Mistigri criait en boucle. Ses humains n'étaient pas rentrés. Ces salauds l'avaient abandonné ! Il était vexé que lui, le maître de la maison, ait été lâché par ses serviteurs ! Alors que la veille encore, ils le servaient avec bonne humeur, ce qui était normal vu qu'ils étaient sous les ordres de la mignonnitude incarnée. Il était profondément outré. Et affamé.
« Tu sais, Mistigri, les humains ont disparu, je les ai fait disparaître. Sauf une, pour voir ce qu'elle ferait.
– Les humains ont toujours été al, d'aussi loin que je me souvienne. Leur existence est un fait, et ce n'est pas une yaourtière qui me fera changer d'avis.
– Plus tôt tu te rendras à l'évidence, plus vite tu pourras aller manger.
– Ils reviendront.
– Je n'en ai ni l'envie ni le pouvoir.
– Écoute, fit le matou en se retournant, faut que tu arrêtes ton trip. Tu es une simple yaourtière. Tout ton délire, c'est qu'une façon de combler ton complexe d'infériorité parce que tu as servi qu'une fois.
– Je suis certes une yaourtière, mais je suis une yaourtière qui parle.
– Et alors ? Qu'est-ce que ça change que tu jactes ? Moi aussi j'peux l'faire, et personne en fait un fromage.
– C'est moi qui t'ai donné la parole. Il y a quelques jours, tu ne faisais encore que miauler.
– Je ne vois pas de différence. Que je miaule ou parle, je m'exprime. C'est pareil, au fond. »
Dieu en aurait eu la bouche coite, si la yaourtière en avait eu une.
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