ses cheveux sont châtains, ils devraient être blancs non ? C'est peut-être parce qu'il n'a pas été achevé par l'autre dingo...

Des petites tapes sur les jouent me laissent perplexe : mais laissez-moi tranquille !

Je vois un gros gnome avec des carottes à la place des cheveux me tirer avec Pou... Pou... Poumachintruc.

— Au secouuuuurs ! on m'enlève !

— Non, tu vas faire un tour aux latrines avant de pisser au milieu de la salle, grogne l'un des deux.

Je suis tiré comme un vulgaire pantin, les silhouettes de tous ces abrutis défilent sur mon passage dans une netteté douteuse. Un grincement désagréable torture mes longues oreilles et mes deux bourreaux me penchent au-dessus d'un trou circulaire.

— Il n'a pas l'air de vouloir vomir...

— Bon, c'est toi qui t'occupes de lui faire sa petite affaire.

— Ah non !

— C'est à cause de toi qu'il est dans cet état !

Ce bourdonnement commence sérieusement à me taper sur le système. L'un des deux me donne un verre d'eau. Non, l'eau c'est dangereux ! Les hommes meurent en mer et la mer c'est de l'eau pas de l'alcool ! Je tape dans cette arme fatale et tente de sortir de ce réduit étroit mais les deux gnomes m'en empêchent. Hey ! Poussez-vous ! Et pourquoi mon pantalon est baissé ? Tout ça m'énerve un tantinet soit peu ! L'espèce d'abruti avec ses carottes bouge ses lèvres devant moi comme s'il tentait de m'expliquer quelque chose. Quoi ?! De toutes façons, je comprends rien !

Une gifle me ramène un peu sur terre mais je suis toujours aussi assommé par l'alcool.

— Binou ! me hurle Poulpitruc, on t'attend derrière la porte.

Ils sortent et me laissent seul dans la cabine. Qu'est-ce que je fais dans les latrines, moi ? Bah tant que j'y suis, je vais me soulager avant de reboire quelques verres.

Quand je pousse la porte, les deux lascars ont disparu. Tant mieux ! Je clopine vers le centre de la fête, l'on me distribue des boissons étranges mais je ne saisis pas l'explication qui accompagne ce délicieux nectar. J'ai perdu mes amis de vue, tant pis. Je monte sur la scène et entre dans la danse, la chope à la main. Wah, les gens sont beaucoup trop grands. Un astre me met une fessée alors que j'avance dans la foule compressée. Je lui envoie ma chopine vide dans la gueule pour toute réponse. Non mais !

La musique s'intensifie mais je ne distingue plus aucune parole, c'est un véritable bordel, autant dans ma tête qu'à l'extérieur. Et puis, sur un promontoire, baignée d'un faisceau lumineux, une gnome danse dans la cadence des orchestres. Je suis un instant envouté par ses longs cheveux rouges qui virevoltent autour d'elle telle une cascade de sang. Ses gestes rapides et rythmés accaparent ma vue. Dans son dos, deux longues ailes duveteuses la griment en fée.

Mais ma vision idyllique est gâchée par une grosse astre qui trébuche dans sa robe et m'emporte dans sa chute. Noyé dans ces jupons, je tente d'en sortir en essayant de ne pas découvrir les horreurs cachées de cette truie. Saleté !

Lorsque je me relève, la gnome a disparu. J'ai peut-être rêvé... Possible que la liqueur comporte quelques drogues hallucinogènes.

Mais comme une fin d'entracte, mon esprit replonge dans l'orgie avec une volonté accrue. Je dérobe les verres des convives que je vide en douce sans cesser de danser. Mes yeux saignent face au déploiement de lumières et de senteurs. Bah... les yeux et l'odorat, c'est lié, non ?

Sans que je ne comprenne vraiment ce qui se passe, je rejoins en sautillant un groupe qui font de moi leur mascotte. J'ai le bide au bord de l'explosion mais je n'arrête pas de m'empiffrer, de m'enivrer. On me nourrit comme un coq en pâte et je m'investis dans des chansons que je ne connais même pas. Mais bizarrement, les paroles me viennent, ou alors, ce ne sont pas les bonnes... Je descends du dos d'un lumbars et claudique au centre de la scène. Là, je retrouve la gnome aux cheveux de sang. Elle me sourit, de toute façon, qui ne m'a pas repéré avec l'agitation que je crée autour de moi ? Je m'approche d'elle et lui tends une flute de champagne qu'elle accepte, bien sûr. Je profite de cet instant pour la détailler, faisant abstraction de la fête. Eh bah ! Elle a un sacré fessier, celle-là. J'ai bien envie de la sauter, tiens. Une toute autre faim pulse brusquement dans mes entrailles. Je l'attrape et la serre contre moi pour frotter mon bassin contre ses fesses rebondies.

La gnome se retourne pour me faire face : je la déshabille du regard comme s'il s'agissait encore d'un bonbon dans son emballage. Vu sa tenue, je crois que c'est une putain. Je l'emmène avec moi et nous dansons tous les deux dans des rires inarrêtables. Sa mini-jupe se soulève lorsque je la fais tourner, dévoilant une sympathique petite culotte en dentelle. Son corset me procure une frustration : elle ne pourrait pas l'enlever, non ? En plus ce genre de trucs ça détruit le corps de la femme, je comprends pas comment les nanas militantes ne l'ont pas encore aboli.

Je rapproche brusquement la soubrette contre moi et lui murmure à l'oreille :

— Tu m'offres la nuit, poupette ?

Nan, parce que je n'ai pas un sou. Je n'ai plus un sou, je n'ai plus un rond, Alors remplis mon verre et étanche mes plaintes...

Pour toute réponse, elle me roule la pelle de ma vie. Voilà, c'est dans la poche ! Je la tire vers un recoin et commence à la prendre mais elle secoue la tête. Quoi ? Je crois qu'elle veut que je l'emmène dans mes appartements. Oulah, j'ignore si je vais tenir jusque-là...

J'attrape une bouteille dans ma retraite pour me donner du courage et emmène la tapineuse avec moi. Au fur et à mesure que nous remontons les couloirs, je fourre ma main dans ses dessous, ce qui lui arrache des petits couinements. Enfin, la porte de nos chambres apparait. Je pousse le battant, entre, le referme avec le pied et précipite ma petite trainée dans le lit le plus proche. Je n'en peux plus... Sans lâcher mon grand cru du Pallar 255, je retire ma tenue en quatrième vitesse et saisis la taille de la gnome. Je finis par caler la bouteille au coin du lit. Dans la vie, faut choisir. Hop, ni une ni deux, j'ai retrouvé mon habilité malgré mon ivresse pour dépouiller la gourgandine de ses effets. La voilà nue sous moi. Ses gros seins bien plantureux sont des fruits muris à point pour mon plaisir. Je sens que je vais passer un très bon moment ; dommage que l'alcool m'enlève la moitié de mes sensations. Je me penche pour lui dévorer son cou gracile et presse ses atouts avec avidité pendant que sa main fait je ne sais quoi à mon entre-jambe. Rhaaa, c'est diablement divin. Vaudrait mieux que je passe à la vitesse supérieure ; je la retourne comme une crêpe, et tac, lui soulève la croupe. Elle se cambre docilement, voilà, bonne fille. Magnifique vue sur ses fesses dodues soit dit en passant. J'écarte ses cuisses et commence à buter au fond d'elle. Voilà que cette pétasse pousse des cris de plus en plus forts. D'habitude, je bâillonne mes conquêtes, mais là, j'apprécie sa voix.

— T'es vraiment bonne, ma petite salope, haleté-je en sentant le plaisir monter en flèche.

Le plaisir mais aussi l'épuisement. Je n'aurais vraiment pas dû boire autant, je suis harassé. Quel idiot je fais : ça fait des décennies que je n'ai pas visité un minou aussi bouillant. Je continue mes va-et-vient en augmentant la cadence. Je ne sais pas depuis combien de temps je la culbute mais j'en peux plus. Je me retire brusquement et m'affale sur le lit. Mon torse se soulève rapidement et mes paupières s'alourdissent.

Mais mon coup d'un soir ne voit pas les choses de la même manière. Elle profite de mon corps ainsi étendu pour s'empaler sur mon membre encore dur et me chevauche sans pitié. Je ne peux m'empêcher de continuer à jouir. Mes cacahuètes seront véritablement vides demain. Nom de... Mais je vais me chopper une maladie moi, à baiser avec une pute. Va falloir que je demande à Morgal un remède...

En attendant, la vision de ces délicieux nichons qui tressautent en fonction des coups de hanches me ravit.

C'est qu'elle ne me ménage pas, la belle. Je suis au bord de l'évanouissement mais mes orgasmes se succèdent dans une série de râles.

Cette fois-ci, je sombre, épuisé.

Décidément, la Grande Tournée, ça m'a réussi !

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