10 | 'LES BLAGUES SUR SA MÈRE'
Izana claqua des doigts devant le visage de Tohma, les sourcils légèrement froncés.
« Eh couillon ?
— Aïe, Tohma.exe a planté, se moqua Ran, avant de réaliser pourquoi le garçon aux cheveux lilas s'était figé. Son petit sourire sadique se transforma en grimace assez dégoûtée, Oh. »
Izana l'observa, perdu, et plissa les yeux, assez agacé d'être le seul qui ne comprenait pas.
« Oh Tohma, bouge toi, t'es chiant, pour accompagner ses mots, il lui tapa doucement l'épaule, sans mettre aucune force dans son coup : il n'avait pas non plus envie de le blesser, plus maintenant en tout cas. »
Le jeune homme eut l'air de réagir, parcequ'il cligna enfin des yeux et pivota pour retourner chez lui.
« Euh Tohma tu fiches quoi ? s'inquiéta Ran, essayant sans vraiment essayer de le tenir hors de de sa maison. »
Asanai ne l'écouta pas et retourna chez lui.
« Il se passe quoi là ? murmura Izana, déboussolé, après que le garçon ait claqué la porte.
— Suspicion que Rindo ait prit les blagues « tu fais quoi ? Ta mère » un peu trop sérieusement, répondit le tressé sur le même ton silencieux.
— Aaahh ... »
Chez lui, Tohma avait grimpé les escaliers quatre à quatre avant d'entrer dans sa chambre en tornade. Il attrapa le premier sac à dos qui traînait et enfourna à l'intérieur quelques vêtements nécessaires. Il partit ensuite attraper sa brosse à dents et son chargeur avant de refermer son sac et de le balancer sur son épaule droite.
Avec amertume, il se dit que s'il trouvait effectivement Rindo avec sa mère, il ne pourrait faire face à aucun d'entre eux. Les lèvres pincées, il redescendit les escaliers aussi vite qu'il les avait monté avant de déraper sur le carrelage pour faire face à la chambre de sa mère, au fond du couloir.
Est-ce qu'il allait vraiment faire ça ?
Il déglutit, soudainement assez anxieux et il rétracta sa main pour la coller à son bras, stressé. Derrière cette porte, il y avait sa mère. Sa mère, avec possiblement son voisin et son ami d'enfance. Une vague envie de vomir le prit, et, alors qu'il entendit sa mère gémir de plaisir une énième fois derrière cette même barrière qu'il n'avait jamais osé franchir, il se dit que c'en était de trop.
Il fonça vers la porte et l'ouvrit peut-être un peu trop brutalement, la lanière de son sac tomba le long de son avant bras, et il pointa Rindo du doigt.
Sa mère tourna brusquement la tête, affolée. Ses cheveux étaient en débauche le long de ses épaules, relâchés et en pagaille, comme son maquillage qui avait l'air d'avoir légèrement débordé – Tohma ne voulait pas savoir pourquoi.
« TRAÎTRE ! hurla-t-il, inspirant et expirant si fort qu'il sentait une douleur aiguë le prendre aux poumons. Il tourna le regard vers Sukoku, qui paraissait plus que choquée. Il la foudroya du regard, J'EN AI MARRE DE RENTRER POUR REPARTIR ! TU DIS QUE TU VEUX QUE JE SOIS À L'AISE ICI MAIS APRÈS TU VIENS FAIRE CE GENRE DE CHOSES SANS AUCUNE GÊNE, SANS TE DIRE QUE T'ES PAS SEULE ICI ! J'EN AI MARRE ! RINDO, VA NIQUER TA MÈRE AU LIEU DE NIQUER LA MIENNE ! »
Alors qu'il entendait sa mère bredouiller son nom, il claqua la porte et partit. Il passa en fusée devant Ran et Izana qui attendaient en silence, ayant vaguement entendu quelques hurlements, et ne s'arrêta que quand le Philipin lui attrapa le poignet pour le calmer.
« Eh, lâcha-t-il froidement, Tu fiches quoi là ?
— Je me casse.
— Et tu comptes aller où ? se moqua Ran, penchant doucement la tête sur le côté.
— Je sais pas, chez une pote de ma classe, j'ai déjà fait des soirées avec elle, elle comprendra.
— Tohma tu peux pas juste fuguer juste parceque ta mère fait son boulot, exténué par toute la situation, le tressé soupira. À côté Izana haussa les épaules comme si c'était normal, et le principal intéressé le foudroya du regard.
— Pour l'instant je peux regarder ni l'un ni l'autre sans avoir envie de vomir, surtout si Rindo l'a payée pour ça. Peut-être que tu comprendrais si tu me voyais en train de baiser ta mère, mais c'est pas le cas donc laisse-moi tranquille.
Ran ne souriait vraiment pas quand il lui attrapa l'autre poignet pour le tirer vers lui un peu trop brutalement. Une légère grimace de douleur flasha sur son visage et il eut un soudain frisson de terreur, effrayé à la simple idée que le tressé puisse lui briser l'avant-bras en riant pour le faire taire.
— Va falloir que t'apprennes un minimum de respect Tohma. Je te rappelle que t'es personne, me traite pas comme si j'étais ton chien, ordonna-t-il, la voix emplie de venin, En plus, t'es déjà presque en train de baiser mon boss alors redescends sur Terre.
Le visage d'Asanai avait blêmi encore plus en entendant ces mots, n'accentuant qu'encore plus son air malade et presque cadavérique.
— Ran, lâche-le, intervint Kurokawa, l'air prêt à en découdre s'il en avait l'occasion, ne faisant même pas à attention à ses paroles – qu'il considérait presque comme absurdes.
Le concerné sourit doucement à son chef, las, et laissa alors le plus jeune tranquille, lâchant assez violemment son bras.
« T'es chiant Tohma. Enfin, bonne chance, ça va être drôle de te voir souffrir. »
Ce n'est qu'à cet instant précis, se frottant le poignet pour essayer d'apaiser la douleur, que le jeune homme se dit qu'il aurait peut-être dû se forger un entourage autre que seulement une bande de psychopathes sociopathes.
Il secoua lentement la tête et se remit à marcher vivement, n'aimant pas l'idée que sa mère pouvait arriver à tout moment pour le rattraper et le retenir. Izana avança d'un pas rapide à ses côtés, ses mains ayant retrouvé la chaleur de ses poches.
« Et donc tu fugues vraiment ?
— Je fugue pas, je reviendrai plus tard, marmonna Tohma, assez blessé, pour le coup physiquement et mentalement.
— Ça s'appelle une fugue couillon. »
Alors qu'il bifurquait et changeait de rue, le garçon aux cheveux mauves crut entendre sa mère l'appeler au loin. Il l'ignora.
« Pourquoi tu m'accompagnes ? hésita-t-il, gêné, en fixant le délinquant à ses côtés.
— Pourquoi pas. J'aimerais pas que tu vomisses tes tripes dans un fossé sans personne, ce serait triste, et pourtant, en parlant, Izana s'était mis à sourire. »
Tohma le jugea brièvement et finit par détourner le regard, les joues rouges. Instinctivement, il avança un peu plus vite et arriva devant une maison assez grande et moderne. Il jeta donc un coup d'œil à Kurokawa.
« C'est là. »
Le Philipin scruta la maison de haut en bas, sous toutes ses coutures, l'œil mauvais. Il savait parfaitement ce qui se trouvait à l'intérieur : une petite famille heureuse et sans problème, comme d'habitude, parceque c'était normal d'avoir une famille normale.
Alors que Tohma appuyait sur la sonnette, visiblement incertain, Izana se rapprocha, le visage assez noir.
La porte s'ouvrit rapidement sur une lycéenne aux cheveux noirs comme l'ébène coupés en wolfcut. Ses grands yeux noirs, tellement grands qu'on aurait pu croire qu'elle était défoncée, observèrent rapidement qui se trouvait sur son perron et son sourire s'élargit.
« Tohma ! J'ai cru que tu avais disparu de la surface de la Terre ! T'étais pas en cours, t'étais où ?
— J'étais à l'hôpital, puis j'ai juste euh ... Séché, il jeta un coup d'œil rapide à Izana, qui toisait la jeune femme du regard, Est-ce que je peux rester un peu chez toi ... ? J'ai des problèmes avec ma–
— Bien sûr ! En plus t'es trempé, je vais pas te laisser dehors ! s'exclama-t-elle, Tu pourras toujours te sentir le bienvenu chez moi.
— Merci Awaka, cette fois, il garda ses pupilles bleutées sur le délinquant à ses côtés, Bon bah ... Merci de–
— C'est qui ? le coupa Awaka, curieuse.
Un peu trop curieuse, se dit Kurokawa avec amertume, ses sourcils s'arquant dans le plus grand des silences.
— Ah– C'est euh– Euh ... Tohma commença à bredouiller et à buter sur ses mots. Il était absolument incapable de définir Izana ou sa relation avec lui.
— Tohma, le coupa alors le concerné, le sauvant de sa lente agonie, Prends ma veste.
— Quoi ? Asanai plissa les yeux, désabusé, Mais t'es venu exprès pour la récupérer ce matin, ça n'a aucun sens !
— Je m'en trouverai une autre, garde-la. Tu m'oublieras pas comme ça, ses orbes améthystes se posèrent aigrement sur la lycéenne, qui même chez elle, ne se sentit alors pas à sa place, C'est mieux si tu l'as, et t'es trempé. T'auras moins froid, même si elle est mouillée aussi.
— Euh d'accord. »
Tohma se trouva incapable de dire quoi que ce soit d'autre alors que, fasciné, il observait le plus âgé retirer son long manteau rouge pour le poser sur ses épaules. Ses deux iris aux couleurs de l'océan restèrent fixées sur ses bras dénudés, brillants à cause des gouttelettes qui ruisselaient dessus. Il aimait vraiment beaucoup sa couleur foncée, il trouvait qu'elle allait parfaitement à Izana.
« À plus Super Julie, se moqua alors le délinquant, ayant très clairement remarqué qu'il le dévorait du regard. »
Et sur ces mots, il tourna les talons. Tohma resta figé, absolument rouge tomate. À côté de lui, Awaka cligna des yeux, confuse mais pas déçue par la scène à laquelle elle venait d'assister. Après quelques instants de silence, elle esquissa un sourire narquois :
« Tu comptes entrer ou attendre ici qu'il revienne te voir ? »
C'était hilarant de voir le visage de son camarade de classe exploser de couleurs vives. Et ainsi, Tohma fit volte-face et suivit la jeune femme à l'intérieur de chez elle, penaud, emmitouflé dans le grand manteau rouge.
Il n'avait aucune idée de quand il retournerait chez lui.
NDA : Rindo into milfs or what— je sais pas d'où j'ai sorti cette idée, bref 💀
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