Chap #69
Cette fois c'est Himeka que je remercie pour ses conseils.
Bonne lecture :)
***
Dans son petit appartement, faiblement éclairé Shoto jouait à son jeu favori : me rendre fou de désir. Jeu auquel il excelle. On pourrait penser qu'avec le temps ça se calme. Que ce soit moins intense, plus routinier, mais non. Ce mec il me colle des frissons juste en posant ses yeux sur moi, alors quand il y colle ses mains...
Il me fait un suçon dans le cou, il termine de poser sa marque et met un dernier coup de langue dessus et je me laisse emporter. Je lui attrappe le poignet et le retourne contre le lit.
Une forte douleur me traverse alors que je me prend un coup de genoux dans le ventre. Légèrement sonné je lâche un "Putain mais tu fou quoi ?" avant de le voir.
Shoto s'est recroquevillé sur lui même dans le coin du lit, contre le mur, essayant de s'éloigner de moi.
-Ne me touche pas, dit il, sa voix faible et légèrement tremblante.
Je n'ose plus bouger et lui, il se referme sur lui même, dans l'angle du mur. J'ouvre la bouche sans savoir quoi dire. Qu'est ce qui se passe merde ? On dirait qu'il fait une crise de panique. Mon coeur cogne fort dans ma poitrine et ça me fait encore plus mal que le coup que je viens de me prendre dans le ventre.
-Shoto...
- Je suis désolé, pardon, dit-il doucement, je peux pas... pars...
J'entends dans sa voix qu'il pleure plus que je vois ses larmes, il semble avoir un peu de mal à respirer. Hors de question que je parte en le laissant comme ça.
Il serre avec force ses genoux contre sa poitrine et je vois ses doigts se planter si durement dans ses jambes, que j'ai peur qu'il se fasse mal. J'essaie de comprendre ce qu'il se passe, pourquoi il a réagit comme ça d'un coup ? J'essaie de me rappeler ce que j'aurais pu dire... faire... ?
- Qu'est ce qui se passe Shoto ? demandais-je calement.
- Rien, je suis désolé tu peux rien, pars.
- Non, c'est hors de question.
Je fini par me rappeler ce qu'il m'a dit sur son père. Ce qu'il m'a dit sur ses appréhensions à faire l'amour avec moi. Comme quoi il avait peur de commencer un truc qu'il pourrait pas finir. Et cette phrase sur des cicatrices invisibles de son enfance. Il parlait de ça ?
- C'est à cause de ton père, c'est ça ?
Putain ses larmes redoublent. Je tente autre chose et je tends la main vers lui, pour le prendre dans mes bras, le consoler mais un sanglot s'échappe de sa bouche. Il serre encore plus fort ses genoux contre lui alors que je ne pensais pas ça possible. Je me recule, levant les bras devant moi.
-Shoto, s'il te plait, regarde moi, regarde, c'est moi. Je ne vais pas te faire mal, je te l'ai promis.
-Par...don... pardon...
Il continue à me demander pardon et ça me blesse. Ca me met en colère contre sa saleté de père quand je vois l'homme que j'aime, d'habitude si confiant et fort, dans cet état, me demandant pardon à cause de la façon dont l'a traité ce connard. Je ne peux me retenir de serrer les poings. Je prend une grande respiration, je dois me contrôler Shoto a besoin de moi pour une fois.
-Tu n'y es pour rien bégayais-je.
Merde ma voix tremble un peu.
- Tu es fort, continuais-je essayant de me ressaisir.
- Je t'aime, insistais-je.
Je réessaye de m'approcher de lui et pose une main sur son épaule pour le moment.
- Je reste là. Je pars pas.
Des larmes de rage coulent de mes yeux. Je me sens impuissant. Comment le calmer ?
Je déplace ma main sur sa joue et la caresse avec mon pouce. Je le sens se tendre un peu, je continue doucement, le temps qu'il s'habitue à mon contact.
-Tout va bien... Je suis là.... Je pars pas.... Je t'aime... C'est pas grave.... Respire doucement.... Je suis là... Prends tout le temps dont tu as besoin.
Je répète ces mots, doucement j'essaye d'être le plus calme possible, de cacher ma rage et de mettre de côté l'envie brûlante de trouver l'adresse de son père et d'aller de frapper jusqu'à ce que sa tronche ne ressemble plus à un visage. Je suis nul. Je me sens impuissant. Quand j'entends sa respiration redevenir normale, je viens me mettre près de lui, très lentement et je le prend dans mes bras. Je le serre contre moi et je caresse sa nuque du bout de mes doigts.
-Tout va bien... Respire calmement.... Je suis désolé... Je suis là...
Au bout de ce qui me semble être des heures, sa prise autour de ses genoux se desserre légèrement et il se met à se balancer doucement d'avant en arrière. Je ne sais pas si ça doit me rassurer.
Je me rends alors compte qu'une fine couche de sueur s'est déposé sur mes avant bras. Avec la panique j'avais contracté tous mes muscles, pour ne plus bouger d'un centimètre, de peur d'aggraver la situation. J'essaie de me décontracter doucement. Je déglutis alors que je vois Shoto se détendre doucement. Je respire enfin, me rendant compte que mon souffle s'était calé sur l'état de tension de Shoto. Je vois dans ses yeux qu'il reprend un peu le dessus.
- Shoto...
- Excuse-moi... je ne sais pas ce que...
- T'as pas besoin de t'excuser.
J'avais besoin de toute ma volonté pour pas exploser. Pas contre lui. Contre tout le reste du monde. Contre le fait qu'il ait envie de demander pardon.
- Ca va aller, ok ? Je suis là. C'est moi, je t'aime et je te protège, je te ferais jamais de mal.
- J'aurais pas dû... paniquer comme ça... je ne sais pas ce qui m'a pris.
- Écoute, peu importe ce qui s'est passé, je t'en veux pas ok ? C'est absolument pas ta faute, tu as compris ?
Il ne dit rien, il ne bouge pas.
- Compris ?
- Compris, dit-il sans grande conviction.
On reste là, serrés l'un contre l'autre un petit moment, il finit par lâcher ses genoux pour ensuite se blottir contre moi. Je continues à caresser doucement son dos. Je respire doucement en esperant que sa respiration se cale sur la mienne. Parfois je lui murmure que je l'aime.
- Tu veux dormir ou on peut parler un peu ? Si tu le sens pas, on fait ça plus tard hein ?
- Non, ça va, dit-il en se redressant légèrement.
Je suis le mouvement, on s'assoie sur son lit, on se regarde et je vois encore dans ses yeux un fond de panique. Je veux le faire disparaître. Je prends ses mains dans les miennes.
- Alors, dis moi exactement, ce que j'ai fais qui a déclenché ça ?
J'avais eu beau réfléchir, je n'avais pas pu mettre le doigt dessus, mais peu importe ce que ca ai pu être, je ne devais pas le refaire.
- C'est pas toi, tu y es pour rien...
- Dis pas ça, essaye de te concentrer s'il te plait. Je te jugerais pas. Je dirais rien. Je veux juste, si je peux, éviter que ça se reproduise, ok ?
Il se concentre et j'ai peur qu'en repensant à ce qu'il s'est passé il panique de nouveau mais il finit par répondre.
- Ok... je crois que c'est quand tu m'as serré le poignet.
- Ok.
- Mais, Katsuki, ça aurait pu être n'importe quoi... dit-il en secouant sa tête. Ca m'a juste ramené à un souvenir. Alors... tu pourras pas faire attention à tout et tu peux pas savoir. En plus, avant de te rencontrer, ça m'arrivait de faire des crises de paniques et depuis que t'es là, j'en ai presque plus et c'est grâce à toi, j'ai moins peur, je me sens aimé et j'ai confiance en toi. Alors, je pense aussi que c'est pour ça que ça a été si violent. Avant, j'avais l'habitude que ça m'arrive, c'était des plus petites, et je peux les contenir, même dehors, dans la foule. Je me trouve un endroit un peu plus calme. Je respire. Je me concentre. Et là, j'étais pas sur mes gardes, ça faisait longtemps, ça m'a juste, pris par surprise. Et puis, je laisse pas trop les gens devenir si proche de moi. J'ai eu que très peu de petits amis, pour cette raison. Et des amis... à part Momo que j'ai toujours connu, je n'ai laissé personne s'approcher. En fait, maintenant que j'y pense, je ne pourrais même pas expliquer comment s'est arrivé. Comment Izuku à réussi à devenir proche de moi. Comment ça se fait que je sois tombé amoureux de toi. Comment j'ai réussis à vous faire confiance alors que je n'avais jamais réussi à faire ça avec personne d'autre. C'est... incompréhensible et un peu miraculeux.
Je ne l'avais jamais entendu parler autant. Et j'étais content qu'il se confie. Je voulais qu'il n'arrête jamais de parler. Alors que d'habitude je veux pas que les gens me racontent leur vie. Mais là c'était important pour moi. Vital. Et plus intéressant que tout ce que j'avais pu écouter dans ma vie.
- Ouais, répondis-je. Deku a la sale manie de réussir à avoir la sympathie de tous les gens avec des problèmes émotionnels... Moi le premier, dis-je en ricanant.
Il me sourit.
- Voilà ce que je te propose, lui dis-je. Je vais quand même essayer de faire attention avec toi quand on fait l'amour. Si je suis super doux, ça devrait limiter les risques, non ?
- Peut-être. Mais j'ai pas envie que tu te retienne ou que tu t'empêche de faire des choses.
- Hum...je vais essayer de trouver un compromis. Jusque-là tout s'était bien passé.
Il semble contrarié, mais jusqu'à ce qu'il aille mieux, on peut pas vraiment faire autrement je pense.
- Et, enfin, je pense que tu devrais peut etre essayer de voir un psy, non ?
- Izuku m'a dit ça aussi.
- Et ?
- Katsuki, je peux à peine me payer le loyer et les courses avec le salaire de la pizzeria. Je suis un héritier Todoroki et c'est une bourse qui paie mes études, j'ai une assistante sociale qui m'aide à gérer et Momo passait me remplir mes placards de temps en temps pour que je mange pas tout le temps des pâtes. J'ai honte, je mange chez toi quasiment tous les soirs et je peux même pas te payer une partie des courses...
Je suis choqué. En fait, j'avais jamais pensé à ça. Pour dire vrai avec Deku on bosse à la pizzeria juste pour avoir un job, pour se responsabiliser et payer nos soirée, parce que nos parents nous donnent l'argent nécessaire pour qu'on puisse s'inquiéter que de nos études et de nous amuser. Je n'ai jamais pensé à un seul instant à faire payer Shoto pour la bouffe. Pareil pour la naine. C'est vrai que les placards de Shoto sont souvent vides mais je n'avais jamais réfléchis plus à ça...
- J'suis trop con, j'ai.. j'avais pas pensé que t'étais en galère. Aussi pourquoi tu m'as rien dis là ? m'emportait-je à mon insu.
- J'ai un peu honte. Mon père gagne en quelques jours, ce que certaines personnes ne peuvent même pas gagner en toute une vie. Et je dois demander une bourse. C'est minable.
- Encore une fois c'est pas ta faute. Écoute, peu importe, je pense que si tu veux voir un psy, tu devrais y aller. C'est ce que tu veux ?
- Tu connais des psy gratuits ?
Je plonge mes yeux dans les siens.
- Shoto, est-ce que oui ou non tu as envie d'aller voir un psy ?
Je sais pour avoir entendu le nerd répéter à maintes reprise que personne pouvait forcer quelqu'un à aller voir un psy. De toute façon si la personne est pas prête, on peut pas la forcer. Alors j'avais besoin de savoir.
- Oui. Oui, je pense que j'ai besoin d'aide pour...
Il déglutit.
- Mettre tout ça derrière moi. Et je veux plus faire de crises, je veux plus avoir honte. Je veux plus avoir peur de faire l'amour avec toi. Et je veux pas que t'ai à calculer chaque mouvement que tu fais pendant qu'on fait l'amour. Je veux plus que ce que j'ai vécu, dans mon enfance, me fasse me sentir mal ou m'empêche de faire des choses.
- Bien. Bon maintenant le fric. C'est quoi, 80€ la séance un psy environ ? Tu sais quoi, tu peux prendre genre des rendez-vous 1 fois par semaine. Autant de temps que t'as besoin, je m'occupe de l'argent.
- Non. Tu te rends compte, sur un mois c'est presque aussi cher que mon loyer !
- Si, absolument. Pas de négociation, pas de protestations. A la limite si ça te permet d'accepter plus facilement, on va dire que tu me rembourseras quand tu seras juge. Considère que c'est un prêt étudiant.
- Je peux pas.
- Tu me revaudras ça en faveurs sexuelles et en patience quand je suis qu'un sale con égoïste, crois moi, c'est moi qui vais avoir une dette envers toi.
- C'est trop.
- Shoto, je t'aime, je veux pas te savoir malheureux. Ca me rend malheureux aussi. Regarde, c'est même pas un truc altruiste, je suis juste égoïste, ça te va ?
- Pas vraiment.
Je soupire. Au fond de moi je comprends. Je pense pas que j'accepterais aussi à sa place. Mais je ne peux pas ne pas lui proposer. Et je refuse qu'il n'aille pas consulter juste par manque d'argent. Ceci-dit je n'ai aucun moyen de le forcer à accepter.
- Ecoute, réfléchis-y au moins, prend le temps qu'il faut. Je te promet, ça me privera de rien...
Le silence se fait pendant quelques minutes avant que je propose qu'on dorme. On se lève et on se met en pyjama avant de se glisser dans les draps. Je le prend de nouveau dans mes bras. Je suis encore un peu bouleversé de ce qui s'est passé. Et lui...
- Je veux rester avec toi autant que je peux, lui avouais-je. Te protéger si je peux.
En réponse il se mit à frotter doucement mon dos.
- Tu sais que tu peux me parler de ton père si ça te fait du bien. Je comprendrais si tu as pas du tout envie. Je suis pas curieux de savoir, je veux juste que tu puisses compter sur moi. Je peux entendre ou je peux accepter de ne jamais savoir.
- Je sais. Pas ce soir.
- Ok, pas ce soir. Bonne nuit Shoto.
- Bonne nuit Katsuki.
***
J'espère que vous avez kiffé ;)
Bonne nuit et bon lundi !
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