'PROLOGUE'

Quand, à six heures un samedi matin, Tohma fronça les sourcils en entendant la musique envahir sa chambre venant tout droit de la fenêtre voisine, il se dit qu'il n'aurait jamais dû dormir la fenêtre ouverte, même s'il faisait trop chaud pour une fin de mois d'octobre. Dérèglement climatique, il en avait sa claque.

Les paupières encore fermées, il finit par grimacer, agacé par cette ambiance de musique de club de vacances européen. L'adolescent aux cheveux lilas se sentait éclaté, c'était le mot. Éclaté par les cours, les devoirs et les examens semestriels, et maintenant éclaté par le fait qu'il ne pouvait même pas dormir le samedi matin. Il se leva doucement, les yeux encore plus petits que d'habitude, et se dirigea d'un pas lent et traînant vers les rideaux. Les sourcils toujours aussi froncés, il les ouvrit d'un coup sec et beaucoup trop brutal. Le regard assassin, il foudroya son voisin du regard à travers le jardin, le voisin qui avait eu le culot de mettre sa musique étrangère à fond sur son enceinte.

« Toi ! s'énerva mollement Tohma en pointant le garçon aux cheveux colorés du doigt, Il est six heures !

Dehors, le soleil commençait à peine à se lever, et le ciel avait pris une agréable teinte orangée, voire délicatement rose. Les nuages étaient voluptueux, comme sur une peinture. Ça aurait été un beau matin, si on ignorait la musique assourdissante qui lui détruisait les tympans.

Salut Tohma, rétorqua simplement l'adolescent aux cheveux blonds et bleus d'un ton affreusement ironique. Il était fier de l'avoir réveillé si tôt, c'était sûr, avec son sourire narquois, C'est pas contre toi, je voulais réveiller Ran, il m'a énervé toute la nuit.

C'est pas que contre moi, là ! C'est contre tout le quartier ! sur ses mots très inspirants, et avant que l'autre puisse lui dire que si ça dérangeait tout le quartier c'était encore mieux, l'adolescent referma sa fenêtre bruyamment. »

Rindo venait de lui plomber son weekend entier. Grommelant, il ajusta le t-shirt dans lequel il avait dormi et enfila un short de pyjama avec difficulté. Après tout, il n'était que six heures, mais malheureusement pour lui, il était désormais bien réveillé.

« Nique sa mère enfoiré de Rindo je vais le taper ... marmonna-t-il en passant une main dans sa mèche de cheveux qui retombait sur son œil gauche. Habituellement, il n'était pas aussi vulgaire, mais là, il avait bien ses raisons. »

À peine avait-il ouvert la porte de sa chambre dans l'intention de descendre les escaliers pour aller dans la cuisine et prendre son petit-déjeuner, il se figea.

Des clairs bruits de claquement et des gémissements obscènes emplissaient toute sa maison.

Donc le « nique sa mère » quelqu'un l'avait bien pris sérieusement.

L'horreur. C'était la pure horreur sur le visage du garçon alors qu'il pouvait entendre sa mère gémir à la fois partout et nulle part. Le visage blême, il recouvrit ses esprits après quelques instants, et avec une faible envie de vomir, il dévala les escaliers. Seulement, au lieu de se diriger vers la cuisine et prendre son petit-déjeuner comme si de rien n'était, il continua tout droit et quitta la maison avant de violemment claquer la porte.

Pieds nus, en léger pyjama, il traversa le trottoir en courant et bifurqua vers la maison à gauche de la sienne, d'où la musique assourdissante continuait de jouer. De plus, on pouvait entendre deux voix masculines se disputer. Sans un mot, et sans se déranger, il entra dans la maison en courant. Ne plus toquer, il avait pris l'habitude, et après que Rindo l'ait réveillé aussi brutalement, la politesse il pouvait bien s'en passer.

Grimpant quatre à quatre les escaliers, la tête qui lui tournait, essoufflé, Tohma ouvrit violemment la porte de la chambre de Rindo, pour le trouver en train de se disputer avec son frère. Les trois se figèrent instantanément, un peu confus. Après quelques secondes de silence qui parurent comme une éternité, l'adolescent aux cheveux mauves finit par ouvrir la bouche.

« Ma mère est en train de–

— Ta mère est une pute, on sait, d'une seule voix, les frères Haitani lui coupèrent la parole. Après tout, eux aussi avaient l'habitude de voir Tohma débarquer sans prévenir. »

Si on était dans une série Netflix, il y aurait probablement eu un arrêt sur image de la tête de Tohma, et il aurait probablement commencé son long monologue par un « ça, c'est moi ». Mais on n'est pas vraiment dans une série Netflix, et avec une pute comme mère, Tohma Asanai ne s'est jamais réellement senti comme un personnage principal.

Il n'avait jamais vraiment connu son père après tout, il était ce qu'on pouvait qualifier d'erreur. Mais encore une fois, quand sa mère est une prostituée, ce n'est pas très étonnant. Tohma n'avait jamais rencontré son père, et sa mère n'avait aucune idée de qui il était. Au début, elle avait hésité à le garder, cet enfant aux yeux bleus comme les fonds abyssaux qu'il ne tenait pas d'elle. Elle avait hésité, mais elle n'avait pas réussi à le déposer dans une poubelle, quand il s'était agrippé à sa robe moulante et qu'il avait commencé à rire.

Alors elle l'avait aimé, à sa manière, vite fait quoi. En le laissant s'habiller comme il voulait avec ses vêtements indécents, en lui laissant traîner des plats de nouilles à moitié froides et en lui donnant suffisamment d'argent de poche pour qu'il puisse s'acheter tout ce qu'il voulait. Mais jamais elle ne lui avait épargné les journées d'horreur où elle travaillait – et elle travaillait sept jours sur sept. Tohma n'avait pas une vie de famille incroyable, mais il ne se sentait pas assez maltraité pour s'en plaindre. Au moins, il avait une mère, un toit, et il ne se faisait pas battre : à ses yeux, c'était le plus important.

Ses yeux, il les avait tenus de son père, qu'il n'avait jamais connu. Il était probablement un étranger, parceque Tohma ne connaissait pas de japonais avec des yeux d'un bleu aussi profond que les siens. Ses cheveux ... Ses cheveux étaient assez remarquables. Ran aimait dire que lui et Rindo étaient des bêtes de foire, l'un avec des mèches teintées de bleu, l'autre avec une teinture mauve tournant au lilas. Et comme Rindo, Tohma avait une sorte de mullet. Enfin, il n'aimait pas appeler ça un mullet, et il aimait encore moins dire qu'il avait la même coupe que Rindo – une coupe de crête de coq, comme il disait. Mais plus sérieusement, il était vrai que leur coupe de cheveux n'avait rien à voir, que ce soit par la couleur ou par la grande mèche de cheveux violets qui retombaient sur l'œil gauche de Tohma et qui venait recouvrir son front.

Et pour continuer sur la description physique, parceque c'est toujours intéressant de voir le physique, surtout les petits détails – Tohma adorait les petits détails, il pensait que c'était ça qui faisait le charme d'une personne – l'adolescent avait aussi les pommettes et le bout du nez rougis. Un grain de beauté assez proéminent décorait la partie gauche de son menton, et au niveau de sa clavicule, on pouvait parfois apercevoir une énorme cicatrice.

Ce n'était pas grand chose, vraiment, juste un problème avec un chien. Les animaux n'aimaient pas Tohma, et c'était un faible mot. Les chats feulaient quand il passait, les chiens aboyaient et grognaient, il avait toujours cru que c'était normal, et avait pris l'habitude. Ce fut jusqu'à ce qu'un berger allemand lui saute sur l'épaule et lui arrache un grand morceau de chair. Avant, l'adolescent n'avait rien contre les animaux, quels qu'ils soient. Maintenant, il les évitait comme la peste, pour des raisons plus qu'évidentes. Ce fut un évènement quelque peu traumatique que de voir un chien enragé s'enfuir avec un morceau de son corps.

Mais encore une fois, ce n'était pas grand chose, même si beaucoup auraient pu croire le contraire. En tout cas, pour le concerné, c'était trois fois rien. Après tout, il avait aussi des problèmes aux poumons assez conséquents, et ça depuis ses quinze ans, à la suite d'un certain accident.

Il n'aimait pas en parler, et ne voulait en parler à absolument personne. Jamais. C'étaient des souvenirs qu'il reniait et qui lui donnaient des cauchemars.

« Regarde toi Tohma, déclara finalement Rindo, moqueur, Il est six heures du matin, et tu es déjà en train de paniquer, telle la merde que tu es.

Tu sais Rindo, même si on a le même âge et qu'on allait au collège ensemble, j'ai toujours préféré Ran à toi. »

Pour rien au monde il n'aurait souhaité rater le visage offusqué de son voisin.

Au final, même si personne n'aurait voulu de sa vie, et qu'elle n'était franchement pas incroyable, il l'aimait bien, sa vie. Il avait une vie calme, quoi qu'on puisse dire, et rien ni personne ne pourrait lui retirer ça.

NDA : Je suis stressé à l'idée de poster cette fanfic, J'ANGOISSE LÀ. J'ai peur d'avoir oublié des trucs, mais ça ça me le fait à chaque fois que je publie une nouvelle histoire, donc bon. Par contre c'est la première fois que je fais une "x oc" donc j'espère que ça va aller et que ça va vous plaire. J'ai pas envie que ce soit trop cliché, ou que ça paraisse forcé, donc j'ai essayé de faire mon truc, enfin bon, on verra ce que ça donne j'ai envie de dire. Ah oui, si vous êtes fétichistes aussi, évitez please, je suis pas là pour faire exprès des relations LGBT parceque c'est mieux, mais surtout parceque les oc Tokyo Revengers sur Wattpad j'en vois que en fille, du coup j'essaye de varier et de pouvoir mieux représenter aussi :'D
Bref je vais publier et arrêter de trop réfléchir, dépendant de comment ça se passe je verrais si je poste le chapitre 1 ce soir ou pas, en tout cas je compte poster deux fois par semaine, parceque ben, j'ai le temps et les moyens lol.
Portez-vous bien, à plus <3

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