Chapitre 84

Vous avez quand même pas cru que je vous avais oublié ?! Non non non, on a passé tout le wekend à écrire avec Aka-Shoto pour vous ! Parce que ce soir, je publie le dernier chapitre de son Emprise. 

Nooooooooon !? 

Et si ! 

OMG OMG OMG (oui je suis dans un état pitoyable, j'ai eu une dure semaine de travail pour rattrapper les jours où j'ai pas pu bosser parce que j'étais malade et j'ai eu un weekend bien chargé aussi !) 

Bon j'arrête de vous raconter ma vie, parce qu'on s'en fou un peu quand même et je vous livre ce magnifique chapitre ! 

Bonne lecture ;) 

*** 

La semaine avant notre déménagement s'est avérée être plus éprouvante que prévu, pour moi et pour notre couple. Les premiers jours étaient emplis d'inquiétudes suite à notre discussion, mais ils étaient surtout remplis de gestes tendres. Il est rare qu'il n'y ait pas la main de l'autre qui traîne sur une cuisse ou un bras, nous dormons serrés dans les bras de l'autre et nous quitter pour travailler est une torture qui ne se termine que lorsqu'on se retrouve ensemble.

Chacune de ses absences me lasise seul avec cette putain de terreur qu'il parte parce qu'il pense que je ne l'aimerai toujours que comme un second choix. Ça me broie les entrailles. Mais c'est plus fort que moi, les mots restent coincés dans ma gorge et j'ai l'impression que le timing n'est pas bon pour lui dire comme il compte pour moi, combien il est devenu plus important à mes yeux que Deku, plus nécessaire et que je n'imagine plus le futur sans lui. Je suis persuadé qu'il ne pourra pas me croire, qu'il pensera juste que le lui lâche ça pour le retenir, pour ne pas me retrouver seul.

Et pourtant je sais que je devrais l'ouvrir car je vois qu'il ressasse des choses dans sa tête. Je me demande à quel point je foire, à quel point je suis loin de ce que je devrais lui donner. A quel point il doit m'en vouloir au fond de lui.

Mes stupides non-dits sont en train de nous rendre fous. On agit comme deux enfants qui auraient fait un cauchemar en s'accrochant à l'autre comme si c'était le doudou magique, celui qui a le pouvoir de faire disparaître les monstres cachés sous le lit. Et chaque putain d'étreinte resemble à la dernière, ce besoin me laisse à penser qu'il en profite un peu avant de m'anoncer le pire.

Le samedi avant le déménagement, je suis tellement fébrile que c'en est ridicule. Je rentre tremblant de ma journée de 13h consécutives et je claque la porte en pénétrant dans le petit studio de Shoto. Il n'est pas encore revenu mais il ne devrait plus tarder. Je me déshabille et j'entends la porte d'entrée, alors que je me glisse sous l'eau chaude de la douche.

La porte s'ouvre, puis la paroie de la douche glisse pour laisser apparaître Shoto qui me rejoint. Je me tourne vers lui et vais chercher le contact apaisant de sa peau sur la mienne qui met fin à mon supplice. Il est là, pour le moment il est encore là. Je dépose mon menton dans le creux de son épaule et colle mon torse contre le sien. Sa main flatte le bas de ma nuque et mon angoisse se calme un peu.

- Katsuki, il faudrait qu'on discute tu ne crois pas ? me demande-t-il doucement, sa voix à peine perceptible dans le fracas de l'eau qui tombe autour de nous.

Mon cœur rate un battement. Voilà. C'est le moment.

- De quoi tu veux qu'on parle ?

- De cette tension qui règne entre nous depuis le déménagement d'Izuku.

- Hum... ouai, vas-y, lâchais-je d'un ton qui se voulait le plus détaché possible.

- J'ai l'impression qu'il y a un truc que tu veux me dire, que tu n'arrives pas à me dire et qui nous met dans cette situation étrange où on est tous les deux inquiet sans vraiment savoir pourquoi. Et ça commence à peser... alors j'ai besoin que tu me dises ce qu'il se passe, si c'est grave, et si je dois m'inquiéter.

Je laisse le son de l'eau qui coule emplir l'espace fermé de la douche, cherchant mes mots, cherchant comment exprimer ce que je ressens.

- Tu as pas à t'inquiéter, réussis-je à articuler.

- Mais il y a quelque chose que tu aimerais me dire ?

Je reste muet, je me foutrais des claques. Est-ce si dur de dire ce qu'on ressent ? Oui, je ne trouve aucun mot, je ne sais pas comment définir cette angoisse qui me tord et je ne veux pas qu'il puisse mal interpréter ce que je ressens. Et ce silence me tue, ce mutisme alors que Shoto attend patiemment que je lâche un mot, un seul. Que doit-il penser de moi à ce moment précis ? Il doit s'imaginer le pire, on s'imagine toujours le pire quand on s'imagine des trucs. Mais c'est le désert dans mon esprit, j'ai beau me hurler que ce n'est pas si dur de trouver des mots, il n'y en a aucun, alors je laisse Shoto relancer la discussion.

- Ecoute j'ai peur que tu te rendes compte, maintenant que Deku n'est plus là, que finalement rien ni personne ne peut le remplacer et qu'emménager ensemble est une grosse erreur. C'est pour ça que j'ai ressentis le besoin d'être aussi tactile ces derniers jours. J'ai peur de te perdre et ça m'angoisse.

Je desserre son étreinte et me place en face pour qu'il me regarde dans les yeux. Je ne peux pas le laisser croire des conneries pareilles. Surtout quand je vois qu'il a les mêmes peurs que moi. Alors j'inspire un grand coup et j'arrête de réfléchir.

- J'ai peur que tu penses que je suis irrécupérable et que tu décides que ce n'est pas une bonne idée d'emménager avec moi. J'ai peur de te dire que je t'aime plus que Deku, que j'ai plus besoin de toi, que j'ai envie d'être avec toi et que tu penses que je te dis ça juste pour pas que tu t'en ailles et que je me sers de toi pour pas partir en vrille, mais je te promet que je t'aime et je veux pas que tu partes. J'ai peur que tu ne me croies pas et que tu partes quand même.

Je passe une main crispée sur mon visage qui remonte jusqu'à mon front et finit par agripper mes cheveux dans un geste de tension extrême, mais la vérité c'est que j'ai eu tellement la trouille toute cette fichue semaine, je suis tellement fatigué du taff et de cette tension que j'ai failli craquer. Et ce con rigole, est-ce que c'est sa façon d'évacuer son stress ? Parce que s'il se moque de moi je vais vraiment devenir fou.

- Donc on a les mêmes peurs ? On avait tous les deux peur que l'autre change d'avis, mais on a envie d'être ensemble plus que tout, réalise-t-il en souriant.

Je le regarde rire, j'entends ces mots et je réalise comme on est juste cons. On l'est toujours quand il s'agit des putains de sentiments. La pression retombe instantanément et je reprends mon souffle, comme si je n'avais pas pu respirer correctement depuis des jours entiers, ce qui était peut être le cas.

- Arrête de stresser, me rassure-t-il. Finalement, si on s'était parlé à coeur ouvert dès le début, on aurait pu se rassurer. Voilà la leçon qu'on peut tirer de nos erreurs.

- Ouais, confirmai-je un peu blessé d'avoir été si débile et d'avoir autant douté de nous car au fond il avait raison mais je ne pu m'empêcher de lever les yeux au ciel d'exaspération.

- Ça va maintenant ?

- Oui... concédais-je.

Il me souris et je me sens mieux, crétin de balafré. Il en profite pour caresser mon torse et finit par se retrouver coincé entre le mur de la douche et mon corps.

- Je t'aime, dis-je, de manière ferme et décidée.

- Moi aussi, dit-il avec son sourire toujours accroché à son visage, doux et attendrit devant le spectacle que je lui offre.

A quoi je dois ressembler ? Je rougis sans doute, surtout avec toute cette eau chaude autour de nous, j'ai chaud, mes cheveux sont mouillés et retombent un peu sur mon front au lieu de partir en pétard sur ma tête. Je l'embrasse, longuement, comme pour savourer le moment.

La fatigue a disparu, avec la douche, avec la fin de cette tension, avec la peau douce de Shoto contre moi. Nos mains se baladent sur nos corps et caressent doucement les coins qu'elles ont appris à connaître par cœur. La rondeur d'une fesse dans une large paume, la fermeté d'un bras sous la pulpe des doigts, nos soupirs de plaisir s'entrechoquent entre nos bouches avides qui n'arrivent pas à se rassasier de l'autre.

Le moment est chaud, mais se consume lentement. Notre baiser se prolonge alors que nos mains s'activent et cherchent notre délivrance autour du sexe de l'autre. Il se fait plus instable lorsqu'on atteint les affres de la jouissance. Nos mains ralentissent, afin de prolonger ce moment d'attente promettant une extase puissante qui finit par nous emporter avec elle.

Nos expirations sont bruyantes alors que la vague de plaisir se retire, nous restons l'un contre l'autre encore un instant. Shoto écarte les mèches de cheveux qui me tombent sur le front et dépose rapidement ses lèvres dessus.

- Aller, on se lave et au lit, tu dois être épuisé après cette journée, m'ordonne-t-il gentiment.

J'ai envie de râler, de dire que je vais bien, que je suis fort et que ça ne me fait rien d'enchaîner 13h de taff dans la journée et un orgasme. Mais mon corps me trahit, j'ai même pas la force de grogner mon mécontentement et ça me mécontente d'autant plus. Je laisse Shoto me frotter un peu sous l'eau avant de s'occuper de lui.

Puis une fois dans la chambre, on s'écroule dans son lit, avant de s'endormir profondément l'un contre l'autre. Plus sereins.

Le jour fatidique du déménagement arrive quelques jours plus tard. Le voilà. Ce moment où "chez moi" va devenir "chez nous".

Dans cet appartement anciennement habité par Deku et moi, tout est rapidement empilé puis transféré dans le camion. Je remonte une dernière fois entre ces murs et vérifie que nous n'avons rien oublié. Puis j'entends des pas derrière moi.

- Waou, c'est vraiment vide, c'est étrange, non ? Me dit Deku, sa voix résonne dans la grande pièce vide. Tu te souviens du jour où on l'a visité ?

- Ouais, tu sautais partout comme un petit toutou surexcité, soupirais-je.

- Ouais mais depuis le temps qu'on parlait de vivre en coloc, j'étais trop impatient et puis avoue que c'était un bon appartement !

- C'est vrai... on a passé de bons moments.

Je scrute une dernière fois les murs un peu jaunis, les marques plus blanches qu'avaient laissé nos meubles ou nos affiches. Les souvenirs affluent en moi. Les bons comme les mauvais.

Les soirées TV, les rencontres de nouvelles petites amies du nerd, les fêtes, les jours de solitude, les repas partagés, les siestes, les larmes, les rires, la voix de Deku qui remplit cet appartement, sa présence à mes côtés. J'ai un peu la hantise de sortir, car c'est la dernière fois. Quand je tournerai la clé dans la porte tout à l'heure, je ne reviendrais jamais. Plus rien ne m'attend ici pourtant je n'arrive pas à partir.

- Vivre avec toi, c'était génial... lâche soudain le nerd, certainement nostalgique lui aussi. J'aime vivre avec Ocha aussi, hein, mais avec toi j'ai eu l'impression d'avoir un grand frère, je me suis sentis protégé et en sécurité. Tu sais que cette première semaine sans toi, c'était...vraiment étrange. Enfin, c'est normal, on a toujours été tous les deux depuis aussi longtemps que je peux me souvenir et c'est bien, de faire nos vies avec nos couples. On en a besoin. Mais ça va me manquer de t'avoir toujours... pas loin.

J'offre un faible sourire à Deku, le cœur qui flanche un peu.

- Ouais, à moi aussi. C'est pas facile de tourner cette page de nos vies, même si c'est pour de bonnes raisons. Et puis avec Shoto et Ochako avec nous, tout va bien se passer.

Malgré mes mots et ma certitude, je suis incapable de lacher des yeux la surface de notre salon, débarassé de toute trace de nous. Bientôt d'autres personnes viendront poser leur merdes ici. L'espace d'une seconde, je voudrais remonter le temps, je voudrais qu'aujourd'hui l'appartement soit vide car on le visite pour la première fois, je voudrais entendre la voix de Deku dire à l'agent immobilier "c'est lui, c'est sûr ! On le prend !" et revivre tous ces moments, les bons comme les mauvais.

- On y va ?

La question n'est pas posée par Deku, mais par Shoto qui nous a rejoint. Il saisit ma main, et mon envie de retour en arrière se dissipe instantanément. Aujourd'hui, c'est une autre histoire qui commence, un autre appartement qui va s'emplir de souvenirs. Et cette idée vient balayer mes peurs et me donner la force que je recherche depuis tout ce temps pour tourner la page

-Oui, dis-je avec mon assurance retrouvée.

Deku sourit et, avant de sortir, se retourne et se met à crier : " Au revoir appartement, merci pour tout !".

- T'es vraiment pas bien toi, dis-je alors que Deku me faisait un grand sourire, fier de lui.

Je ferme la porte pour la dernière fois et nous descendons côte à côte tous les trois, avant qu'en bas Deku ne retrouve Ochako qui finissait de bloquer les cartons dans le camion pour que ceux-ci tiennent bien en place.

- Prêt pour notre nouvelle vie ? me demande Shoto en me serrant la main.

- Carrément, je lui réponds, plus sûr de moi que jamais.

Et comme pour lui prouver, je détache la clé de mon ancien appartement que je vais donner à Deku et attache la nouvelle clé à mon trousseau.

Le trajet est chaotique. Denki est vraiment un très mauvais conducteur. Mais une fois sur place, tout est monté dans notre nouvel appartement en un rien de temps.

Faute de bars ouverts le lundi avant 16h, on va ensuite chercher quelques packs de bières au supermarché du coin pour fêter ça.

L'ambiance est légère, on boit un peu et tout le monde est là ou finit par arriver. Puis la sonnerie de l'interphone retentit de nouveau. J'ouvre à Shinso et l'attends devant la porte. Quand il arrive à mon niveau, il porte un petit carton troué.

- Tu arrives pile à temps, lui dis-je en observant la boîte qu'il tient fermement entre ses mains.

- Oui, j'ai préféré prendre mon temps mais que le trajet se passe bien.

Puis il me tend la boite avec délicatesse et beaucoup de précaution, mais je refuse.

- Tu vas lui donner, toi.

- Comme tu voudras, dit-il en entrant dans l'appartement encore plein de cartons.

Il dit bonjour d'un signe de tête à tout le monde, embrasse Denki et se dirige vers Shoto qui l'observe, interloqué par cette boite. Je me contente de suivre la scène de la cuisine. Le cœur battant la chamade.

Shinso tend le carton de la taille d'une boîte à chaussure à mon petit ami, qui l'ouvre doucement avant d'écarquiller les yeux de surprise. Plongeant ses mains dedans, il en ressort un petit chat à moitié endormi. Les filles ne peuvent s'empêcher de se précipiter vers lui en poussant des cris et des "il est trop mignon !" alors que Shoto semble chercher à comprendre pourquoi il se retrouve avec un chaton entre les mains. Shinso se tourne vers moi et je le vois bouger les lèvres mais il y a trop de bruit autour pour que j'entende quoi que ce soit. Mon copain se lève alors en tenant très précautionneusement le chaton dans ses bras et s'approche de moi.

- L'idée vient de toi ? me demande-t-il

Je regarde alors la petite boule de poils blanche avec ses grosses taches noires lovée entre ses bras et lui caresse le haut de la tête, juste entre les oreilles.

- Oui... je me dis que je vais souvent rentrer tard, et je ne veux pas que tu sois seul.

Shoto se penche alors vers moi et m'embrasse délicatement, amoureusement, pour me remercier. Et ce baiser me fait un bien fou. Je me sens si léger, si prêt aujourd'hui... prêt à aller loin avec lui. A prendre soin de lui. De nous.

Puis quand il s'éloigne la fête reprend son cours, avec toujours plus de caresse à ce chaton auquel il faudra bien trouver un putain de nom. Et vu son flegme flagrant, ses yeux endormis et les deux taches noires sous les yeux qui lui font comme deux grandes cernes, j'hésite énormément à l'appeler Hitoshi...

Régulièrement dans la soirée, je dépose des baisers sur les lèvres ou la nuque de Shoto. Je sais que c'est inutile et puéril mais je trouve ça tellement plaisant de rappeler que c'est mon mec.

Les conversations s'enchaînent rapidement, Denki et Shinso nous racontent le voyage qu'ils ont fini par faire ensemble pendant les vacances, après s'être embrouillé car Denki voulait partir avec des amis et Shinso était jaloux qu'il parte sans lui et n'avait toujours pas osé lui proposer de partir ensemble. Au grand dam de tout le monde, on appris des détails sur leur réconciliation qu'on aurait préféré ne pas connaître...

Ochako se plaint de sa première semaine de vie commune avec Deku. Elle s'est rendue compte à quel point je m'occupais quasiment de tout dans l'appart. Ça ne m'a jamais gêné de faire toutes les courses et la cuisine et honnêtement une bonne partie du ménage. Deku est bien trop dans son monde pour faire gaffe à ce genre de choses et moi, ça occupait mes mains et mon esprit. Mais je pense que c'est bon pour le nerd aussi de s'émanciper et d'apprendre à tenir une maison. Tout le monde se moque gentiment de lui et il promet de faire mieux la semaine prochaine.

Sous l'impulsion de tous ces déménagements, Eijiro demande à Mina si ça lui plairait qu'ils emménagent ensemble. Elle décide de le faire tourner en bourrique et lui demande s'il fait bien la cuisine, si il lui laisserait toute la place dans le dressing et quand elle commence à parler d'une clause pour qu'il fasse le ménage en tenue de soubrette, tête d'ortie comprend qu'elle se moque de lui et fait la moue pendant quelques minutes alors que Mina rigole et lui avoue qu'elle serait ravie qu'ils emménagent ensemble.

Vers minuit, tout le monde part attraper le dernier métro et tout semble soudain calme dans ce nouvel endroit qui est ma maison et que je n'ai pas encore apprivoisé. Je regarde Shoto regrouper les bouteilles et mettre les verres dans l'évier sous l'œil intrigué du chaton. Je frissonne car on a laissé les fenêtres ouvertes pendant la soirée.

Je m'allonge dans notre lit, dans notre chambre, dans notre appartement et je ne peux m'empêcher un petit sourire de se dessiner sur mes lèvres. Je l'ai fait. Et honnêtement, je me sens bien. Très bien même.

C'est la fin des vacances scolaires et ma vie n'aurait pas pu être plus éloignée que la vie que je menais à la rentrée précédente. Nouvel appartement, nouveau job, nouvelles études, nouveaux amis et surtout Shoto.

Et si le déménagement de Deku avait été un crève-cœur, je vivais mon emménagement avec Shoto comme une véritable délivrance, une promesse d'un avenir radieux et une réelle avancée dans ma vie.

- Tu es sûr qu'on doit le laisser seul dans ce grand appartement...? me demande Shoto en se mettant au lit.

Je le tire alors à moi.

- Arrête de t'en faire pour ce chat. Il a des couvertures et de quoi manger et boire. Et crois moi, il n'a pas envie de voir ce que je m'apprête à te faire... dis-je en commençant à l'embrasser dans le cou.

Shoto se colle alors encore plus à moi.

- Je voudrais faire un truc spécial ce soir pour fêter notre emménagement, me souffle Shoto à l'oreille

- hum ? quoi ? je demande tout en embrassant son épaule.

- Je voudrais que tu me prennes...

Attendez ?... Quoi ?! Je suis surpris d'abord, puis méfiant.

- C'est pas un truc qu'on fait pour célébrer quelque chose, je grogne. C'est un truc qu'on fait parce qu'on le désire, parce que ça nous fout la trique...

- Ça fait un moment que j'y pense... j'en ai envie, depuis que je l'ai fait avec toi. J'avais envie de savoir ce que ça peut faire... ce qu'on ressent quand les places sont échangées... dit-il de plus en plus bas avec un ton toujours plus chaud tout en se lovant contre moi.

Bordel ce qu'il est chaud. Mon putain de copain, dans notre putain de lit, me demandant de le prendre. Comment voulez-vous résister ? Je m'allonge contre lui, sur le côté, et m'empare de ses lèvres, ses mains agrippent mon t-shirt et le passe rapidement au-dessus de ma tête. Me voilà torse nu mais je n'ai plus froid. Plus du tout.

Je veux qu'il prenne son pied, je veux l'entendre gémir, je veux le sentir trembler, je veux qu'il ne soit plus capable de dire où se trouve le haut et le bas. Et merde, l'imaginer perdre pied sous mes coups de hanches durcit mon sexe d'une façon délicieusement insuportable.

Je plante mes yeux dans les siens pour me rappeler qu'il s'agit de lui d'abord, et pas de mon envie primaire. De faire avec lui quelque chose qu'il a toujours eu peur de faire avec d'autres. Et qu'il aura raison de me faire confiance.

Je ne sais pas vraiment si c'est rassurant de regarder dans mes yeux couleur sang ou si je suis capable d'avoir le genre d'expression sécurisante que Shoto affiche parfois, mais je me force à penser à quel point je veux que cette expérience se passe bien, je pense à l'amour que j'ai pour ce garçon en face de moi qui m'a sauvé contre mon gré. Je dépose des baisers sur son visage alors que mes mains parcourent son corps si doux. Les formes qu'il a pris grâce aux vrais repas que je lui cuisine depuis que nous sommes ensemble sont venues remplacer la minceur typique des personnes qui ne mangent pas à leur faim et qui ne dorment pas assez.

Je laisse mes mains caresser ses cuisses, doucement, jusqu'à la bordure de son boxer, puis je redescends. Je vais parfois plus à l'intérieur de la cuisse ou passe légèrement mes doigts sur ses fesses pour remonter le long de son dos. Je le sens frissonner, respirer lentement, se raidir parfois. Ses mains sont agrippées à mes hanches et je le sens resserrer ses doigts sur ma peau quand j'approche les miens de son entre-jambe, juste avant de m'en éloigner à nouveau. Je me félicite intérieurement de cette tension que je fais monter en me disant qu'il n'a là que les prémices de ce que je compte lui faire ressentir.

- Embrasse-moi... me réclame-t-il alors que j'étais si concentré sur son souffle et ses ressentis que j'avais arrêté de saisir la douceur de sa bouche pourtant à quelques centimètres de la mienne.

Je n'attends pas et j'attrape à nouveau ses lèvres avec passion.

Ma main devient alors plus aventureuse et glisse dans son boxer, caressant sa fesse fermement. Bordel, je l'aime ce cul, juste le toucher me rend fou. Je dois me réfréner pour ne pas perdre le contrôle. On a dit doucement.

Je suis plutôt un adepte du sexe un peu dur et brutal. J'ai l'habitude de chercher ma délivrance et n'avais avant que peu d'égards pour les plans culs que j'utilisais à des fins pratiques. Mais il ne s'agit pas de ça ce soir, il ne s'agit pas de moi. Shoto a réussi à apporter la douceur et le calme en moi et même si, pour une raison étrange, ça me saoule de le reconnaître, parfois j'aime bien ça. Les conneries comme la tendresse et la douceur.

Je le sens tressaillir contre moi lorsque mes doigts frôlent la fente entre ses fesses et je ne saurais dire si c'est de l'anticipation ou de l'inquiétude. Je me rappelle la sensation la première fois que quelqu'un vous touche là.

Pour ma part, j'ai eu envie de lui coller mon poing dans la gueule, mais entendons-nous bien, c'était uniquement parce que ce n'était pas les doigts de Deku. C'était un peu trop intime pour moi pour le partager avec un mec random qui avait juste un beau cul et des grands yeux.

Mais là, c'est moi et lui. C'est moi qui le touche, ça ne devrait être que du désir, que de l'envie, que du plaisir.

Alors, pour passer à la vitesse supérieure, je commence à retirer son boxer. J'y vais lentement afin qu'il puisse m'arrêter avec sérénité si l'idée de me sentir en lui finit par le stresser.

- J'ai tellement envie de toi Shoto... Alors dis-moi si je vais trop loin trop vite.

- Katsuki... je n'attends que ça que tu ailles vite et loin... me dit-il doucement à l'oreille, me rendant fou.

Il ne devrait pas me tenter à ce point, pas quand je suis si proche de me perdre, pas alors que je peine à garder le contrôle et que je n'ai même pas encore enlevé mon propre boxer. Puis-je vraiment me laisser aller ? S'il me le demande, c'est que...

Et puis je me souviens de la fois où c'est lui qui m'a pris.

Ok. Shoto n'est pas un petit être fragile. Il est fort. Assez fort pour me supporter, me confronter, me dominer même. C'est mon tour maintenant.

Je glisse alors mon genou entre ses cuisses et je l'entends lâcher un petit gémissement de plaisir. J'ai si chaud et le contact de son corps ne fait qu'augmenter ma température. Dans le silence de notre chambre résonne le bruit humide de nos bouches qui se cherchent, qui aspirent la peau de l'autre, les langues qui se trouvent et nos souffles inégaux.

Je glisse ma main sur sa nuque et resserre mes doigts autour, lui montrant que je prends le contrôle petit à petit. Lui indiquant qu'il pourra alors se laisser aller entre mes bras, entre mes doigts.

Il frotte lascivement son sexe déjà bien dressé contre ma cuisse. Je dois me débarrasser de mon boxer avant d'y foutre le feu. Mais si je fais ça, je ne saurais pas attendre longtemps. Je grogne du désir qu'il déclenche en moi par son abandon et les bruits qu'il fait en prenant du plaisir contre mon corps.

Puis je me retourne un peu pour accéder au tiroir de la table de nuit et j'attrape le tube de lub' qui s'y trouve déjà. J'appuie dessus pour en faire sortir le gel qui coule aussi sur le drap et j'en enduis mon doigt. Le regard de Shoto sur moi en dit long, à la fois sur son envie et sur sa légère inquiétude.

Je l'embrasse encore pour le rassurer, pose le lubrifiant à portée de main, décale mon genoux et glisse de nouveau ma main entre ses cuisses. Nos fronts sont collés l'un contre l'autre, nos nez se touchent et je plante mon regard dans le sien.

Puis, d'un doigt, je me fraie très doucement un chemin à l'intérieur de lui et je fixe son visage. La peau autour de ses yeux se plisse un peu, ses sourcils se froncent légèrement et ses lèvres forment une ligne plus mince. Je ne force pas et je frotte nos nez l'un contre l'autre dans un geste tendre avant d'aller déposer mes lèvres contre les siennes. Je vais chercher sa langue afin d'être sûr que sa mâchoire n'est pas crispée et le pousse à se concentrer sur le ballet sensuel qui se passe dans sa bouche plutôt qu'au reste des événements.

Mais il est très serré et ne se détend pas assez à mon goût. Ça n'a rien à voir avec lui ou moi, il faut juste que je trouve ce qui lui plait à lui. Ce qui lui convient.

Je cherche du bout du doigt la petite bosse reconnaissable de la prostate et quand je l'ai sous mon index, je fais des vas et vient avec douceur tout en caressant cette zone. J'ai libéré sa bouche et je suce maintenant la peau de son cou, prodiguant des petites morsures par endroit, lapant son lobe d'oreille. Je décide de changer de rythme, celui-ci n'ayant pas l'air de produire beaucoup d'effets. En tout cas, pas celui que moi j'attends. Je tapote autant que possible du bout du doigt comme je sais que certains préfèrent ce genre de stimulation avant de tenter des petits mouvements circulaires. Mais le corps de Shoto ne semble pas vouloir se détendre autant qu'il me le dit.

Il est hors de question que je m'arrête ici, comme ça ou que je jette l'éponge. Mais ce n'est visiblement pas la bonne méthode. Je retire mon doigt doucement et Shoto fait une drôle de moue, un peu déçu, un peu inquiet. Je dépose un rapide baiser sur ses lèvres.

- Katsuki... dit-il tout en m'embrassant.

- Hum...?

- J'aime tellement ta bouche...

Je me recule légèrement et l'observe en souriant. Puis je me lèche la lèvre inférieure et lorsqu'il cherche à m'embrasser encore je recule mon visage avant de plaquer son dos contre le matelas. Puis je descends mon visage en embrassant son ventre, sa hanche, le creux de ses cuisses, avant d'activer ma bouche autour de son membre tendu. Je l'entends très clairement pousser un soupir d'aise comme s'il commençait enfin à se laisser aller.

Je l'observe alors que ma langue remonte le long de sa hampe, je me régale du goût de sa putain de peau, je me nourris de lui et mon plaisir à le sucer semble faire beaucoup d'effet. Je me permets donc de tenter un combo et glisse à nouveau un doigt en lui. Et je le sens de suite plus détendu. Je peux aller plus vite et ses cris se font tout de suite plus forts et plus puissants. Et putain c'est si bon. Je pense avoir compris ce qu'il faut à Shoto. Je dois l'empêcher de se plonger dans ses pensées. Juste profiter de l'instant. Juste aimer ressentir tout ce que je lui fais. Et je commence enfin à lui faire lâcher prise...à lui faire perdre la tête. La main qu'il pose sur ma tête pour m'inciter à continuer en même temps que je rentre un deuxième doigt me prouve que j'ai raison.

La tension est de plus en plus forte et je n'en peux plus. Il est si chaud, si délicieux. Ses cris me font bander si fort que j'espère que mon boxer a un tissu de qualité sinon il risque de ne pas pouvoir être porté de nouveau. Puis, ne tenant plus je me retire, dans un soupire de frustration de la part de mon copain.

- Retourne-toi, dis-je en me redressant.

- Pourquoi ?

- J'en ai pas fini avec toi, allez.

Il s'exécute et je prends un instant pour le contempler, étendu sur son ventre, ses fesses rebondies ont une courbe alléchante. Ses deux mains sont remontées au niveau de sa tête.

Je commence par malaxer ses fesses, juste pour le plaisir de les prendre à pleine main, puis je les écarte un peu avant de venir glisser ma langue les lobes charnus. je l'entends retenir sa respiration par surprise. Je lèche avidement entre ses fesses recouvrant tout ce que je peux de salive, me rappelant comme j'avais aimé qu'il le fasse.

Le délicieux son de gémissements étouffés dans un oreiller se fait enfin entendre dans la pièce et m'encourage à continuer. Ma main cherche un passage sous ses hanches, qu'il relève pour moi, afin de laisser l'espace suffisant à ma main pour branler son sexe.

Je le travaille ainsi de longues minutes, parfois immobilisant ma main pour me concentrer sur son cul et le faire languir un peu, parfois en passant mes doigts pour titiller son gland et quand les gémissements se font plus plaintifs, j'accélère mon mouvements jusqu'à ce qu'il soit au bord de la jouissance. Puis je relâche et joue avec sa frustration d'être à deux doigts de venir pour rendre l'instant encore plus fort. Plus fou.

Je finis par éloigner mon visage de ses fesses, me mettre à genoux et retirer enfin le putain de vêtement devenu comme une prison qu'il me reste.

J'écarte une fois de plus ses fesses et glisse avec plus de facilité que prévu ma queue à l'intérieur de lui. Une fois bien en lui, je vois ses doigts se planter dans son oreiller et le son de ses gémissements remplit de nouveau la pièce.

Je commence à le pénétrer d'un rythme régulier alors qu'il me prie de plus en plus de ne pas m'arrêter. Je saisis ses hanches et viens faire claquer les miennes contres ses fesses rebondies. Voir son corps vibrer au contact du mien est si excitant. Il se cambre de lui-même et je ne peux pas me retenir de me sentir comme l'homme le plus chanceux du monde. Il est si beau, si bon, si sexy. Et c'est à moi qu'il s'offre ainsi. A moi qu'il se donne physiquement, après m'avoir donné sa confiance, son amour, son temps, son énergie.

Est-ce vraiment l'étape finale de notre union ? Quand nos deux esprits finissent enfin par arrêter de se repousser, ce sont nos corps qui scellent notre amour si passionnel, charnel... vital.

Cet abandon dure jusqu'à ce que Shoto pousse un gémissement plus fort et plus heurté, comme pris de surprise par la sensation provoquée en lui. Je le sens avoir quelques soubresauts alors je ralentis. Ses mains relâchent leur prise, je me retire, le laisse s'allonger et reprendre son souffle. Mon membre à moi est toujours si dur et gonflé, je m'allonge alors à côté de lui pour savoir dans quel état il se trouve. Tater un peu si je peux me permettre de continuer ou non.

Il tourne la tête vers moi et me souris. Il est si beau et me subjugue tellement que je ne remarque même pas sa main qui glisse jusqu'à mon bas ventre pour me branler. Et putain qu'il fait ça bien. Je l'embrasse pendant qu'il m'apporte la délivrance tant attendue d'une main assurée.

Je souffle, j'expire, je jure... Un frisson me prend à l'arrière des cuisses alors que je lui indique que je vais venir puis mon corps se raidit, mes muscles se contractent et je jouis dans la chaleur de sa main.

Le monde est flou et je perds pied. Je reprends mes esprits doucement en le regardant dans les yeux. Ses yeux vairons que je veux voir briller pour moi tous les matins.

Et c'est à ce moment précis qu'on entend le chat qui miaule à la mort, de longues plaintes déchirantes. Ou peut-être miaule-t-il comme ça depuis bien plus longtemps ? Je ne saurais même pas dire.

- Katsuki ?

- Ouais c'est bon, fais la rentrer sinon elle va continuer à faire ce son atroce.

Shoto se lève, enfile un boxer, va ouvrir la porte et attrappe la petite boule de poil. Il la cale contre son torse et la caresse pour la calmer. Elle a arrêté de miauler et ronronne paisiblement dans ses bras.

Il s'assoit dans le lit et je fixe d'un œil mauvais cette petite créature pleine de saletés qui se débat dans les bras de Shoto. Il la relâche et elle gambade sur le lit, jouant avec les plis dans le drap et soudain elle plante ses griffes dans mon avant bras.

- AÏe ! Saleté de bestiole ! je me plains.

J'agrippe sa patte pour l'empêcher de recommencer et elle me regarde avec de grands yeux outré tout en miaulant d'indignation ce qui fait rire Shoto.

- Elle veut juste jouer, dit-il.

- Ben elle va vite se trouver un autre hobbie. Il faut qu'on donne un nom à ce monstre pour que je puisse lui gueuler dessus. Que dirais-tu de Lucifer, ça lui irait bien ?

- Oh non, il lui faut un nom plus positif ! Hope ?

Je regarde le chaton qui essaie de se libérer en me mettant des coups de son autre patte. Je la libère avant de me faire de nouveau griffer.

- Obstination ça lui irait bien aussi.

Elle se dirige jusqu'à Shoto et se frotte contre lui en miaulant de nouveau avant de se remettre à ronronner dès qu'il commence à lui gratouiller la tête et se jette sur le dos pour qu'il puisse lui caresser le ventre.

— Oui... elle a cette même faculté que toi à me faire fondre malgré ton caractère "obstiné"... je pense que ce sera parfait pour elle.

— Tch. Genre toi tu l'es pas.

Je tend le doigt vers la petite chose et elle y met un coup de patte, ça à l'air d'amuser Shoto. J'aime son sourire, j'aime le voir heureux et l'espace d'un instant je me rappelle la personne que j'ai rencontré il y a près d'un an et la différence entre ces deux versions me frappe.

Je pensais être celui qui avait le plus changé de nous deux, le plus évolué. Je pensais qu'il m'avait sorti du gouffre dans lequel je me trouvais mais à bien y réfléchir, on s'est sorti du gouffre mutuellement. On s'est perdu, on s'est retrouvé, on a fui, on s'est relevé...

Finalement, l'obstination, c'est bien ce qui nous a mené ici.

Obstination, ouai...j'aime bien ce nom. 

*** 

Je crois que c'est le chapitre le plus long de la fic ^.^

J'espère que ça vous aura plu et moi je vais prendre quelques vacances avant de commencer à écrire de nouveau. 

En tout cas, merci pour ceux qui ont suivi les aventures de Katsuki, Deku et Shoto depuis le début, j'ai adoré écrire cette fiction, j'ai adoré lire vos commentaires et vos réaction alors merci beaucoup pour votre intérêt et votre amour. 

Merci à Shoto qui m'a inspiré cette histoire et qui m'a aider à la finir et merci aussi à Himeka pour sa relecture, ses précieux conseils et ses encouragements !  


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