Chap #83
Hello ! Bon je sais je publie limite limite mais toujours dans les temps :p, bonne lecture !
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Avec le début de l'apprentissage, la signature de nos bails et la préparation du déménagement, le temps filait à une vitesse folle cet été.
La vie était agréable car nous avions tous le même rythme, Ochako s'était trouvé un boulot de barmaid et nous finissions tous entre 23h et minuit, parfois plus pour tête d'ampoule dont le bar fermait à 3h du jeudi au samedi. Personne ne bossait le lundi donc on se retrouvait tous ce jour-là à traîner à la maison. Par contre, on avait perdu toute vie sociale, nous travaillions tous les vendredis et samedis et les seuls jours où nous pouvions sortir étaient le dimanche et le lundi, quand tout était fermé et que nos amis bossaient le lendemain...
Ceci dit, j'appréciais particulièrement le lundi matin. Je faisais un peu de cuisine. Bacon, omelette, crêpe ou pomme de terre poêlée. Je me levais le premier et tout le monde me rejoignait dans la cuisine au fur et à mesure qu'ils se levaient entre 10h et midi. Shoto s'asseyait dans le calme et me posait quelques questions sur ma semaine de travail, se montrant parfois un peu tactile. Deku arrivait les yeux encore lourd de sommeil en baillant, puis, après 30 secondes à peine, me racontait toutes les anecdotes de sa semaine et tous les ragots qu'il avait entendu. Ochako, qui était plutôt du matin, avait du mal avec ses horaires du soir ou de la nuit et était assez ronchon, ce qui était drôle. Avec Deku on s'amusait beaucoup de sa mauvaise humeur. Elle se plaignait avec véhémence des connards bourrés qui gerbent devant le bar ou des dragues bien lourdes des clients de fin de soirée.
On était dans notre petite bulle, décalée de la vie des autres, à part peut-être Shinso qui finissait le travail aux mêmes heures que nous, il nous arrivait d'aller finir la soirée dans le bar où Ochako travaillaient et on restait jusqu'à la fermeture si on en avait le courage.
Finalement, la date fatidique arriva. L'appartement s'était rempli de cartons ces derniers jours me rappelant sans arrêt le changement imminent, ce qui déclenchait en fonction de mon moral, soit un sentiment d'excitation et d'enthousiasme, soit un profond désespoir.
Le déménagement du petit couple avait lieu aujourd'hui. Ma mère arrivait avec le camion de déménagement, elle avait insisté pour être là pour le déménagement et pour conduire ce foutu camion. Elle avait pris le plus gros qu'on pouvait louer et semblait s'amuser à klaxonner dans la rue pour nous avertir de son arrivée.
- Putain, arrête de nous foutre la honte la vieille et vient porter des trucs, lui criais-je dessus alors que je déposais dans le camion le canapé que je portais avec EIjrio.
Eijiro avait demandé sa journée et Denki était là aussi. La mère d'Izuku n'avait malheureusement pas pu avoir sa journée mais mes parents lui avaient assuré que ça ne les dérangeaient pas de s'occuper de ça.
Shoto et moi avions réussi à avoir l'appartement qu'on voulait et notre déménagement avait lieu la semaine prochaine. Du coup Shoto en profitait pour finir nos cartons, on vivrait dans son meublé une semaine et comme ca, tout sera prêt pour notre déménagement la semaine prochaine.
Je remontais dans l'appartement, Eijiro me suivait et je lui indiquait une commode vide qu'on soulève. Il fallait commencer par les meubles. Ochako démontait le bureau de Deku et il apportait les planches en bas.
A midi, le camion était chargé et Denki revint avec des sandwichs pour tout le monde. Ma mère profite de la pause repas pour aller à la pêche aux infos.
- Alors Shoto, tout se passe bien avec mon fils ?
- Très bien ma...Mitsuki, se reprend Shoto juste à temps pour ne pas subir la colère du dragon.
- Ces derniers temps, à chaque fois que je l'appelle, il ne répond pas et ne me rappelle jamais, se plaint-elle à mon petit ami.
- Hé, la vieille, arrête de te faire tes réclamation à Shoto, c'est pas un putain de service après-vente.
- J'ai besoin de savoir si tu es encore en vie, ingrat de fils, qui va me tenir au courant maintenant qu'Izuku n'est plus ton colocataire ?
Une forte envie de hurler me prit et je serrais le poing.
- Bien, je t'appellerai, maintenant laisse le tranquille !
- Je ne te crois absolument pas ! déclare ma mère.
- Je vous donnerai des nouvelles Mitsuki si ça peut vous rassurer, lui dit Shoto.
Je regarde d'un œil mauvais mon envahissante génitrice échanger son numéro avec Shoto alors qu'il se plaint de mes horaires à rallonges et lui fait part de son inquiétude sur ma santé.
- Je vais parfaitement bien ! je lance dans leur direction, agacé qu'on puisse parler de moi ainsi comme si je n'étais pas à portée de voix.
Une fois notre repas englouti et alors que je criais sur tout le monde pour qu'ils se bougent le cul, nous partons enfin pour le nouvel appartement. Deku y va en camion avec mes parents et Ochako, Eijiro, Shoto, Denki et moi, on prend le métro pour les rejoindre sur place.
Le déchargement fut rapide, à 14h tout était dans le nouvel appartement et on partait pour vider celui de la naine.
A la fin de la journée, nous avions fini de déménager toutes leurs affaires dans leur nouvel appartement. Ma mère était partie rendre le camion depuis plusieurs heures et Eijiro venait de rentrer chez lui après avoir bu une bière. Denki avait suivi Eijiro, un peu déçu qu'il n'y ai pas de soirée, mais nous reprenions tous le travail le lendemain et cette journée nous avait beaucoup fatigué. Et puis comme on enchaînait sur notre déménagement la semaine suivante, nous avions décidé de faire la fête à ce moment-là.
Je parcourais l'appartement encombré de cartons en prenant le temps de le détailler, pas plus pressé que ça de partir. Il était petit mais lumineux. Il y avait deux chambres dont une plus petite dans laquelle Ochako et Deku prévoyaient de mettre leurs bureaux pour pouvoir bosser au calme dans la maison. Dans la pièce principale, qui était assez grande, il y avait un petit balcon qui donnait plein ouest sur une vue assez dégagée malgré le quartier résidentiel. Il y avait une petite cuisine séparée mais connaissant les deux nouveaux locataires, ça allait se nourrir de céréales et de plats préparés, donc il n'y avait pas besoin de plus. L'appartement était un peu éloigné du centre mais il y avait un arrêt de métro à 200 mètres.
Je regarde les piles de cartons un peu partout dans l'appart. Parfois Ochako passe dans le couloirs avec des trucs dans les mains. Je ne peux plus faire grand-chose pour les aider mais je ne veux pas partir. Je sais qu'après ça ne sera plus jamais pareil. On a beau se promettre de se voir et tout. Tout est bouleversé et je ne peux même plus compter sur le fait qu'à un moment ou un autre on se retrouvera dans notre appart...
Les larmes me montent aux yeux. J'ai putain de toujours aussi mal et un peu envie de vomir.
Je vois Shoto sur le petit balcon, regardant vers le ciel. Il aime bien les couchers de soleil. Pffff. Ça m'émeut un peu, je trouve ça cliché et niais, mais j'aime bien qu'il puisse être touché par des conneries pareilles.
Je prends une grande respiration. Aller, il est temps de partir. Je vais dans la cuisine où Deku s'est attaqué à un carton de couverts.
- Deku...
- Oui ? dit il relevant la tête de son carton.
Je me laisse attraper par ses yeux. Je déglutis. Bordel reprends-toi. Ce n'est pas la dernière fois que tu le vois. Et tu savais que ça finirait comme ça.
- On va... y aller.
- Merci de nous avoir aidé, tu ne veux pas boire une dernière bière avant de partir ? me propose-t-il.
J'suis pas d'humeur...
-Pour ta crémaillère, réussis-je à articuler difficilement alors que ma gorge se serre.
Il le voit, que je suis pas dans mon assiette. Il s'approche.
- Ça va ?
- Hum.
Il me prend dans ses bras. Ses cheveux me chatouillent le nez, son odeur me réconforte un peu. Je passe un bras autour de ses épaules.
- Je sais que ca sera plus pareil, souffle-t-il. Mais on reste amis. Tu passes quand tu veux. J'ai pas encore eu le temps, mais j'ai prévu de te faire un double des clés, Ochako est d'accord. Enfin elle n'a pas vraiment eu le choix.
On s'accorde un léger rire.
- Merci d'avoir pris aussi bien soin de moi Kacchan.
- C'était un plaisir, je souffle.
Mon cœur se serre et je sens encore des larmes monter aux yeux mais j'arrive à me contenir. Je me racle la gorge et me détache de lui, un peu à contre-cœur.
Je me dirige vers la porte et je vois que Shoto m'attend dans le couloir. Il fait un signe de main à Deku et me suit silencieusement. Une fois à la porte je lance "A bientôt la naine !" et je l'entends répondre "Merci de votre aide, à bientôt !".
Aucun mot n'est prononcé jusqu'à ce qu'on rentre chez lui. Et quand je referme la porte, je dépose mon front contre et je laisse ces putains de larmes couler. Je sens le corps chaud de Shoto se coller contre mon dos, il passe ses mains autour de ma taille et je sens son souffle s'échouer sur ma nuque.
Je ne sais même pas si j'ai envie qu'il soit là. J'ai tendance à me renfermer et laisser le chagrin me ronger, seul. Et puis je n'ai pas envie qu'il voit ça, qu'il me voit pleurer pour un autre. Je me sens coupable, au moins s'il n'était pas là, je ne me sentirais pas coupable, je pourrais faire face à ma tristesse seul et garder tout ça secret, en moi. Je voudrais qu'un trou s'ouvre et que la terre m'engloutisse. Je lutte de tout mon être pour ne pas partir et le laisser là, parce que sinon je ne serais qu'un con qui refait inlassablement les mêmes erreurs. Il ne dit rien, il me serre juste et je ne peux rien dire, ma gorge est si serrée qu'elle me fait mal.
Les minutes passent et je bouge légèrement, Shoto me relâche et va s'asseoir sur son lit.
- Ça va aller ? me demande-t-il, inquiet.
- Ouais... de toute façon...
- De toute façon ?
- De toute façon y'a pas d'autre choix non ?
Je l'ai blessé, je le vois. Je suis qu'un con.
- Je suis désolé que ce soit si dur. Mais je pensais que tu étais prêt, déclara Shoto, d'un ton neutre malgré la blessure que j'ai pu lire dans ses yeux.
- Quoi ? Tu me reproches de pleurer ? D'être triste ? MERDE !
Je crie, les mots sortent sans que j'y pense, sans que je les calcule, sans que je calcule le mal ou le bien qu'ils peuvent faire. Je dis juste ce que je ressens sans réfléchir à si c'est bien ou mal. Et maintenant que c'est sorti je dois faire avec. La réalité me tombe dessus comme si on m'avait jeté un seau d'eau glacée. Qu'est ce que je fous encore bordel ? J'étais sensé être heureux, ça devait être un nouveau départ, une nouvelle vie et je m'apitoie comme un con.
- Pardon, je suis désolé, j'aimerais ne pas être un connard... tentais-je de m'excuser maladroitement.
- Je ne crois pas que tu sois un connard. Mais je ne sais pas trop ce que ça me fais non plus. Te voir souffrir me rend triste et malgré moi un peu jaloux, je me sens moins bien, comme une seconde option, pas celui que tu voulais vraiment. Je sais que c'est plus compliqué que ça. Mais de la même façon que tu ne peux pas t'empêcher d'avoir mal alors que tu sais que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, je n'arrive pas à m'empêcher de me dire que ce n'est pas moi, même si je sais que tu m'aimes d'une autre façon peut être tout autant...
- Je t'aime, vraiment. Je veux cette nouvelle vie avec toi. Et on sera heureux, je te le promets, mais pas ce soir, je n'y arriverai pas ce soir. Je suis vraiment désolé et je me sens... pitoyable.
Je vais le prendre dans mes bras et je l'embrasse, car j'ai besoin de ce contact sur ma peau, de sa présence sans faille, de son amour qui m'enveloppe. Besoin de sentir qu'on est là ensemble. Je le serre un peu plus fort et il me rend mon étreinte comme pour me montrer qu'on lâchera rien et qu'on veut toujours de l'autre malgré la douleur, malgré le bordel de nos vies et de nos sentiments.
***
J'espère que ca vous a plus <3 passez une bonne semaine on se retrouve dans 15 jours pour la suite 😘
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